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L’AIGLE ET LE VAUTOUR

L’AIGLE ET LE VAUTOUR

Vo. The eagle and the hawk

 

 

Année : 1933
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 13 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Stuart WALKER
Scénaristes : Bogart ROGERS, Seton I MILLER
Histoire originale : « Death in the morning » de John Monk SAUNDERS

Acteurs principaux :
Frederic MARCH (Lt. Jerry Young), Cary GRANT (Lt. Henry Crocker), Jack OAKIE (Lt . Mike Richard), Carole LOMBARD (la belle dame), Sir Guy STANDING (Maj. Dunham), Forrester HARVEY (Hogan), Kenneth HOWELL (John Stewel), Leyland HODGEON (Kingsford), Virginia HAMMOND (Lady Erskine), Douglas SCOTT (Tommy), Robert MANNING (Voss), Adrienne d’AMBRICOURT (Fifi).

Musique : John LEOPOLD
Photos :Harry FISCHBECK
Producteur : Bayard VEILLER
Compagnie productrice : Paramount Pictures

Avions :

  • -Curtiss P-1 (extrait de films)
  • -De Havilland DH. 9A
  • -Great Lakes 2T Sport
  • -Thomas Morse S4C
  • -Travel Air 4000 (extrait de films)
  • -Waco 10 extrait de films)

 

 Notre avis :

 Reconnu comme un des meilleurs films d’aviation de 1933, « L’aigle et le vautour » explore l’effondrement mental progressif et le suicide final, d’un pilote d’observation, exposé au stress du combat, sur le front français en 1918. C’est aussi un film pacifiste sur la futilité de la guerre, tiré d’une nouvelle de John Monk Saunders, le scénariste de "Wings" (1927). Le film vit aussi les débuts de Mitchell Leisen comme co-réalisateur, un des nombreux métiers de ce touche à tout.

 Un pilote américain, Jerry Young, et son unité, sont transférés en France dans une escadrille anglaise de reconnaissance, la 323°. Henry Crocker qui n’a pas réussi son brevet de pilote, est observateur, mais il est laissé en arrière sur l’avis de Young. Dés leur arrivée en France, Young et son copain Mike Richard, sont envoyés en mission. Le temps passe, et tous les observateurs de Young se font tuer, ce qui l’affecte grandement, en dépit du fait qu’on le considère comme un brillant pilote. Un jour, Crocker débarque et devient l’observateur de Young. Crocker est un excellent mitrailleur, et bien qu’il y ait de l’animosité entre eux, les deux font de nombreuses missions remplies avec succès, ce qui leur vaut la Croix de guerre. Comme Young est à bout de nerf, le major lui donne dix jours de permission en Angleterre. Il y rencontre un belle inconnue qui le console. Entre temps, Crocker a été nommé observateur de Mike Richard, à titre temporaire. Jerry retourne à son unité quand Mike atterrit, mais touché pendant le vol, il meurt quelques minutes plus tard. Jerry blâme Crocker pour la mort de Mike et change d’observateur. On lui assigne alors une jeune recrue, John Stewell. Young descend un as allemand, mais John est tué, et son corps tombe de l’avion lors d’un looping. Cette nuit là, Young est fêté en héros, mais la mort de ces jeunes hommes est de trop, et il se suicide. Henry trouve son corps, et pour maintenir intacte la réputation de Young, il l’embarque, à l’aube, à bord de l’avion et décolle. En l’air, il tire sur le corps et sur l’avion, pour faire croire à une attaque. Young sera enterré en héros.

 Bien que ce soit un drame, pratiquement dépourvu de présence féminine, l’ambiance du film n’est pas pesante. Jack Oakie fournit quelques scènes drôles. Il campe un pilote américain atypique, amateur de cuisine française et de fromages odorants, qui apprend à parler anglais à une aubergiste, Fifi, en commençant, naturellement, par les mots les plus grossiers... Quand, March et Oakie sont décorés par un général français de « la IV° armée », le vingt et un mai 1918, ils croient que la traditionnelle accolade est un baiser ! Rappelons que chez les Anglo-saxons, les hommes ne s’embrassent pas, ils pratiquent le « shake hand ».

 Le film comporte plusieurs invraisemblances, à commencer par l’histoire d’un pilote qui survit sans une égratignure à deux mois d’opérations, alors que six des ses mitrailleurs sont tués juste derrière lui. Si les références historiques sont quasi inexistantes, le film comporte néanmoins quelques dates. Le héros est tué le quatorze juin 1918, soit en pleine offensive allemande. A cette époque, beaucoup d’aviateurs américains combattaient sous l’uniforme américain, dans des escadrilles américaines, en France. En outre, depuis avril 1918, le Royal Flying Corps s’appelait la Royal Air Force.

 La Paramount construisit un terrain « anglais » où furent filmés en extérieur les scènes avec des avions. Le lieu exact de ce terrain est inconnu. Ce pourrait être le ranch des frères Russell à Triunfo canyon, mais la Paramount avait un autre ranch à Agura, à quelques kilomètres de là. Les collines et les arbres, en arrière plan, étaient identiques dans les deux cas. La scène du crash spectaculaire de l’Allemand Voss avait été tournée par Dick Grace, pour le film «Young eagles» (1930) de Wellman. On la réutilisa ici; les techniciens placèrent avec soin une maquette d’avion au même emplacement et dans la même position que l’avion crashé par Dick Grace, trois ans auparavant. Mais, un examen attentif de la scène et de l’avion, révèle que l’avion qui atterrit est un American Eagle, et que la maquette qui est sur le dos, ressemblerait plutôt à un Boeing FB-5. Un autre crash, suivi d’une explosion, est issu d‘une bande d’actualité montrant l’accident mortel de Lowell Bayles, le 1° décembre 1931, sur le Gee Bee model Z, lors d’une tentative de record de vitesse.

 

Les avions du film :

 Tave Wilson restaura cinq Thomas Morse S4C pour le film, à Wilson airport. Le Lincoln Air Service fournit deux De Havilland, un DH.4 et un DH.9, un Curtiss Jenny et quatre Nieuport 28, pour faire de la figuration, mais que l’on ne voit nulle part dans le film ! Les avions furent pilotés par « Boots » Le Boutillier, Edgar Anderson, et Garland Lincoln.

 Le DH 4/9 était avant tout un avion de bombardement, mais aussi d’observation et de réglage d’artillerie. Il fut surtout construit aux Etats-Unis. Le DH.4. fut mis en service en janvier 1917. Le modèle que l’on voit le plus souvent dans le film est un DH. 9A à moteur Liberty de 400 cv qui ne fut opérationnel qu’à la fin du mois d’août 1918, avec le corps expéditionnaire américain. Dans le film, l’avion se comporte comme un chasseur (ce qui coûte la vie au pauvre Stewel) et est équipé de deux mitrailleuses de capot, alors qu’il n’en avait qu’une seule, à l’avant, sur le côté gauche. L’appareil photographique dans le DH.9 était situé à l’intérieur du fuselage, derrière l’observateur, et non à l’extérieur. A la fin du film, le départ solitaire de Grant est une des invraisemblances du film. Le DH 9, ne disposait pas de démarreur et on avait besoin d’un mécanicien pour brasser l’hélice du moteur de 12 cylindres, et pour enlever les cales. Par contre, il est exact que l’observateur pouvait piloter l’avion de sa place ; il recevait d’ailleurs une formation pour ramener l’avion à bon port, au cas où le pilote en aurait été incapable. Le gouvernail est marqué «BR VII» (pour Breguet VII ?). Les Américains volèrent en effet beaucoup sur Breguet, mais XIV, pas VII, (un modèle qui ne fut pas produit) et dans des unités françaises, pas anglaises.

 La décoration des avions est plus proches de celle des avions français de l’époque, avec leur trois tons, mais l’intrados des ailes n’était pas recouvert du même camouflage que l’extrados! L’insigne de l’escadrille, la mort avec la faux, ressemble à celle du 13° Aero squadron américain.

 La plupart des scènes de combat sont empruntées à «Wings» et à «Dawn patrol», et ont été utilisées en rétro-projection, lors du tournage en studio. Sur ces films, on retrouve les Curtiss P-1, les Travel Air 4000, et quelques Waco 10, jouant les Fokker. Sur une scène, où un avion allemand raccompagne au terrain Young, il s’agit d’un Great Lakes 2T Sport.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr      

 
 

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