Rechercher dans ce blog

INVINCIBLE

 

INVINCIBLE

Vo. Unbroken

 

Année : 2014
Pays : Etats-Unis
Genre : biographie
Durée : 2 h 17 min.
Couleur

Réalisateur : Angelina JOLIE
Scénario : Joel COEN,Ethan COEN

Acteurs principaux :
Jack O'CONNELL (Louis Zamperini), Domhnall GLEESON (Phil), Garrett HEDLUND (Fitzgerald), MIYAVI (Watanabe), Finn WITTROCK (Mac), Jai COURTNEY (Cup).

Musique : Alexandre DESPLAT
Photographie : Roger DEAKINS
Producteurs : Matthew BAER, Angelina JOLIE, Erwin STOFF , Clayton TOWNSEND
Compagnie productrice : 3 Arts Entertainment, Jolie Pas, Legendary Entertainment.

Avions :

  • - Consolidated B-24D, images de synthèse
  • - Lockheed 12A Electra Junior, VH-HID, c/n 1262

 

Notre avis :

 "Invincible" retrace une partie de la vie de l'athlète olympique américain Louis Zemperini qui décèda le 2 juillet 2014, à  l'âge de 97 ans, quelques mois avant la sortie du film. Le scenario se concentre sur la période pendant laquelle Zemperini était sous les drapeaux, engagé dans l'USAAF en septembre 1941. Avec le grade de sous-lieutenant, il fut muté à  Hawaï¯. En 1943, alors qu'il était bombardier, son avion s'écrasa en mer et après une longue dérive, fut capturé par les Japonais. Il subit alors un véritable martyr pendant deux ans dans plusieurs camps japonais. Le film met donc l'accent sur les qualités de résistance, de détermination, de courage de Zemperini, que les Japonais n'arrivèrent pas à  briser et qui eut, aussi, beaucoup de chance. Mais ce que le film ne dit pas c'est que Zamperini vécut très mal les années d'après guerre, en sombrant dans l'alcool et la drogue. Seul Dieu le sauva et il devint évangéliste, se consacrant désormais au pardon de ses persécuteurs japonais.

 Le film commence quand Louis "Louie" Zamperini participé à  une mission de bombardement sur l'île de Nauru occupée par les Japonais, en tant que bombardier, en avril 1943. L'avion est touché par la DCA, puis attaqué par des chasseurs; il y a de nombreux blessés à  bord. Le pilote, Phil, parvient néanmoins à  rejoindre sa base. L'atterrissage se termine par un cheval de bois. L'histoire revient, sous forme de flashbacks, sur la jeunesse de Zamperini, un jeune italien immigré à  Torance, en Californie. C'est un garçon à  problèmes qui boit et fume, subissant les quolibets de ses camarades américains. Son frère Pete, qui a remarqué qu'il courait très vite, l'incite à  devenir un sportif. Louie finit par devenir un coureur de fond qui se qualifie pour les jeux Olympiques de 1936, où il obtient de bons résultats. Revenant en 1943, Louie est envoyé pour une mission de recherche de naufragés, avec un avion peu fiable. En plein vol, deux moteurs tombent en panne, et le pilote doit amerrir en urgence. Louie, le pilote et un autre membre d'équipage, Mac, survivent et embarquent à  bord d'un radeau pneumatique. Aucun avion ne les repère et ils doivent affronter des tempêtes, les requins et même le tir d'un avion japonais, le 27ème jour. Le 33ème jour, Mac meurt. Le 47ème jour, un bateau japonais les recueille et ils deviennent prisonniers de guerre. Louie et Phil sont enfermés sur l'atoll de Kawajalein, puis transféré dans le camp d'Omori à  Tokyo, dirigé par un sous-officier, Mutsuhiro Watanabe, qui le traite avec cruauté. Deux ans plus tard, ils sont transférés au camp de Naoetsu, où Louie retrouve Watanabe. Les prisonniers doivent décharger des barges de charbon. C'est là  que l'armistice les surprend. Des avions américains leur parachutent des vivres. Louie part à  la recherche de Watanabe, mais ce dernier s'est enfui. Il est rapatrié aux USA et peut enfin retrouver sa famille.

A la fin du film, un diaporama indique ce qu'il advint, après la guerre. Louie se maria et eut deux enfants. Phil survécut et se maria également. Mutsuhiro Watanabe se cacha pendant plusieurs années et parvint à  échapper à  un procès, bien qu'il soit considéré comme un criminel de guerre. Louie finit par consacrer sa vie à  Dieu et pardonna à  ses persécuteurs japonais qu'il rencontra par la suite; seul, Watanabe refusera de le rencontrer...

La mission sur Nauru est bien reproduite. Le B-24 fut effectivement sévèrement endommagé par la DCA et les chasseurs. Tous les mitrailleurs furent blessés et l'un d'eux décéda. De retour sur la base de Funafuti, on compta 600 trous dans le fuselage, dont 150 impacts de balles, et cinq d'obus de 20 mm ! La dérive droite avait été arrachée par un tir de DCA. La seconde mission destinée à  rechercher un équipage disparu eut lieu au départ du terrain de Kualoa, à  Oahu. Le moteur n° 1 tomba en panne, mais le mécanicien mit l'hélice du moteur n° 2 en drapeau, par erreur; le bombardier s'inclina vers la gauche et se crasha dans l'océan, alors qu'il volait à basse altitude. Il n'y eut que trois survivants qui furent déclarés "missing in action" peu après. Le B-24 de cette mission était un avion qui avait des problèmes et présentait un centrage arrière; il ne pouvait décoller avec des bombes et n'était employé que pour des vols de ravitaillement...

Bien que Zamperini soit un aviateur (et pas un pilote), l'aviation a une place marginale dans ce film. Après 35 minutes, les avions disparaissent jusqu'à  la fin, puis, on a de longues scènes de naufrage qui rappellent le film "Captain Eddie" (1946), mais Zamperini et ses compagnons restèrent en mer deux fois plus longtemps (47 jours) que Rickenbaker. La seconde partie du film est uniquement concentrée sur le calvaire enduré par le lieutenant Louis Zamperini, dans différents camps de prisonniers. Il ne fut pas le seul à  subir ces tortures, les soldats japonais n'ayant aucune considération envers les prisonniers (au Japon, un soldat devait vaincre ou mourir) et d'une façon générale, envers les Blancs (qui, de leur côté, méprisaient les "Chinetoques"...). Le taux de mortalité dans les camps de prisonniers japonais fut de 38.2 % (selon les Américains) ou de 32.9% (selon les Japonais, en 1948). Dans les camps de prisonniers allemands, c'était plutôt 11 %...Il aura fallu cinquante ans, après la fin de la seconde Guerre mondiale, pour que le gouvernement japonais reconnaisse officiellement les crimes perpétrés par son armée, toujours niés, aujour'hui, par des partis nationalistes. Le film ne sortit au Japon que le 6 février 2016, et dans un nombre restreint de salles...

L'action se passe au Japon, la production ne s'y déplaça pas, consciente des éventuelles réactions négatives d'une partie de l'opinion publique. Le tournage eut donc lieu en Australie, où un camp de prisonniers fut reconstitué dans le parc national de Fort Lytton, sur la rive sud de la rivière Brisbane. D'autres scènes furent tournées dans la Nouvelle-Galles du Sud (Blacktown International Sportspark, Werris Creek and Cockatoo Island).

 

Les avions du film :

Le premier bombardier de Zamperini, dans le film, baptisé "Super Man" (un B-24D, s/n 41-24212 du 98th Bomb squadron, 11th Bomb Group, 7th Air Force), tel qu'il apparait en images de synthèse, est composite. Avec son nez vitré, ses tourelles dorsale (Martin) et ventrale (Sperry, rétractable), ses fuseaux moteurs (avec prises d'air latérales), est bien d'un B-24C/D, mais le poste de tir dans la queue, à  l'air libre, est celui d'un B-24A (livré en 1941). Il sera remplacé sur le B-24C, par une tourelle Consolidated A-6. Les artistes digitaux ont pu s'inspirer de ce poste de mitrailleur, premier genre, dont est équipé le B-24 (LB-30) N24927, de la Commemorative Air Force. Le second appareil de Zamperini, le "Green Hornet", un autre B-24D (s/n 41-23938, 42nd Bomb squadron, 11th Bomb Group, 7th Air Force), est à  l'écran dans la même configuration que le premier.

L'intérieur des avions, comme les tableaux de bord, reconstitués en images de synthèse, sont plutôt corrects. Le système de largage des bombes dans le poste du bombardier est également bien reproduit. Les vitres du cockpit ne sont néanmoins pas très exactes, avec des montants souvent trop étroits (Ah ! ces "compteurs de rivets"...). Là  encore, les artistes avaient plusieurs B-24 à  leur disposition, aux USA (B-24D / J / M), pour se documenter avec précision,

Les chasseurs qui attaquent le "Super Man" sont aperçus subrepticement, lors de passages ultra rapides. On peut néanmoins remarquer que ce sont des Mitsubishi A6M3 Zéro, avec le fuselage gris blanc et le capot moteur noir.

L'avion japonais qui mitraille les naufragés, vu de face et de loin, est difficilement identifiable. Mais ce bimoteur monodérive équipé d'une tourelle dorsale, ressemble plus à  un Mitsubishi Ki-21 Sally qu'au Mitsubishi G2M3 Nell du 755 Kokutai qui mitrailla effectivement les naufragés, le 23 juin 1943.

A la fin du film, ce sont des Boeing B-29 qui parachutent des vivres aux prisonniers, à basse altitude, ce qui fut réellement le cas (1 066 vols pour plus de 4 000 tonnes larguées). Par contre, les insignes de nationalité présentes sur les deux intrados (au lieu du côté droit seulement) et situées à  coté des fuseaux moteurs ne correspondent à  rien de connu. Par contre, les avions avaient, inscrits sous chaque aile : "P.W.SUPPLIES".

C'est d'un  Lockheed 12A Electra Junior que descend Zamperini, quand il retrouve sa famille, le 6 septembre 1945, à l'aéroport municipal "Daugherty Field" de Long Beach (reconstitué en images de synthèse). Ce serait plutôt sur le Temora airfield, en Australie, devant un beau hangar Bellman. Cet avion porte ostensiblement son matricule australien (VH-HID, c/n 1262), malgré une étoile américaine datant d'avant mai 1942, et, marqué sous le cockpit : "US Army Air Corp C-40, serial n° VH-HID" ! L'USAC avait disparu depuis 1941, au profit de l'USAAF et la mention aurait dû être : "USAAF C-40, serial n°38-545". Mais il faut préciser que le serial n'était pas inscrit, en 1945, au niveau du cockpit, mais sur la dérive. Sur une photo, à  la fin du film, montrant Zamperini accueilli par sa famille, on constate qu'il est descendu d'un North American CB-25 Mitchell et pas d'un Lockheed 12.

Ce Lockheed 12A (c/n 1262) fit partie d'une commande de dix, munis de cinq sièges au lieu de sept, acquis en 1938 par l'armée. Il fut reclassifié comme Lockheed UC-40A en janvier 1943. A la fin de la guerre, il fut vendu sur le marché civil et immatriculé N48471, au nom de Pure Oil Company, de Chicago. Puis il connut sept autres propriétaires, au Texas, en Oklahoma et en Oregon, ainsi que plusieurs matricules (N37P, N299A, N712FM), avant d'être acheté par un australien de Mareen (Queensland) en 1982. Il fut acheminé par la voie des airs à  Cairns, en juin 1982.  Le Lockheed devait être employé pour des vols charter par la compagnie Air Herat Safaris Ltd., ce qui n'eut pas lieu. Etant immatriculé aux USA, l'avion devait chaque année être exporté, puis réimporté...En octobre 1983, il fut retiré du service et stocké à  Mareeba; il fut rayé des registres de la FAA, en juillet 1987. Restauré, il recevra en septembre 1987, le matricule australien "VH-HID", au nom de J. J. Rundell, de Greenwood. L'avion fut basé à Perth en octobre 1987. En février 1989, il fut acquis par la société Australian Aircraft Sales Pty Ltd, de Mascot (N.S.W). En octobre 1998, l'avion fut stocké à  Broken Hill. Doug Hamilton de Victoria, l'acheta en août 2007, et le remit en état de vol, basé à  Alibury. Il est, depuis, aperçu dans de nombreux meetings.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr        

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes