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DAVID GOLDER

DAVID GOLDER

 

Année : 1931
Pays : France
Genre : drame
Durée : 1 h 26 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Julien DUVIVIER
Scénario : Irène NEMIROVSKY, Julien DUVIVIER

Acteurs principaux :
Harry BAUR (David Golder), Paule ANDRAL (Gloria Golder), Jackie MONNIER (Joyce Golder), Jean BRADIN (Prince Alec, Joyce Verlobter), Gaston JACQUET (Graf Hoyos).

Producteurs : Charles DELAC, Marcel VANDAL
Musique : Walter GOEHR
Photographie : Georges PÉRINAL, Armand THIRARD, Ganzli WALTER
Compagnie productrice : Les Films Marcel Vandal et Charles Delac

Avions :

  • - Farman F-301, c/n 5 /7185, F-AJMJ
  • - Fokker F.VIIb/3M , c/n 5127, M-CAHH, en arrière plan
  • - Latécoère 28.1, c/n 909, F-AJJL

 

Notre avis :

David Golder est un homme d'affaire juif polonais, richissime, dont les "amis", mais aussi sa femme, Gloria, et sa fille, Joyce, un être frivole et superficiel, ne sont intéressés que par son argent. De santé fragile, il supporte mal cette situation, d'autant qu'il adore Joyce. Gloria, croyant sa mort prochaine, essaie, sur les conseils de son amant, Hoyos, de lui soutirer quelques ultimes dépouilles. Quand il refuse, elle lui avoue, par dépit, que Joyce n'est pas sa fille, mais celle d'Hoyos ! Bouleversé, Golder décide alors de tout abandonner et de précipiter sa ruine. Mais Joyce, que son prétendant a quittée, ne pensant qu'à sa dot, supplie son père de reprendre ses affaires afin d'échapper au mariage avec un autre individu peu recommandable. Golder cède et part en URSS, pour négocier un important marché pétrolier. Il réussit, mais sur le bateau qui le ramène, il est frappé d'une nouvelle crise cardiaque. Avant de mourir, il fait d'un jeune migrant juif son exécuteur testamentaire, laissant à sa fille une immense fortune...

Ce drame particulièrement noir, ponctué de scènes pénibles (le face à face haineux de Golder et de sa femme, la sinistre comédie que joue sa fille devant lui...) met en scène un homme aussi dur en affaires, que faible dans sa vie privée. C'est une sorte de caricature du banquier juif cupide qui correspond à l'ambiance antisémite "modérée" (par rapport à l'Allemagne), qui régnait alors en France. Ce film pourrait être aussi une sorte de parabole sur l'argent corrupteur et destructeur, l'argent sale, un thème qui n'en finira jamais d'être développé dans ce pays de "culture judéo-chrétienne", qu'est la France...

Les avions aperçus dans ce film ne sont pas les avions privés de Golder, mais ceux de compagnies aériennes de l'époque, filmés sur un terrain difficilement identifiable (probablement Biarritz-Parme).

 

Les avions du film :

L'avion, vu au tout début du film, est le Farman F-301 "F-AJMJ" (c/n 5 /7185) de la SGTA (Société Générale de Transports Aérien) mis en exploitation en mai 1930, au Bourget. Repris en compte par Air France, en 1933, il sera retiré du service, le 31 octobre 1933, et ferraillé, en août 1934. Il apparaitra dans la version française du film "Gloria", sorti sept mois après "David Golder". Il est alors filmé sur l'aéroport de Berlin-Tempelhof.

A "Biarritz", Golder descend du Latécoère 28.1 "F-AJJL" (c/n 909), un des dix premiers Laté 28 construits, de la Compagnie Générale Aéropostale, basée à Toulouse, mis en service en octobre 1929 sur la ligne France-Espagne-Maroc (ancien réseau). Le 5 avril 1932, transportant le courrier de Casablanca et six passagers, il fut accidenté, au décollage de Barcelone, et sérieusement endommagé. En 1933, il sera récupéré par Air France qui lui donnera le nom de "Mistral". Relégué à des tâches de transport de fret, il sera, avec le Laté "F-AJUX" (c/n 930), l'un des deux derniers Laté 28 exploités par Air France, qui seront radiés en juillet 1939.

Derrière la magnifique Rolls-Royce Phantom II (modèle 1930) de Gloria Golder, on aperçoit un Fokker F.VIIb/3M portant l'ancienne immatriculation espagnole "M-CAHH" (c/n 5127).

C'était un ancien avion de la Balair suisse (CH-160) qui fut racheté par la compagnie espagnole CLASSA (Concesionaria Lineas Aereas Subvencionadas S.A.), le 16 août 1929. Il se pourrait qu'il ait été filmé sur le terrain de Biarritz. La présence à ses côtés, d'un Laté 28 de l'Aéropostale, rappelle que, depuis septembre 1929, la CLASSA exploitait la ligne Madrid-Biarritz-Bordeaux-Paris, en collaboration avec la compagnie française. En avril 1931, ayant reçut le nouveau matricule "EC-AHH", le Fokker fut utilisé sur les lignes intérieures, mais aussi vers Paris. Suite à l'établissement de la seconde république espagnole, mais aussi de la crise économique mondiale qui avait eu pour conséquence de diminuer le trafic aérien, CLASSA fut remplacée par la LAPE (Lineas Aéreas Españolas Postales) qui récupéra son parc aérien, en 1932, dont le EC-AHH, qui reçut le numéro de flotte "5". L'avion était basé à Barajas. En 1934, il fut vendu à l'armée de l'air républicaine, la FARE (Fuerzas Aéreas de la República Española), avec le code "20-5". Il fut basé à l'Escuela de Vuelo y Combate d'Alcala de Henares. En juillet 1936, après l'instauration du Front Populaire, le commandant de la base, un proche de Franco, fit installer sur ce Fokker des râteliers à bombes, en préparation d'un coup d'état, mais lors d'une inspection, ce préparatif fut découvert et l'avion expédié à Getafe. Le 18 juillet 1936, en compagnie d'un autre Fokker F.VII et d'un DC-2, il bombarda le port de Tétouan (Maroc), aux mains des Nationalistes. Il serait resté en service chez les Républicains jusqu'en novembre 1940, comme avion d'entraînement, mais il se pourrait aussi qu'il ait été détruit ou retiré du service, après le 18 juillet 1936, car son code militaire "20-5" fut attribué à un Fokker F-XII d'origine anglaise (ex G-ADZH), arrivé à Burgos le 16 août 1936...

 

Christian Santoir

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