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BESATZUNG DORA

 

BESATZUNG DORA

(L’équipage du Dora)

 

Année : 1943
Pays : Allemagne
Genre : guerre
Durée : 1 h 31 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Karl Ritter
Scénario : Fred Hildenbrand

Acteurs principaux :

Hannes Stelzer (Leutnant Joachim Krane), Hubert Kiurina (Leutnant Franz von Borcke), Josef Dahmen (Feldwebel Otto Roggenkamp), Georg Thomalla (Unteroffizier Fritz Mott), Ernst von Klipstein (Kapitän Kurt Gillhausen), Clemens Hasse (Oberleutnant Erich Krumbhaar), Helmut Schabrich (Oberleutnant Semmler), Wolfgang Preiss (Dr. Wagner), Suse Graf (Dr. Marianne Güldener), Charlott Daudert (Mathilde Kronschnabel), Carsta Löck (Betty Schütte)

Producteur : Karl Ritter
Musique : Herbert Windt
Photographie : Theo Nischwitz, Heinz Ritter
Compagnie productrice : Ufa

 

Avions :

  • - Junkers Ju.88 D1
  • - Polikarpov I-16
  • - Savoia-Marchetti SM.82, en arrière plan

 

 Notre avis :

« Besatzung Dora » fut le dernier film d’aviation tourné par Karl Ritter, le spécialiste du genre pour le cinéma nazi. Après avoir traité des Stukas, des chasseurs (« Pour le Mérite »), il raconte ici la vie quotidienne des pilote d’une escadrille de reconnaissance. L’action est agrémentée d’une rivalité amoureuse complexe, entre cinq aviateurs et trois femmes, rivalité qui n’arrivera pas toutefois à affaiblir les liens qui unissent les compagnons d’armes.

En France, le Junkers Ju.88, D pour « Dora », parti faire une reconnaissance au-dessus des ports anglais, atterrit sur le ventre, avec un moteur en panne. Il ramène toute un série de photographies qui sont immédiatement développées et interprétées. Dans le même temps, on se prépare à célébrer le mariage par procuration de l’adjudant Otto Roggenkamp, le radio du bord. Mais au milieu de la cérémonie, la mariée, Mathilde, une modiste astreinte au travail obligatoire dans une ferme, refuse son consentement  par télégramme ! Le Dora réparé part pour Berlin où l’équipage bénéficie d’une permission. Otto va s’expliquer avec Mathilde et son collègue Fritz, le mitrailleur du bord, retrouve sa petite amie, Betty, qui est receveuse de tramway. Mais Fritz semble de plus en plus attirée par Mathilde…Quand aux lieutenants Joachim et Frantz, ils tombent amoureux de la belle Marianne, un docteur de l’hôpital de Wannsee. Mais elle leur préfère le capitaine de l’escadrille, Kurt Gilhausen. Après avoir épuisé les multiples plaisirs du Kurdam, l’équipage repart en mission. Une nouvelle fois, l’avion revient endommagé et efface son train à l’atterrissage. Le capitaine Guilhausen est blessé au bras et doit être hospitalisé. Puis l’équipage est muté sur le front russe, où il doit affronter seuls, la chasse. A leur retour, il est accueilli en fanfare, car il vient d’accomplir la 2.000° mission du groupe. Pendant ce temps, le capitaine est en convalescence à l’hôpital de Wannsee où Marianne s’occupe personnellement de lui. Après la Russie, l’équipage du Dora part en Libye. Lors d’une mission, ils se perdent et doivent se poser en plein désert. Leurs rappels radio restent vains. Il n’y a plus qu’à attendre. Une tempête de sable les oblige à se réfugier dans l’avion. Alors que le temps passe, et que tout semble perdu, surgit un avion italien qui atterrit à coté d’eux. Ils sont sauvés. De retour à Berlin, les deux lieutenants du Dora vont voir Marianne qui, à leur surprise, leur présente son mari, le capitaine de l’escadrille, Kurt ! De leurs cotés, les sous officiers se marient lors d’une double cérémonie, Otto avec Betty, alors que son ex fiancée, Mathilde, a choisi son coéquipier Fritz ; mais elle n’est pas à la cérémonie. L’équipage du Dora doit retourner au terrain pour une nouvelle mission, c’est alors qu’arrive Mathilde, en bicyclette. Elle rejoint Fritz juste à la porte du terrain. Elle pourra l’épouser par procuration. Le Dora décolle vers de nouvelles aventures…

Ritter aurait passé un mois et demi dans une escadrille de reconnaissance pour s’imprégner de l’ambiance ; aucune prise de vues ne fut faite en studio. Ritter serait même allé devant Stalingrad Le film fut tourné à Berlin mais aussi en Italie, à Ostie. Malgré de bonnes appréciations, ce film fut interdit après plusieurs passages devant la commission de censure. C’est, qu’en novembre 1943, la situation allemande n’était pas très bonne, après la capitulation des troupes à Stalingrad (janvier) et en Afrique du Nord (mai). Les troupes russes avaient pénétré en territoires polonais et hongrois, dans un élan que rien ne semblait pouvoir arrêter. Dans le film, la conquête de la Russie est présentée comme un chose faite, et un des membres de l’équipage du Dora convainc sa petite amie d’aller s’installer après la guerre, dans une ferme en Russie ! Même le plus optimiste des Allemands ne pouvait plus croire cela, à la  fin de 1943..On remarquera la multiplicité des zones d’opérations : France, Russie, Libye. C’est le seul film d‘aviation nazi qui se passe (en partie) en Afrique du nord, dont on peut apprécier une danse « typique» exécutée par une danseuse fort dévêtue. La position donnée quand le Dora se pose dans le désert, le situe très loin de Tripoli, dans le nord du Niger, au sud du plateau du Djado ! L’équipage avait très peu de chance d’être retrouvé là.

Avec ce film censuré pour cause d’optimisme trop flagrant, ou pour cause de repli rapide de la Wehrmacht, s’achève la carrière de Karl Ritter au service de la Luftwaffe. Il aura tourné depuis « Verräter » (1936), huit films dédiés à l’aviation et aux aviateurs allemands. Ritter se montra bon surtout dans les scènes d’action, mais plutôt mal à l’aise dans les séquences psychologiques, ou simplement dramatiques.

 

Les avions du film :

Tous les avions du film sont authentiques et filmés sur place. Le « Dora » est un Junkers Ju.88 D1, la version de reconnaissance (sans volets de piqué). On dispose de quelques bonnes vues du cockpit où sont regroupés tous les membres de l’équipage. En « Libye », le Dora porte une livrée claire uniforme, style désert, avec le code B-3, ce qui en ferait un Ju.88A du KG 54 « Totenkopf », une escadrille de bombardement dont plusieurs groupes étaient basés en Italie (Grottaglia, Foggia, Bergame..) en 1942-43.

Derrière le Ju.88 en Libye/Italie, on aperçoit une rangée d’avions de transport italiens Savoia-Marchetti SM.82. Dans le désert, c’est un autre Savoia-Marchetti trimoteur, un SM.79 qui vient à sa rescousse.

En Russie, le Dora est attaqué par des « Rata » (rat) qui était le surnom donné par les Nationalistes et les Allemands lors de la guerre d’Espagne, au Polikarpov I-16, dont aperçoit plusieurs exemplaires sur des films d’archive.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

 

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