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JINJI POJIANG

 

JINJI POJIANG
Vo. 紧急迫降
(Atterrissage d'urgence)

   

Année : 1999
Pays : Chine populaire
Durée : 1 h 54 min.
Genre : catastrophe
Couleur

Réalisateur : Jianya ZHANG
Scénario : Jian HAO

Acteurs principaux :
SHAO Bing (capitaine Li Jiajun), XU Fan (hôtesse de l'air Qiu Yehua,), TOI Yong (Commandant Liu Yuan), CHI Huaqiong (hôtesse de l'air Shu Jun), WEI Zongwan (passager Wei Chaocheng), LIN Dongyi (passager Meng Fan)

Musique : Guoxing PAN
Photographie : Tao YANG
Producteur : Jinliang LI
Compagnie productrice : Shanghai Film Studios

Avions :

  • -Airbus A340-313X, B-2384, en arrière plan
  • -Boeing 737, B-2971, en arrière plan
  • -Fokker F-100, B-2240, en arrière plan
  • -McDonnell Douglas MD-11, B-2174


Notre avis :

 "Jinji Pojiang" est une adaptation à l'écran d'un incident concernant la compagnie China Eastern Airlines, survenu en 1998. Le 10 septembre 1998, le vol 586 de cette compagnie décolla de l'aéroport international de Shanghaï-Hongqiao, à destination de Pékin. Peu après le décollage, il s'avéra que le train avant ne se rétractait pas entièrement. L'avion dut revenir à Shanghaï et effectuer, de nuit, un atterrissage sur le nez...(Le film de l'atterrissage peut être vu sur YouTube).

Le film suit de très près les faits et ressemble fort à un docu-fiction, centré sur le commandant de bord et son épouse qui est hôtesse, sur le même vol.

Le commandant de bord Li Jialu et le chef de cabine Qiu Yehua sont mari et femme, mais leur couple traverse une mauvaise passe due à des divergences sur l'éducation de leur petite fille. Alors qu'ils s'envolent pour Pékin, peu après le décollage, le train d'atterrissage avant de l'avion ne rentre pas totalement, en raison d'une défaillance mécanique. Li Jialu fait de nouveau sortir le train, puis le rentre, mais le voyant rouge du train avant reste toujours allumé. Au sol, les autorités se mobilisent et un ingénieur de la compagnie est appelé d'urgence pour essayer de résoudre le problème. On demande alors à Li Jialu d'effectuer de brusques mouvements de roulis et de tangage pour essayer de débloquer le train. Dans la cabine, l'inquiétude des passagers s'accroit et les hôtesses ont beaucoup de difficultés pour les calmer. Une autre méthode est essayée. Après avoir sorti le train principal, Li Jiali, touche durement la piste pour que le choc débloque le train, mais en vain. Finalement, le mécanicien de bord est envoyé dans la soute du train pour essayer de le faire sortir mécaniquement. Malgré les risques pris, le mécanicien n'y parvient pas. La seule solution est donc d'atterrir après avoir épuisé le carburant. Mais au sol, les autorités s'inquiètent des conséquences possibles d'un tel atterrissage, l'avion pouvant s'enflammer, quitter la piste et foncer dans le terminal ! Ordre est donné aux passagers de se regrouper à l'arrière de la cabine. Entretemps, les pompiers de la municipalité de Shanghaï ont été alertés et devront répandre une épaisse couche  de mousse carbonique sur la piste. Tout va reposer sur l'habileté de Li Jialu; il devra faire un atterrissage tout en douceur, un kiss landing, en maintenant le plus longtemps possible le nez de l'avion en l'air. C'est ce qu'il fait, le nez de l'appareil ne touchant la piste que lorsque l'avion est déjà bien ralenti. Aucun incendie ne se déclare. Une fois l'avion stoppé, les passagers sont évacués par toboggan. Qiu Yehua se précipite alors dans le cockpit où Li Jialu récupère, après tant de stress. Elle embrasse son mari. Ils ont tous les deux sauvé l'avion, lui, en pilotant avec dextérité et, elle, en gérant l'angoisse des passagers devant le danger. Leurs problèmes conjugaux ne sont plus que du passé...

Le film est bien réalisé techniquement, les prises de vues ayant eu lieu dans un vrai cockpit et une vraie cabine. Li Jialu applique la procédure habituelle en cas de problème de train, qui s'applique aussi bien à un DC-10 qu'à un petit avion de tourisme. L'atterrissage sur une piste recouverte de mousse carbonique est aussi une technique connue. Le réalisateur a dramatisé les faits à l'extrême, allant jusqu'à mettre une voiture accidentée, en travers de la piste, alors que l'avion est en courte finale !

Sinon, "Jinji pojiang" correspond à tous les canons du genre "catastrophe", inventés par Hollywood dans les années 70. Ce film chinois est le premier à ressembler à de nombreux films occidentaux du même genre. On y retrouve les habituels problèmes personnels concernant l'équipage et une brochette de passagers bien typés (un couple âgé prenant l'avion pour la première fois, une jeune mère et son bébé, un couple d'Occidentaux, un chef d'usine serrant dans ses bras une valise pleine de billets, un homme particulièrement agité, un prêtre...) qui vont réagir de façon diverses, face à l'accident.

Ce film est de facture très occidentale au point que sur l'affiche, comme dans le film, on remarque le sous-titre anglais : "Crash Landing", ce qui est un cas unique pour un film chinois. Mais il se distingue des films américains dans la mesure où la situation n'est pas sauvée par un seul homme, le héros, le pilote en l'occurrence, mais par le travail de tout un groupe, parmi lequel, certains intervenants sont mis en exergue. On est là dans la droite ligne du parti communiste...

Comme dans tous les films catastrophes, on reste frustré, l'action se déroulant principalement dans le cockpit et dans la cabine. Les seuls vrais avions sont vus au sol. Un seul appareil participa au tournage, au sol, car en l'air il est remplacé par des images de synthèse (de mauvaises qualités), qui faisaient, ici, leur première apparition dans un film chinois. L'avion volait de nuit, ce qui fut bien utile pour masquer les détails...

 

Les avions du film :

Le principal avion du film est un McDonnell Douglas MD-11, immatriculé "B-2174" (c/n 48498) appartenant à China Eastern Airlines, dont il porte la livrée. Mais pour le film, le nom de la compagnie a été transformé en "China Bluesky" avec un nouveau logo sur la dérive. L'avion est filmé au sol ou roulant sur une bretelle, mais aussi dans un hangar, avec tous les capots moteurs ouverts (alors qu'il est censé être en train de tourner au-dessus de l'aéroport...).

Cet avion avait été réceptionné en décembre 1992. En 2000, il fut transformé en cargo et en septembre 2005, il fut transféré à la filiale de China Eastern, la compagnie de transport de fret China Cargo Airlines. En mai 2011, il fut vendu à la compagnie charter américaine Sky Lease Cargo (N954AR) et mis au nom de Sky Lease I Inc. de Miami, en juillet 2014. En janvier 2015, il était parqué sur l'aéroport de Miami où il fut démantelé, en 2016.

Le "B-2174" était le jumeau du "B-2173", l'avion qui fit effectivement un atterrissage sur le nez à Shanghai, en septembre 1998. Il eut la même histoire. Pris en charge en 1992, il fut transformé en cargo, en décembre 1999 et transféré à China Cargo en 2004, puis vendu à Sky Lease Cargo en 2010 (N952AR). Il fut également ferraillé à Miami, en octobre 2017.

Les autres avions sont vus sur le tarmac de l'aéroport de Shanghaï-Hongqiao. La plupart sont des avions de compagnies nationales, l'aéroport de Shanghaï, étant surtout consacré aux vols domestiques, avec peu de liaisons internationales. Ainsi, on ne voit qu'un Boeing 747 et un McDonnell-Douglas DC-10 de Japan Airlines. Par contre, on aperçoit un Boeing 757 de Shanghaï Airlines, un autre de China Xinjiang Airlines, un Boeing 747 d'Air China (filiale de China Eastern), un Boeing 737 de China Southern Airlines, un Boeing 737 de Xiamen Airlines, un Boeing 737-3Q8 de Shenzhen Airlines (B-2971), un Fokker F-100 de China Eastern Airlines (B-2240) et un Airbus A340-313X de la même compagnie (B-2384). Rappelons que la compagnie China Eastern Airlines est basée à Shanghaï.

Le Boeing 737 "B-2971" (c/n 25373) appartenait à ILFC, une société américaine de location opérationnelle d'avions commerciaux. Il fut d'abord exploité par la compagnie chilienne LADECO (Linea Aerea del Cobre) en 1992 (CC-CYJ) et fut enregistré en mai 1996, au nom d'ILFC (N221LF). Il fut, dès le mois suivant, loué à Shenzheng (B-2971). Retiré du service en 2013, il était stocké en août 2013, sur l'aéroport de Shenzhen-Baoan.

Le Fokker F-100 "B-2240" (c/n 11431) fut livré à China Eastern en octobre 1993 et quitta sa flotte en septembre 1999, vendu à la compagnie brésilienne TAM Linhas Aereas (PT-MQS). En 2004, il fut loué à Air Andaman, une petite compagnie régionale thaïlandaise éphémère. En novembre 2007, c'est Iran Asseman Airlines qui l'acquit (EP-ASX). Encore en activité en 2013, l'avion est censé avoir été stocké depuis.

L'Airbus A340-313X "B-2384" (c/n 182), dont on ne voit que l'avant du fuselage, arriva chez China Eastern en juin 1997. Il resta en service jusqu'en 2012 et, en octobre de la même année, il atterrissait sur l'aéroport de Tarbes-Lourdes où sont parqués plusieurs A340 de diverses compagnies, notamment chinoises. A Tarbes-Lourdes, est installée la société Tarmac Aerosave, partenaire d'Airbus et spécialiste européen du stockage et démantèlement d’avions de ligne arrivés en fin de carrière. L'A340 "B-2384" a été "recyclé".

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur YouTube         

 

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