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LES NAUFRAGES DU 747

LES NAUFRAGES DU 747

Vo. Airport 77

 

 

Année : 1977
Pays : Etats-Unis
Genre : catastrophe
Durée : 1 h 54 min.
Couleur

Réalisateur : Jerry Jameson
Scénario : H.A.L. Craig , Charles Kuenstle

Acteurs principaux :
Jack Lemmon (Commandant. Don Gallagher), Lee Grant (Karen Wallace), Brenda Vaccaro (Eve Clayton), Joseph Cotten (Nicholas St. Downs III), Olivia de Havilland (Emily Livingston), James Stewart (Philip Stevens), George Kennedy (Joe Patroni), Darren McGavin (Stan Buchek), Christopher Lee (Martin Wallace), Robert Foxworth (Chambers)

Producteurs :William Frye, Jennings Lang
Musique : John Cacavas
Photographie : Philip H. Lathrop
Compagnie productrice : Universal pictures

Aéronefs :

  • -Bell 206 JetRanger
  • -Boeing 747, N23S
  • -Boeing 747-123, N9667 
  • -Kaman Seasprite UH-2A
  • -Lockheed S-3A Viking
  • -Sikorsky SH-3 Sea King

 

Notre avis :

"Airport" (1970) et "747 en péril" (1975) avaient été deux grands succès, et on leur donna donc une suite, qui a peu de choses à voir avec le livre d'Arthur Hailey "Airport". Mais l'interprétation change, et autour d'une brochette de stars un peu sur le retour (Olivia de Havilland, James Stewart, Christopher Lee, Joseph Cotten..), il y a de nouveaux venus principalement de la télévision, tout comme le réalisateur Jerry Jameson qui avait dirigé plusieurs films de série B. Ca se sent, et après une bombe, la collision en plein vol, on s'enfonce ici (c'est le cas de le dire) dans l'imaginaire et l'invraisemblable. On savait que Boeing construisait des avions à toute épreuve (on nous l'avait répété maintes fois lors des deux précédents Airports), mais de là à en faire un sous-marin, il y avait un pas, que les scénaristes ont franchi allégrement ! L'histoire est celle d'un 747 privé qui amerrit et s'enfonce sous les flots. Une grande partie du film se passe donc à huis clos. et nous montre la survie des passagers. Ce film rappelle en cela "Le vol du Phœnix" (1965) où un avion s'était posé sur une mer…de sable, au Sahara, au lieu du Triangle des Bermudes.. On y trouvait deux des acteurs du film, James Stewart et George Kennedy. Mais ici l'ambiance est plus humide, et digne de "Das Boot", avec un commandant de bord, joué par Jack Lemmon, à la recherche de fuites d'eau !

Le milliardaire et mécène, Philip Stevens, convie une poignée d'invités à l'inauguration de son musée personnel à Palm Beach. Son avion privé, un 747 luxueusement aménagé, façon boite de nuit, assurera leur transport et celui de sa collection de tableaux rares et d'objets d'art, entre Washington et Long Beach. Cette accumulation de richesses a attiré deux gangsters, Banker et Wilson, qui, une fois en l'air, suppriment, avec la complicité du co-pilote Chambers, le responsable de la sécurité, et assomment le pilote, Don Gallagher. Puis ils endorment les passagers au moyen d'un gaz. Ils volent ensuite à très basse altitude sous la couverture radar vers une ancienne base abandonnée, sur l'île de Saint George, en Floride, et coupent le contact radio pour échapper aux recherches. Mais étant entré dans un brouillard épais, qui règne alors sur le Triangle des Bermudes, l'appareil heurte un derrick, et tombe à la mer. Il repose, en équilibre précaire, à l'extrémité d'un banc de sable, à faible profondeur. Banker et Wilson sont tués, Chambers est blessé, de même que plusieurs passagers. Comme l'avion n'a pas suivi son plan de vol, les secours tardent à arriver. Gallagher réussit à sortir de l'épave avec un canot pneumatique et un émetteur, au cours d'une manoeuvre risquée où l'océanographe Martin Wallace trouve la mort. Il peut donner la position de l'avion, qui est retrouvé par un patrouilleur de l'US Navy. Les secours s'organisent, sous la direction de Joe Patroni. L'eau commence à s'infiltrer à l'intérieur de l'avion pendant que les sauveteurs disposent autour du fuselage, des sangles auxquelles sont fixés des ballons d'air comprimé. L'appareil refait lentement surface, et presque tous les passagers seront sauvés. Stevens retrouve avec effusion sa fille et son petit fils.

L'amerrissage tel qu'on le voit dans le film, avec un avion qui heurte violemment la mer dans une attitude de décrochage, la queue la première, avait tout les chances de mal se terminer, la fuselage se brisant à l'impact, en plusieurs morceaux.. Qu'on se rappelle la vidéo du Boeing 767 d'Ethiopian Airlines qui amerrit devant une île des Comores, en novembre 1996 (125 morts et 50 survivants)…Dans l'éventualité miraculeuse, où l'avion se serait retrouvé intact, il aurait alors flotté, même avec une ou deux soutes envahies par l'eau. Donc le scénario est doublement improbable. En outre, au fond de l'eau, on nous dit que l'avion est pressurisé ! Seuls les moteurs en marche assurent la pressurisation, à partir de l'air extérieur. Comme d 'habitude en cas d'accident d'avions au cinéma, les lumières restent allumées partout, y compris dans les soutes (c'est quand même plus pratique pour filmer).

On est en plein cinéma. L'avion se crashe où ? Dans le Triangle des Bermudes bien sûr. (Where else ?) qui est bien éloigné de la route de l'appareil qui a mis le cap sur l'île Saint George, à l'ouest de la Floride. Mais on nous épargne ici les phénomènes paranormaux, on se contente de nous parler du brouillard, ce qui est possible (pour une fois), cette zone étant connue pour sa météo capricieuse. Par contre, les effets de la décélération sur les passagers, tous installés sur de sofas ou des fauteuils clubs, sans ceinture, est assez bien rendue.

A cette première partie délirante, nous préférons la seconde partie constituée par la recherche et le relevage de l'épave. Une fois de plus, la base de la Navy de North Island, à San Diego, vint au secours de la production avec ses bateaux et avions, et apporte, selon nous, quelque intérêt au film.

Les scènes du début censées se passer à l'aéroport international de Dulles à Washington (dont on voir la tour de contrôle) on été filmées en réalité, à l'aéroport de Burbank, et au terminal 3 de l'aéroport international de Los Angeles. L'île Saint George mentionnée dans le film, existe bien, mais il n'y avait pas de piste dessus. Elle servait pendant la guerre, de terrain d'exercice aux bombardiers B-24 venant de la base proche d'Apalachicola. Elle est en outre située à 1500 km environ à l'ouest de Palm Beach et du Triangle des Bermudes !

Ce film passa à la télévision en 1978, dans une version allongée de soixante dix minutes avec des scènes supprimées lors du montage, consistant en flash-back des passagers sur leur vie antérieure, et en vues additionnelles de l'avion. "Les naufragés du 747", malgré (ou à cause de) l'invraisemblance de son scénario, rapporta beaucoup d'argent à ses producteurs et passe même auprès de certains amateurs du genre, pour le meilleur des "Airport"…

 

Les avions du film :

L'avion du film est un Boeing 747 privé appartenant à la Stevens Corporation, mais portant les couleurs d'American Airlines. Il est immatriculé N23S (Flight 23 Sierra). Quand l'avion atterrit à "Washington", les premières images passant pendant le générique, montre un 747-151 de Northwest Orient, de dos, puis de face. L'avion fut loué à American Airlines. Quand Gallagher et Buchek sortent de la soute arrière de l'appareil qui est dans un hangar, on aperçoit furtivement le logo d'"American Airlines" sur la dérive. Ce serait le N9667 (c/n 20106) un 747-123 qui a été ferraillé à Greenwood (MS) en 2001. Il était alors sous les couleurs d'United Airlines, après avoir été exploité par plusieurs compagnies américaines, mais aussi par  Air Afrique et Iran Air. On ne voit cet avion qu'au sol; pour le décollage, la production a utilisé des extraits d'"Airport 75"

Le seul avion volant du film est un Lockheed S-3A Viking, (c/n 1078, BuNo.159749) de la VS-41 "Shamrocks" (code RA sur la dérive), une unité de transformation et d'entraînement de la base de North Island, habituée à collaborer avec Hollywood. La VS-41 avait été la première unité a recevoir, en 1974, le Viking. Elle a été désactivée en septembre 2006. Le Viking a été réformé en janvier 1992.

Les équipes de secours embarquent à bord d'hélicoptères Kaman Seasprite UH-2A, dont le BuNo 149036 de la HSL-30 de Norfolk (VA) (réformé en juin 1992) et l'UH-2B, dont le BuNo 150185 de la HSL-31 "Arch Angels", une unité de lutte anti sous-marine, supprimée en juillet 1992. On voit également un Sikorsky SH-3 Sea King dans sa belle livrée blanche et rouge.

Au tout début du film, un hélicoptère Bell 206 JetRanger dépose Mr Stevens dans le parc de son château, en réalité la Villa Vizcaya, à Miami.

Le bateau USS "Cayoga" est un bateau de débarquement (LST-1186), ses deux "cornes" à l'avant servant à abaisser une rampe pour permettre aux chars de débarquer.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr


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