Rechercher dans ce blog

LA CAVALERIE HEROÏQUE

 

LA CAVALERIE HEROÏQUE

Vo. Cavalleria

 

Année : 1936
Pays : Italie
Durée : 1 h 28 min.
Genre ; drame
Noir et blanc

Réalisateur : Goffredo
Scénario : Oreste Salvatore

Acteurs principaux :

Amedeo Nazzari (Umberto Solaro), Elisa Cegani (Speranza di Frassineto), Luigi Carini (le père Speranza), Mario Ferrari (Alberto Ponza), Silvana Jachino (Carlotta), Clara Padoa (la comtesse Clotilde, la mère de Speranza), Enrico Viarisio (Lieutenant Rolla), Adolfo Geri (le frère de Speranza), Anna Magnani (Fanny)

Musique : Enzo Masetti
Photographie : Václav
Compagnie productrice : Industrie Cinematografiche Italiane (ICI)

Avions :

  • Ansaldo A.300
  • Curtiss Pusher, document.

 

Notre avis :

Ce  mélodrame, dans la grande tradition italienne, fut présenté en 1936 à la Mostra de Venise, et obtint la Coupe du ministère de la Presse et de la Propagande. On pourrait se demander à priori ce que vient faire ce film consacré à la cavalerie et aux lanciers de l'armée italienne, sur un site consacré à l'aviation... Ce film raconte l'histoire d'un officier de cavalerie passé dans l'aviation. En fait, il y avait au départ une grand connivence entre équitation et aviation. L'avion, comme le cheval, est la plus noble conquête de l'homme. Le pilotage, comme l'équitation, est une affaire solitaire, un dialogue subtil entre l'homme et l'animal ou la machine. Comme du cheval, l'homme doit se faire respecter de son appareil, l'apprivoiser. Les moniteurs ne répètent-ils pas à leurs élèves : « pilotez votre avion, ne vous laissez pas piloter par lui » ! Et puis, n'appelle-t-on pas un pilote de transport, un "cocher" ? C'est ainsi que lors de la première guerre mondiale, de nombreux cavaliers passèrent, tout naturellement, dans le service aéronautique, comme le hussard Charles Nungesser ou le uhlan Manfred von Richthofen…

Amedeo Nazzari qui tient le rôle principal dans ce film, restera dans l'aviation, puisqu'on le retrouvera deux ans plus tard dans "Luciano Serra, pilota" du même réalisateur, Gioffredo Alessandrini.

L'histoire commence au début du XX° siècle. Un bel officier de cavalerie, Umberto Solaro, aime la fille d'un noble piémontais, Speranza di Frassineto. Mais la jeune fille, pour sauver de la ruine son père, est contrainte d'épouser un riche diplomate autrichien. Déçu, l'officier se consacre alors entièrement à l'équitation, et devient un des plus grands écuyers italiens. Quelques années plus tard, à Rome, il rencontre son ancien amour, et Speranza serait prête à entretenir une relation coupable avec lui, si les bavardages et la menace de son frère de provoquer l'officier en duel pour sauver l'honneur de la famille, ne l'avaient pas persuadée de s'éloigner d'Umberto. Après que son cheval ait été mortellement blessé lors d'un accident, Umberto décide de s'engager dans l'aviation. Quand l'Italie, déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie (23 mai 1915), Umberto devient un as, avec douze victoires, mais il est abattu en mitraillant une colonne ennemie.

Dans ce film d'amour et de cheval, on remarquera que, comme souvent dans les films italiens de l'époque, la propagande est mise en sourdine. Les faits d'armes sont rares et le héros, malheureux en amour, est aussi malchanceux au combat, un peu comme dans « La sœur blanche »  (1933) de la MGM, dont le héros est aussi un aviateur italien…Il n'a vraiment rien à voir avec les supermen nazis! Le personnage principal rappelle un autre cavalier, Francesco Baracca, l’as italien aux 34 victoires, dont l’insigne personnel, le « Cavallino rampante », deviendra, après-guerre, celui de la célèbre firme Ferrari.

 

Les avions du film :

Les avions n'apparaissent que dans les dix dernières minutes du film. Le premier avion du film est un Curtiss Pusher apparaissant sur des extraits de documentaires américains (on voit derrière un Pusher au décollage, sur une palissade, la marque SOHIO, i.e. Standard Oil of Ohio…). On peut douter que ce genre d'appareil ait été parmi les tout premiers du Servizio Aeronautico italien. Les premiers pilotes militaires furent formés en 1909, sur Wright, et par les frères Wright eux mêmes qui s'étaient déplacés à Rome-Centocello, où fut créée la première école de pilotage militaire. Par contre, Curtiss vendit quelques hydravions qui faisaient partie de l'inventaire de l'armée italienne au début de la guerre. Mais les Italiens n'avaient pas attendu la guerre pour utiliser leurs avions au combat et ils furent les premiers à utiliser l'arme aérienne contre les Turcs, en Libye, et ce, dès 1911.

Plus tard, on assiste aux acrobaties d'un Travel Air avec fumigènes, également extraits de films américains. Par contre, Umberto vole sur un Ansaldo A.300, un biplace de reconnaissance, sorti en 1922, mais encore en service au moment du tournage, comme avion d'entraînement. Il porte sur le fuselage la marque "SVA 12013" comme un chasseur Ansaldo SVA.5 qui participa, lui, à la Grande Guerre, et dont on peut voir une épave en feu tout à la fin du film. Les autres A.300 portent la marque CER (pour Celestino Rosatelli ?), sans doute pour les faire passer pour des Fiat CR.2, un biplace de reconnaissance, dessiné par Rosatelli, qui fut le premier avion construit par la firme turinoise pendant la guerre.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur ebay.it

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes