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LES TROIS VALSES

 

LES TROIS VALSES

 

Année : 1938
Pays : France
Genre : comédie musicale
Durée : 1 h 41 min.
Noir et blanc

Réalisation : Ludwig BERGER et Martin MICHEL
Scénario : Hans MÜLLER, Léopold MARCHAND et Albert WILLEMETS

Acteurs principaux :
Yvonne PRINTEMPS (Fanny, Yvette et Irène Grandpré), Pierre FRESNAY (Octave, Philippe et Gérard de Chalencey), Henri GUISOL (Brunner fils), Jean PERIER (Le président Lebrun), Pierre STEPHEN (Le journaliste)

Musique : Oscar STRAUSS
Photographie : Eugen SCHÜFFTAN
Producteur : Pierre DANIS
Compagnie productrice : S.O.F.R.O.R.

Avions :

  • -Bloch MB.220 c/n 11, F-AQNK (images d'archives)
  • -Handley Page H.P.42W, c/n 5, G-AAXC (en arrière plan)
  • -Lockheed 10 Electra c/n 1083, G-AEPR en arrière plan)
  • -Savoia Marchetti S.M.75 (en arrière plan) 
  • -Wibault 283T.12, c/n 9,  F-AMTS

 

Notre avis :

 C'est par hasard que nous sommes tombés sur cette comédie musicale, qui est une adaptation à l'écran d'une opérette viennoise d'Oscar Strauss (1935). Elle a, à priori, rien à voir avec l'aviation, cependant, comme dans beaucoup de films de cette époque, il y a des avions qui servent de décor ou d'arrière plan à l'histoire, l'avion étant très à la mode dans les années 30. C'est ainsi qu'à la fin du film, on a droit à une scène d'aéroport (qui ne dure pas plus d'une minute, treize secondes…) qui se passe au Bourget, où furent alors tournées de nombreuses scènes de films.

 Le film se déroule en trois époques qui commencent sous le second empire, en 1867. Le marquis Octave de Chalencey est amoureux de la danseuse d'opéra Fanny Grandpré, mais sa famille s'oppose formellement à son mariage et Fanny retourne au théâtre pour chanter la première valse. En 1900, Philippe, le fils d'Octave, fait la connaissance d'Yvette, une chanteuse d'opérette renommée, qui est la fille de Fanny. Mais Philippe est un "noceur" et Yvette préfère l'abandonner pour se consacrer à sa carrière. En 1939, Irène, la petite fille de Fanny, est une star de cinéma. On lui cherche un partenaire digne d'elle pour un tournage. Le choix du producteur se portera sur Gérard de Chalençey, le fils d'Octave, un aristocrate ruiné, qui passe avec succès un essai improvisé. Le film fera un triomphe et les petits enfants d'Octave et de Fanny pourront enfin se marier…

Le film séduira sans doute les anciens, qui apprécieront le couple Yvonne Printemps-Pierre Fresnay, qui est ici à son apogée. Il faut être patient pour voir le premier avion, qui apparaît au bout d'une heure et neuf minutes. L'année "1939" s'ouvre sur le Bourget et son nouveau terminal qui avait été inauguré le 12 novembre 1937.

 

Les avions du film :

 Le premier avion aperçu au Bourget est un grand biplan quadrimoteur, un des quatre Handley Page H.P.42W (W pour Western, les lignes européennes, comme la ligne Croydon-Le Bourget) d'Imperial Airways Ltd.. Tout droit sorti de la première guerre mondiale, mais avec un fuselage métallique, le HP.42  croisait "royalement" à 160 km/h et il fallait trois heures pour aller à Croydon, ce qui donnait le temps aux 38 passagers, de déguster un bon déjeuner de quatre plats, ou un dîner de sept plats, servis avec style (couverts en porcelaine, argenterie, verres en cristal …). La Classe, quoi !

L'avion du film est le H.P.42W "G-AAXC" (c/n 5) "Heracles", livré en août 1931. Le 3 mars 1940, il fut réquisitionné par la RAF. Il sera détruit en mars 1940, par une tempête, sur l'aéroport de Bristol-Whitchurch. On remarque, au niveau de l'immatriculation, à la place de la barre entre le "G" et le "A",  l'insigne du Royal Mail GR.

Suite à un fondu-enchaîné avec l'avion précédent, on voit très rapidement, un Lockheed 10 Electra de British Airways Ltd. Néanmoins, l'examen attentif du ralenti, image par image, permet d'identifier le "G-AEPR" (c/n 1083), un des sept Electra qui furent pris en charge par la compagnie britannique qui les avait mis sur la ligne "Express" Croydon-Le Bourget (environ une heure trente de vol pour dix passagers et six allers et retours par jour, en été), exploitée conjointement avec Imperial Airways. Cet avion eut le triste privilège d'emmener Chamberlain à Munich, en septembre 1938, pour signer des "accords" qui provoquèrent, indirectement, en fait, la seconde guerre mondiale (il revint à Londres avec les mots de  "Peace in our time", en brandissant le traité, ou plutôt le chiffon de papier, signé par Hitler ! no comment…).Le G-AEPR sera repris, en avril 1940, par la nouvelle compagnie British Overseas Airways Corp. et fut basé à Almaza (Egypte), avec le nom de "Leith". Il assurera des liaisons avec le Kenya, l"Afrique de l'Ouest et le Proche Orient. Il sera détruit par accident, lors d'un vol d'entraînement, le 14 avril 1944, à Almaza.

Le Bloch MB.220 "F-AQNK" (c/n 11) "Anjou" est filmé à l'atterrissage. Cet avion, assez peu photographié, fut livré à Air France le 26 juin 1938. Il sera réquisitionné en septembre 1939 et affecté à la Section d'Avions de Transport de la base aérienne 110, à Etampes. Début juin 1940, il fit la navette entre Toulouse et Alger pour évacuer du personnel. Au moment de l'armistice, il était stationné à Perpignan-Llabanère. Il reprit du service à partir de septembre 1940, au sein des Services Civils de Liaisons en Métropole (SCLAM). Après l'invasion de la zone "NoNo" (NoN Occupée), en novembre 1942, il fut rayé des registres d'Air France, fin décembre  et "loué" d'office, le 1er février 1943, à la Lufthansa, avec neuf autres Bloch 220. Il reçut l'immatriculation de convoyage "D-AXWB" pour être transféré le 6 mars1943, à Berlin, où lui fut  attribué le matricule  définitif "D-AKGB". Affecté à Vienne, sur les lignes d'Europe de l'est, il y fut immobilisé le 17 août 1943, en attente de nouveaux moteurs; il y était toujours en janvier 1944... On ne connait pas son sort précis, mais il ne survécut pas à la guerre et ne revint pas en France..

L'oncle Brunner débarque (en fauteuil roulant) d'un Wibault 283T.12. On peut lire son nom "L'infatigable", inscrit sur l'avant du fuselage, identité confirmée par son immatriculation, aperçue derrière Brunner et Irene : F-AMTS. Cet avion (c/n 9) fut d'abord livré en juin 1934, aux Ateliers d'Aviation Breguet, puis cédé à Air France en février 1935 et basé au Bourget. En mai-juin 1939, il est sur la  ligne Casablanca-Tanger-Lisbonne. En février 1940, il est cédé à la compagnie Aero Portugesa Lda. (CS-ABX) et mis sur la même ligne, avec le nom "Sacadura Cabral"; il transportera des tonnes  d'or entre Tanger et Lisbonne en janvier 1941... Rayé des contrôles, en octobre 1946, il fut probablement ferraillé à Lisbonne.

Si le Wibault s'arrête normalement devant la porte des arrivées, située à droite de la tour de contrôle, la scène de la descente des passagers a été apparemment filmée devant le hangar H4, situé à environ 500 mètres, au nord de l'aérogare.

Devant le Wibault qui s'arrête, on entraperçoit le nez d'un trimoteur italien Savoia Marchetti S.M.75, sans doute de la compagnie Ala Littoria. En juin 1938, le nouveau S.75 venait d'être mis en service, sur la ligne Rome-Marseille-Paris (trois liaisons par semaine).

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

            

 

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