QUAND LES AIGLES ATTAQUENT
Vo. Where eagles dare
Année : 1969
Pays: USA
Genre : guerre
Durée : 2h40
Couleur
Réalisateur : Brian G. HUTTON
Scénario : Alistair MacLEAN
Acteurs principaux :
Richard BURTON, Clint EASTWOOD, Mary URE, Patrick WYMARK
Directeur de la photographie : Arthur IBBETSON
Musique : Ron GOODWIN
Production : Gershwin, Kastner / CIC / Metro Goldwin Meyer
Aéronefs :
- -Bell 47G
- -Junkers Ju-52/3mg4e, c/n 6595 HB-HOT
- -North American T-6 Texan
Notre avis :
Quand les aigles attaquent est l’un des plus mauvais films de guerre à gros budget jamais réalisé. Le scénario est inexistant, les acteurs jouant des personnages stéréotypés ne sont pas crédibles, les erreurs historiques et les anachronismes abondent.
Pour faire simple, c’est l’histoire d’un commando anglo-américain envoyé en Norvège au cours de la Seconde Guerre mondiale pour détruire une usine allemande travaillant à la mise au point de la bombe atomique... à moins qu’il ne s’agisse, comme dans "Les 12 salopards" (1985) d’un poste de commandement ou d’une prison forteresse, afin de libérer un officier supérieur allié détenu par les Nazis; au fond, cela n’a aucune importance. L’arrière-plan est historiquement correct, mais déjà traité plusieurs fois par le cinéma, y compris hollywoodien, avec par exemple, le très honnête "Héros de Télémark" mettant en vedette Kirk DOUGLAS.
Richard BURTON, bedonnant, est ici ridicule dans son rôle d’officier du SAS, tandis que Clint EASTWOOD chevelu (version "Dirty Harry") ne convainc guère plus dans son uniforme de lieutenant des US Rangers (mais qu’est-ce que le grand Clint est donc allé faire dans cette galère, ou plutôt, ce drakkar ?).
Pour ce qui est des anachronismes, je n’en relèverai qu’un, mais de taille, dès la première scène. On y voit l’atterrissage, dans la cour de la forteresse tenue par des méchants Allemands, d’un Bell 47 portant croix noires et gammées. À vous de trouver les autres bévues du conseiller technique (elles sont nombreuses).
Les scènes de bataille sont nulles, pires encore que celles vues dans "Le Magnifique"(1973) mais dans ce dernier cas, Philippe de Broca et notre Bebel national parodiaient les films d’espionnage. Ce qui est désespérant avec nos "Aigles", c’est précisément qu’ils ne parodient rien du tout...
Les avions du film :
Un Junkers Ju-52/3mg4e (HB-HOT), aux couleurs de la Luftwaffe
(camouflage hivernal très approximatif) avec le vrai faux code "CN+4V" (qui aurait dû être : 4V+CN), du groupe de transport spécial
KGrzbV 109,, est utilisé par les Alliés, à des fins de missions spéciales (Dans "l’Aigle s’est envolé" (1975), le commando allemand conduit par Michael
CAINE utilisait bien un Dakota anglais). Cet avion fut livré, avec deux autres,
en octobre 1939, à l'armée de l'air suisse (c/n 6595, s/n A-702). Après une
longue carrière militaire il fut immatriculé HB-HOT, en 1982, et transféré à
l'association Ju-AIR qui prit en charge son entretien, tout en organisant des
vols touristiques. Il vole toujours, sponsorisè par la société Rimowa. Il s'écrasera en Suisse, le 4 août 2018, suite à une faute de pilotage (20 morts).
Une poignée de North American T-6, autrichiens (vus au sol, dont un a le code d'usine BO+ED), promus Fw. 190 (vous avez remarqué, ces deux modèles possèdent tous deux des moteurs en étoile qui les font se ressembler -de face- au-delà d’un kilomètre de distance...). Et puis il y a aussi le Bell déjà cité..
En conclusion, mis à part de superbes images de Ju-52 sur fond de neige et une belle musique, il n’y a rien dans ce film qui mérite d’être vu, à moins de disposer d’un sens de l’humour qui vous permette de visionner la chose avec plusieurs degrés de recul. Dans ce cas-là, comme l’écrivait François FORESTIER, dans ses chroniques hebdomadaires, invitez quelques amis, faites bouillir des spaghettis, ouvrez une bonne bouteille et payez vous le " Nanar de la semaine ".
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