L'HONORABLE STANISLAS, AGENT SECRET
Année : 1963
Pays :France / Italie
Durée : 1 h 31 min.
Genre : espionnage
Noir et blanc
Réalisateur : Jean-Charles DUDRUMET
Scénario : Michel COUSIN, Jean-Charles DUDRUMET
Acteurs principaux :
Jean MARAIS (Stanislas Dubois), Geneviève PAGE (Ursula
Keller), Maurice TEYNAC (Alfred Thirios), Jean GALLAND (Colonel Derblay), Gaia
GERMANI (Andrea), Marcelle ARNOLD (Mlle Morin), Christian MARIN (Lecanut )
Photographie : Pierre GUEGUEN
Musique : Georges DELERUE
Producteur : Jean COTET
Compagnies productrices : Films de La Licorne (Paris),
Italgamma (Rome)
Avions :
- - Piel CP-301A Emeraude, F-BISV, en arrière-plan
- - Scintex CP.1310-C3 Super Emeraude, F-BJVQ
Notre avis :
Ce film est le second et le dernier où Jean Marais pilote un avion. En 1948, il était pilote de ligne chez Air France dans « Aux yeux du souvenir » (étudié sur ce site), et ici, c’est un simple pilote privé, mais très talentueux.
Stanislas-Évariste Dubois, directeur d'une agence de publicité, rencontre dans son immeuble une jeune femme blonde, Ursula, chargée d’un tableau très encombrant. Un soir où ils ont dîné ensemble, Stanislas s'aperçoit qu'il a échangé son manteau avec celui d'un certain Martin, un sujet britannique. Il arrive à joindre Martin dans son hôtel le lendemain matin, mais celui-ci meurt subitement dans sa salle de bain. L'enquête conclut à un empoisonnement et Stanislas est suspecté, puis relâché, grâce à l'intervention d'un colonel du Service des Renseignements qui révèle que Martin était en réalité un espion. Peu après, une jeune femme brune qui était un agent double du colonel, est retrouvée égorgée dans l’appartement de Stanislas qu’elle fouillait. De nouveau arrêté, il est libéré par le colonel qui lui propose, sous peine de retourner en prison, de travailler pour lui afin de démasquer les assassins de Martin et de la jeune femme brune. Stanislas n’a pas le choix et accepte de devenir une sorte d’appât appelé dans le jargon du contre-espionnage, un « honorable correspondant ». Enlevé par les espions adverses et conduit à leur repaire, Stanislas feint de collaborer avec eux. Stanislas parviendra ainsi à faire arrêter le chef des espions, alors que ses sbires avaient piégé sa voiture. Mais il l’a prêtée à Ursula qu’il trouve de plus en plus attractive. II faut à tout prix la sauver. Il va la rattraper avec son avion et parviendra à la faire s’arrêter. Quand elle sort de la voiture, celle-ci explose ! Suite à une panne d’essence, Stanislav s’écrase dans un champ. Il va s’en sortir avec seulement une jambe cassée. Ursula le soignera et ils auront, sans doute, plusieurs petits agents secrets…
Le clou de ce petit film d’espionnage est la poursuite de la Triumph TR4 d’Ursula par l’avion de Stanislas avec lequel il effectue plusieurs « rase-voitures ». Cette poursuite figurera seulement sur l’affiche japonaise du film (voir ci-contre).
Les avions du film :
Les avions sont vus sur l’aérodrome d’Enghien-Moiselles dont on reconnait les hangars et, à gauche, le restaurant « l’Aérodrome », toujours ouvert.
Stanislas, très pressé, décolle avec son avion (sans visite pré-vol) un Scintex CP.1310-C3 Super Emeraude. A plusieurs reprises, on va nous montrer de près sa planche de bord ; on voit ainsi Stanislas basculer les contacts des magnétos, à gauche, plus tard, on remarque que la commande des gaz est positionnée à gauche sur le flanc de la cabine et, quand le moteur (Continental O-200 de 100 ch.) vient à manquer de carburant, on voit que le réservoir avant avait une capacité de 80 litres de carburant (indice d’octane minimum 80/87), comme marqué sous le cadran de la jauge. L’avion est filmé au sol mais aussi en vol à partir d’un autre avion ou hélicoptère.
Le Super Emeraude était un avion biplace de tourisme et de voltige comme nous le montre Stanislas qui plonge sur la Triumph TR4 d’Ursula tout en faisant des tonneaux, puis, en écrivant « Stop » dans le ciel (écriture réalisée par la société "C.A.P.I.A - S.A", citée dans le générique). Quand l’avion survole une route, son ombre projetée sur le sol n’est pas la sienne, mais celle d’un avion à aile haute, comme un Piper PA-18 Super Cub.
Le Super Emeraude porte la matricule « F-BJVQ » et fut construit par Scintex en 1963 (c/n 902), mais conçu par Piel. Le 4 février 1963, il fut mis au nom de « SA Locair » basé à Toussus-le-Noble. Le 12 juin 1974, il fut radié, vendu en Angleterre. Il fut alors immatriculé « G-BCHP » au nom de Brian Vincent Mayo de Broadstairs (Kent). En Novembre 1980, Il fut ré immatriculé « G-JOSI » au nom de Josephine G. O’Donnell de Miadstone (Kent), puis, reprit son ancien matricule « G-BCHP », le 11 janvier 1983, au nom de Peter D. Wheatland de Leyland (Lancashire). Après le 2 octobre 1984, il connut pas moins de onze propriétaires, dont le dernier fut un résident de Bristol, en mars 2023. L’avion est toujours en état de vol peint en bleu avec des ailes jaunes.
Garé à ses côtés, on peut distinguer un Piel CP-301A Emeraude, immatriculé « F-BISV » (c/n 292) qui appartenait au Club Aéronautique Universitaire, de Chelles le Pin, depuis le 28 avril 1959. En septembre 1963, il fut exporté en Angleterre, et immatriculé« G-ASLX », au nom de deux personnes. Puis, il eut encore sept propriétaires avant de partir en Irlande le 19 octobre 1994, en conservant son matricule. Le 20 février 2018, sur le petit terrain de Mullinahone, son pilote démarra le moteur en brassant l’hélice (le CP-301 dispose d’un démarreur), alors qu’il n’y avait personne dans l’avion et que les roues n’avaient pas de cales. L’avion se mit à rouler tout seul et traversa le terrain dont il heurta une haie et se renversa. L'avion était à l'envers sur la clôture électrique d’un champ voisin. Suite à un court-circuit, un incendie se déclara et l’avion fut détruit…
En arrière-plan, à Enghien-Moiselles, derrière la Simca 1000 dans laquelle est arrivé Stanislas, on peut distinguer dans un hangar ce qui ressemble à un Piper Pa-18 Super Cub.
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
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