HAYOT

HAYOT/ Хаёт

 

Année : 2018
Pays : Ouzbékistan
Genre : drame
Durée : 1 h 29 min.
Couleur

Réalisateur : Hilol NASIMOV
Scénario : Iqbol MIRZO, Hilol NASIMOV, Zulfiya YUNUSOVA

Acteurs principaux :
Fotih NASIMOV, Oysanem YUSUPOVA, Farkhad ABDULLAYEV, Takhir SAIDOV, Lola ELTAEVA, Mehriddin RAHMATOV, Samiddin LUTFULLAYEV.

Musique : Dmitri YANOV-YANOVSKY
Photographie : Husan ALIYEV
Compagnie productrice : National Cinema Agency Uzbekkino, Vatan.

Aéronefs :

• -Ilyushin Il-76TD, UK-76428
• -Mil Mi-8TV
• -Mil Mi-24P
• -Mil Mi-26, en arrière-plan
• -MiG-29UB
• -MiG-29A
• -Sukhoi Su-25K

 

Notre avis :

 Ce film est centré sur les soldats d’une unité spéciale ouzbek engagée dans des combats frontaliers avec des rebelles islamistes, qui ont réellement existé en août 2000. La production a bénéficié de la collaboration des forces armées ouzbeks et notamment de la force aérienne qui a fourni les avions et les hélicoptères vus dans le film.

Le film commence en milieu rural où les  hommes travaillent la terre, les femmes traient les vaches…Dans une famille, un jeune homme, Hayitjon, est appelé pour aller combattre des rebelles qui mènent de violents attaques dans la zone frontalière au sud du pays. Il doit dire au revoir à ses parents comme à Lolakhan, la jeune femme avec laquelle il a une relation amoureuse et avec laquelle il doit se marier. Il rejoint le 65ème Bataillon militaire spécial à Chirchik. Sur le terrain, dans une zone frontalière montagneuse, les combats s’avèrent sanglants et l’unité spéciale dans laquelle il combat subit de lourdes pertes. Chez lui, ses parents, comme ceux de son amie, sont très inquiets, sans avoir de nouvelles. Alors que les combats persistent, la cérémonie du mariage est malgré tout organisée, mais on attend toujours le futur mari... C’est au cours de la cérémonie que les gens peuvent voir à la télévision, quelques extraits de films documentaires tournés pendant les combats. Les parents du soldat ont alors peur que leur fils fasse partie des victimes. Celui-ci est effectivement grièvement blessé et, dans l’hélicoptère qui le ramène à sa base, avant de mourir, ses dernières pensées sont pour Lolakhan qui devait être son épouse. Dès qu'il meurt, Lolakhan le ressent instantanément. Au milieu de la fête, elle se retrouve seule, désespérée, à côté d'une chaise vide, sachant qu’il ne reviendra jamais…

« Hayot » se termine en montrant les photos des vingt deux soldats tués en 2000, lors des événements évoqués dans le film.

Les scènes de combat sont particulièrement réalistes. On ne nous cache pas l’horreur des blessures des soldats comme la cruauté des rebelles islamistes. En parallèle, il traite aussi bien les problèmes rencontrés par les proches des jeunes combattants. Il veut montrer à quel point le destin d’un soldat peut être difficile. Le fardeau du service ne repose pas seulement sur ses épaules, mais affecte également son entourage.

Ce film de propagande qui a été montré aux cadets de l'Académie des forces armées, souligne l’importance du rôle des soldats dans la défense de l'Ouzbékistan, qui doivent être guidés par des sentiments patriotiques lors de la prise de décisions importantes.

Le film fut tourné à Tachkent, dans la région de Ferghana et sur les bases militaires de Chirchik et de Karshi / Khanabad (K2).

 

Les avions du film :

Les avions et hélicoptères du film sont en large majorité d’origine russe, l’Ouzbékistan faisant partie de l’URSS jusqu’en 1991.

Le premier aéronef du film, vu au bout de 23 minutes, est un Ilyushin Il-76TD immatriculé « UK-76248 » (c/n 1043419648 92-02) à bord duquel l’unité spéciale embarque dans des véhicules, sur l’aéroport international de Tachkent / Islom Karimov. Construit en 1995, il fut livré à l’Uzbekistan Airways en octobre 1996. En 2015, il fut affecté sans changer d’immatriculation et de livrée, à la force aérienne ouzbek qui l’utilise toujours. Mais des travaux sont actuellement en cours sur l'aérodrome de Tachkent-Vostochny pour prolonger sa durée de vie.

 Les scènes de vol et d'atterrissage sont réalisées en CGI (Computer Generated Image). Quand il va atterrir, on ne sait pourquoi on voit les roues du train d'atterrissage principal, comme les roues du train avant, en train de tourner ? Le train principal se rentre latéralement et le train avant vers l’arrière…Une fois débarqués les soldats montent dans un hélicoptère pour se rendre sur le front, sur la base militaire de Termiz / Termez (Province de Sourkhan-Daria), comme mentionné, mais Termiz, à la frontière de l’Afghanistan, est un aérodrome civil, par contre, vu l’environnement et les bâtiments, les soldats sont sur la base militaire de Chirchik, près de Tachkent...

Caché derrière l’Il-76, on peut entrevoir à Tachkent, un des neuf Ilyushin Il-114 de la compagnie Uzbekistan Airways. Quand l’Il-76 s’apprête à rouler, on distingue de loin derrière lui, à gauche, la dérive d’un Airbus A300, à droite, un Tupolev Tu-154M d’Uzbekistan Airways et, au centre, les dérives de deux Il-76 de la force aérienne ouzbek, portant le drapeau national.

 Les troupes sont amenées sur le front dans deux hélicoptères Mil Mi-8TV, ayant les codes « 01 » et « 02 » blancs, armés de deux paniers de roquettes. Des scènes sont filmées dans la cabine et même dans le cockpit des Mil Mi-8TV.

 Derrière ces deux appareils, apparaît, au sol, un Mil Mi-26 portant une étoile russe. La force aérienne ouzbek n’en posséda qu’un seul en 1998, et en 2019, il était stocké à Chirchik.

 Des jets MiG-29UB une version biplace d'entraînement, totalement apte au combat sont vus au sol, dont le n° « 61 » blanc. La force aérienne ouzbek en possède six exemplaires. Comme on peut le voir, ils sont amés de deux pods B-8M1 lançant des roquettes S-8. Deux vont décoller sur la piste « 07 » de la base de Karshi / Khanabad. Ce sont des avions de la 60ème Brigade d’Aviation mixte séparée, basée à Karshi / Khanabad. Mais quand ils décollent ils deviennent deux Sukhoi Su-25 (vus de loin) de la 59ème Brigade, basée également à Karshi / Khanabad ! On en voit un, plus tard, lancer des roquettes sur les rebelles. En l’air, on voit un MiG-29A filmé à partir d’un MiG-29UB.

 Des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24P décollent de la base de Chirchik, dont un de la zone « 3 ». On peut voir ceux portant les codes  « 73 », « 81 » et « 83 » blancs du 66ème Régiment d'Hélicoptères.

 Enfin, sur cette même base, en fouillant les images, on peut distinguer de loin, trois Airbus Helicopters H215M Super Puma parqués à coté d’autres hélicoptères Mi-8T. L’armée de l’air ouzbek possède au moins seize H215M, livrés à partir de 2015.

Remarquons que plusieurs des appareils ci-dessus mentionnés (MiG-29UB n° 61, Mil Mi-8TV n° 01 et 02, Mil Mi-24P n° 81, des H215M) vont réapparaître trois mois plus tard dans le film « Tincklik ortida » (étudié sur ce site) et qui traite des mêmes combats frontaliers.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur YouTube