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UOMINI E CIELI

 

UOMINI E CIELI

(Hommes et cieux)

 

Année : 1947
Pays : Italie
Genre : drame
Durée : 1 h 22 min.
Noir et banc

Réalisateur : Francesco De Robertis
Scénario : Francesco De Robertis

Acteurs principaux :
Giulio Faido (Ubaldo Renzi), Lamberto Baviera (Franz Varna), Vasco Marlia (Tommaso Taddei), Bruno Alfio Taccari (Giorgio Nurus), Anna Mancini (Elena Valeri), Anna Bianchi (Anna Lelli)

Musique : Francesco De Robertis
Photographie : Mario Bava, Carlo Bellero
Compagnie productrice : Scalera Film S.p.a.

Avions :

  • -CANT Z.501 "Gabbiano"
  • -Fiat CR-42
  • -Fiat G.50 
  • -Macchi MC.200 "Saetta"
  • -Savoia Marchetti SM.79 III "Sparviero"

 

Notre avis :

"Cette histoire conçue et réalisée à partir de faits réels-avant que finisse l'injuste martyre de la guerre-est dédiée à toutes ceux qui portent encore aujourd'hui la trace indélébile de ce martyre, dans leur âme et dans leur chair",  tel est le prologue de ce film tourné à Rome, en 1943 par De Robertis, le grand patron du cinéma fasciste. Ce film n'est donc pas sur la guerre, mais sur ses effets sur les hommes qui la font. Pendant toute la durée du film, il n'y aura aucune rafale de mitrailleuse, pas un seul coup de feu ! On est donc loin ici, des films tournés à la même époque en Allemagne, où les guerriers partent avec entrain au combat, heureux de donner leur vie pour le Vaterland ! Vérité en deçà des Alpes, erreur au delà…Ce film "humaniste" est l"oeuvre d'un seul homme. De Robertis s'occupa non seulement de la réalisation, mais écrivit le scénario, composa la musique, et dirigea le montage ! De Robertis était un ancien officier de Marine, et il fut, à la fin des années trente, à la tête du service cinématographique de cette arme. Le film fut tourné avec des acteurs non professionnels (très bons), ainsi qu'avec le personnel de la Regia Aeronautica. Le tournage dut être plusieurs fois interrompu à cause de la guerre, l'année 1943 ayant été fertile en événements, en Italie. Le film ne sortira qu'en 1947.

Un hydravion mal en point recueille l'équipage d'un autre appareil qui vient d'être abattu par un avion anglais. Après plusieurs heures passées à pomper et à écoper, un hydravion vient les secourir. Revenus à leur base, quatre aviateurs de la même escadrille, la 144° de reconnaissance, Taddei, Nurus, Renzi et Varna, reçoivent de nouvelles affectations, sur divers fronts. Ces quatre là sont des amis de longue date et ont fait leurs classes ensemble. Mais Giorgio Nurus doit d'abord se rendre à Pérouse pour recevoir l'héritage d'un parent éloigné. Chez le notaire, il rencontre une jeune femme, Elena Valeri, qui vit avec son jeune frère et son père, un ancien colonel, mutilé de guerre. Elle doit travailler dans une usine pour gagner sa vie, la pension de son père étant insuffisante pour subvenir aux besoins de la famille. Ne sachant que faire de son héritage, Nurus lui en fait verser les revenus. Elena le raccompagne à la gare. En montant dans le train, Giorgio casse son insigne de pilote dont une aile tombe sur le quai. Après le départ du train, Elena ramasse le morceau d'insigne. Les mois passent. Le 16 octobre est la date à laquelle les quatre amis ont l'habitude de se réunir dans une taverne, chez Peppone, mais ce 16 octobre 1941, Giorgio ne trouve que Taddei au rendez vous. Varna a perdu un bras, et Renzi est gravement blessé. En septembre 1942, lors d'une mission de torpillage, Giorgio est blessé à son tour. A l'hôpital, il reçoit un courrier du notaire de Pérouse faisant état de sommes versées à Elena, et une autre lettre lui fournissant l'état de ses paiements à l'association des mutilés de guerre de Pérouse, à laquelle il n'a envoyé aucun don ! Le 16 octobre 1942, alors qu'il est en congé de convalescence, il décide de partir à la recherche de ses amis. Renzi, à moitié sourd et avec une jambe en moins, mène une existence de fermier entre ses vergers et sa jeune femme. Varna est toujours dans l'Armée, où il travaille au service de la censure du courrier. Il imagine la vie des soldats à travers leurs lettres, et trouve ce travail intéressant. Il a même pu faire la connaissance d'une jeune femme, par correspondance. De retour à Pérouse, Giorgio va voir Taddei qui est devenu le directeur d'une usine de conserves alimentaires. Il a gagné pas mal d'argent, mais il a dans un tiroir un pistolet, au cas où les affaires tourneraient mal. Sa secrétaire n'est autre qu'Elena. Il accepte d'aller déjeuner chez son père. Quand elle le raccompagne à la gare, comme autrefois, Giorgio laisse le train partir sans lui. Resté sur le quai, il remarque le fragment de son insigne de pilote, agrafé au revers du manteau d'Elena. Lui aussi a conservé cette insigne dont les deux parties sont désormais réunies…

 

Les avions du film :

Le film montre des avions de l'aviation maritime (Marinavia) et des chasseurs la Regia Aeronautica. Les aviateurs rescapés se réfugient sur un hydravion CANT Z.501 "Gabbiano" qui prend l'eau. On a quelques vues de l'intérieur et des postes des mitrailleurs à l'avant et à l'arrière du fuselage, équipés d'une Breda-SAFAT de 7.7 mm avec une mire à girouette des plus désuètes. On revoit plusieurs Z.501, plus tard, devant un hangar. Ces appareils équipaient effectivement la 144° Squadriglia de Ricognizione Marittima qui était basée à Trapani-Stagnone en Sicile, en 1940. L'avion qui recueille les naufragés est un CANT Z.506B "Airone" à flotteurs, un avion spécialisé dans le sauvetage en mer, entre autres. Comme le Z.501, cet hydravion était construit en bois.

Giorgio fait sa dernière mission sur un aerosilurante (avion torpilleur) Savoia Marchetti SM.79 III "Sparviero", sans gondole ventrale, armé de deux torpilles de 450 mm dont on assiste au chargement. On remarquera la fixation de l'aileron amovible à l'arrière de la torpille, qui lui permettait de toucher l'eau sous un faible angle d'impact. On voit bien le canon de 20 mm, tirant vers l'avant, situé juste au dessus du cockpit, qui équipait cette version.

On aperçoit également deux Macchi MC.200 "Saetta", dont un portant sur le fuselage l'emblème célèbre "cavallino rampante", du 4° Stormo de chasse, et sur la dérive l'emblème "gamba di fera" de la 97° Squadriglia CT. La chasse est aussi représentée par un biplan Fiat CR-42, et un G.50 qui remplace un MC.200 au décollage, ces deux avions se ressemblant quelque peu, avec leur moteur en étoiles, leur cockpit ouvert et leur dos arrondi.

Enfin, dans la salle à manger de sa ferme, Renzi conserve quelques souvenirs de son passé de pilote avec des photos et des maquettes d'avions : Reggiane Re.2001, IMAM Ro.57, et CANT 507.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur Ebay.fr

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