ARMAGEDDON
Année : 1998
Pays : Etats-Unis
Genre : science-fiction
Durée : 2 h 31 min.
Couleur
Réalisateur : Michael Bay
Scénario : Jonathan Hensleigh, J.J. Abrams
Acteurs principaux :
Bruce WILLIS Harry Stamper, Billy Bob THORNTON (Dan Truman), Ben AFFLECK (A.J. Frost), Liv TYLER (Grace
Stamper), Will PATTON (Chick), Steve BUSCEMI (Rockhound), William FICHTNER (Colonel
Willie Sharp).
Musique : Trevor RABIN
Photographie : John SCHWARTZMAN
Producteurs : Michael BAY, Jerry BRUCKHEIMER, Gale Anne HURD
Compagnie productrice : Touchstone Pictures
Aéronefs :
- Bell 206 JetRanger
- Bell Huey UH-1
- Grumman G-1159 Gulfstream II, N264CL
- Northrop T-38A Talon
- Sikorsky HH-60G
- Sikorsky S-76A Spirit
Notre avis :
Vu la nature patriotique indéniable de ce film et après le succès de "Top gun" (1986), notamment en tant qu'"affiche" de recrutement pour l'USAF, les producteurs parvinrent à persuader la NASA d'autoriser le réalisateur à filmer à l'intérieur des locaux même de l'agence, jusqu'ici inaccessibles. Le tournage eut ainsi lieu dans l'énorme piscine servant à simuler les conditions d'apesanteur et les acteurs purent utiliser de vrais combinaisons d'astronautes à dix millions de dollars l'unité…L'équipe de tournage eut également accès au site de lancement historique qui servit à la tragique mission d'Apollo 1. D'autres scènes furent filmées sur la base d'Edwards (CA).
Quand la navette spatiale "Atlantis" est détruite par une météorite et que d'autres détruisent une partie de New-York, la NASA découvre qu'un énorme astéroïde, de la taille du Texas fonce droit sur la Terre ! La collision est prévue dans 18 jours. Les savants de la NASA dirigés par Dan Truman et assistés par les militaires, proposent alors de loger une bombe atomique à l'intérieur de l'astéroïde. Pour effectuer ce forage, la NASA fait appel au meilleur spécialiste du monde, Harry Stamper. Harry, qui travaillait en mer de Chine, revient donc aux Etats-Unis accompagné de sa fille, Grace, dont il désapprouve les relations avec un de ses employés, le jeune A.J. Frost. Harry est mis face à la situation et accepte ce nouveau travail, seul chance de sauver la planète. Pour ce faire, il exige de recruter lui-même, ses collaborateurs, des individus, excellents dans le forage, mais à la vie plutôt désordonnée…La NASA a pour tâche de former en quinze jours les foreurs, pour en faire de cosmonautes. Pendant ce temps, Shanghai et Paris sont entièrement détruites par une pluie de météorites. Une fois la formation des foreurs achevée, la NASA les expédie dans l'espace dans deux navettes militaires, baptisée "Independance" et "Liberté". Quand les navettes se ravitaillent en carburant auprès de la station spatiale russe, une fuite oblige à évacuer précipitamment la station qui explose peu après. Puis, les navettes contournent la lune pour atterrir sur la partie postérieure de l'astéroïde, mais la navette "Independence" où avait embarqué A.J., est touchée par des débris de la queue de l'astéroïde et s'écrase. La navette Liberté a plus de chance et peut atterrir sans trop de problème, mais pas à l'endroit voulu. Le sol sera plus dur à forer. Harry apprend alors que les militaires ont programmé l'explosion de la bombe atomique en surface, ce qui n'aurait aucun effet sur l'astéroïde. Quand La foreuse de Harry tombe en panne, il a la surprise de voir arriver celle de A.J. qui a survécu au crash de l'Indépendance. Le travail de forage peut continuer, mais quand ils descendent la bombe dans le trou, une pluie de rochers détruit le dispositif de mise à feu. Un homme devra se sacrifier pour l'amorcer manuellement ! On tire au sort et c'est A.J. qui est désigné, mais Harry décide de prendre sa place, en lui confiant sa fille Grace. Après que la navette Liberté ait décollé, Harry fait exploser la bombe qui coupe en deux l'astéroïde. Les deux parties frôlent la Terre sans la toucher. Le monde est sauvé et A.J. se marie à Grace, avec une pensée émue pour Harry et ses collègues qui sont devenus des héros, à titre posthume.
Ce film est bourré d'invraisemblances à commencer par l'atterrissage de deux navettes sur la surface pour le moins mal "pavée" d'un astéroïde; il est encore plus invraisemblable d'en repartir ! L'action est ponctuée de vastes explosions et boules de feu, alors que dans l'espace il n'y pas d'oxygène, etc, etc… Bref, c'est du grand cinéma, que du spectacle à la gloire de la NASA et des USA. Comme d'habitude, dans ce genre de production, le message est clair : "God save America and America save the world !" que ce soit contre les extra terrestres, les terroristes ou les astéroïdes…Trois ans après, ce n'est pas une pluie d'astéroïdes que reçut le NE des Etats-Unis mais une pluies d'avions détournés par une bande de fanatiques, mais Bruce Willis n'était pas là, ni l'USAF d'ailleurs, hélas…
On peut néanmoins saluer le très beau travail des spécialistes en imagerie computeurisée, mêlant vraies images et images de synthèse, pour reproduire la chute des météorites sur la planète. On remarquera notamment la scène où l'on voit les tours du World Trade Center en feu…Peu avant la destruction de Paris, la "vieille" France est toujours représentée par des scènes bucoliques (bergers avec bérets et troupeaux de moutons, au pied du Mont St. Michel), ou par des gens attablés à la terrasse d'un bistrot…L'image de la France, à Hollywood, ne semble donc pas avoir changé depuis les années 30.
Malgré un solide budget (140 millions de dollars), la production n'a pas beaucoup investi dans les scènes aériennes, mais plutôt dans l'imagerie 3D, pour représenter le principal aéronef du film, une navette spatiale militaire de nouvelle génération. On sait depuis que le principe d'une telle navette en forme d'avion lancé par fusée, a été abandonné.
Les avions du film :
Le tournage utilisa donc fort peu d'avions mais au moins cinq hélicoptères.
Le général vient chercher Harry sur sa plate-forme pétrolière avec un Sikorsky HH-60G Pave Hawk (s/n 90-26230) de l'USAF. Plus tôt, des clients chinois avaient débarqué d'un Sikorsky S-76A Spirit (c/n 76-0076, N1546G) de la compagnie PHI (Petroleum Helicopters) Inc. Il y aussi un Bell 206 Jetranger, non identifiable, qui poursuit l'"Ours" sur son Harley-Davidson…Deux autres hélicos (deux Bell 206, dont un équipé, de chaque coté du cockpit, d'une grosse caméra télécommandé) sont rapidement aperçus, quand il s'agit d'aller chercher Oscar Choi dans son ranch. Il y a aussi trois Bell Huey UH-1 de la NASA qui escortent les cosmonautes quand ils se rendent à leurs navettes.
Côté avions, on a la scène aérienne où deux Northrop T-38A Talon de la NASA, qui en possède toute une flotte, initient les futurs cosmonautes aux plaisirs de la voltige. On voit ainsi le numéro "08" (s/n 65-10328, N908NA) et le n°20 (s/n 66-8386, N920NA) opérés par la NASA. Les numéros de série sont inscrits sur le fuselage au niveau du pare-brise. On les voit évoluer au-dessus de la couche, ainsi qu'au sol.
Tous les autres avions du film ne sont que des figurants, vus de plus ou moins près. Les foreurs-cosmonautes, pour se rendre au Kennedy Space Center en Floride, embarquent dans un Grumman G-1159 Gulfstream II (s/n 227, N264CL). C'est l'avion du cinéaste Clay Lacy (comme l'indique les lettres du matricule) qui participa au tournage en tant que pilote d'hélicoptère.
Sur la base d'Edwards, où se déroula une partie du tournage, on peut apercevoir dans un hangar deux Lockheed SR-71A Blackbird. La NASA utilisa entre 1991 et 2001, quatre SR-71, basés au Dryden Flight Research Center (DFRC), situé sur la base. Deux furent utilisés pour des recherches et deux autres pour un programme de soutien à l'USAF qui réactivait ses SR-71 stockés, pour des missions de reconnaissance. Malheureusement, la discrétion des marquages sur ces avions est-elle, qu'on ne peut les identifier.
A leur gauche, est garé un bombardier furtif Northrop B-2A Spirit filmé de face, c'est ainsi qu'on peut voir son serial (21068 = 82-1068) inscrit sur la trappe du train avant. Surnommé "Shady Lady" ou "The Ghost", ce B-2 (AV-3), réceptionné en 1991, fut mis au standard "Block 30" en 1999 (autonomie supérieure, équipement de suivi de terrain amélioré, utilisation de tout type de bombes) et renommé officiellement "Spirit of New York". En avril 2006, il participa aux essais d'un nouveau radar à synthèse d'ouverture, opérant en bande Ku, pour améliorer sa furtivité. Cet avion appartient au 419th Flight Test Squadron du 412th Test Wing basé à Edwards AFB.
Autre avion, vu dans le même hangar, un General Dynamics F-16D Night Falcon (c/n 1D-2, s/n 87-0392) tailcode "ED", de la même escadrille.
D'autres F-16 sont vus à la fin du film quand les Thunderbirds, l'équipe acrobatique de l'USAF, passe en effectuant la figure du "pilote manquant" (missing man formation), mais cette formation s'effectue à quatre avions, le n°3 dégageant par le haut, et non, avec six avions, qui est l'effectif habituel des Thunderbirds.
Au début du film, devant un hangar, on voit deux transports Lockheed C-141 Starlifter. Le film montre également, brièvement un Boeing VC-25A, l'"Air Force One" du président des Etats-Unis, en vol.
Enfin, "last but not least", la navette spatiale "X-71" réalisée tout en image de synthèse, combinée avec des vues de la vraie navette sur son pas de tir, prises sous certains angles, ses formes étant assez éloignées de celles de la "X-71"…Cette dernière apparait plus grande que l'ancienne et devrait être beaucoup plus lourde car construite en titane, pour résister à l'impact des astéroïdes, bref un tank propulsé par fusée…
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
Enregistrer un commentaire