WASP NETWORK
Année : 2019
Pays : France, Espagne, Belgique
Genre : espionnage
Durée : 2 h 03 min.
Couleur
Réalisateur : Olivier ASSAYAS
Scénario : Olivier ASSAYAS
Acteurs principaux :
Édgar RAMIREZ (René González), Penélope CRUZ (Olga
Salanueva-González), Gael García BERNAL (Gerardo Hernández / Manuel
Viramontez), Wagner MOURA (Juan Pablo Roque), Ana de ARMAS (Ana Margarita
Martínez)
Musique : Eduardo CRUZ
Photographie : Denis LENOIR, Yorick Le SAUX
Producteurs : Charles GILLIBERT, Rodrigo TEXEIRA
Compagnies productrices : CG Cinéma, RT Features
Avions :
- - Antonov An-2R, CU-A1860, CU-A1876
- - Boeing 737-8CT, C-GWSV, en arrière-plan
- - Boeing 737-823, N985NN, document
- - Boeing 737-8V3, HP-1852CMP, document
- - Bombardier BD-100-1A10 Challenger 350, N752QS, document
- - Cessna 182A Skylane, N632AH
- - Cessna 337D Super Skymaster, N4811X, N5476S, N86071
- - Mikoyan Gurevich MiG-21bis/UM
- - Piper PA-23-250 Aztec F, T7-FAR, N6069Y
Notre avis :
Ce film est inspiré par un fait réel. Le 24 février 1996, des chasseurs de l’aviation cubaine abattirent illégalement deux avions civils sans armes, pilotés par des Américains dans la zone internationale située dans le détroit de Floride. Les quatre occupants des avions furent tués et aucune épave ou victime ne put être récupérée.
À La Havane, au début des années 1990, le pilote René González, né à Chicago mais vivant à Cuba, quitte son épouse Olga et sa fille Irma pour commencer une nouvelle vie aux États-Unis. Il s'envole secrètement pour Miami à bord d'un avion volé. González rejoint bientôt un groupe d'exilés cubains et d'opposants à Castro, les « Brothers to the Rescue », qui opèrent pour sauver des migrants cubains embarqués vers les côtes de Floride ; ils agissent également contre le gouvernement cubain par le biais d'opérations terroristes employant des hommes originaires de l’Amérique centrale, visant à torpiller l'industrie touristique cubaine. Ils survolent même La Havane pour lancer des prospectus. Une organisation secrète cubaine de contre-espionnage, appelée la « Red Avispa », ou le « Réseau des guêpes » est dirigée par Gerardo Hernández, également connu sous le nom de Manuel Viramontez. La Fondation Nationale Cubano-Américaine (CANF) et les « Brothers to the Rescue » se financent en faisant de la contrebande de drogue et d'armes. En 1996, deux Cessna des « Brothers to the Rescue » sont abattus par des MiG cubains au-dessus de la mer des Caraïbes, tuant quatre aviateurs. Juan Pablo Roque est un autre pilote cubain qui fait défection en demandant l'asile politique après avoir rejoint la base navale de Guantanamo Bay. Il arrive à Miami et travaille comme informateur du FBI, en plus de piloter pour les Brothers. Bien rémunéré, il mène une vie luxueuse et épouse Ana Margarita Martínez, à laquelle il cache ses activités douteuses. Après quelques années, il retourne seul à La Havane en faisant comprendre très clairement qu'il était une taupe qui avait infiltré des associations anti-castristes. Après des mois et de nombreuses procédures bureaucratiques, Olga et sa fille sont autorisées à quitter Cuba et à rejoindre René à Miami. Mais René González, Manuel Viramontez et tout le réseau Wasp sont finalement capturés par le FBI, informé par le gouvernement cubain. Ils sont tous accusés de complot en vue de commettre des actes d'espionnage, d'agir en tant qu'agents étrangers et d'autres activités illégales, aux États-Unis. La justice américaine reproche à certains de s'être fait embaucher à la base navale de Key West pour espionner pour le compte du gouvernement cubain, ainsi que pour avoir fourni des informations ayant permis à l'armée cubaine d'abattre les deux avions américains. Ils risquent de longues peines de prison. Malgré le fait que le FBI lui propose de réduire sa peine en échange d'informations, René refuse de coopérer et purgera 12 ans de prison, avant de retourner à Cuba pour y retrouver sa femme et ses enfants.
Le film est l’adaptation à l’écran du roman du Brésilien Fernando Morais « Os Últimos Soldados da Guerra Fria» (2011), qui relate l'histoire vraie des groupes terroristes anti-castristes basés en Floride et qui ont mené, durant les années 80 et 90, des opérations militaires contre Cuba. Ils croyaient que l’effondrement de l’URSS, allait rapidement conduire à la chute de Castro. Ils seront plus tard démasqués par des espions cubains infiltrés aux Etats-Unis.
Le tournage se déroula à La Havane du 8 au 11 avril 2019. Un hélicoptère cubain militaire a même été utilisé pour filmer des vues aériennes. La raison pour laquelle Cuba a autorisé le tournage du film est simple : le film est une propagande pro-castriste dont les principaux acteurs sont des espions castristes, les « Brothers to the Rescue » essayant de sauver les réfugiés embarqués sur des bateaux de fortune, n’ayant qu’un rôle secondaire... Malgré tout, René, comme Olga, dénonce l'absence de liberté du peuple cubain, comme le manque de nourriture et d’électricité. Mais, cela n’est pas la faute de Castro, mais d’un « embargo brutal imposé par les Etats-Unis », comme mentionné tout au début du film…
Le tournage eut lieu sur plusieurs aéroports, celui de Santa Fe, près de la Havane, l’aéroport international José Marti de La Havane, mais aussi sur l’île de Grande Canarie, sur le petit terrain de Maspalomas-El Berriel (passant pour un terrain du Honduras) et sur l’aéroport international de Gran Canaria (dans les terminaux).
Les avions du film :
Selon le générique de fin, la compagnie « Go Fly Tours » de Miami, est remerciée pour « ses avions », mais aucun des avions employés par le tournage n’appartenait à cette compagnie...Cependant, il est certain que la plupart des avions immatriculés aux Etats-Unis proviennent de Miami.
Les premiers avions du film sont deux Antonov An-2R de l’ENSA (comme marqué sur le fuselage) qui est une entreprise cubaine basée sur le terrain de Santa Fe à l’ouest de La Havane, fournissant des services aériens pour la dispersion de produits chimiques et biologiques, le service de fret, la surveillance forestière et l'extinction d'incendies, le parachutisme sportif et le tournage aérien.
L’avion avec lequel Gonzales s’envole (sur la piste en herbe du terrain de Santa Fe) pour la Floride porte le vrai matricule « CU-A1860 » (A pour Agricultura). Il est habituellement équipé de rampes de dispersion sous l’aile inferieure. Quand il franchit la côte à basse altitude, il a le nouveau matricule « CU-A1875 ». Ces avions construits à la fin des années 60, seraient toujours en activité, mais nous n’avons aucune information sur eux.
Gonzales travaille comme moniteur à bord d’un Cessna 182A Skylane « N632AH » (c/n 34248) sur l’aérodrome de « Palatka » en Floride (en réalité, sur celui de La Havane). Construit en 1957, toujours en état de vol en Floride, parfaitement entretenu, il commence sa carrière au Venezuela, immatriculé « YV-788P », aux mains de Carlos Flores Acosta. En juin 1985, il retrouva aux USA, acquis par Abel Hera de Miami (FL). En septembre 2018, il appartenait à Mullens Aviation Llc. d’Estero (FL). En juin 2024, il fut vendu à Mark R. Wrasse de Rosholt (WI).
Trois Cessna 337 ont été autorisés à voler à Cuba. On les voit décoller de la piste 06/24 de l’aéroport international José Marti.
Le Cessna 337D Super Skymaster ayant le matricule « N4811X » (c/n 337-1094) a surtout été filmés au sol. Il fut construit en 1969 et aurait été d’abord enregistré au Canada « CF-YBD », puis « C-FYBD » après 1975, au nom de John Kingdon, puis de « 176367 Canada Inc. » de Rimouski-Est (QC). En 1993, il retourna aux Etats-Unis avec le nouveau matricule « N4811 » (propriétaire inconnu). En 1996, il était ré immatriculé « N4811X » au nom d’Earl G. Meyer Dba de Phoenix (AZ). En 2006, il fut acquis par Arth Production Service Inc. de Glen Burnie (MD), en 2013, par W&O Distribution Company Inc. de Riverhead (NY) et en 2017, par Management Marine Service Inc. de Wilmington (DE). En novembre 2019, il reçut le nouveau matricule « N3300A » toujours au nom de la même compagnie.
Le second Cessna 337D « N5476S » (c/n 337-0576) représentant le « N2506 », le seul Skymaster survivant des trois avions Brothers to the Rescue, en 1996. Il fut construit en 1966, et il eut de nombreux propriétaires : en 1968, Jack Thomson Oldsmobile de Cak Lawn (IL), en 1969, J. D. Hair Dba de Mahopac (NY), en 1973, John Klabacha de Plaos Park (IL), entre 1976 et 1978, le « 3 A Flying Club » de Riverview (MI), entre 1986 et 1998, Evonetics Inc de Melbounre (FL). En 2006, il était au nom d’Edwin Copeland de Melbourne (FL), en 2010, à celui de Ferry Flight Corp. de Wilmington (DE), en 2013, à celui de Martha Ofelia Lynch d’Astoria (NY), et en mars 2019, donc au moment du tournage, à celui de Ram-Fouga Llc. de Pembroke Pines (FL). En juin 2021, il fut acquis par l’Antofiami Flying Circus Inc. de Wilmington (DE) et en septembre 1922, il fut racheté par son ancienne propriétaire Martha Ofelia Lynch, mais en 2023, l’avion n’était plus enregistré…
Le troisième Cessna 334D est le « N86071 » (c/n 337-01065) figurant le« N5485S » ou le « N2456S », l’un des Cessna abattu par des chasseurs cubains en 1996. Il survole La Havane et son front de mer, le Malecon, pour lancer des messages. Construit en 1969, il fut d’abord acquis par Fairfield Aviation Corp. de Fairfield (NJ). En 1973, il était employé par la 65 Yankee Corp. de Manhasset (NY). En 1975, il était au nom de Frank Vos de Warren (VT), en 1977, à celui d’Altman Vos and G. Reichber Inc. de Warren, et en 1978, à celui de Vos and White Inc. de Warren. En 1998, il était chez E2 Engineering Inc de Sugar Land (TX) où il resta jusqu’en 2007. En février 2017, il fut acquis par le Shepard Group Llc, de Mena (AR), son propriétaire au moment du tournage. Il fut vendu en 2021 à Peter W McCumber de Sorento (FL), son propriétaire actuel.
Quand le Cessna 337 « N86071 » s’approche du nord de La Havane c’est un MiG-21UM biplace de la Défense Anti-Aérienne et Force Aérienne révolutionnaire (DAAFAR) qui décolle pour aller le surveiller ; il porte le serial « 1121 ». Ce sont deux autres Mikoyan Gurevich MiG-21 qui vont abattre deux des Cessna. En réalité, ce furent un MiG-29UB et un MiG-23 qui effectuèrent le massacre. On voit décoller de la base de San Antonio de los Baños, au sud-ouest de La Havane, le MiG-21bis serial 619 et le MiG-21UM biplace, serial 1121. En l’air, le 619 voler devant le MiG-21bis 670… Ces avions appartenaient à l’UM (Unidad Militar) 5301 Escuadrón de Caza, basée à San Antonio. On a une vue de leur vraie planche de bord, centrée sur le radar de poursuite et le manche du pilote.
René Gonzales va récupérer de la drogue au « Honduras » avec un Piper PA-23-250 Aztec F, immatriculé « T7-FAR » (c/n 27-4431), dans le micro-état italien de Saint Marin. Construit en 1969, il fut d’abord enregistré « N13779 » au nom de Marshall Aviation Inc. de Manassas (VA). En 1973, il était chez Wilpa Corp. de Fort Lauderdale (FL) et y resta jusqu’en 1978. En 1990, il fut vendu à Talaria Inc. de Fort Lauderdale, puis, en 1999, à Samir Hamdi-Pacha d’Hoffman Estates (IL), en 2002, il revint chez Talaria Inc. de Fort Lauderdale (FL) avant d’être exporté la même année, en Allemagne (D-IFAR) et basé à Locarno (Suisse). Il y était encore en 2014. En 2019, il avait son nouveau matricule « T7-FAR », au nom d’un propriétaire privé.
Quand l’avion atterrit en « Floride », il est devenu le Piper « N6069Y » (c/n 27-3267) construit en 1966, mais son immatriculation n’apparaît qu’en 1977, au nom de South Valley Piper de San Martin (CA)…En 1991, Jacob G. Hoffner de Yankton (SO) était son nouveau propriétaire et, entre 1994 et 1997, il appartenait à Tec Air Inc. de Grand Haven (MT). En 2007, il fut vendu à Aviatour Inc. de Plano (TX). En avril 2009, c’est Aviation Engineering Consultants of USA Inc. de Vero Beach (FL) qui l’acheta et le conserva jusqu’en 2018, date de sa prise en charge par la société fiduciaire International Air Services Inc. Trustee de Carson City (NV). En Décembre 2021, son nouveau propriétaire fut la société AA Stearman Llc. de Lewisville (TX).
Juan Pablo rentre à la Havane dans un Boeing 737-823 « N985NN » (c/n 31233/5732) filmé vraisemblablement à la Havane (vu les arbres non loin de la piste bordée par un long mur). Il fut livré à American Airlines le 21 janvier 2016 ; toujours en service. Notons que sa livrée date d’après 2013, et qu’elle n’était pas la même en 1995.
Olga et sa fille partent à Miami dans un Boeing 737-8V3 de la compagnie panaméenne Copa Airlines, apparaissant sur un document également filmé au décollage sur l’aéroport de la Havane. Immatriculé « HP-1852CMP » (c/n 39968/5667), il fut livré à la compagnie en novembre 2015. Il fut stocké sur l’aéroport international de Tocumen (Panama) en juillet 2016 et ne reprit du service qu’en juillet 2020. Comme le précédent, dans les années 90, les 737 de Copa Airlines avaient une livrée différente, blanche avec des bandes rouges et jaunes et étaient plutôt des 737-200.
Le FBI se rend à Cuba dans un Bombardier BD-100-1A10 Challenger 350 (vu décollant de La Havane). Construit en 2018 (c/n 20720), il fut immatriculé « N752QS » au nom de la société NetJets Sales Inc. d’Oklahoma City (OK) à laquelle il appartient toujours.
Christian Santoir
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