LE CONTINENT OUBLIE
Vo. The people that time forgot
Année : 1977
Pays :Royaume-Uni,
États-Unis
Durée : 1 h 31 min.
Genre : aventures
Couleur
Réalisateur Kevin
CONNOR
Scénario : Edgar Rice BURROUGHS, Patrick TILLEY
Acteurs principaux :
Patrick WAYNE (Ben McBride), Doug McCLURE (Bowen Tyler),
Sarah DOUGLAS (Charly), Dana GILLESPIE (Ajor), Thorley WALTERS (Norfolk), Shane
RIMMER (Hogan), Tony BRITTON (Capitaine Lawton).
Musique : John SCOTT
Photographie : Alan HUME
Producteurs : John DARK, Max ROSENBERG
Compagnies productrices : American International Pictures
(AIP), Amicus Productions, Atkins World Enterprise
Avion :
- Vickers Viking IV «NC-144 », réplique
Notre avis :
Ce film est centré sur un vol vers l’inconnu, ou plus exactement, vers un continent « oublié » dans l’Arctique. Au début du XX° siècle, date de l’action, il n’y avait plus de continent oublié après que William Smith ait découvert officiellement le contient austral, l’Antarctique, en 1819. Nous sommes donc bien ici dans la fiction ou dans le « cinéma ».
Le journal de l’oncle de la photographe Charly Cunningham sponsorise une expédition dans l'Arctique à bord du navire « Polar Queen » pour retrouver et sauver Bowen Tyler porté disparu dans la région depuis plusieurs années. Bientôt, l'équipe de sauvetage formée par l'ami de Tyler, Ben McBride, le professeur Norfolk et Charly, vole dans un avion avec le mécanicien Hogan, vers un endroit lointain, pendant que le capitaine Lawton attend leur retour à bord du « Polar Queen ». Cependant, ils sont attaqués par un ptérodactyle et doivent faire un atterrissage d’urgence dans une étrange terre peuplée d'animaux préhistoriques. Bientôt, ils rencontrent une fille des cavernes, Ajor, qui parle étonnamment anglais. Ils apprennent que Tyler avait enseigné l'anglais à sa tribu qui a évolué de l'âge de pierre à l'âge de fer, mais il a été capturé par une tribu sauvage. Pendant que Hogan répare l'avion, Ajor les conduit dans une région dominée par une race de guerriers samouraïs appelés les Nargas, qui les font prisonniers et veulent les sacrifier. McBride retrouve Tyler prisonnier depuis des années. Ils parviennent à se libérer quant le volcan, que les Nargas vénèrent, entre en éruption. Ils doivent alors échapper au cataclysme qui va engloutir le pays. Mais ils sont poursuivis par les samouraïs. Tyler va se sacrifier pour couvrir leur retraite. Ils parviennent enfin à l’avion qu’Hogan a pu rafistoler entretemps. L’avion peut décoller et rejoindre le «Polar Queen» qui était sur le point de partir face à l’éruption volcanique. A bord, Hogan décide de s’occuper d’Ajor, quant à McBride, il se rapproche de Charly…
Les images aériennes ont été filmées en Allemagne et en Ecosse (et pas en Arctique). Un jour après le début du tournage, le 25 janvier 1977, un hélicoptère avec à son bord le caméraman Peter Allwork (cité dans le générique) et le pilote John Poland se sont écrasés dans le lac Avon, en Ecosse. Ils furent secourus par la RAF, légèrement blessés. Le tournage eut lieu également pendant un mois aux Îles Canaries, à Santa Cruz de la Palma.
Ce film divertissant a été nominé le meilleur film fantastique par l’ «Academy of Science Fiction, Fantasy and Horror Films ». C’est aussi un vrai zoo préhistorique nous montrant pas moins de six dinosaures (plus ou moins bien reconstitués). Faut-il préciser qu’à leur époque, il n’y avait aucun homme sur terre, une espèce qui apparaîtra très tardivement, des dizaines de millions d’années plus tard…
Par contre, le film nous montre qu’un seul avion « historique » qui amène les explorateurs sur le continent « oublié » et qui va les récupérer à la fin du film.
Les avions du film :
La production n’utilisa qu’un seul avion, un amphibie rare au cinéma, un Vickers Viking IV, un appareil qui fit son premier vol en 1919. On le voit tout au long du film qui débute avec un combat aérien entre le Viking et un…ptérodactyle ! Ce dernier s’attaque avec son bec gigantesque à l’empennage de l’avion comme aux ailerons. Cet oiseau avec des ailes proches de celles des chauves-souris, apparait blindé, car Hogan doit utiliser pas moins de trois chargeurs pour l’abattre avec sa mitrailleuse Lewis Mk.I. Cet arme montée sur une tourelle Scarf était la plupart du temps dépourvue de refroidisseur de canon et avait un chargeur tambour de 47 coups (de 7.7 mm) et non de 97, comme dans le film. Une fois au sol, l’avion est remorqué dans un endroit plus dégagé par un immense stégosaure, plus sympathique…
Mais l’avion du film n’est pas un véritable avion, dont il ne restait aucun exemplaire en 1977, même dans les musées. La production fit donc construire une réplique grandeur nature très proche de l’original, par la société Fairey Marine Ltd. d’Hamble (Hampshire). Le véritable amphibie était propulsé par un moteur Napier Lion de 450 cv, difficile à mettre en route à la manivelle, comme nous le montre Hogan.
L’avion porte sur le fuselage, comme sur les ailes, un vrai faux matricule américain «NC-144» qui appartenait en fait à un petit hydravion biplan, biplace en tandem, un Aeromarine 39-B (c/n 224) dont le moteur était situé à l’avant du fuselage. Le Viking IV a trois cockpits ouverts pouvant accueillir cinq personnes, dont le pilote. Au niveau du cockpit avant est inscrit l’insigne du 94th Aero Squadron américain, « Hat in the ring », qui combattit en France lors de la première guerre mondiale.
Après le tournage, la réplique fut acquise par le Thorpe Park, un parc d’attraction du Surrey (UK) qui collectionnait des répliques d’avions anciens. Il y resta pendant des années lors desquelles on pouvait le voir se déplacer sur le lac du parc. Mais il sombra, gravement endommagé par la violente tempête de 1987. Son épave fut alors donnée au musée de Brooklands (Surrey) où des volontaires la restaurèrent. On lui attribua le matricule « G-EBED », celui d’un Viking IV type 60 construit en 1922 et mis au nom de Vickers Ltd. de Brooklands, en octobre ; il fit une tournée de démonstration en Espagne, en 1923, puis il fut loué au financier belge Alfred Lowenstein pour des vols entre Nice et Croydon entre janvier et mars 1926. En juillet 1926, il fut vendu au capitaine Leslie Hamilton et basé à Brooklands. Hamilton l’utilisa comme taxi aérien à partir de la station de sports d’hiver suisse de St Moritz (le cockpit passager arrière avait été fermé et l’hydravion se posait sur la neige !). Il fut retiré du service et ferraillé en décembre 1929. La réplique est toujours exposée à l’intérieur du Brooklands Museum.
Christian Santoir
*Film disponible sur https://ok.ru/video/
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