LE BARON DE L’ECLUSE
Année:
1960
Pays : France, Italie
Durée :1 h 32 min.
Genre :comédie
Noir et blanc
Réalisateur :
Jean DELANNOY
Scénario : Maurice DRUON, Georges SIMENON , Michel AUDIARD
Acteurs
principaux:
Jean GABIN (Baron
Jérôme Napoléon Antoine), Micheline PRESLE (Perle Germain-Joubert), Jacques CASTELOT
(Marquis François-Marie de Villamayor), Aimée MORTIMER (Gaby Bonnetang), Jean CONSTANTIN
(Prince Héliakim Sadokkan), Robert DALBAN (Vuillaume).
Producteur :
Jean-Paul GUIBERT
Musique : Jean PRODROMIDES
Photographie : Louis PAGE
Compagnies productrices : Filmsonor, Intermondia Films, Cinétel, Vides Cinematografica
Avions:
- -Bristol 170 Freighter Mk 32, G-ANWJ, en arrière-plan
- -Brochet MB-72, F-BCZF, en arrière-plan
- -De Havilland DH.104 Dove, en arrière-plan
- -Guerchais Roche T-39/II, F-BBSU, en arrière-plan
- -Jodel D-112, F-BHYN
Notre avis :
« Le Baron de l’écluse » est un film classique, très connu. Bien que Jean Gabin porte, dans la moitié du film, une tenue de yachtman, dans son yacht bloqué dans un écluse, on oublie que lors de la Grande Guerre, le baron n’était pas un marin, mais un aviateur, un commandant devenu un as.
C’est ainsi que le film commence en l’air, dès le générique, en survolant Deauville, un station balnéaire très prisée par les gens « aisés » qui peuvent y jouer au golf, au polo, gaspiller leur argent au casino, voire, y atterrir avec leur avion. Baron de naissance, Jérôme Napoléon Antoine donne des baptêmes de l’air à l’aéroclub local, mais il va arrêter de voler car il s’estime trop âgé.
Jérôme vit comme un joueur, il vit d'expédients, d'affaires vagues, traînant dans les casinos et les hippodromes. Aristocrate déchu, il a néanmoins conservé l'élégance et la séduction de son titre, et il en profite. Un jour, il gagne onze millions, mais le marquis de Villamayor qui lui doit cette somme, doit vendre son yacht à moteur, l’ « Antares ». Jérôme accepte le yacht, d'une valeur de neuf millions, avec la promesse que les deux millions restants seront envoyés à un bureau de poste qu'il désigne. A Deauville, il a de la chance en prenant non seulement un million à un milliardaire du Moyen-Orient, lors d’une partie privée de baccarat, mais aussi de retrouver son ancienne maîtresse Perle, une femme fragile. Le yacht est à quai, à Rotterdam, alors Jérôme s'y rend en Cadillac (série 62 Sedan) avec Perle, et tous deux mettent ensuite le cap sur Monte Carlo, son prochain champ d'opérations, par les voies navigables intérieures. A une écluse en Champagne, le carburant vient à manquer et Jérôme n'a plus d'argent liquide, ni même de nourriture. Alors Perle finit par se rendre jusqu'à un restaurant chic, où elle séduit Maurice, l’héritier d'une célèbre entreprise vinicole. Jérôme accepte que, dans ces conditions, elle ait le droit de changer de partenaire. Dans une petite auberge isolée, près de l'écluse, Jérôme téléphone à plusieurs reprises pour récupérer ses deux millions et a attiré l'attention de la propriétaire, une gentille veuve prénommée Maria. Elle lui fait crédit, lui prépare des repas et son charme doux lui fait penser à une vie paisible à la campagne, jusqu'au jour où ses deux millions arrivent à la poste du village. Après avoir fait le plein de carburant, il part aussitôt en direction de la Méditerranée et vers de nouvelles aventures, sous le regard triste de Maria…
Cette comédie ne comporte que trois minutes de scènes aériennes commençant dès le générique, et a, malgré tout, un petit rapport avec l’aviation. Le tournage eut lieu en partie sur l’aérodrome de Deauville-St Gatien, les vues aériennes ayant été filmées par l’aéroclub local, comme mentionné.
Les avions du film :
L’avion que pilote le baron dès le début du film est un Jodel D-112 immatriculé « F-BHYN » (c/n 554). Il fut construit en 1957 par Wassmer et immatriculé en juin 1957, au nom de l’Association du Cercle Aérien Normand des Anciens de l’Armée de l’Air, basé sur l’aérodrome de Rouen. Il fut réformé le 15 février 1979.
Il atterrit sur le terrain de Deauville-St-Gatien, mais on
peut constater que la roue droite du train, comme le capot moteur, n’ont rien à
voir avec ceux d’un Jodel, mais plutôt avec ceux d’un avion à aile haute,
proche d’un Piper Cub ou d’un Brochet, comme celui aperçu plus tard sur le
terrain. C’est à ce moment, que sur la droite, on peut voir, de loin, un De
Havilland DH.104 Dove appartenant certainement à une compagnie anglaise, Deauville étant situé face à l'Angleterre.
Puis, quand il roule vers le parking, il passe derrière un Bristol 170 Freighter Mk 32, les portes avant ouvertes, en train de charger une Jaguar Mk.II. Sur les portes figurent les lettres W et J ; cet avion est donc le « G-ANWJ » (c/n 13254) de la compagnie anglaise Silver City Airways ayant le nom de « City of Bristol ». Construit en 1959, il fut inscrit au nom de Silver City Airways en septembre 1959. En avril 1962, il fut transféré à Britavia Ltd/British Aviation Services. La même année, cette compagnie fut acquise par British United Airways, et en 1964, le « G-ANWJ » volait sous les marques de « British United Air Ferries », la filiale de BUA. Cet avion apparait dans le documentaire « Independent Airlines-From the Fifties to the Eighties » (2004). Réformé en février 1971, il fut ferraillé.
Quand le Jodel est parqué devant un grand hangar, on peut y apercevoir, en second plan, un SAN Jodel D117, sans matricule apparent.
Lorsque la vieille paysanne à laquelle le baron a fait faire son baptême de l’air, s’apprête à embarquer dans la 2 CV Citroën de ses parents, on peut entrevoir, en arrière-plan, à gauche, un avion à aile basse, dont on ne distingue que la fin du matricule sur l’aile droite « BSU ». Cela permet de l’identifier comme un rare Guerchais Roche T-39/II, « F-BBSU », le dernier des deux modèles construits, équipés d’un moteur radial Salmson 9 ND de neuf cylindres. La dérive et le matricule étaient peints en rouge, le fuselage étant jaune pâle. Il fut immatriculé en 1951, au nom de l’aéroclub de Courbevoie, basé à St Cyr l’Ecole. Il fut réformé en décembre 1971.
A droite, il y un autre petit monomoteur à aile haute sur laquelle est inscrit le matricule « F-BCZF ». Il s’agit d’un Brochet MB-72. Il fit son premier vol à Chavenay le 28 janvier 1950 et fut le seul MB-70 construit, avec un moteur Salmson 9 Adb de 45 ch en étoile et immatriculé « F-WCZF ». En septembre 1950, il fut vendu à l’Aéroclub de l’Hérault basé sur le terrain de Montpellier-Candillargues, avec le matricule « F-BCZF ». En avril 1959, il fut converti en MB-72, avec un moteur Continental A-65 de 4 cylindres à plat développant 65 ch. L’avion fut réformé en octobre 1978.
Christian Santoir
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