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MEPHISTO

MEPHISTO

 

Année : 1931
Pays : France
Genre : policier
Durée : 2 h 14 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Henri DEBAIN, Georges VINTER
Scénario : Arthur BERNEDE

Acteurs principaux :
Jean GABIN (Jacques Miral), René NAVARRE (Le professeur Bergmann), Janine RONCERAY (Hilda Bergmann), Viviane ELDER (Monique Aubray), Lucien CALLAMAND (Fortuné Bidon), André MARNAY (Richard).

Musique : Casimir OBERFELD
Photographie : Julien RINGEL
Producteur : Adolphe OSSO
Compagnie productrice : Les Films Osso

Avions :

  • - Armstrong Whitworth A.W.154 Argosy Mk II, G-AAEJ, en arrière-plan
  • - Breguet 280T Limousine, F-AJKV, F-AJAN, F-AJKX, F-AJKY en arrière-plan
  • - Breguet 284T, F-AJTF
  • - Farman 190, F-AJIA, en arrière-plan
  • - Farman F.60 Goliath, en arrière-plan

 

 Notre avis :

 Ce long film fait penser à une série, car constitué de quatre épisodes : « La mariée d'un jour », « Le furet de la tour pointue », « Les forains mystérieux » et « La revanche de l'amour ». Ce fut le premier cinéroman français parlant. Il comporte une longue scène filmée sur les aéroports du Bourget et de Marseille-Marignane, avec les avions d’une grande compagnie aérienne de l’époque.

 Le soir de son mariage avec Hilda Bergmann, fille d'un chimiste suédois, le professeur Bergmann, le jeune et riche américain Willy Keanton est poignardé par un inconnu masqué. Celui-ci enlève Hilda mais sa voiture est accidentée peu après, alors qu’il a été doublé par une autre voiture conduite par le comte Robert d'Arbel qui secourt Hilda évanouie. L'inspecteur Jacques Miral, surnommé « le furet de la tour pointue » est chargé de l'enquête. Il découvre bientôt qu'un bandit international, Méphisto, cherche à s'approprier une formule de procédé contre les gaz asphyxiants, inventée par le professeur Bergmann. Le laboratoire de Bergman explose. Quand Miral part à Marseille pour rencontrer une femme qui aurait connu Méphisto, le pilote de son avion est endormi par une complice de Méphisto ; heureusement le copilote parvient à atterrir à Marseille. De retour, par train, à Paris, Miral est de nouveau attaqué par Méphisto lui même, mais ce dernier parvient à s'échapper en arrêtant le train en rase campagne. Pour brouiller les pistes, Méphisto, avec une fausse lettre, fait accuser Monique, la secrétaire de Keanton, d’avoir été sa maîtresse. Mais Maril n’y croit pas. Plus tard, Monique est retrouvée par Maril, qui la surveillait de près, étranglée dans sa chambre. Elle arrive à s’en sortir, mais à l'hôpital, le docteur Cornelius est surpris par Maril alors qu’il était en train de l’empoisonner ! Mais ce n’est qu’un autre complice de Méphisto. Hilda vient d’hériter de la maison de Keaton et veut déménager. Son père s’y oppose formellement. Un soir, elle rencontre son très cher ami Roland d’Arbel et s’apprête à lui avouer des choses importantes, mais Ronald est poignardé par Méphisto. Maril, qu’Hilda avait appelé avant, l’arrête à temps ! Il s’avère que Méphisto n’est autre que Bergmann ! Hilda n’est pas sa fille, mais sa maîtresse. Il avoue tout et déclare qu’il est devenu un criminel pour satisfaire les coûteuses envies de son amour, Hilda. Celle-ci lui tire dessus et le tue. Lors de l’épilogue, on retrouve Miral qui vient de se marier avec Monique qu’il avait appris à estimer au cours de sa longue enquête.

Dans ce film, Gabin qui pousse la chansonnette dans un boui boui à Marseille, puis à la fin du film, au bord d’une fenêtre, n'a pas vraiment le profil type du policier. Rappelons que Gabin était un chanteur avant d’être un acteur.

Dans les années 30, les films comportaient souvent une scène d’aéroport, l’aviation étant en train de devenir de plus en plus populaire. Au bout de 37 minutes, à la fin du premier épisode on se retrouve sur l’aérogare du Bourget, où Miral doit se rendre à Marseille. On a droit à une séquence aérienne qui va durer 12 minutes jusqu’au début du second épisode. Le tournage eut lieu au Bourget, mais aussi sur l’aéroport de Marseille-Marignane.

Tous les avions vus dans cette séquence appartenaient à la compagnie « Air Union » qui se fait ici de la publicité. L’avion de Miral ne pouvait se crasher, car Méphisto semble avoir oublié que l’avion de la compagnie avait un équipage de deux pilotes (pour rassurer les passagers). Fondée en 1923, « Air Union » sera réunie avec d'autres compagnies françaises pour former « Air France », le 7 octobre 1933.

 

Les avions du film :

Le premier avion aperçu au Bourget, garé devant le bâtiment des douanes, ayant un buffet au premier étage, est un Lioré et Olivier 213 immatriculé « F-AJBE » (c/n 6) de la compagnie « Air Union » depuis juin 1929. On charge les bagages dans le nez de l’appareil. Il porte le nom de « Rayon d’or » à l’avant droit du fuselage et de « Golden Ray » à gauche, cet avion effectuant la liaison Paris-Londres. Il passera en août 1933 à la compagnie Air France, mais sera rapidement cédé en février 1934 à l’Aéronautique militaire qui deviendra au mois de juillet la toute récente Armée de l’Air.

 Devant lui, un peu plus loin, se trouve un Breguet 280T Limousine sur le quel s’affairent des mécaniciens. Immatriculé « F-AJAN » (c/n 4) il s’agit d’un des six Breguet 280T de la compagnie « Air Union ». Réceptionné en avril 1929, il fut lui aussi mis au nom d’Air France en 1933 et réformé en août 1934.

 Mais, Miral embarque à bord du Breguet 280T « F-AJKV » (c/n 7) d’ « Air union », portant le nom de « Rapid Azur », car il faisait la liaison Paris-Lyon-Marseille. Il fut acquis en décembre 1929, et transmis lui aussi à Air France en 1933, pour être réformé en novembre 1935. Il apparaîtra en 1934, au Bourget, dans « La banque Némo » (film étudié sur ce site).

 La cabine du film avec ses huit sièges semble avoir été reconstituée en studio, par contre, la planche de bord et le volant que l’on aperçoit ressemblent aux vrais.

 Au roulage, il passe à côté du Leo 213 « F-AJBE » et du Laté 28/0 « F-AJVH » (c/n 934) de la Compagnie Générale Aéropostale ; il sera intégré à Air France avec le nom de « Maestral ». Transformé en Laté 28/1 avec un nouveau moteur, en août 1934, il sera détruit par accident en mai 1935.

 Quand l’avion prend de l’altitude, il devient le Breguet 284T (avec un moteur plus puissant que le 280T) « F-AJTF » (c/n 5) d’ « Air Union » (avec sa livrée bien visible, qui était bleue et blanche). Construit en octobre 1930, il fut mis au nom d’Air France et détruit en  novembre 1935.

 Quand il atterrit à Marseille-Marignane, dont on voit le bâtiment de la Direction et les grands hangars caractéristiques, le Breguet a changé de matricule, il porte le matricule « F-AJKX » du Breguet 280T (c/n 8) réceptionné par « Air Union » en mars 1930. On remarque à gauche de la porte des passagers, une large porte cargo, cet avion pouvant faire aussi du transport de fret. C’est  d’ailleurs lors d’un vol cargo entre Marseille et Paris, qu’il fut  accidenté, sous les couleurs d’Air France, le 20 janvier 1934 à Caromb (84); les deux pilotes furent tués. Il fut ferraillé en août 1934.

 Notons que les Breguet 280/284T de « Rapid Azur » faisaient une escale commerciale à Lyon, leur autonomie leur permettant théoriquement de faire un vol direct entre Paris et Marseille.

 Les autres avions sont vus en arrière plan sur le terrain du Bourget comme l’Armstrong Whitworth A.W.154 Argosy Mk II « G-AAEJ » (c/n AW400) d’ « Imperial Airways » ayant le nom de City of Coventry. Il fut le septième et dernier Argosy à rejoindre la compagnie le 9 juillet 1929. Il fut ferraillé à Croydon en 1935.

 Le Breguet « F-AJKV » qui vient de décoller survole un Breguet 280T et un Farman F.60 Goliath, parqués devant le grand hangar d’ « Air Union ». Le Breguet est immatriculé «  F-AJKY » (c/n 9) depuis mars 1930 ; il fut détruit en août 1935. Le matricule du Farman est invisible ; en 1931, « Air Union » en utilisait encore plusieurs, mis en service en 1923.

 Ensuite, on voit de haut, un Farman 190 « F-AJIA » (c/n 32/7153) d’Air Union. Il fut d'abord immatriculé en septembre 1929 au nom de la Société des Avions H&M Farman, de Boulogne s/Seine, basée à Toussus-le-Noble. En décembre, il fut acquis par « Air Union », comme avion taxi, puis en juin 1933, il fut vendu à Constant Crestey, membre et moniteur de l'Aéro-club de Normandie. Il fut exporté en Juliet 1936 en Yougoslavie où il rejoindra la compagnie aérienne "Aeroput", immatriculé « YU-PEB », mais il ne figurera pas dans sa flotte. Il semble avoir été radié fin 1937. Certaines sources supposent qu'il aurait pu alors rejoindre la République espagnole…

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur https://ok.ru/video/

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