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TOCHKA VOZVRATA

TOCHKA VOZVRATA

Vo. Точка возврата

(Point de non-retour)

 

Année : 1986
Pays : URSS
Durée : 2 h 08 min.
Genre : catastrophe
Couleur

Réalisateur : Vyacheslav KOLEGAEV
Scénario : Vyacheslav KOLEGAEV, Vladimir SANIN

Acteurs principaux :
Yuriy KUZNETSOV (Ilya Anisimov), Nikolay KUZMIN (Nikolay Belukhin), Vera TITOVA (Anna Grigoryevna), Yuri NEVGAMONNY (Mikhai Zozulya), Yuri PROKOFYEV (Slava Soldatov), Anzhelika NEVOLINA (Liza Goryunova), Oleg STEFAN (Mikhail Blinkov)

Musique : Ilya KATAEV
Photographie : Vladimir DMITRIEVSKIY
Compagnie productrice : Odessa Film Studios

 Aéronefs :

  • -Antonov An-2, CCCP-28874, 07878, 07860
  • -Ilyushin Il-14T
  • -Mil Mi-8

 

Notre avis :

 « Tochka Vozvrata » est un long-métrage télévisé soviétique en deux parties, basé sur le roman du même nom de Vladimir Sanin et produit par les studios ukrainiens. Un « point de non-retour » est un terme désignant le moment où un avion ne peut plus regagner son aérodrome de départ, car il n'aura plus assez de carburant.

 Un avion reliant deux aéroports situés près de la Terre du Nord, a été contraint d'atterrir sur l'une des îles de la zone arctique, suite à un problème moteur, et alors qu’il avait dépassé le pont de non-retour. A bord se trouvent 8 passagers et 4 membres d'équipage. Le commandant Anisimov parvient à poser l’avion sur le ventre sans trop de mal et les passagers peuvent quitter l’avion indemnes. Mais à peine ont-ils eu le temps de  récupérer quelques bagages que l’avion commence à s’enfoncer dans l’eau. Sans moyen de communication avec l’aéroport de départ, ils se retrouvent seuls au milieu d’un froid glacial accentué par un blizzard quasi permanent. Tous vident leurs poches et mettent en commun les vivres qu’ils possèdent. Il s’abritent d’abord sous un parachute leur servant de tente, puis, ils se déplacent et finissent par trouver une cabane de chasseur dans laquelle, ils s’entassent. Ils peuvent y entretenir un petit feu qui va les aider à combattre le froid. Ils essaient de survivre d'une manière ou d'une autre, alors que les ours polaires s'intéressent à la cabane…Sur l’aéroport de départ, l’alerte finit pas être donnée et les recherches s‘organisent. Un avion et un hélicoptère sont envoyés à la recherche de l’avion perdu, mais en vain, notamment à cause du mauvais temps. Un des pilotes, Blinkov, ne s’avoue pas vaincu et effectue, en ignorant les règlements, des vols de nuit pour repérer une éventuelle lumière. Au sol, le temps passe lentement. Un homme décide d’aller chercher seul des secours, mais il sera retrouvé en état d’hypothermie, couché dans la neige. Bientôt, les gens ne vont plus avoir de bois pour se chauffer et il va leur falloir incendier la cabane. Ils se retrouvent sous une tente, serrés les uns contre les autres, sans espoir de survie. C’est alors qu’un peu plus tard, lors d’une matinée ayant une météo calme, ils sont survolés par un avion piloté par Blinkov qui n’a toujours pas abandonné ses recherches. Il parvient à se poser à proximité des rescapés qu’il va pouvoir embarquer. Tout est mal qui finit bien !

Ce (trop) long film s’intéresse surtout à la survie des passagers dans les conditions difficiles du grand Nord, en s’attardant sur les rapports complexes entre des gens très différents : une jeune femme, un jeune enfant, une grand-mère, un commandant de bord qui a commis des fautes qui ont provoqué l’accident, un homme peu solidaire…C’est un scenario classique  typique des films catastrophes, soviétiques ou capitalistes.

Anisimov vole de Dikson à Tiksi situé dans le nord du kraïs (territoire) de Krasnoyarsk, au-delà du cercle polaire arctique. S’il atterrit dans l’archipel de Severnaya Zemlya (Terre du Nord), comme nous le montre le commandant de l’aéroport de Dikson sur une carte, c’est qu’il s’est éloigné par erreur de sa trajectoire. Notons qu’il était à proximité du pôle Nord et que dans cette zone, les fortes déviations du compas étaient souvent à l’origine d’erreurs de navigation, à une époque où le GPS n’existait pas.

Le film comporte plusieurs scènes aériennes, filmées au-dessus des plaines glacées du nord de la Sibérie. Le tournage employa surtout deux avions de l’Aeroflot.

Bien que dans le générique de fin, la production remercie les aéroports de Leningrad et d’Odessa, le tournage eut lieu surtout sur le petit aérodrome de Dikson (reconnaissable à sa tour de contrôle bleue, entre autres) situé à 2 500 km à vol d’oiseau de Leningrad…

 

Les avions du film :

L’avion qui va faire un atterrissage forcé est un Ilyushin Il-14 filmé au sol dès le générique avec une immatriculation invisible. On remarque que l’accès à la cabine se fait par une échelle assez raide et peu commode. Quand il se sera posé sur une île, on pourra voir sur son côté gauche une large porte cargo dont la disposition en fait un Il-14T, un avion de transport militaire. Des scènes sont filmées dans le vrai cockpit et dans la cabine au confort plutôt spartiate pour les passagers qui doivent s’asseoir sur des strapontins installés le long du fuselage ou sur le sol… Ils partagent la cabine avec de nombreux colis stockés vers l’arrière.

L’Il-14T porte la livrée de l’Aeroflot polaire, mais ce n’est pas un Il-14M, la version polaire équipée de réservoirs d’essence supplémentaires. L’autonomie de l’Il-14T était d’environ 1 500 km maximum, alors que son trajet entre Dikson et Tiksi était de 1 583 km…Dans le livre dont s’est inspiré le scenario, ce vol était effectué avec un Lisunov Li-2 (version russe du DC-3)  dont l’autonomie était de 2 300km…

Plusieurs autres Il-14 (tout aussi peu identifiables) sont vus sur le tarmac très enneigé de Dikson.

L’Ilyushin posé est représenté par une maquette peu conforme, notamment au niveau de la dérive.

Après l’accident de l’Ilyushin, l’avion que l’on voit jusqu’à la fin du film est l’Antonov An-2 dont la production utilisa trois exemplaires. Ils sont filmés au sol ou à partir du sol. On a des vues de son vrai cockpit comme de sa cabine. Ils portent la livrée polaire haute visibilité blanche et rouge de l’Aeroflot comme l’Ilyushin.

Celui le plus souvent aperçu est Antonov An-2T (PZL Mielec) « CCCP-28874 » (c/n 1G06-08) construit en Pologne en mai 1961 et affecté en juin à l’Aeroflot du Nord basé à Poulkovo/Saint Petersburg. En 1976, il fut transféré à l’Aeroflot de Leningrad et basé sur l’aérodrome de Rzhevka. En 1992, il était toujours en activité.

Le second Antonov est le l’An-2 (PZL-Mielec) « CCCP-07878 » (c/n 1G170-37) affecté en octobre 1976 à l’Aeroflot de Krasnoyarsk. En avril 1994, il fut transféré à la compagnie Norilsk Avia, ré immatricule « RA-07878 ». En 1995, il était à Moscou-Toushino sous les couleurs de l’Aeroflot. En 2002, il y était toujours parqué, visiblement réformé.

Le troisième  est l’An-2 (PZL-Mielec) « CCCP-07860 » (c/n 1G170-19) enregistré au nom de l’Aeroflot de Krasnoyarsk en septembre 1976. En décembre 1995, il fut acquis par Yeniseiski Merid, immatriculé « RA-07860 ». En 2013, l’avion était stocké et fut radié en novembre 2019.

Un hélicoptère Mil Mi-8 participe également aux recherches, mais on ne voit que son cockpit et on ne peut l’apercevoir qu’au sol dans le brouillard…

En arrière-plan, on aperçoit (de loin) un Lisunov Li-2T, parqué depuis 1976 sur l’aérodrome de Dikson où il est toujours (en piteux état) avec des skis au lieu du train d'atterrissage. Ce Lisunov (CCCP-04219, c/n 18439910) de l’Aeroflot polaire fait figure de monument, pour avoir effectué de nombreux vols polaires et participé aux travaux de stations polaires dérivantes entre 1954 et  novembre 1976, date de sa réforme ; il fut le dernier Li-2 à opérer dans le kraïs de Krasnoyarsk.

Quand Anisimov repense à son passé, dans la cabane, il revoit une patrouille acrobatique de quatre Yak-18P de l’Aéroclub Central de l’URSS, selon leur décoration de la fin des années 60, vus rapidement sur un extrait de documentaire de qualité médiocre.

 

 Christian Santoir

*Film disponible sur YouTube

 

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