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YPERIFANOI AETOI

YPERIFANOI AETOI

Vo.ΥΠΕΡΗΦΑΝΟΙ ΑΕΤΟΙ

(Aigles fiers)

 

Année : 1971
Pays : Grèce
Durée : 1 h 30 min.
Genre: espionnage
Couleur

Réalisateur : Philip FYLAKTOS
Scénario : Philip FYLAKTOS

Acteurs principaux :
Andrew BARKOULIS , Anna FONSOU, Phaidon GEORGITSIS, George SISKOS, Anna VAGENAS,

Musique: Kostas KAPNISIS
Photographie : Stelios RAMAKIS
Compagnie productrice : S.A.K.E. Film

Aéronefs

  • -Cessna R172, T-41D Mescalero
  • -Convair F-102A Delta Dagger
  • -Lockheed F-104 Starfighter
  • -Lockheed C-130E Hercules 
  • -North American F-86D
  • -Northrop RF-5A
  • -Republic RF-84F Thunderflash 
  • -Sikorsky UH-19D Chickasaw
  • -Stearman N2S-5 Kaydet

Notre avis :

Quand ce film sort en salles, la Grèce est gouvernée par des colonels qui ont imposé au pays un régime dictatorial, depuis 1967. L'armée fut donc la grande bénéficiaire de ce gouvernement auquel l'aide américaine ne fit jamais défaut, d'autant que la Grèce occupait au sein de l'OTAN, un emplacement stratégique, à l'époque de la guerre froide. C'était aussi, pour la Grèce, un moyen d'imposer le respect au grand voisin turc, l'ennemi héréditaire.

Au début des années 70, ce pays, de moins de neuf millions d'habitants, disposait (et dispose encore) d'une armée suréquipée, par rapport à ses besoins de défense réels. Pour une population six fois plus nombreuse, une superficie cinq fois supérieure et une situation stratégique tout aussi importante que celle de la Grèce, l'Armée de l'Air française ne disposait, en 2011, que de 605 appareils, contre 540 pour la Force aérienne grecque…

Ce film fut donc, pour les colonels, un moyen de faire étalage de leur beau matériel (américain), tout en montrant qu'il fallait rester vigilant, ces avions n'étant pas à l'abri de saboteurs de toute origine. L'"ennemi" menace et il faut être prêt à la guerre, telle est le credo de tout régime totalitaire, hier comme aujourd'hui.

Le film commence quand le capitaine Christos Pablo est nouvellement affecté à une base aérienne, où il retrouve un de ses amis. Le soir, il est invité au mess des officiers où il rencontre une belle blonde, Agapi, accompagnée par son ami Dimitris Massiloyanis. Peu après, un accident survient; un avion a prit feu à l'atterrissage et le pilote est grièvement brûlé. Très vite, il apparait qu'il s'agit d'un sabotage. Le colonel Vassiliados, une vieille connaissance de Christos, est nommé pour mener l'enquête. Christos retrouve, dans un restaurant, Agapi que Dimitris essaie de pousser dans ses bras, ce qu'elle ne semble guère apprécier. Lors d'une alerte, Christos doit revenir suite à une panne moteur de son jet. Cet incident ne l'empêche pas de penser de plus en plus à Agapi dont il est tombé amoureux. Il la rencontre de nouveau, lors d'une soirée, mais elle le bat toujours froid, au grand dam de son ami qui la sermonne ! Massiloyanis travaille pour des espions étrangers et il espère qu'Agapi sortira avec le bel officier pour lui soutirer de précieuses informations. Pendant ce temps, l'enquête des services de renseignement de l'armée progresse. Le rôle des amis d'Agapi, qui est la fille du colonel Vassiliados, apparait de plus en plus clair. Agapi ne parle plus à son père depuis des années, depuis qu'elle a quitté le domicile familial pour partir à l'étranger avec Massiloyanis. La femme du colonel était morte peu après, dans un accident de voiture dont il avait réchappé. Connaissant le penchant de Christos pour Agapi, un agent des services de renseignement propose à Christos de tendre un piège aux espions. Christos se rend chez eux et accepte une grosse somme d'argent contre sa collaboration. Agapi, au courant de ce qui se trame, décide d'avertir son père, mais en vain, car celui-ci refuse de l'écouter. Elle envoie alors son amie Georgia à la base, pour avertir le service de sécurité et l'aider à arrêter les espions. Alors que le colonel Vassiliados et Christos sont en mission, ils sont rappelés par le contrôle. Le colonel finit par embrasser sa fille. La prochaine fois, il lui faudra mieux choisir ses fréquentations…

Voilà, du moins, l'histoire telle que nous la comprenons en regardant le film, car nous ne parlons absolument pas le Grec... On ne trouve, en outre, aucune information sur ce film, pas même son casting détaillé, même sur les sites grecs. Ainsi, on ne sait pas exactement ce que les espions ont demandé à Christos; passer à l'étranger, en volant un F-102 ? Peu importe, le seul intérêt de ce film de série B, est de nous exposer les avions mis en œuvre par la force aérienne hellénique, alors qu'elle s'apprêtait, au milieu des années 70, à changer de matériel. Si les F-5 et F-104 restèrent en service encore de nombreuses années, la flotte se diversifia avec l'arrivée des McDonnell F-4E Phantom II et des A-7H/TA-7H Corsair II, mais aussi des Dassault Mirage F-1CG.

 

Les avions du film :

Pendant le générique, on reconnaît un Republic RF-84F Thunderflash, puis un Northrop RF-5A, de reconnaissance, suivi par plusieurs F-5A Freedom Fighter, puis par des Lockheed F-104 Starfighter, filmés au décollage. A son arrivée, Christos passe à coté du F-5A (s/n 10479).

Lors d'un exercice de tir, on voit des F-5 effectuant des tirs au canon, mais aussi des F-84F Thunderstreak lançant des bidons de napalm.

Le soir de l'arrivée de Christos, c'est un North American F-86D (FU404) qui s'enflamme, mais cet avion avait été retiré du service dès 1969. Curieusement, cet appareil (s/n 51-8404) aurait été préservé, puisqu'on le retrouve, en 2012, au Polemico Moussio (Musée de la guerre) à Athènes, mais portant le vrai faux serial "51-6171".

Le colonel descend d'un Sikorsky UH-19D Chickasaw. Vers la fin du film, on en voit un autre, qui embarque une équipe médicale.

Quand Christos tombe en panne avec son F-5A (s/n 64-13365, un avion rayé des contrôles en 1970), on nous montre le tableau de bord d'un bimoteur Cessna T-37 Tweety Bird, dont les alarmes incendie des moteurs clignotent (le compte-tours du moteur droit est sur 0…). Son coéquipier, censé être sur un autre F-5A, est en fait vu dans le cockpit d'un T-37, en place gauche… Cet avion d'entraînement fit une longue carrière dans l'armée de l'air hellène, de 1964 à 2004. On aperçoit plus tard, cet avion en vol, lors du rêve de Christos.

Christos porte sur sa combinaison le badge du 335° Escadron, ayant pour emblème une tête de tigre; c'est  la plus ancienne unité aérienne grecque. Le seul problème est qu'elle volait, en 1972, sur F-104G et non sur F-5…

On aperçoit entre deux atterrissages de jets, un Lockheed C-130E Hercules américain, camouflé façon Vietnam. Il porte sur la dérive le tailcode "PB", du 317th Tactical Airlift Wing. La Grèce ne reçut quelques C-130B qu' à partir de 1992.

Le chef des services de renseignement et son adjoint empruntent un Cessna R172, T-41D Mescalero. Il change de code entre le décollage et l'atterrissage : 69-7181, 69-7189, 69-7194…

La force aérienne grecque eut également dans ses effectifs des Stearman N2S-5 Kaydet provenant de l'US Navy. On en voit deux avec une immatriculation civile : SX-EBC (n° 37, c/n 75-8537) et SX-EAV (c/n 75-8399), ce dernier appareil étant enregistré depuis 2009, aux USA (N3840K).

Vassiliados et Christos se retrouvent dans le cockpit d'un Douglas C-47A dont on voit plusieurs exemplaires, tout au long du film. L'armée de l'air grecque en possédait 91 qui restèrent en service jusqu'en 2004.

Puis le colonel et Christos passent sur Convair F-102A Delta Dagger, un type livré à partir de 1969, qui sera retiré du service en 1978, donc bien avant les F-104 (en 1994). On arrive à distinguer les serials : 061011 (56-1011), 061058 (56-1058). Ce dernier serait préservé sur la base d'Elefsis. On a filmé le vrai tableau de bord et le manche à deux branches, caractéristique du modèle. La partie droite servait à piloter l'avion, la partie gauche (qui pouvait se désolidariser de la droite) servait à piloter le radar. On voit également la mise en œuvre du missile AIM-4D Falcon qui sort de sa soute. Le F-102 n'avait pas de canon.

Enfin, en arrière plan, on aperçoit, de temps en temps, de nombreux North American T-6, utilisés en grand nombre, entre 1947 et 1969 pour la formation des cadets. Le Fairchild C-119 Packet aperçu, très furtivement, en arrière plan, vers la fin du film, n'appartenait pas à la force aérienne hellénique qui n'en fut jamais équipée.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur YouTube

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