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LES FAUCHEURS DE MARGUERITES



LES FAUCHEURS DE MARGUERITES



Année : 1974
Pays : France
Durée : 4 volumes et 25 épisodes (7 ép. de 55 min. et 18 de 26 min)
Genre :aventures
Couleur

Réalisateurs : Marcel Camus, Claude BOISSOL, Claude Jean BONNARDOT, Jean Pierre DECOURT.
Scénario : Jean-Louis Lignerat, Jean Vermorel, Claude DESAILLY, Pierre PELEGRINI

Acteurs principaux :

Bruno Pradal (Edouard Dabert), Christine Wodetzky (Jeanne Dabert), Clément Michu (Jules Joly), Gernot ENDEMANN (Hans Meister), Jean-Claude Dauphin (Etienne Leroux), Jean-Jacques Moreau (Gabriel Voisin), Roger Pigaut (Capitaine Ferber), Alix Mahieux (Mme Veuve Dabert), Philippe Brigaud (Brénot), Suzanne Gabriello (Blandine), Jean-Paul Moulinot (M. Perrier), Gérard JUGNOT (Gaston Poirier).

Musique : Michel Magne, Jacques Arel, Vladimir Cosma,François RAUBER
Compagnies productrices : Bavaria-Filmkunst Verleih, Office de Radiodiffusion Télévision Française (ORTF), Procidis, Société Radio-Canada, Telcia Films

 

Notre avis :

L'histoire de l'aviation avait été relatée dans des films comme "Conquest of the sky" (1944) de A. Korda (depuis 57 avant JC. !) ou dans des documentaires télévisés comme "L'histoire de l'aviation" de Daniel Costelle (1977). Le feuilleton télévisé "Les faucheurs de marguerites" nous fournit son histoire de l'aviation en vingt cinq épisodes, de Lilienthal au déclenchement  de la seconde guerre mondiale, avec des scénarios signés par Jean-Louis Lignerat et Jean Vermorel. Il fut diffusé entre le 27 mai 1974 et 2 mars 1982 sur la troisième chaîne de l'ORTF.

Reconstituer plus de cinquante ans de l'histoire de l'aviation, surtout française, depuis ses débuts, était très ambitieux. Nous suivons ainsi l'évolution de l'aéroplane à travers l'histoire d'un personnage central, Edouard Dabert, dont la vie est intimement liée aux débuts de l'aviation, et que l'on retrouve vieillissant, d'épisode en épisode. Il est entouré de deux amis fidèles, un photographe, Jules Joly, et un aviateur allemand, Hans Meister. Le personnage de ce pionnier n'est pas sans rappeler, parfois, la carrière d'un certain Jean-Baptiste Salis…On s'amusera à retrouver les vrais noms de certains pionniers sous des pseudonymes plus ou moins transparents (Thibaut =Dorat, Bogen = von Opel, Vernon=Védrines...)

Les scénarios sont dans l'ensemble empreints d'une certaine naïveté, en partant du principe que l'avion est un lien privilégié entre les hommes et, donc, un facteur de paix (ce que Lindbergh mettra en doute à la fin de sa vie...). Ils célèbrent aussi la grande fraternité des pionniers par de là les frontières, fraternité qui exista sans aucun doute au tout début du XX° siècle, avant que les gouvernements ne s'en mêlent…

Ce genre de vaste reconstitution posait un défi, celui du matériel volant. En 1974, il n'était pas question d'utiliser des maquettes comme en 1940. En outre, on n'était pas à Hollywood et le budget était limité, même s'il fut largement dépassé... A l'époque, un des rares collectionneurs d'avions anciens en France était Jean Salis qui avait déjà fourni de nombreux avions pour le cinéma ou la télévision. On peut dire que sa collection est à la base de cette série, puisque sans elle, elle n'aurait pu exister. Mais Jean Salis et ses collaborateurs (la "bande à Salis"..) durent construire spécialement plusieurs aéronefs de tout genre.

En fait, cette série n'est pas l'histoire de l'aviation, mais des histoires d'aviation successives (avec certaines anecdotes vraies), ponctuées par des repères historiques fournis par des extraits d'actualités d'époque. Parfois, cependant, on ne voit pas très bien le rapport de certaines histoires avec celle de l'aviation. Ainsi, dans le quatrième volume, cette histoire d'un comte vénitien venu chercher fortune en Amazonie comme chercheur de diamant et qui fuit avec une princesse "indienne" (qui ressemble plus à une Malienne qu'à une indienne Tupi, soit dit en passant..) après avoir tué un voleur…Les scénarios accumulent les clichés utilisés dans les films d'aviation antérieurs, comme autant de clins d'œil, et ils ont du mal à constituer une histoire homogène; on saute d'un pays, voire d'un continent, à un autre, les principaux personnages se rencontrant au hasard des épisodes dans des circonstances un peu forcées. Il est vrai que les divers volumes, ou saisons, parurent à plusieurs années d'intervalles.

On regrette que la télévision française n'investisse aujourd'hui que dans des séries policières (certes moins chères) qui ne font que consacrer la violence grandissante de notre époque et qui ne nous incitent guère à rêver…Plus de magazine de l'aviation (où es-tu Jacques Donnot ?), plus de documentaire "made in France", plus de série à thème aéronautique…Les "marguerites" sont définitivement fauchées ! Cette série ne peut donc être considérée qu'avec une grande sympathie, empreinte d'une certaine nostalgie. C'est aussi une belle vitrine pour les avions de Jean Salis et de son équipe qui ont fourni ici un très gros travail, tout en y prenant, on n'en doute pas, beaucoup de plaisir. Eux au moins, existent encore, et pour longtemps, on l'espère.

 

Vol.1 : Les faucheurs de marguerites

(27 mai 1974) :

Les sept premiers épisodes furent produits par une coproduction franco-germano-canadienne, dont la société Telcia, dirigée par Yves Ciampi (le réalisateur de "Le ciel sur la tête"-1965) dont le nom apparaît seul dans le générique de début, comme principal producteur. Ce volume retrace les débuts de l'aviation de 1891 à 1909.

Edouard Dabert, le fils d'un industriel décédé, mène une vie insouciante et oisive. Un jour, il prend dans sa voiture, Jules Joly, un photographe qui va voir un homme oiseau tenter de voler au moyen d'ailes fixées à ses bras, comme Icare ! Joly filme aussi des oiseaux pour le capitaine Ferber qui étudie leur vol afin de construire une machine volante. Edouard Dabert accompagne Jules Joly, envoyé par les frères Lumière en Allemagne, filmer les expérimentations d'Oto Lilienthal. Ils sympathisent avec son  mécanicien, Hans Meister. Leur fascination pour l'aviation commence alors. Ferbert donne à Edouard l'adresse de frères Voisin qui construisent des planeurs. Il rencontre également Clément Ader et son "avion" en forme de chauve souris. Mais Edouard n'a pas d'argent; il accepte d'épouser Jeanne Perrier, la fille de riches soyeux, concurrents de l'usine dirigée par son oncle. Edouard ouvre alors avec les Voisin un atelier pour construire un avion, mais leurs essais ne sont guère concluants, et leurs crédits sont vite épuisés. L'oncle de Jeanne, Pouderou, accepte alors de les financer et emmène Edouard, voir les Wright aux Etats-Unis. Ces derniers méfiants, mènent leur travail secrètement et peu enclins à vendre leur avion. Ils parviennent à voler, un exploit photographié par Jules. En France, la querelle entre les ballonniers et les avionneurs fait rage. Archdeacon de l'Aero Club de France, crée un prix de 50 000 frs pour un vol de 100 mètres. Toujours à court d'argent, Edouard et les Voisins acceptent l'aide de Louis Blériot, un industriel; mais celui ci impose ses idées, qui ne sont pas toujours bonnes... Jeanne quitte Edouard accaparé par ses recherches et par une amie avec laquelle il la trompe. Alors que Santos Dumont fait voler son "14bis", Blériot se sépare des Voisin. Ils doivent alors accepter de construire des avions pour de riches particuliers qui mettent leur nom sur l'appareil, comme le sculpteur Delagrange, mais leur avion vole à son tour. La concurrence est rude et la société Antoinette construit un avion du même nom mû par un moteur ultra léger construit par Levavasseur. Edouard vient de perdre sa mère; seul et démoralisé, il rejoint sa femme et son fils qui est un passionné de dirigeable. Avec lui, il se rend à Friedrichshafen pour assister au vol du Zeppelin. Dabert reprend courage; financé par l'oncle Pouderou avec l'argent de Jeanne, ce qu'il ignore, il construit un avion, le Dabert 2, mais lors de la tentative du record de distance en circuit fermé, il s'écrase au sol. Il est gravement blessé et c'est Farman qui remporte le prix. Pouderou finit par convaincre un frère Wright, Wilbur, de venir faire des démonstrations en France, tout en essayant de faire fermer le terrain d'Issy les Moulineaux utilisé par les avionneurs français ! On accuse Edouard d'être l'allié des Américains. Jeanne dévoile à Edouard le double jeu de Pouderou et il comprend que c'est l'argent de sa femme qui lui a permis de réaliser ses projets... Edouard renoue avec Blériot qui met au point un monoplan, le Blériot XI, équipé d'un moteur Anzani. Il bat le record de distance de Farman. Mais, quand le Daily Mal crée un prix de 1000 livres pour la traversée de la Manche, Latham avec l'Antoinette, devance Blériot, mais il s'écrase en mer, près du but. Malgré une blessure au pied, reçue lors du record de distance, Blériot traverse la Manche ! Les contrats affluent.

 

Vol 2 : le temps des as

(26 octobre 1978) :

Avec ce volume, le Canada quitte la production qui s'élargit néanmoins et devient française, allemande, belge, suisse et marocaine !

Après la mort de sa femme dans l'accident de l'avion qu'il pilotait, Edouard Dabert quitte l'aviation et part à l'aventure. Dans un village, il rencontre le jeune Etienne Leroux qui le fait embaucher comme mécanicien automobile. Etienne ne rêve que de piloter et Leroux le recommande à Bechereau qui travaille sur un nouvel avion révolutionnaire. Mais les finances de ce dernier ne sont guère florissantes et il doit se cacher à la campagne avec son prototype pour fuir les huissiers. Il accepte avec beaucoup de réticence l'argent de l'industriel Deperdussin pour lancer une petite série, mais le seul client potentiel reste l'armée qui ne lui passe aucune commande... Bechereau décide donc de participer à la coupe America, aux Etats -Unis pour se faire de la publicité. Etienne en profite pour retrouver au Canada une ancienne amie, Joséphine, avec laquelle il se marie entre deux essais. Prenant trop de risque, il s'écrase et c'est Vernon qui gagne la coupe avec le deuxième appareil. Mais cela n'empêche pas Deperdussin de faire faillite. Quand la guerre éclate, Dabert s'engage dans l'artillerie; c'est ainsi qu'il rencontre par hasard Etienne, obligé d'atterrir dans les lignes. Dabert finit par demander son transfert dans l'aviation où il formera de nouvelles recrues parmi lesquelles, son fils Julien, qu'il n'a pas vu depuis des années ! Abattu, Dabert retrouve son vieil ami allemand, Hans Meister. Etienne se débrouille pour venir le chercher dans les lignes allemandes. Il s'échappent en volant un avion allemand du dernier modèle. Mais les combats deviennent de plus en plus acharnés et Leroux se fait tuer. près la guerre, les pilotes démobilisés cherchent du travail ; transport de passagers fortunés et pressés, baptêmes de l'air, cirque aérien aux USA… En Allemagne, Meister travaille sur un nouvel hydravion. Dabert et son fils travaillent également sur un hydravion pour traverser l'Atlantique. Joséphine Leroux reçoit son baptême de l'air et décide d'apprendre à piloter.

 

Vol. 3 : La conquête du ciel

(11 septembre 1980)

Lucien Dabert et son camarade de guerre, Olivier, gagnent leur vie, comme beaucoup d'autres dans leur cas, en faisant des exhibitions aériennes de plus en plus risquées. L'Allemagne contourne les clauses restrictives du Traité de Versailles en construisant à l'étranger ses prototypes. L'ami de Dabert, le cinéaste Joly, part à l'étranger pour filmer ces progrès. Julien qui a donne le baptême de l'air à la fille d'un député, Louise, tombe amoureux d'elle.. Julien Dabert veut se consacrer au transport de passagers et il est embauché par la compagnie France Orient comme chef d'escale à Munich où il va travailler avec son vieil ami Hans Meister.. Pendant ce temps, Olivier apprend à Joséphine Leroux à piloter. Olivier et Lucien essaient de décrocher la prime de 25 000 frs destinée à celui qui se posera sur le toit des Galeries Lafayette à Paris, mais c'est Védrines  qui l'empochera avant eux. Pour gagner un pari stupide, Olivier se tue par mauvais temps. Ne voulant plus mener la vie d'un saltimbanque de l'air, Julien se marie avec Louise et se fait embaucher à France Orient. Joséphine qui a obtenu son brevet s'attaque au record d'endurance; elle fait aussi la rencontre de Petra, une aviatrice allemande avec laquelle elle défriche la ligne Munich-Moscou. Un jour, Julien retenu par Louise, est remplacé par Hans pour une liaison vers la France, alors que le Traité de Versailles interdit le survol du territoire français par un aviateur allemand; mais il doit atterrir en campagne suite à une panne moteur... Après cet incident international, Hans est expulsé de France et licencié par France- Orient. Dépités, Julien et son père quittent eux aussi la compagnie. Julien voudrait participer à une traversée de l'Atlantique nord avec deux camarades allemands, mais le gouvernement allemand s'y oppose. Il part donc à Toulouse se faire embaucher par l'Aéropostale. Très souvent absent, ses relations avec sa femme, une mondaine qui s'ennuie, se dégradent, au point de divorcer. Il trouve consolation dans les bras de Joséphine qui a toujours eu un penchant pour lui. Après avoir fait la ligne Casa-Dakar, Julien est nommé chef d'escale en Afrique, à Villa del Rio. Il a le plaisir d'y rencontrer Joséphine et Petra qui reviennent du Cap et dont l'avion nécessite une longue réparation… Il est fait prisonnier par les Maures alors qu'il portait secours à deux avions, en panne dans le désert. Après sa libération, il est muté en Argentine pour s'attaquer à la Cordillère des Andes.

 

Vol.4. : L'adieu aux as

(2 mars 1982)

Edouard Dabert, de retour d'Amérique du Sud, signale au directeur de l'Aéropostale que la concurrence allemande devient de plus en plus menaçante grâce à un matériel supérieur. Il accompagne en Allemagne son ami cinéaste, Jules Joly, envoyé par Pathé pour filmer les essais de voiture-fusée. Ils descendent chez Hans Meister qui s'est remarié. Ce dernier doit concourir aux commandes d'un avion avec cet auto munie de fusée, construite par Bogen. Bien que la voiture ait été plus rapide, Bogen propose à Hans de piloter un avion propulsé par fusée qu'il est en train de construire. Quand Bogen rate son premier essai, Hans le remplace et fait décoller l'avion fusée. En France, un épicier, Gaston Poirier, se met dans la tête de construire un petit avion à la portée de tout le monde, un "Pou du ciel" et se plonge dans le livre de Mignet, "Le Sport de L'air" (publié en 1936). Malgré la désapprobation de sa femme Odette, il parvient, malgré un budget serré, à achever son avion, et à le faire voler sans brevet. Julien Dabert dirige au Brésil une petite compagnie de transport qui a embauché Joséphine Leroux. Lors d'un vol par une mauvaise météo son avion disparaît. Julien retrouve Joséphine et son passager grâce à l'appareil d'une compagnie allemande atterri sur son terrain, à cause de la météo. Joséphine décide d'aller au Canada voir son fils pensionnaire chez les Jésuites. Mais il s'avère que son fils est parti du collège pour aller s'engager comme mousse sur un baleinier ! Joséphine reste au Canada et pilote un petit avion sanitaire au service des villages indiens et des campements de trappeurs. Elle retrouve ainsi un équipage russe perdu lors d'une tentative de tour du monde. Elle refuse de revoir Julien, car elle a d'autre projet et ne veut pas s'attacher. La guerre a éclaté en Espagne et elle va proposer ses services aux Républicains..Son fils vient en France ou son parrain, Edouard Dabert, lui trouve un travail de mécanicien aviation. Les Allemands mettent au point un hélicoptère avec lequel Petra fait des démonstrations à Berlin. Lors d'un rallye aérien international, elle a l'occasion de sauver le fils de Joséphine qui avait emprunté l'avion de son patron et s'était parachuté au dessus de la montagne. Hans Meister qui ne s'entend pas avec les nazis au pouvoir, croupit comme chef d'escale de la Lufthansa en Sardaigne. Son épouse et Edouard Dabert vont le voir pour célébrer son anniversaire de mariage. C'est alors qu'atterrit un avion qui s'est dérouté, le pilote étant tombé malade en plein vol. C'est Joséphine qui est aux commandes ! Hans  a à peine le temps de dîner qu'on leur annonce qu'un de ses avions s'est posé en mer. Il part avec Edouard sur un vieil hydravion pour le rechercher. Après avoir confié les passagers à un bateau de pêche, Hans est tué par l'hélice en lançant le moteur !  C'est le 1° septembre 1939, et les troupes allemandes sont entrées en Pologne.

 

Les avions de la série :

Retracer plus de cinquante ans de l'histoire de l'aviation ressemblait à une mission impossible, notamment de par le nombre d'appareils différents qu'il fallait réunir et faire voler. La réalisation des scènes aériennes fut confiée à la société Salis Aviation, qui dut construire plusieurs répliques d'avions anciens. Certains de ces avions sont conservés depuis, en état de vol, par l'Amicale Jean-Baptiste Salis, à la Ferté-Alais, sur l'aérodrome de Cerny, où ont par ailleurs été tournées de nombreuses scènes de la série.

Le Musée de l'Air (qui ne déménagea au Bourget qu'en 1975), prêta également quelques appareils en cours de restauration chez Jean Salis, des avions qui restent au sol et servent à "meubler" le plateau. Face à un budget visiblement limité, la débrouillardise fut aussi de mise…Salis fit la plupart du temps avec ce qu'il avait et il n'était pas possible d'avoir les avions caractéristiques d'une époque donnée. Le principal problème est donc de voir souvent les mêmes appareils dans des rôles différents et les faire durer trop longtemps, comme la réplique de l'"Albatros"…

Sur trente deux aéronefs de tout genre vus à l'écran, trois apparaissent sur plus de cinq épisodes : le Caudron G3, le Breguet 14 et l'"Albatros"…Les avions sont cités ci-dessous selon la fréquence de leur apparition et dans l'ordre descendant.

-Caudron G.3 (F-PSYL) : c'est un avion authentique récupéré par Jean Salis chez le pionnier niçois Auguste Maïcon dont il porte le nom inscrit à l'avant du fuselage. Seul le moteur, un Salmson de 135 chevaux, n'est pas d'origine. Immatriculé F-AZBB en 1979, cet appareil est désormais au Musée de l'Aviation des forces aériennes vénézuéliennes. Le G.3, dont la construction commença avant la première guerre mondiale, fut largement utilisé pendant les deux premières années du conflit. Mais cet avion increvable fit encore parler de lui après la guerre, avec Védrines (atterrissage sur le toit des Galeries Lafayette en janvier 1919), Maïcon (passage sous le pont du Var à Nice, en septembre 1919), Adrienne Bolland (traversée des Andes en avril 1921), etc…

(Volume 2 : Episodes 1, 2, 4, 5 et 6; Volume 3 : épisodes 1 et 2)

-Breguet 14P (F-AZBH): il fut reconstitué à partir des liasses de plan du Musée de l'Air par Roland Payen. Le moteur Renault d'origine étant introuvable, fut remplacé par un moteur Hispano 12X-CRS de 690 chevaux. Son premier vol eut lieu en mai 1979 dans la configuration "berline" (Br.14.T bis) avec fenêtres et hublots. Début juillet 1979, l'avion fut transformé en biplace et peint jaune sable (!) à la demande de la production. Puis, il fut convoyé par la voie des airs jusqu'au Maroc en septembre 1979 (Cf. Fana n° 183) pour le tournage de la "Conquête du ciel". A "Villa del Rio" (contraction de Villa Cisneros et de Rio de Oro), il porte le faux matricule F-AAEL. Il est actuellement au Royal Thaï Air Force Museum.

(Volume 3 : épisodes 1, 2, 3, 4, 5 et 6. Volume 4 : épisode 1.)

-"Latécoère 17" ; cette réplique fur réalisée en 1976 à partir d'un Norduyn Norseman (c/n 778, s/n 44-70513,) ayant appartenu aux forces aériennes norvégiennes (code R-AD). Il fut vendu en 1959 à Solbergfly, Tonsberg and Wideroes Flyveselkapp A/S (LN-TSS), puis, en cotobre 1961, il partit en Tunisie où il fut exploité par Aero Sahara (F-OBTC), puis Europe Air Service de Perpignan (F-BSTC) en juillet 1970. En fevrier 1973, il fut acquis par IPFO Bail SA. En octobre 1976, l'Amicale Jean Baptiste Salis le racheta. Une fois transformé en Laté, il fut immatriculé F-AZBD. Il fit ainsi sa première apparition lors du meeting de la Ferté Alais le 3 juin 1979; il vola parfois avec un faux matricule (F-AFBT). Ce "Laté 17" à moteur en étoiles rappelle le Laté 17-3J à moteur Jupiter qui ne fut produit qu'à six exemplaires. Les Laté 17, des Laté 14 "retravaillés", furent rapidement transformés en Laté 25, beaucoup plus réussis. Lui aussi, rejoignit le sud marocain par la voie des airs. Vu son faible intérêt, il fut stocké; en 2002, il fut vendu aux Etats-Unis, à une société de Houston (Texas) (N4474). En 2023, il est au nom de Aviodrome Exploitatie Inc. Trustee de Wilimington (DE).

(Volume 3 :épisodes 4, 5 et 6. Volume 4 : épisodes 1, 2 et 3).

-"Albatros" B.II ou C.2 : deux répliques (F-AZAV, AZAX) très approximatives furent réalisés selon une idée de Jerry Marchadier, en transformant deux De Havilland Tiger Moth II, et en remontant leur moteur Gipsy Moth à l'endroit pour figurer des Mercedes ! Ils apparaissent un peu "légers", mais cette solution avait l'avantage d'être rapide et peu coûteuse. On en voit un à la fin de le série avec des flotteurs. Les vrais Albatros furent retirés des combats en 1915, mais ceux de Salis sont utilisés très largement dans la série et volent toujours dans les meetings et les tournages, avec leurs croix noires modèle 1914-1915.

(Volume 2 : épisodes 3 et 4. Volume 3 : épisodes : 1 et 2. Volume 4 : épisode : 6).

-Norduyn Norseman C-64A-ND (F-AZBN) : Ce second Norseman (c/n 774, s/n 44-70509) était un ancien avion de l'USAAF appartenant à la 8th AF en Europe. Il fut vendu en 1947 comme surplus à une société italienne de Milan (I-AIAK), puis en Espagne (EC-ANO), au Maroc (CN-TEE), avant d'être acquis par Salis (F-AZBN). Dans la série, peint en blanc avec filet rouge,  il est successivement un avion chilien (B-AZBN), canadien (CF-BBCO), allemand (D-ANBZ) et même italien (I-AZBN). En janvier 2004, il a été cédé à la fondation Norduyn; il est en cours de restauration à l'Aviodrome Museum de Leystad (Hollande), Norduyn étant d'origine néerlandaise.

(Volume 4 : épisodes 1, 2, 3 et 6).

-Blériot XI (F-PERV) : c'est un avion authentique construit en 1919 et retrouvé en piteux état par Jean-Baptiste Salis, dans les années cinquante. Avec cet appareil, il traversa la Manche en 1954, puis en 1959. Ce Blériot  apparut également dans le documentaire de Daniel Costelle, l'Histoire de l'Aviation, en 1976 , où il refit un Calais-Douvres. Il est mu par un Anzani 3B trois cylindres de 60 chevaux. Depuis 1979, il est immatriculé F-AZBA et vole toujours. Le Blériot XI équipa les écoles, et même sous la forme d'un "Pingouin" aux ailes raccourcies, ainsi que vingt et une escadrilles d'observation, françaises et étrangères. Il fut retiré des opérations dés la fin de 1915, et remplacé par le Caudron G3..

(Volume 1 : épisode 7. Volume 2 : Episodes 1, 2 et 4)

-Voisin/Delagrange/Dabert 2: cet avion construit par J. Salis, n'est pas exactement une réplique, dont l'original est au Musée du Bourget. Après vingt ans de stockage, ce Voisin sera restauré par le musée de l'Armée belge comme un "vrai" Voisin, celui du pionnier belge De Caters en 1908, en employant les pièces encore utilisables.

(Volume 1 : épisodes 4 et 5. Volume 2 : épisodes 1, 4 et 5)

-Morane Saulnier AI : Trois exemplaires de cet avion furent construits pour la série à partir des plans d'époque et munis d'authentiques moteurs rotatifs Clerget 9BA de 130 chevaux.Un fut construit à partir d'une épave, les deux autres à partir des plans d'époque. Ces avions (F-AZAP, AZAN et AZAO) volent toujours, le dernier ayant été cédé au Memorial Flight d'Etampes. Lors du conflit, les MS.AI n'équipèrent que quelques groupes de chasse entre décembre 1917 et avril 1918. Ils furent victimes de problèmes moteur et de rupture d'ailes sous fort facteur de charge. Ce qui n'empêcha pas cet avion de devenir, après la guerre, avec un moteur moins puissant, un bon avion d'école et de voltige.

(Volume 2 : épisode 6. Volume 3 ; épisodes : 1 et 2)

-Le "Bâtard" : cet avion indéfinissable fut appelé ainsi car construit à partir de morceaux de plusieurs avions pour figurer un avion antérieur à 1914, façon Nieuport. Il sera détruit par accident à la Ferté, en mai 1978.

(Volume 2 : épisodes 1, 2 et 3)

-Deperdussin monocoque (F-AZAR): une réplique spécialement construite pour la série. Il fut dessiné par Roland Payen à partir de l'original qui est au Musée de l'Air du Bourget et que l'on peut voir en arrière plan, lors de la "coupe America".Il fit son premier vol avec Jean Salis aux commandes, en mai 1977. Il est parfois vu à l'écran avec un capot moteur alu et sans cône d'hélice.

(Volume 2 :Episodes 2 et 3)

-Morane Saulnier 317 (F-BCBI) : cet avion (c/n 6583/329) un ancien remorqueur de planeur, entre 1962 et 1967, était un des deux possédés par des membres de l'Amicale J.B. Salis. Dans le feuilleton, c'est un avion allemand (D-114, D-117)  et italien (I-BCBI). Il fit le voyage du Maroc avec le Breguet et le "Laté 17".

(Volume 3 : épisodes 5 et 6. Volume 4 : épisode 5)

-Morane Saulnier MS.138.EP2 (F-AZAJ) : cet avion (c/n 3220.138) de Jean Salis est en grande partie authentique. Construit en 1929, cet appareil militaire fut récupéré à l'Aero Club de Brioude (F-AQDN) en 1967; sa restauration fut achevée en juin 1975, avec un moteur rotatif Le Rhône de 86 chevaux, mais son premier vol eut lieu en avril 1978.

(Volume 3 : épisode 2 et 3)

-Morane Saulnier 230 (F-AZAK) : ce MS. 230 militaire est entièrement d'origine (c/n 403). Il appartenait à l'Aero Club de la Mayenne à Laval (F-BEJO). A l'état d 'épave, il fut restauré entre 1974 et 1976. Destiné à être présenté dans de nombreux meetings, il reçut une décoration tapageuse et quelques modifications : roues plus petites avec freins, appui tête, carénage de roues, cône d'hélice..

(Volume 3 : épisodes 3 et 4)

-Bucker Bü.131 Jungman (F-AZBU): Ce Bücker (n° 83) de Jean Salis, est un ancien appareil de l'Armée Suisse,(A-70) dont il a gardé la décoration. Il fut acheté en 1973 et immatriculé F-BOHF. Il ne vole plus depuis des années; il est actuellement en restauration dans un des ateliers de Cerny,

 (Volume 4 : épisodes 1 et 5)

-"Salmson 2A2" :deux répliques avaient été construites pour le tournage du téléfilm "L'équipage" (1977). Ils furent ainsi disponibles pour "La conquête du ciel". Comme pour les Albatros, ils furent construits à partir de cellules existantes, celles de deux Caudron Luciole, grâce au talent de Roland Payen.

(Volume 3 : épisode 1 et épisode 5)

-Nieuport XI : quatre répliques (dont les N1535 et N1540) avaient été construites par Williams Flugzeuge en Allemagne, pour un film qui ne fut pas produit. On en voit deux exemplaires dans la série. Ayant des qualités de vol plutôt mauvaises, ils furent ferraillés après le tournage.

(Volume 2 : épisode 4).

-Schulgleiter SG.38 : ce planeur était destiné à la formation de début dans les écoles et les sections de vol à voile de la Jeunesse Hitlérienne. Est-ce le planeur (c/n 20.24 F-AZZG) de Jean Salis ?.

(Volume 3 : épisode 1)

-Douglas C-47 (F-BJHC) : portant un matricule fictif (D-BJHC) cet avion n'est pas celui actuellement visible à Cerny, mais un C-47B (c/n 25756, s/n 43-48495) de la société Hemet Exploration, une compagnie de recherche pétrolière qui en possédait plusieurs (on voit les nombreuses consoles électroniques derrière les pilotes). C'était un ancien avion de la Force Aérienne Belge (KP-8, KN-8, KFC-8, OT-CND de la 20° escadrille) au début de années 70. Il en porte encore la décoration (dos blanc,ventre alu, bandeau bleu au niveau des hublots) On notera son intérieur dépouillé plus propre à un avion militaire qu'à un avion de la Lufthansa.Il fut vendu en 1976 (cf. Fana de l'Aviation n° 81) à une compagnie égyptienne (SU-AZO) avant de venir en France (F-OHDB). Notons que cet avion fut abattu par un missile sol-air le 1/08/1981 (donc peu de temps après le tournage), au large du Mozambique…

(Volume 4 : épisode 6).

-Beechcraft C-45G BH Expeditor avec le matricule autant fictif qu'erroné "N-BHMM" que l'on peut aisément rectifier en F-BHMM. Cet appareil (c/n AF-465, s/n 51-11908) appartenait à la société Avstar. Il avait été acheté auparavant par la Sferma pour être converti en PD-18S n°2 , immatriculé W-WHMM puis F-BHMM. En 2006, il apparaissait dépourvu de toute décoration avec l'immatriculation F-AZZF.

(Volume 4 : épisode 4)

-Fairchild 24 (F-AZCI) : cet ancien UC-61K Forwarder (c/n 998s/n 44-83037) avait été affecté au ATA (Air Transport Auxiliary) anglais en 1944 sous le numéro KK-380. Rendu à la vie civile, cet Argus III (son nom anglais) était basé à Villacoublay avec l'immatriculation F-BEXC. Il appartenait alors à Louis Breguet. Il fut acheté en 1970 par l'équipe de la Ferté Alais et décoré sous sa livrée de la RAF. Réimmatrculé F-AZCI, il appartient désormais à un particulier et il est basé à Chartres.

(Volume 4 : épisode 4)

-Morane Saulnier MS.341 (F-ANVS) : avion construit en 1935 comme MS.342 (n°3/4234). transformé ensuite en MS 341/3 avec un moteur Renault Pei de 140 chevaux. Il fut acheté en 1971 à Morane Saulnier, en état de vol. En 1980, son moteur était presque arrivé en fin de potentiel. Il aurait été réimmatriculé F-AZCX, mais son sort nous est inconnu; il n'apparaît plus dans la collection de J. Salis. On en a de très belles vues quand il fait la course avec la voiture fusée de von Opel. Seul problème, l'expérience d'Opel date de 1928 et le MS.341 fit son premier vol en 1934…

(Volume 4 : épisode 1)

-Opel RAK.1. : Partant d'un planeur Castel 310 provenant des réserves du Musée de l'Aviation d'Angers, Roland Payen dessina une réplique de l'appareil allemand. Il est naturellement muni de fausses fusées et fait le tour du terrain remorqué (on voit le câble). Cette réplique est toujours visible au musée de la Ferté Alais.

(Volume 4 : épisode 1)

-Bell 47 : cet hélicoptère fut modifié avec un train tricycle et un habitacle découvert qui le fait ressembler un peu à un Sikorsky VS. 300 (1940) et non à un Focke F-61 birotor (1938) qu'il est censé jouer. La provenance de cette machine est inconnue.

(Volume 4 : épisode 5)

-Mignet HM 360 "Pou du ciel" (n° 977, F-PYHC) : c' était celui d'un particulier.

(Volume 4 ; épisode 2)

-Wright "flyer": Jean-Baptiste Salis, Marcel Bellencontre et Jean Salis avaient entrepris la construction de ce Flyer dans les années soixante. Cet avion est muni de roues comme un modèle B. Mais les premiers "flyers" (avec profondeur à l'avant) n'avaient que des patins et décollaient sur une rampe, tirés par un contrepoids suspendu à un pylône; ce dispositif est montré dans le film, bien qu'il ne serve pas.

-Santos Dumont "14bis" : on le voit faire quelques sauts et il ne vole guère plus mal que l'original ! Comme pour le Flyer, on a très peu d'informations sur ces répliques volantes (ou presque) et on ignore ce qu'elles sont devenues.

(Volume 1 : épisode 4)

D'autres avions n'apparaissent qu'au sol où ils font de la figuration :

-Santos Dumont "Demoiselle" : son moteur bicylindres à plat Darrack l'identifierait comme l'avion du Musée de l'Air du Bourget.

(Volume 1 : épisode 5. Volume 2 : épisodes 1 et 2)

-Morane Saulnier H : issu également du Musée de l'Air.

(Volume 2 ; épisodes 1 et 2)

-Junkers F13 : cet avion assez rare fut sorti des réserves du Musée de l'Air. Son numéro de construction est inconnu; c'était peut être un appareil destiné au marché américain.

(Volume 3 : épisodes 1 et 3)

-Antoinette VII : cet avion du Musée de l'Air est authentique, à l'exception des ailes et de l'empennage reconstruits par Jean-Baptiste Salis en 1954, d'après les plan d'origine..

(Volume 1 : épisode 7)

-Leopoldoff L55 Colibri : (F-BGIT) Equipé d'un moteur de 90ch il fut utilisé pour le largage de parachutiste. Construit en 1952, restauré en 1976 et déguisé en "baron rouge". Il ne fait que de la figuration au sol. Ce "popov" fut accidenté en juin 1979 et vendu aux Etats-Unis.

(Volume 2 : épisode 6).

-Stampe SVA :  non identifiable car peint tout en bleu sans immatriculation visible. Plusieurs Stampe étaient basés à Cerny au moment du tournage.

(Volume 2 :épisode 6)

-De Havilland DH.89B "Dominie" (c/n 6541, F-BGON) : avec un matricule fictif (D-AHFH) pour un avion de la Lufthansa, puis plus tard, pour figurer l'épave d'un avion russe (ANT 25 ?) lors d'une tentative de tour du monde. C'était un ancien avion de la RAF (X7381) devenu civil (G-ALZF). En septembre 1952, il fut vendu en France au Centre de parachutisme de Gisy-les Nobles (02). En 1980, il était arrêté de vol et en attente de restauration. Depuis 1982, il est immatriculé F-AZCA, et appartient à l'Amicale J.B. Salis.

(Volume 4 : épisode 1)

Plusieurs planeurs et aéronefs anciens, plus ou moins volants, furent construits  pour les sept premiers épisodes :

-Lilienthal : un planeur monoplan et un biplan. (1891-1896)

-"Avion" n° 3 à deux hélices, de Clément Ader.(1897)

-Planeur Voisin (1904)

-Planeur à flotteur Bleriot-Voisin (1905)

-Blériot IV à empennage annulaire. (1906)

 

Christian Santoir

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