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LA BANDE A CESAR

 

LA BANDE A CESAR 

Vo. The Biggest Bundle of Them All

 

 

Année : 1968
Pays : Etats-Unis
Genre ; comédie
Durée : 1 h 48 min.
Couleur

Réalisateur : Ken ANNAKIN
Scénario : Sy SALKOWITZ, Josef SHAFTEL 

Acteurs principaux :
Vittorio De SICA (Cesare Celli) Raquel WELCH (Juliana) Robert WAGNER (Harry Price) Godfrey CAMBRIDGE (Benjamin 'Benny' Brownstead) Davy KAYE (Davey Collins) Francesco MULE. (Antonio Tozzi) Edward G. ROBINSON (Professeur Samuels) Victor SPINETTI (Capitaine Giglio) Yvonne SANSON (Teresa)

Musique : Riz ORTOLANI
Photographie : Piero PORTALUPI
Producteur : Josef SHAFTEL
Compagnie productrice : MGM

Avions :

  • Beech C-45F, en arrière-plan
  • Boeing B-17G-85VE, F-BGSP
  • Max Holste MH 521 « Broussard », en arrière-plan
  • SE.3130 Alouette II

 

Notre avis :

Le réalisateur, Ken Annakin, fit la seconde guerre mondiale dans la RAF, comme mécanicien. Blessé lors du blitz, il est transféré à la «RAF Film Unit», où il suit une formation de caméraman pour des documentaires de propagande. Les aérocinéphiles se rappellent de lui à cause du délirant « Ces merveilleux fous volants sur leurs drôles de machine » (1965), mais aussi de « Broken journey » (1948), basé sur une aventure réelle. « La bande à César », réalisé après des films de qualité comme « La bataille des Ardennes », « Les « Turbans rouges », semble correspondre à une baisse d’inspiration chez Annakin… C’est une comédie de série B, que n’arrive pas à sauver une distribution de premier plan, avec De Sica, Raquel Welch, Robert Wagner..

 Harry Price et son équipe de petits voyous ont kidnappé Cesare Celli, un gangster américain anciennement célèbre, qui vit maintenant en Italie, retiré des « affaires ». Quand il s’avère qu’aucun des amis de Celli n’est près à payer la rançon, il conçoit alors l’idée de dérober une cargaison de platine valant cinq millions de dollars... Ceci permettra de rembourser le gang pour les frais engagés lors du kidnapping, et lui, pourra ainsi se venger d‘un monde qui l’a oublié. Celli soumet les criminels apprentis à un entraînement rigoureux et introduit dans la bande, le « professeur » Samuels, qui sera le cerveau de l’équipe. Mais trouver des capitaux pour financer le hold-up est difficile ; néanmoins, le projet prend tournure. Le train spécial transportant le platine sera bloqué par un tank acheté aux surplus et le chargement de platine sera évacué par avion vers le Maroc. Malgré la grande tentation d’Harry et de sa copine Juliana, de trahir Celli et de s’emparer du magot, tout se passe à peu près comme prévu. Ils s’envolent juste au moment où la police fait irruption sur le terrain d’aviation. Mais, dans la précipitation du décollage, le pilote actionne, par mégarde, les trappes de la soute à bombes, et tout le platine se retrouve au sol, dans les mains de la police !

 Après cette fin moralement correcte (le crime ne payait pas, à l’époque..), tout ce qu’on retient du film est la plastique de madame Raquel Welch en bikini (il n’y avait pas de string en 1968, hélas...). Le film est trop long, mais l’aérocinéphile est récompensé de sa patience, en tombant par hasard, vers la fin, sur une Forteresse volante ! Dans les films des années soixante, quels qu’ils soient, il y avait au moins un avion, comme dans les années 30.

 

Les avions du film :

L’avion avec lequel les truands essaient d’emporter leur pactole est un Boeing B-17G-85VE (c/n 8546, s/n 44-8846, F-BGSP). Cet avion appartenait au moment du tournage à L’IGN (Institut Géographique National) qui en utilisait une douzaine pour des travaux photographiques dans toutes les parties du monde. Il apparaît avec un peinture « olive drab » très fatiguée, le code fictif « Y-RG » peint en jaune délavé et des étoiles américaines entourées de rouge, modèle 1943.

Cet avion participa à la guerre avec le nom de « Pink Lady », au sein du 351st BG basé à Polebrook (GB), en mars 1945, puis du 305th BG à Chelveston (GB). A la fin de la guerre, il rejoint les USA ; il est réformé en novembre 1954 à Olmstead AFB (PA). Le mois suivant, il est acquis par l’IGN et rejoint la base de Creil, immatriculé F-BGSP. Après avoir été désarmé et modifié pour accueillir des caméras dans le compartiment du radio (on voit dans le film, les trappes coulissantes des objectifs situées entre la tourelle ventrale, enlevée, et la soute à bombe), l'avion sera l'un des B-17 de l'IGN les plus actifs, avec des missions à Madagascar, en Afrique du Sud, en Nouvelle Calédonie, en Polynésie, en Iran, au Chili, entre autres pays…Il participe également au tournage de « La grande vadrouille » (1966). Sa carrière se termine en 1979 et il est stocké. Il échappe néanmoins aux ferrailleurs et il est remis en état de vol pour la célébration du 14 juillet 1984 (40° anniversaire du Débarquement).

Sponsorisé par des compagnies commerciales privées, il continue à voler dans des meetings. En 1987, il est pris en charge par l’association « Forteresse toujours volante » et immatriculé F-AZDX. Il participe en 1989 au tournage du remake de « Memphis Belle ». Malgré de nombreuses vicissitudes, l’avion continua à voler avec son nom originel « Pink Lady », sous le code « DS-M » et les marques du 351st BG, 511st BS (sous l’aspect d’un B-17F, sans sa tourelle de menton et avec une tourelle de queue du premier type). Mais le 13 mars 2010, il s’est posé à la Ferté Alais, après son tout dernier voyage (a priori) et ses 10.580 heures de vol. Il doit être l’attraction principale du nouveau musée de Jean Salis.

Notons que l’ouverture des portes de la soute à bombes n’était pas commandée à partir du tableau de bord, comme montré dans le film. Ce tableau de bord est bricolé et une commande bizarre (deux contacteurs reliés entre eux), censée être celle de la soute à bombes, est à la place des voyants du train d’atterrissage…La vraie commande d’ouverture des portes se situait à l’avant, dans le compartiment du bombardier.

La Forteresse volante est au milieu d’un vrai parc d’avions, composé d’avions militaires et civils. La scène étant censée se passer en Italie, les premiers ont leurs gouvernails ornés du drapeau italien.

On voit ainsi deux « Bichettes », autrement dit des Beech C-45F, et trois Max Holste MH 521 « Broussard », dont l’un avec une pancarte « Occasione » ! Ces avions portent les marques anticollision rouge orangé de l’Armée de l’Air, mais leurs codes d’unité ont été effacés. Notons que si l’armée de l’air italienne eut, elle aussi, des Beech C-45 dans son inventaire, elle ne fut jamais équipée de « Broussard ». Le terrain d’aviation est celui d’Aix les Milles qui hébergeait alors l’ELA 44 (Escadrille de Liaison Aérienne). Entre trois et cinq Beech et onze Broussard étaient régulièrement déployés sur le terrain d’Aix, où étaient également basés plusieurs aéroclubs auxquels appartiennent, vraisemblablement, les avions de tourisme vus en arrière plan.

Ces avions sont difficilement identifiables avec précision, les immatriculations du fuselage étant, à cette époque, peintes en lettres quasi minuscules. On aperçoit ainsi, devant un hangar, un SNCAC NC.858S, comme celui de l’aéroclub d’Aix Marseille (F-BFSX). Derrière le B-17, on entrevoit un Jodel D-117, comme celui de l’aéroclub de Marseille-Provence (F-BHNS), un SNCAN Nord 1203 Norécrin, comme celui de l’aéroclub Provence Aviation (F-BEQE) et un très beau Scintex CP.1310 C3 « Super Emeraude », rouge à filet noir, appartenant sans doute à un particulier. Enfin, on voit furtivement un Reims Aviation F.150H. Ces deux derniers avions sont les plus récents du parking.

Les policiers italiens se déplacent dans un hélicoptère SE.3130 Alouette II, avec une cocarde italienne sous le cockpit marqué « Polizia », « P-24 » et « VII » sur le nez. Cet appareil est sans doute français, ni l’armée, ni la police italiennes n’ayant été équipées d’Alouette II. 

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

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