Année : 1973
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Durée : 1 h 32 min.
Couleur
Réalisateur : John ERMAN
Scénario : Claudia SALTER, Steven SPIELBERG
Acteurs principaux :
Cliff
ROBERTSON (Ace Eli Walford), Pamela FRANKLIN (Shelby), Eric SHEA (Rodger
Walford), Bernadette PETERS (Allison), Rosemary MURPHY (Hannah), Alice GHOSTLEY
(Sister Lite), Royal DANO (Jake), Claudia BRYAR (Ann), Don KEEFER (Mr.
Parsons), Kelly Jean PETERS (Rachel).
Musique : Jerry GOLDSMITH
Photographie : David M. WALSH
Producteurs : James CRESSON, Robert FRYER
Compagnie productrice : Twentieth Century-Fox Film Corporation
Avions :
- -De Havilland Tiger Moth
- -Standard J-1, N62505
Notre avis :
Le film traite du thème déjà largement exploré depuis les années trente, du difficile retour à la vie civile des aviateurs de la Grande Guerre. La plupart ne sachant que voler, se reconvertirent tout naturellement dans le spectacle aérien, à une époque où l'avion n'était pas encore un élément familier du paysage, surtout dans les campagnes. Bien qu'il se fassent souvent appeler "Ace", tous n'était pas des as, ni même d'anciens combattants, certains n'ayant jamais quitté le continent américain; c'est d'ailleurs, sans doute, le cas du héros du film…
Le scénario fut écrit par un jeune Steven Spielberg dont on retrouve ici certains centres d'intérêt, l'aviation et la responsabilité parentale. Il devait au départ réaliser le film, mais on lui préféra un réalisateur plus chevronné venu de la télévision, tout comme lui.
Au début des années 20, au Kansas, Eli Walford est un ancien pilote militaire démobilisé qui est resté un passionné d'aviation. Mais un jour, alors qu'il emmène sa femme, il doit se poser suite à une panne et elle est tuée à l'atterrissage. Seul, avec son fils Rodger, il reconstruit un avion, mais n'arrive pas à se stabiliser. Il multiplie les aventures féminines et sombre dans l'alcoolisme. Eli, qui veut prendre un nouveau départ, met le feu à leur maison. Le père et le fils partent alors avec leur avion, Eli gagnant sa vie en donnant des baptêmes de l'air sous le nom d'"Ace Eli", les deux vivant une vie de baladins, dormant la nuit sous l'aile de leur avion... Si son père ne change guère ses habitudes, en trouvant une femme à chaque étape, Rodger mûrit vite, tout en essayant de ressembler à son père, au point qu'il finit par piloter seul l'avion. Mais Ace Eli n'est guère un exemple pour un petit garçon. Rodger fréquente les copines de son père et se met à boire comme lui, tout en rêvant de sa mère la nuit..Un jour, il sont invités à une fête par une riche jeune femme, Shelby, qui est attirée par l'homme volant. Lorsque Eli et Rodger partent, elle les suit au volant de son roadster. Une liaison tumultueuse s'installe alors entre Eli et Shelby, jusqu'au jour où Eli se rend compte qu'il n'est pour elle qu'un objet de divertissement. Ace Eli et Rodger reprennent alors leur fidèle avion et continuent leur route…
Ce flm laisse une impression bizarre. Cette tragi-comédie est quelque peu confuse, avec un mélange de scènes nostalgiques, crues, voire parfois, à la limite du pervers. On se demande ce que le réalisateur avait comme projet, un film sur l'Amérique de la grande Dépression ? sur les barnstormers ? sur le complexe d'Œdipe ? sur la libération de la femme ?
Bien que centré sur les relations entre Ace Eli et son fils, ce film n'est pas destiné aux familles, Ace Eli passant autant de tant couché avec un femme, qu'assis dans son cockpit ! Au début des années 70, Hollywood découvrait la révolution sexuelle, avec l'amour libre, la libération de la femme (commencée après la première guerre mondiale, comme le rappelle le film). Tous les films devaient maintenant comporter au moins une ou plusieurs scènes de sexe ! Quant au spectacle lamentable de la déchéance d'un homme qui se conduit devant son fils comme s'il était seul, ne semblait guère édifiant pour la jeunesse, même en 1973. Il n'attira donc ni les enfants, ni les adultes, et n'eut pas une grande audience. Le réalisateur, le scénariste, de même que le producteur, demandèrent à ce que leurs noms soient supprimés du générique et remplacés par des pseudonymes (ainsi John Erman s'appela Bill Sampson)…
"Ace Eli and Rodger of the skies" fut tourné sur place, dans le Kansas, notamment dans la petite ville de Mount Hope. La production ne lésina pas sur les moyens et les scènes aériennes sont de qualité, grâce aux prestations de Frank Tallman. Mais on peut lui préférer un autre film sur les barnstormers, "The great Waldo Pepper" (1975), tourné également avec Tallman.
Les avions du film :
Les dix huit minutes de scènes aériennes raviront les amateurs du Standard J-1 qui est montré sous tous ses angles. Cet appareil (c/n T4595, N62505) appartenait à Frank Tallman. Après son décès il sera vendu à Ray Folsom qui le produira dans plusieurs films, avant de le céder à l'Historic Aircraft Restoration Museum de St. Louis (Mo).
Quand Eli rentre dans une cabane en planches, au début du film, le J-1 est doublé par un De Havilland Tiger Moth, repérable à sa dérive et à ses quatre mats d'ailes (au lieu de huit pour le J-1..). La scène fut filmée par quatre caméras, dont une fixée sur l'avion.
Christian Santoir
Enregistrer un commentaire