THE MYSTERIOUS PILOT

THE MYSTERIOUS PILOT

 

Année : 1937
Pays : Etats-Unis
Durée : 5 heures 6 min.
Genre : série de 15 épisodes
Noir et blanc

Réalisateur : Spencer Gordon BENNET
Scénario : George ROSENER, George M. MERRICK, William Byron MOWERY

Acteurs principaux :
Frank HAWKS (Capitaine Jim Dorn), Dorothy SEBASTIAN (Jean McNain), Esther RALSTON (Vivian McNain), Rex LEASE   (Sergent 'Kansas' Eby), Guy Bates POST ('Papa' Bergelot), Kenneth HARLAN (Carter Snowden).

Photographie : Edward LINDEN, Herman SCHOPP
Musique : Abe MEYER
Producteur : Louis WEISS
Compagnies productrices : Weiss Brothers Artclass Pictures, Columbia pictures

Avions :

• -Beech B-17-L Staggerwing
• -Fleet 10 hydro
• -Kinner K hydro
• -Sikorsky S-39B
• -Stearman C3 hydro

 

 Notre avis :

 En 1937, « The mysterious Pilot » est la seconde série produite par Columbia pictures. Le principal acteur est un vrai héro, un pilote de record très connu, Frank Hawks. Frank Hawks, est annoncé au-dessus du titre et de toutes les affiches, sous le nom du « capitaine » Frank Hawks. Il fut effectivement capitaine de l'Air Service pendant la première Guerre mondiale. Bien qu’il ne soit pas un acteur, il était dans l'esprit de la plupart des jeunes gens ; Hawks, souvent appelé « l’homme le plus rapide du monde », avait établi quatre records de vitesse transcontinentaux entre août 1930 et juillet 1933. Malheureusement, le célèbre aviateur devenu acteur se tua dans un accident d'avion, quelques années après ses débuts au cinéma. Hawks mourut en 1938, aux commandes d’un Gwinn Aircar, un curieux appareil dont il faisait la démonstration.

 La série commence dans un train qui traverse les régions sauvages du Canada, lorsque Jean McNain surprend une conversation dans le compartiment voisin, où un certain James Crawford accuse Carter Snowden, qu’elle vient juste d’épouser, de meurtre. Snowden est un politicien canadien louche, mais riche et puissant. Jean est copropriétaire, avec sa belle-mère Vivian McNain, d'une entreprise de bois florissante que Snowden convoite Snowden a épousé Jean, car il pense que sa beauté peut lui être d'une grande utilité dans sa prochaine campagne électorale. Plus qu'un peu alarmée, Jean descend du train à la petite gare de Titan Pass. Peu après, Crawford est retrouvé assassiné à bord du train et le sergent de la police montée « Kansas » Eby reçoit l’ordre de trouver le coupable. Il se lance à la recherche de Jean, dont le départ suspect a été remarqué par des témoins. Jean a convaincu le pilote Jim Dorn, un cartographe aérien de la Gendarmerie Royale du Canada, que lui a présenté son père, de l’emmener dans l’arrière-pays, où elle espère se cacher de Snowden. Ce dernier, de son côté, est déterminé à reprendre le contrôle de la jeune femme et recrute plusieurs personnages dangereux pour la retrouver, notamment le meurtrier Yoroslaf. Dorn tombe bientôt amoureux de Jean, qui refuse sa demande en mariage. Néanmoins, il doit la protéger et garder son emplacement secret vis-à-vis de ses amis de la police montée, qui la recherchent en tant que suspecte, tout en s'efforçant de découvrir la nature de son lien avec Snowden. Le reste de la série raconte les efforts de Dorn, du sergent de la GRC « Kansas » Eby et d'Indian Luke, pour garder Jean hors des mains des sbires de Snowden. Ils la perdent à peu près tous les deux épisodes, mais la récupèrent dans le suivant, tandis que les mercenaires de Snowden, James Cardigan, Kilgour, Carlson et Yoroslof, se relaient pour faire capoter les meilleurs plans de Snowden. Dans le dernier épisode, « Retribution », Snowden périt dans le crash de son avion, dans lequel il emmène Jean. L’accident provoque un violent incendie de forêt, mais c’est Jean qui a survécu, qui va  sauver Dorn qui s’était parachuté pour la rechercher. Jean est désormais libre et peut maintenant se rapprocher de Jim…

 La version vidéo est environ 45 minutes plus courte que la version théâtrale originale, où Hawks donne des leçons de vol à un enfant à la fin de chaque chapitre... Dans la version vidéo, chaque épisode se termine par des questions dont on nous assure que leurs réponses seront fournies dans le prochain épisode, la semaine suivante.

 Cette série montre de nombreux canoës canadiens avec lesquels les acteurs se déplacent sur une rivière, mais aussi de nombreux accidents d'avions. Comme on pourrait s’y attendre d’après le titre, « The mysterious Pilot » regorge d’action aérienne, représentée par une combinaison de maquettes, de captures d’écran et de quelques vraies évolutions aériennes qui furent effectuées par Loren Riebe (pilote privé qui mourut en se crashant en janvier 1956). Cette série comporte, comme les autres, de nombreuses invraisemblances utilisées pour créer du suspense et du spectacle.

Episodes :

1- The Howl of the Wolf
2 -The Web Tangles
3- Enemies of the Air
4- In the Name of the Law
5- The Crackup
6- The Dark Hour
7- Wings of Destiny
8- Battle in the Sky
9- The Great Flight
10- Whirlpool of Death
11- The Haunted Mill
12- The Lost Trail
13- The Net Tightens
14- Vengeance Rides the Air
15- Retribution.

Le tournage se déroula en partie dans la San Bernardino National Forest (CA), et sur le lac Big Bear, situé plus au Nord, et non au Canada. Une courte scène du second épisode est tournée sur un aéroport non identifiable.

 

Les avions du film :

La production utilisa cinq avions, trois équipés de flotteurs, un terrestre et un amphibie Sikorsky. Les avions qui apparaissent le plus souvent dans les épisodes sont un Stearman C3B et un Fleet 10. Les avions sont filmés au sol, ou plus exactement sur l’eau. En vol, ce sont surtout des maquettes qui évoluent de façon plutôt excessives et peu crédibles enchaînant loopings et vrilles, vols à la verticale ou sur la tranche, dont on ne comprend pas toujours l’utilité. Les pilotes sont filmés de près dans leur cockpit, en studio, devant des écrans où sont projetées des images de nuages ou de paysages forestiers.

 Le Stearman C3B ne porte aucune marque ni matricule et on ne dispose d’aucune information sur lui. Au début du film, le cockpit arrière est équipé d’une caméra manœuvrée par Jim en même temps qu’il pilote. Il se crashe dans l’épisode 5, mais réapparaît dès les épisodes suivants (ép. 7 à 10).

 Le Fleet piloté par le sergent Eby, porte les cocardes anglaises comme un avion appartenant aux RCMP (Royal Canadian Mounted Police Air Services) en 1933. Il a le code fictif « WR » inscrit sur le fuselage. Il apparait dans tous les épisodes excepté le sixième. La force aérienne canadienne fut équipée à partir de 1931, de Fleet 7 Fawn I, souvent équipés d’un cockpit fermé vu les conditions climatiques de ce pays. Le Ministère de la Défense Nationale reçut des Fleet 2 immatriculés sur le registre civil. La Police Montée en 1933, avait reçu l’aide de plusieurs avions de la RCAF. Son Air Services Branch (ASB) ne fut fondée qu’en 1936 et fut équipée de quatre De Havilland Dragonfly.

 Les images du Fleet et du Stearman sont souvent alternées ; parfois Jim décolle dans l’un pour se retrouver en l’air, dans l’autre…

 Le troisième avion qui apparaît dès le premier épisode est un Kinner Sportster K portant le faux matricule « CFAO » et appartenant à Snowden. Le début du matricule « CF-AO* » ne concerne aucun Kinner canadien en 1933, un type d’avion qui n’était pas enregistré au Canada, mais seulement aux Etats-Unis. Il est également équipé de flotteurs ce qui était très rare et on ne dispose d’aucune photo d’un Kinner hydravion; piloté par Carlson, le pilote de Snowden, il se crashe dès le troisième épisode, mais il réapparait dans les épisodes 6, 7 et 14, avant d’être abattu par la police dans le dernier épisode. On le voit seulement se déplacer sur l’eau, mais pas décoller. En l’air, c’est une maquette vu de loin.

 Dans le second épisode, Jim s’envole sur un aéroport non identifiable, dans un Beech B-17-L Staggerwing (avec un train rentrant), qui porte sous l’aile gauche son matricule américain vu partiellement, « NC144.. », mais quand il vole, il devient un avion militaire avec des cocardes et le faux code « WK »…Le Staggerwing n’équipa jamais l’armée de l’air canadienne, ni la police. Jim est vu dans un cockpit de studio, où le volant ne correspondant pas du tout à celui d’un Staggerwing. Cet avion n’apparait que dans l’épisode 2. Notons que Frank Hawks possédait un Beech B-17-L depuis décembre 1934 (jusqu’en 1938), immatriculé « NC14409 » (c/n 21) et que sa décoration correspondait exactement à celle de l’avion du film (coïncidence ?)…. Le « NC14409 », magnifiquement rénové, est actuellement exposé au Beechcraft Heritage Museum de Tullahoma (TN).

 Lors du générique, apparaît en fond d’écran, la photo d’un Sikorsky S-39B que  l’on retrouve dans les deux derniers épisodes. Il porte alors le faux matricule « CF-UOA » car aucun Sikorsky S-39 ne fût immatriculé au Canada en 1933. On peut le voir décoller, contrairement aux autres hydravions. Dans le dernier épisode le pilote qui se bagarre avec un passager est éjecté de l’avion, par la porte gauche, mais le cockpit du S-39 ne comporte pas de porte ! Dans un S-39, on entre et on sort par le toit ouvrant, comme on peut d’ailleurs le voir dans l’épisode 14…Une autre invraisemblance de la série.

 

 Christian Santoir

 *Série disponible sur YouTube.com