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THE VOLUNTEER

 

THE VOLUNTEER

 

Année : 1944
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 45 min.
Genre : documentaire
Noir et blanc

Réalisateur : Michael POWELL, Emeric PRESSBURGER
Scénario : Michael POWELL, Emeric PRESSBURGER

Acteurs principaux :
Ralph RICHARDSON (Lui-même), Pat McGRATH (Fred Davey), Anna NEAGLE (Elle-même), Laurence OLIVIER (Lui-même), Michael POWELL (un photographe).

Musique : Allan GRAY
Photographie : Frederick FORD
Producteurs : Michael POWELL, Emeric PRESSBURGER
Compagnies productrices : Ministry of Information, The Archers

Avions :

  • -Fairey Fulmar
  • -Fairey Albacore
  • -Fairey Swordfish
  • -Grumman Martlet II
  • -Supermarine Seafire IIB
  • -Supermarine Walrus
  • -Vought Kingfisher

           

 Notre avis :

 Ce documentaire a été réalisé par The Archers pour le ministère de l'Information, à la demande de l'Amirauté britannique. Il raconte l'histoire d'un jeune homme qui rejoint la Fleet Air Arm et il retrace sa carrière depuis le jour où il est entré. Ce film à reçu la collaboration de la Royal Navy et est dédié à la Fleet Air Arm (FAA). L’acteur Ralph Richardson joue son propre rôle dans le film. Il fut un pilote volontaire de la FAA depuis le début de la guerre et obtint le grade de lieutenant-commander ; il joua dans ce film à la demande expresse de l’amirauté.

 

En 1939, à Londres, Fred Davey est l'habilleur de Ralph Richardson, un acteur de théatre très connu, notamment pour son rôle dans la pièce « Othello ». Fred est maladroit, mais son enthousiasme et son sourire perpétuel compensent son manque de professionnalisme. Lorsque la guerre éclale, Fred décide finalement de s'engager dans la Fleet Air Arm. En tant que pilote de réserve, Richardson rejoint le même service. Fred est formé dans le Naval Training Establishment pour devenir mécanicien aéronautique. Environ deux ans plus tard, Richardson visite un porte-avions qui vient de rentrer d'opération en Méditerranée. Fred est là, désormais mécanicien à part entière, avec son propre avion à entretenir. Ce soir-là, l'équipage du navire regarde un film qui avait été tourné pendant la mission. Certaines images ont été prises à l'aller et montrent des aspects de la vie à bord d'un porte-avions : distribution de rations de rhum, exercices de tir, permission à terre, à Oran (la Kasbah, le fort Maloune…). Et puis le film enchaîne avec de vraies scènes d'action lorsque le navire a été attaqué par des avions ennemis. Des chasseurs décollent pour engager les bombardiers ennemis, puis reviennent plus ou moins endommagés. Les équipes de maintenance sont toujours sur le pont qui est leur atelier en plein combat. Plusieurs quasi-collisions ont secoué le navire. Puis, une bombe a touché le pont et a fait un certain nombre de victimes dont des mécaniciens ; Fred est blessé à l’épaule. Alors qu’un chasseur atterrit avec une hélice endommagée qu’il faut remplacer, il n’y a plus personne pour le faire. Fred quitte alors l’infirmerie pour la changer rapidement. L’avion peut repartir. Plus tard à Londres, Ralph Richardson retrouve Fred devant le Buckingham Palace où il vient d’être décoré de la DSM (Distinguished Service Medal), Ralph lui demande alors un autographe. Maintenant, sur la cheminée de Richardson, la photo de Fred trône à côté de celle du groupe d’ « Othello ». Sur cette derrière, Fred est au dernier rang, sur l’autre, il est le héros…

Afin de montrer le parcours de formation d’une recrue typique au sein de la Fleet Air Arm, les réalisateurs ont rencontré des pilotes et des équipages sur des porte-avions, dans des centres d'entraînement et dans des bases aériennes. Après la sortie du film, la Fleet Air Arm a signalé une augmentation significative de ses chiffres de recrutement. Un élément de propagande de recrutement qui a donc réussi. Le documentaire sortit en Angleterre en janvier 1944, alors que les Alliés étaient passés à l’attaque en débarquant en Afrique du nord, dans le sud de l’Italie et se préparaient à débarquer en Normandie, cinq mois plus tard. La Flet Air Arm avait donc besoin de plus en plus de pilotes pour sécuriser ces débarquements.

Le tournage eut lieu dans plusieurs endroits, la base d’entrainement HMS « Collingwood » de Fareham (Hampshire), le RNAS Engineering training workshop de Watford (Hertfordshire), la base de la FAA de Lee-on-Solent (Hampshire), la zone d’entraînement dans l’estuaire de la rivière Clyde, au large de Greenock en Ecosse, ainsi que la ville d’Oran en Algérie.

 Un certain nombre de scènes ont été tournées sur le porte-avions HMS "Indomitable" (R92) alors qu'il était en service actif en Méditerranée en 1942. Au mois d’août, il participa à l'opération « Pedestal », le plus grand convoi de ravitaillement de l'île assiégée de Malte. Lors de cette opération, il fut touché par deux bombes de 500 kg dont l’une pénétra son  pont. Il fut acheminé au Gladsone Dock de Liverpool où les réparations furent effectuées en février 1943. Il fit plusieurs essais au large de Greenock avant de retourner en Méditerranée pour participer à l’invasion de la Sicile (opération Husky) en juillet-août 1943.

 

Les avions du film :

 La Fleet Air Arm nous montre quelques uns de ses avions filmés en partie sur le porte-avions « HMS « Indomitable », ces vues étant mélangées avec des extraits de films d’archives.

 Le premier appareil aperçu en arrière plan, derrière Richardson, est un Fairey Fulmar portant le code « L9R » et qui appartenait au 781 Naval Air Squadron basé à Lee-on-Solent. Le Fulmar était un avion de chasse et de reconnaissance embarqué. Il apparait plus tard sur le pont d’un porte-avions. Les Fulmar furent déployés sur l’HMS « Indomitable » avec les 800Z et 806 squadrons, entre 1941 et 1942.

 Puis, Richardson pilote un hydravion d’origine américaine, un Vought OS2U Kingfisher, sans marque visible à part ses cocardes. Une centaine furent livrés à la FAA, à partir de l’été 1942. Le 703 squadron fut le premier en être équipé ; il avait été fondé en juin 1942 à la RNAS de Lee-on-Solent (HMS « Daedalus »).

 Apparaissent ensuite trois chasseurs Grumman Martlet II (F4F-4) au sol, moteur tournant. Aucune marque n’est visible sur leur fuselage de couleur sombre. Cet avion américain fut livré à la FAA à partir d’octobre 1940. En août 1942, les Martlet du 806 squadron embarqués sur l’HMS « Indomitable » partirent escorter un convoi ravitaillant Malte, et furent en action contre les bombardiers italiens au-dessus de la Méditerranée.

 Les Martlet sont garés à côté d’un amphibie Supermarine Walrus que l’ont voit décoller, puis amerrir plus tard dans le port de Greenock en Ecosse, puis sortir de l’eau sur un slip. En 1943, l’HMS « Indomitable » faisait des essais dans l’estuaire de la Clyde après réparation.

 C’est alors qu’apparaît l’HMS « Indomitable », sur lequel on aperçoit un Martlet II (à aile repliables) qui arrive sur le pont, par un ascenseur, devant un Fulmar. Plus tard, un Martlet IV, fait un brusque appontage qui provoque sa mise en pylône sur le pont. Il porte le code « Ø7-J » et le serial « FN123 » et faisait partie des 220 Martlet IV fournis à la FAA en 1942. Son code appartenait au 888 squadron basé à Hatston et qui fut déployé entre juillet et août 1943, sur le HMS « Indomitable », sur lequel les « Ø7-M » et « Ø7-B » sont catapultés. Ils participaient à l'opération « Husky », l'invasion de la Sicile.

 L’autre chasseur embarqué est le Supermarine Seafire IIc (hélice tripale en bois, aile non repliable) dont on voit plusieurs exemplaires, pas toujours sur l’ « Indomitable »; l’un d’entre eux est descendu dans un hangar, un autre poussé sur le pont, d’autres appontent ou décollent. Certains sont parqués sur le pont d’un porte-avions, dont le Seafire F.II.C portant le code « Ø6-F » et le serial «MB182», il appartenait au 885 squadron embarqué sur l’HMS « Formidable », entre octobre 1942 et octobre 1943. Sur le pont de ce dernier, on voit atterrir un autre Seafire du 885 squadron à Gibraltar. On remarque parqués sur le côté du pont, l’arrière du fuselage au-dessus de la mer, d’autres Seafire dont l’un portant la lettre « K ». Plus tard, on voit le «Ø6-A » que l’on ravitaille et que l’on catapulte ensuite lors d’une attaque.

 D’autres squadrons furent équipés de Seafire et affectés à l’ « Indomitable », le 807, 880 et 899 squadrons (code K) en mars-juillet 1943. Certains Seafire sont équipés sous le capot moteur d’un gros filtre à air contre le sable, ces avions faisant des missions en Afrique du nord.

 Vraisemblablement sur l’HMS « Indomitable », en août 1942, on voit plusieurs bombardier-torpilleurs biplans Fairey Albacore dont l’un apponte et un autre a fauché son train fixe à l’atterrissage. Les Albacore du 817 squadron, furent affectés à l’« Indomitable » entre mars et juillet 1943, et de nouveau entre le 23 juillet et le 7 novembre 1944.

 Sur un film projeté dans un hangar du porte-avions, apparaît un Fairey Swordfish portant le faux code « 5Z » voler à l’envers (suite au mauvais montage de la bobine) ! Peu après, un autre Swordfish décolle d’un porte-avions. Notons que l’ « Indomitable » n’accueillit aucun Swordfish, que des Albacore.

 Enfin, lors de l’attaque du porte-avions, vers la fin du film, un bombardier torpilleur Savoia-Marchetti SM.79 Sparviero, touché par la DCA, rase les superstructures d’un bateau anglais, lors de l’attaque d’un convoi en Méditerranée en 1942. Cet extrait de film est vu dans de nombreux films et documentaires.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur YouTube

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