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BORN TO FLY


BORN TO FLY

Vo. Chángkōng zhī wáng / 长空之王

(Le roi du ciel)

 

Année : 2023
Pays : Chine populaire
Durée : 2 h 08 min.
Genre : action
Couleur

Réalisateur : Xiaoshi LIU
Scénario : Guan GUI, Xiaoshi LIU

Acteurs principaux :
Yibo WANG (Lei Yu), Jun HU (Zhang Ting), Yosh YU (Deng Fang), Dongyu ZHOU (Shen Tianran),Yu BU (Gao Yingjun), Yujia ZHAI (Xia Pengfei), Zichen WANG (Tong Gan).

Musique : Sida GUO, Buyi MAO, Li WANG
Photographie : Yuxia BAI
Producteurs : Hao CHEN, Han HAN, Ping JIANG, Li JIE, Yaheng SHANG
Compagnies productrices : Alibaba Pictures Group, Aviation Industry Corporation of China,  Bona Film Group, China Film Co., Ltd., Free Whale Pictures, Laurel Blossom Movie, Magic  Phoenix Entertainment, Shanghai PMF Pictures, Sunac

 Aéronefs :

  • Chengdu J-10
  • Chengdu J-20
  • Harbin Z-20
  • Lockheed Martin F-35C Lightning II, image
  • Nanchang JL-8
  • Shenyang J-11BS
  • Shenyang J-16
  • Xian Y-20

 

 Notre avis :

 « Born to fly" est l'un des rares films chinois à thème militaire de ces dernières années qui met en scène un groupe de pilotes d'essai. Son titre international « Né pour voler » fait allusion à l’acteur principal du film, un jeune pilote d’essai de l'armée de l'air chinoise. Mais son titre chinois, « Le roi du ciel » est ambigu, on ne sait si le « roi » est ce pilote ou le nouveau chasseur furtif qu’il essaie. En 1999, était sorti le film «Chong Tian Fei Bao / Flying Leopard» qui lui aussi avait pour acteur principal un pilote d’essai, joué par Jun HU que l’on retrouve, 24 ans plus tard, dans le même rôle dans ce film.

Deux chasseurs « étrangers » pénètrent dans l’espace aérien chinois. Volant à des vitesses supersoniques, ils créent des bangs soniques qui endommagent une plateforme pétrolière et affectent les bateaux de pêche locaux. Le pilote chinois Lei Yu les intercepte et doit pousser son avion au-delà de ses limites pour rivaliser avec les intrus, des avions de 5ème génération très performants. Le chasseur de Lei Yu souffre de problèmes avec son moteur qui s’enflamme ; il parvient néanmoins à atterrir en urgence sur sa base. Lors d'une réunion, les supérieurs de Lei Yu lui reprochent d’avoir malmener son avion, mais ils concluent que les étrangers disposent effectivement d’avions supérieurs et que les réacteurs chinois ont des problèmes. Le commandant Zhang Ting invite Lei Yu à le rejoindre dans le nouveau programme de chasseur furtif et il accepte. Il est muté dans une nouvelle base dans le nord de la Chine. Une équipe de jeunes pilotes d’essais y est constituée. Shen Tianran, une amie d’enfance de Yu Lei, est l'officier qui évalue les tests de condition physique de tous les pilotes. Lei Yu ne réussit pas tous ses exercices, contrairement à son collègue et rival, Deng Fang. C’est donc ce dernier qui pilotera le nouvel appareil furtif en préparation. Lei Yu devra effectuer des vrilles dans un avion piloté par Zhang Ting. Lors d’un essai, les moteurs s’arrêtent et l’avion tombe en vrille à plat, sur le dos. Lei Yu s’éjecte, mais Ting parvient à ramener l’avion à la base. L’éjection de Lie Yu a fait perdre les données de test du vol. Lei Yu est interdit de vol et doit quitter le centre de formation pour s’occuper du pliage de parachutes. Peu après, Ting réintègre Lei Yu dans l’équipe d’essai, à l’étonnement du chef pilote, Deng Fang. Il apprend que Ting a choisi Lei Yu pour tester un nouveau réacteur et faire des essais de sorties de vrilles. Lors de l’essai, on fait ingérer aux réacteurs de l’avion la fumées de missiles air-air et les moteurs prennent feu ! Ting et Lei Yu acceptent de s'éjecter ensemble, mais Ting doit rester dans l'avion car il survole une grande ville et quand il veut s’éjecter au-dessus d’une zone inhabitée, son siège tombe en panne et il va trouver la mort. Lei Yu est gravement blessé après avoir été traîné au sol par son parachute. Son rétablissement se fait peu à peu sous le contrôle de Shen Tiaran. Lei Yu refuse de rentrer chez lui avec ses parents, même après que son père ait jugé son métier trop dangereux. Lei Yu avait conçu un système de déploiement de parachute anti-décrochage pour chasseur et il le teste de manière approfondie au sol. Après de nombreux essais et modifications, le système de déploiement du parachute fonctionne. Pendant ce temps, l'équipe de conception et d'ingénierie apporte des modifications au moteur afin qu'il puisse fonctionner avec les gaz chauds provenant de l'échappement des missiles, sans surchauffe ni rupture. Lei Yu et Deng Fang, testent le nouveau moteur après la mort de Ting. Ils ont réussi à tirer trois missiles dont la fumée est entrée dans les moteurs, et cela fonctionne. Alors qu'il teste la capacité de l'avion à sortir d'une vrille, une volée d'oiseaux frappe le cockpit, assommant les deux membres d'équipage. Lei Yu parvient à récupérer contrairement à Deng Fang, et tente de reprendre le contrôle. Le chasseur dispose du parachute anti-décrochage et Lei Yu l'utilise pour sortir l’avion de la vrille, mais le parachute ne peut pas être éjecté. Lei Yu pousse alors les moteurs à fond pour arracher le parachute, cela marche et il peut reprendre le contrôle de l’avion pour revenir à la base. Plus tard, Lei Yu et Den Fang, chacun à bord de leur nouvel avion furtif, doivent affronter de nouveaux appareils « ennemis », escortés de deux drones armés qui leur tirent dessus des missiles. Ils les abattent et peuvent repousser sans problème les intrus. L’espace aérien chinois peut désormais être protégé…

 Le film est un hommage à la création de la Force des Essais aéronautiques de l’armée de l’air chinoise, lors de son 70ème anniversaire. Le film reçut la collaboration de la Force aérienne de l’armée populaire de libération et de la Société de l'Industrie Aéronautique de Chine (AVIC) citée dans le générique.

 Le film comporte des discours politiques constants sur les puissances étrangères essayant de contenir la Chine et empiétant sur ses eaux territoriales (en expansion), définies par la Chine elle-même...

 « Born To Fly » est surnommé « le Top Gun à la chinoise ». Le  film a été réalisé en réponse au succès massif de « Top Gun Maverick » (désormais interdit en Chine), sorti en mai 2022, alors que tournage de « Born to fly » était déjà terminé. Initialement prévu pour 2022, il est sorti en avril 2023, reporté en raison du travail d’amélioration des effets visuels, après que les personnes de la production aient regardé Maverick et constaté que leurs combats aériens n’étaient pas à la hauteur.

 Dans « Born to fly » il y a des avions de chasse, des combats aériens, des pilotes de pointe et, bien sûr, des coups d’élans patriotiques. Deng Fang est l'Iceman du film (Cf. « Maverick » 1986). Néanmoins, « Born to fly » est très différent de « TopGun ». Pas de puissante moto, pas de chansons rock, pas de folles soirées arrosées, pas de romance. Ici, on reste dans l’armée de façon disciplinée, les pilotes allant se recueillir sur les tombes d’un cimetière militaire ; ils ne font pas la fête, mais sont invités par leur commandant pour une soirée familiale paisible. Les seules femmes sont principalement des officiers et quand Lei Yu rencontre sa copine, le médecin, ils se regardent face à face presqu’au garde à vous, avec un petit sourire sur les lèvres…

 La force aérienne chinoise est montrée comme délibérément paralysée, en raison du blocus technologique imposé par les puissances occidentales ce qui n’est pas faux en 2023, car, avant, elle a bénéficié de l’aide de l’industrie aéronautique soviétique pendant des années et même de celle de la France (pour ses hélicoptères); l’armée chinoise se retrouve handicapée, car elle doit développer tout en interne et par elle-même. Mais en 2024, les bonnes relations avec la Russie sont de retour…

Le film utilisa plusieurs chasseurs filmés essentiellement au sol et à partir du sol. Tous les nombreux autres avions sont vus en arrière-plan. Une fois en l’air, les avions sont reconstitués en images CGI (Computer Generated Image) de très bonne qualité. Plusieurs modèles de chasseurs à l’échelle 1/5 ont été fabriqués. Les pilotes sont filmées dans des cockpits reconstitués le plus fidèlement possible dans un studio de 700 mètres carrés, devant des écrans LED, à travers lesquelles ont été diffusées des images numérisées issues de films pris à partir d’hélicoptères, à Hainan, dans les canyons du Xinjiang et dans le Gansu, pour former un arrière-plan réaliste.

 Le film aurait reçu les conseils de pilotes d'essai et d'autres experts techniques, mais, comme d’habitude, les évolutions en vol des avions sont irréalistes, car trop rapides ; on n’est plus en présence d’avions supersoniques mais hypersoniques ; en outre, volant à très grande vitesse, des chasseurs ne se croisent pas à moins deux mètres, cockpit conte cockpit, comme vu au début du film ! Les dogfights ne sont pas des tactiques utilisés par des avions supersoniques qui utilisent leurs missiles à longue portée. Mais on peut voir ces combats tournoyants dans tous les films montrant des combats aériens, qu’ils soient chinois ou américains. Tout cela est du cinéma et pas de l’aviation !

 Le film a été tourné en grande partie sur la base de Xi'an/Yanliang dont on nous montre rapidement le haut d’une des tours de contrôle, et où sont situées, entre autres, l’Institut chinois d’Essais en vol et l’usine 172 de la Xian Aircraft Corporation. Le tournage eut lieu également sur une autre base située en milieu désertique non identifiée (peut-être Yinshuan). Des prises de vues aériennes ont été effectuées dans le Gansu, le Xinjiang et même  à Hainan.

 

Les avions du film :

C’est avec deux Chengdu J-10C que Lei Yu et son coéquipier interceptent deux Lockheed Martin F-35C Lightning II, des avions furtifs de cinquième génération, ne portant aucune marque de nationalité, mais leurs pilotes parlent anglais... Les J-10C portent sur la dérive de faux serials  « ZQ16531 » et « ZL11528 » et des étoiles chinoises de basse visibilité. Leur glass cockpit ressemble au vrai. Ils sont équipés d’une sonde de ravitaillement en vol.

Ce n’est que plus tard qu’on voit un autre J-10C qui vient d’atterrir juste avant de se faire rattraper par une tempête des able. On peut voir aussi, au sol, un vrai J-10C sans marque et recouvert d’une peinture d’apprêt de couleur jaune, comme un avion sortant de la chaîne de montage.

Cet avion qui a faux air de F-16, aurait été inspiré par la version israélienne du F-16, le Lavi, sans qu’il ait été prouvé que le J-10 ait bénéficié de données techniques du projet israélien…

Un Chengdu  J-20 est filmé sans marque apparente, sur le tarmac et puis, au roulage. On peut en voir deux dans un hangar, vers la fin du film. Cet avion avait apparut pour la première fois dans le film «Sky hunter / Kong Tian lie » en 2017, alors que quelques exemplaires seulement avaient été produits. Ce chasseur furtif de cinquième génération fit son premier vol, en 2011, et fut mis en service en 2017. Lors du combat avec deux intrus, à la fin du film, les J-20 sont équipés de missiles air-air PL-10 et OL-15, comme indiqué sur un écran du tableau de bord..

On nous montre dans un hangar un réacteur, Shenyang WS-10 qui équipe le J-20, comme le J-11 ou le J-16.

Les scènes où des J-20 affrontent des F-35C « étrangers » ayant pénétré dans l’espace aérien chinois, ont peut être été inspirées par ce qui s’est passé en mars 2022, quand des F-35 de l’USAF rencontrèrent des J-20 au dessus de la mer de Chine orientale. En avril 2022, la Chine annonça que les J-20 allaient commencer des patrouilles régulières en mer de Chine méridionale.

Le J-20 décolle en compagnie d’un avion d’entraînement avancé, un Nanchang K-8V portant ses marques originales « K8V-203» (c/n K8V-203) et le logo de l’AVIC (Société de l'Industrie Aéronautique de Chine) sur le dérive. Il s’agit d’un modèle unique transformé en banc d’essai volant par le CFTE (China Flight Test Establishment) en 1997. Il était équipé de commandes vol électriques avec des manches latéraux (ce qui n’est pas le cas dans le film…). En 2017, il n’était plus en service. Le Nanchang n’est pas un avion entièrement chinois, puisqu’il a été conçu par une équipe mixte sino-pakistanaise.

Les autres avions vus dans des hangars ou sur le tarmac, sont des Shenyang J-11BS, un chasseur biplace multi rôle de quatrième génération, comme le J-10, et qui est en fait une extrapolation du Sukhoi Su-27UBK russe, construit sous licence en Chine. On peut voir également deux J-16, la variante chinoise du J-11, portant de vrais serials sur la dérive, le J-16 « 1603 » (c/n 0003) appartenant au CFTE et le J-16D « 1619 » (c/n 0109), l’avion équipé d’un parachute anti vrille, appartenant au SAC (Usine 112 - Shenyang Aircraft Corp). Ces deux avions seraient toujours en service. Certains J-11 sont armé de quatre missiles air-air, deux JL-10 et deux JL-15.

Les essais par froid extrême avec l'équipage gelé à bord d‘un Shenyang J-11/16 est une invraisemblance, car les pilotes doivent être bien protégés par le cockpit (contrairement au cas ici) ; ce chasseur est capable d'atteindre 19 000 mètres où la température s’établit à environ −56°C et il a donc dû être conçu en conséquence…

Pour ce qui est du parachute anti-vrille, Lei-Yu s’est fortement inspiré de ceux équipant des avions américains, lors de leurs essais, comme le F-35 et le F-16. Comme on peut le voir dans le livre où il a pu retrouver leurs photos. Le General Dynamics F-16 était le prototype YF-16 (s/n 72-1567), modifié en 1975 pour devenir le YF-16CCV (Control Configured Vehicle) du Flight Dynamics Laboratory de l’USAF.

Des hélicoptères apparaissent dans le film, sans que l’on puisse savoir si ce sont de vrais appareils ou des images, car on les voit de loin, ou très partiellement. Quand Zhang s’est crashé c’est un Harbin Z-20 qui survole, de nuit, le lieu de l’accident. Ressemblant fort au Sikorksy S-70 Blackhawk, il fut mis en service en 2019. Avant de s’envoler, les pilotes sont passés en courant devant un hélicoptère d’attaque Changhe WZ-10, mis en service en 2012.

Avant que Lei Yu et Deng Feng ne décollent à bord de leur J-20, un Xian Y-20 (peut-être réel ?), un avion de transport mis en service en 2016, atterrit, puis, juste après, il est aperçu venant de décoller, ses trappes de train se repliant.

Tous les autres appareils aperçus (de loin) en masse, sur des parkings sont des images de synthèse. On peut ainsi distinguer : des bombardiers biréacteur Xian H-6, la version chinoise du Tupolev Tu-16, des Shenyang J-16, des Chengdu J-10; deux Xian KJ-2000, un avion de commandement aéroporté disposant d’un large radôme sur le fuselage, des avions de transports Xian Y-20 avec un empennage en T.

Sur la nouvelle base de Lei Yu, dans le nord de la Chine, en milieu désertique, sont parqués un Xian H-6, huit Xian Y-20 et deux rangées de Hongdu JL-10 un avion d’entraînement supersonique biplace.

 

Le film se termine par un défilé aérien où un Shaanxi KJ-2000 mène un vol en V, suivi par une paire de Chengdu J-20, des Shenyang J-16 et derrière, deux drones à empennage en V ressemblant à des Chengdu WZ-10. Les avions survolent une flottille aéronavale entourant les seuls deux porte-avions chinois (le « Liaoning » (16) et le «  Shandong (17)).

 

 Christian Santoir

 *film disponible sur amazon.fr

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