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ALFA TAU

 

ALFA TAU

 

Année : 1942
Pays : Italie
Genre : guerre
Durée : 1 h 30 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Francesco De ROBERTIS
Scénario : Francesco De ROBERTIS

Acteurs principaux :
Giuseppe ADDOBBATI, Marina CHIERICI, Liana PERSI, Lilla PILUCOLIO

Musique : Edgardo CARDUCCI
Photographie : Giuseppe CARACCIOLO
Compagnie productrice : Centro Cinematografico del Ministero della Marina, Scalera Film S.p.a.
   

Avions :

  • -Breda Ba.25 I
  • -CANT Z.506B Airone
  • -Savoai-Marchetti SM.84
  • -avoia-Marchetti SM.79

 

Notre avis :

 "Alfa Tau" est un film de sous-marin, un sous genre cinématographique ancien (Cf. "Mare nostrum" en 1926) qui se perpétue de nos jours ("Das Boot" en 1981,  "U-571" en 2000, "Depth charge" en 2008…). S'il a sa place sur Aeromovies, c'est qu'il met en scène plusieurs avions, l'avion étant au sous marin, ce que l'oiseau pêcheur est au poisson, autrement dit, un ennemi mortel…

 "Alf Tau" est le troisième d'une série de six films produits par Scalera. Le titre  est constitué par les lettres grecques «alpha» et «tau», qui désigne l'étoile Aldebaran et qui était aussi un symbole de la marine italienne. C'était aussi, le troisième film d'une trilogie consacrée aux sous-marins, tournée pendant la guerre et produit par le ministère de la Marine Italienne. Comme il est annoncé dans le générique, la plupart des acteurs ne sont pas des professionnels, Le réalisateur De Robertis a essayé de coller à un "réalisme historique et environnemental", et chaque personnage joue dans le film le rôle qu'il joue dans la "réalité de la vie". Le générique salue aussi la coopération de diverses classes de la société civile. Ce film se situe donc entre le documentaire et la fiction. L'histoire est basée sur un fait d'armes du sous-marin "Enrico Toti" qui fut le seul sous-marin italien à avoir coulé (au canon) un submersible anglais, le HMS "Triad", le 9 octobre 1940, dans le golfe de Tarente. Le "Toti" fut réformé en avril 1943.

 Le film commence donc avec le sous-marin "Enrico Toti" qui retourne à sa base après une mission difficile; il y a un mort et des blessés à bord. Un autre sous marin, le X3, revient à la base avec une forte gite. Il sera mis en bassin pour réparation. L'équipage du Toti passe la visite médicale et il est remis en forme, avant de bénéficier d'une permission. On suit ainsi les officiers et les marins, appartenant à des milieux sociaux très différents, pendant leurs congés. On va ainsi de la ferme à la résidence cossue, en passant par une pension de famille, tenue par une patriote. Mais la fin de la permission arrive et les hommes doivent quitter épouses, enfants, fiancées ou petites amies. Le "Toti" repart en mer, et l'on suit la mission sur le livre de bord du commandant où sont détaillés tous les événements : grenadage, rencontre avec une mine, transbordement d'un malade à bord d'un sous-marin allemand, aide à un hydravion endommagé, posé en mer, attaque par des avions. La fin du film est constitué  par le combat avec un sous-marin anglais, en surface. Après l'avoir coulé, le "Toti" revient au port, son équipage ayant été durement éprouvé.

 Ce documentaire romancé a une partie dramatique assez faible, même si elle est la plus longue. On ne monte à bord du "Toti" que dans le dernier tiers du film. Avant, le film s'étend longuement sur la vie à terre de divers membres de l'équipage, dont le commandant. On a ainsi un aperçu de l'Italie en guerre avec, notamment, les villes sous les bombardements alliés. La propagande est assez discrète, comme souvent dans les films italiens de l'époque. Le film n'hésite pas à montrer les marins blessés, le sous-marin endommagé, les ruines dans les villes, les gens se précipitant dans les abris…Le film n'est pas dénué d'un certain humour quand il montre la patriote, la directrice de la pension de famille "Patria", la signora Italia, qui a placardé partout sur les murs des slogans fascistes : "Tous pour les combattants", "Tout pour la patrie", "Ordre et discipline",  "Tous et tout pour la victoire"…

 "Alfa Tau" comporte deux scènes avec des avions, quand le "Toti" vient au secours d'un hydravion italien et quand il est attaqué par des bombardiers torpilleurs. Notons qu'un avion qui attaquait un sous-marin, ne lançaient pas des torpilles (un sous-marin étant une cible trop petite et trop agile), mais l'attaquait au canon, à la mitrailleuse, à la bombe ou à la charge de profondeur.

 

Les avions du film :

 Le sous-marin vient au secours d'un hydravion CANT Z.506B Airone dont le flotteur gauche, troué, est en train de couler. Il s'agit du Z.506B n°5 de la 171° Squadriglia de la Regia Marina (code : "171-5"), basée à Tarente au moment du tournage, si l'on en croit la plaquette fixée sur le tableau de bord, relatant l'activité détaillée de l'appareil entre le 02/05/1941 et le 18/02/1942. Cette plaquette est ornée de l'insigne de l'escadrille (voir ci-dessous), une cigogne volant sur un écu où est inscrit le numéro de l'escadrille et la devise "Amor Addidit" (Avec amour !). 

En plus des vues rapprochées, on peut également voir l'intérieur, plutôt encombré, le poste du radio, le poste de pilotage, où les deux pilotes étaient assis en tandem sur la paroi gauche de l'appareil, laissant ainsi le passage libre à droite (comme sur un Potez 541. Cf. L'espoir). On remarque, lors du décollage, que les manettes des gaz fonctionnaient comme sur les avions français : on tirait la commande pour mettre toute la puissance (d'où l'expression française "manettes dans la poche"…). On voit également le pilote pousser et tirer alternativement le manche pour faire passer les flotteurs sur le redan, lors du décollage.

 Le sous-marin est attaqué par divers avions "anglais" qui sont en fait des bombardiers torpilleurs (aerosilurante) de la Regia Aeronautica. On reconnaît ainsi un Savoai-Marchetti SM.84 bidérive, un Savoia-Marchetti SM.79 II et même un biplan monomoteur à flotteurs, un Breda Ba.25 I, un avion d'entraînement. Quand la DCA du sous-marin abat un avion, on nous montre un extrait de documentaire où un Westland Lysander, abattu, fait un plongeon dans la mer (vraisemblablement dans la Manche) ! Ce document se retrouve dans d'autres films de guerre, comme "Nebesti jezdci" (1968).

 

 Christian Santoir

  * Film disponible sur amazon.fr

 

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