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ACHTUNG ! FEIND HÖRT MIT !

   

 
ACHTUNG ! FEIND HÖRT MIT !

(Attention ! L’ennemi écoute !)

 

Année: 1940
Pays : Allemagne
Durée : 1 h 32 min.
Genre ; espionnage
Noir et blanc

Réalisateur : Arthur Maria RABENALT
Scénario : Kurt HEUSER, Georg C. KLAREN

Acteurs principaux :
René DELTGEN (Karl Ludwg Färber), Kirsten HEIBERG (Lilly), Lotte KOCH (Inge Neuhaus), Michael BOHNEN (Kettwig), Rolf WEIH (Bernd, son fils), Christian KAYßLER (Dr. Hellmers)

Musique : Franz GROTHE     
Photographie : Gustav WEIß, Willy WINTERSTEIN     
Producteur : Ernst Günter TECHOW     
Compagnie productrice : Terra-Filmkunst

Avions :

  • -Bücker Bü 180B Student, D-EVGR


Notre avis :

Goebbels était littéralement obsédé par la « 5ème colonne » et multipliait les avertissements contre l’ennemi intérieur. Dès 1936, il avait salué le film «Verräter» de Karl Ritter. « Achtung ! Feind hört mit ! » a  pratiquement le même scenario, mettant en scène des espions anglais, à l’œuvre dans une usine d’armement, comme dans « Verräter ». Ce film fut tourné entre avril et juin 1940, dans les environs de Berlin et à Baden-Baden, alors que la guerre était déclarée et qu’elle était de moins en moins « drôle » à l’ouest, la Wehrmacht et la Luftwaffe y multipliant leurs attaques. Quand le film, parut, le 2 septembre 1940, la France avait déjà déposé les armes et avait été envahie !

L’histoire commence en réalité, en 1938, quand, après les jours difficiles de septembre 1938 (crise des Sudètes, conférence de Munich), l’espionnage étranger s’accroît en Allemagne. Plusieurs espions surveillent l’usine Kettwig, installées près de la frontière française. Cette usine d’armement fabrique, entre autres, un câble ultra-résistant, destiné aux ballons de barrage protégeant des lieux stratégiques. Le fondateur, Kettwig, et l’ingénieur en chef, le Dr Hellmers, sont conscients de ce grave problème et surveillent de près les embauches, ces espions essayant de pénétrer dans l’usine, comme ouvriers, ingénieurs, etc…Hellmers a une assistante, Inge Neuhaus, qui semble très intéressée par son fils Bernd. Mais un jour, elle rencontre un homme qui la séduit plus encore. Il s’agit d’un aventurier du nom de Färber. Accompagné de Bernd, ils se rendent à Baden-Baden où Bernd rencontre Lilly, une amie de Färber qui tient un atelier de couture. En fait, Färber et Lilly sont deux agents britanniques qui essaient d’obtenir les secrets de fabrication de Kettwig. Quand Inge et Bernd finissent par se rendre compte du double jeu de leurs amants, ils les livrent à la police. Färber tente de s’échapper en avion, mais, il heurte le câble d’un ballon de protection, flottant au-dessus de l’usine, et s’écrase au sol. Le film se termine sur l’annonce de l’exécution de deux hommes, un serveur et un technicien qui avaient vendu des informations aux espions. L’Allemagne est sur ses gardes et sa fermeté est telle qu’elle fera face à toutes les agressions !

On remarquera que Lily n’est pas exécutée. Peut être les nazis acceptaient-ils qu’une patriote anglaise fasse son devoir, d’une façon ou d’une autre, alors que les deux complices allemands étaient, à leurs yeux, indignes de leur pays et ont donc été froidement éliminés. L’espionite n’était pas seulement un mal allemand et sévissait également en Angleterre et en France, où, en 1939-1940, on voyait des gens de la 5ème colonne et des « parachutistes » partout.

Ce film remporta un certain succès, bien que le réalisateur autrichien, Rabenalt, soit spécialisé dans les comédies musicales... Après le conflit, le film fut interdit de projection. Il n’a que deux scènes, avec avions, dont une vers la fin du film.

 

Les avions du film :

Le seul avion du film est un Bücker Bü 180B Student, un avion d’entraînement comme l’indique son nom (inscrit en haut de la dérive). Immatriculé « D-EVGR », cet appareil appartenait au NSFK (NationalSozialistisches FliegerKorps). En août 1939, l’aviatrice Liesel  Bach effectua une dizaine de vols sur le D-EVGR, notamment à partir du terrain de Rangsdorf où étaient installés les ateliers de la société Bücker. C’est d’ailleurs sur ce terrain qu’a vraisemblablement été filmé l’avion (d’après des photos d’un Ju 290, prises à côté du hangar de la société fictive « Kettwig-Werke »).

Il fut piloté, pour le film, par Beate Uhse qui, au moment du tournage, travaillait chez Bücker. Elle se dissimulait dans le cockpit avant, Färber étant censé être seul (en place arrière) dans l’avion. En 1938, elle avait piloté un Bücker 131 pour le film «Pour le Mérite ». Rappelons que pendant la guerre, elle fut engagée comme pilote de transport dans la Luftwaffe et obtint le grade d’Hauptman (capitaine) ; après guerre, elle fit fortune, en lançant une chaîne de sex-shops, tout en continuant à piloter son avion personnel…

Färber est intercepté par une formation de Messerschmitt Bf.109E, sortis tout droit d’un film documentaire. Ce sont eux qui le forcent à voler au milieu des ballons, dont un des câbles sectionne l’aile droite (en bois).

Le film montre également une unité d’aérostiers de la Luftwaffe (Luftsperr-Abteilung) en train de mettre en place un barrage de ballons dont on voit tous les détails (comme la dérive  inférieure, munie de deux ouvertures par où entrait et sortait l’air, permettant de maintenir le ballon dans le sens du vent). Ces ballons étaient gonflés à l’hydrogène, ou à l’hydrogène et à l’air, placés dans des sacs séparés. Les Allemands n’employèrent qu’assez peu de ces barrages, destinés aux avions volant à basse altitude (pas plus de 2 000 m, vu le poids du câble), au-dessus de certaines usines stratégiques de l’ouest du pays. Bombardiers anglais ou américains naviguaient bien plus haut.

 

Christian Santoir

*Film à visionner sur archiv.org

 

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