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THEY FLEW ALONE

 

THEY FLEW ALONE

 

Année : 1942
Pays : Angleterre
Durée : 1 h 49 min.
Genre: Biographie
Noir et blanc

Réalisateur : Herbert Wilcox
Scénario : Viscount Castlerosse, Miles Malleson

Acteurs principaux :

Anna Neagle (Amy 'Johnnie' Johnson/Mollison), Robert Newton (Jim Mollison), Edward Chapman (Mr. Johnson), Nora Swinburne (ATA Commandant), Joan Kemp-Welch (Mme. Johnson), Brefni O'Rorke (Mac), Charles Carson (Lord Wakefield), Martita Hunt (Mlle. Bland), Eliot Makeham (maire de Croydon).

Musique : William Alwyn
Photographie : Mutz Greenbaum
Producteur : Herbert Wilcox
Compagnie productrice : Herbert Wilcox Productions Ltd.

Avions :

  • Airspeed Oxford Mk.I
  • De Havilland DH.60G Moth « Jason », G-AAAH, au sol
  • De Havilland DH.80 Puss Moth, G-ABXY 
  • De Havilland DH.84 Dragon 1 « Seafarer », G-ACCV, document. 

 

Notre avis :

« They flew alone », sorti aux USA, sous le titre de « Wings and the woman », raconte la vie de l’aviatrice anglaise Amy « Johnie » Johnson. Ce film fit sa première en Angleterre le 29 juin 1942, et fut donc tourné peu de temps après sa disparition le 5 janvier 1941. Cette « fille du Yorkshire »  est interprétée par Anna Neagle, une actrice personnifiant LA femme britannique, après avoir joué des rôles de femmes célèbres (la reine Victoria, Edith Cavell..), Elle avait déjà rencontré Amy Johnson lors d’une course de bateaux à moteur à Welsh Harp, en 1931. Ce film est non seulement un hommage à une femme hors du commun, mais aussi une oeuvre de propagande pour promouvoir l’aviation, les aviateurs anglais, le patriotisme, et célébrer l’empire, à un moment où l’Angleterre devait faire face à une guerre dont on ne voyait pas encore l’issue.

Jeune fille au début des années vingt, Amy Johnson provoque l’ire de ses professeurs quand elle se rebelle contre les coutumes démodées de son collège. Elle entre par la suite dans une école de commerce, puis occupe différents postes qui ne la satisfont pas. Elle rêve de liberté et décide d’apprendre à piloter. Après avoir obtenu son brevet, elle obtient également un diplôme de mécanicien d’aviation, qu’elle était la seule femme à détenir à l’époque. Malgré l’opposition de son entourage, elle projette alors d’effectuer un vol vers l’Australie. Elle a la chance d’être sponsorisée par lord Wakefield, le fondateur de la marque de lubrifiant Castrol. Son père accepte alors de lui acheter un avion d’occasion. En 1930, elle bat le record de vitesse entre l’Angleterre et l’Inde, la première branche de son périple. Dix neuf jours plus tard, Amy atteint l’Australie. Elle est à la une des journaux et saluée comme une héroïne nationale. En se rendant à Sydney en avion , elle fait la connaissance du pilote, un certain Jim Mollison. Impressionné par la performance d'Amy, il décide de rallier l’Australie à l’Angleterre. Après un premier départ raté, il repart et établit un nouveau record de vitesse. En atterrissant, il apprend qu’Amy vient de battre le record de vitesse pour avions légers entre Londres et Tokyo. En revenant par bateau de Tokyo, Amy reçoit un télégramme de Jim lui demandant de la rencontrer à l’escale du Cap. Mais épuisé par le vol, puis accaparé par une série de célébrations, il ne peut honorer son rendez vous. Ils se rencontreront finalement en Angleterre où Jim la demande en mariage, ce qu’elle accepte. Peu de temps après, Jim traverse seul l’Atlantique, dans son avion baptisé «Heart's Content ». De retour en Angleterre, Amy attend impatiemment de ses nouvelles, mais le retrouve dans un night club entourés d’admiratrices.. Amy décide alors de battre le record de Jim entre Londres et Le Cap. Après cet exploit, elle propose à son mari de voler ensemble vers les Etats-Unis. Arrivés près des côtes américaines, la consommation de carburant ayant été plus forte que prévu, Amy demande à Jim d’atterrir à Boston, mais il insiste pour continuer sur New York. A court d’essence, leur avion s’écrase en atterrissant de nuit sur un petit terrain du Connecticut. Ils sont blessés, mais vivants. Amy fatiguée de l’insouciance de son mari et de son infidélité, décide de divorcer. Quand l’Angleterre entre en guerre en 1939, elle propose ses services à la RAF qui la refuse ; Jim fait de même, avec le même résultat. Un jour, elle rencontre une amie qui lui propose de rejoindre la branche féminine de l’ Air Transport Auxiliary qui convoie des avions militaires de base en base. Plus tard, Jim rejoint également l’ATA. Ils finissent par se rencontrer par hasard, alors qu’Amy part en mission. Elle décolle dans un brouillard dense et se perd, ne disposant d’aucun repère au sol, dans un avion sans radio. A court de carburant, elle se parachute alors qu’elle est au dessus de la Tamise. Elle se noie, mais ses exploits survivent, et inspirent toute une génération de femmes pilotes.

Comme toujours, lors de la mort d‘un personnage célèbre, toutes sortes de rumeurs coururent sur les circonstances de sa mort  : elle aurait transporté un espion à bord, peut être même un amoureux allemand qu’elle aidait à fuir; elle aurait été abattue par erreur par la DCA anglaise ; elle aurait organisé son suicide…En fait, son saut en parachute fut observée par un convoi dans l’estuaire de la Tamise, et un bateau se porta à son secours, mais elle fut happée par les remous de l’hélice et on ne retrouva pas son corps. Le capitaine du bateau qui se jeta dans les eaux glacées pour la repêcher, y laissa la vie (on était en janvier).

Le film se veut une reconstitution honnête de la vie d’Amy et de ses relations tumultueuses avec Jim Mollison qui fut un des conseillers techniques du film. Mais il passe rapidement sur les records d’Amy et de Jim, et ne s’étend pas trop sur leurs disputes. Le mariage de ce couple d’individualistes ne marcha ni en l’air, ni au sol. Comme l’indique le titre américain, « ils volaient seuls », mais très mal ensemble…Le film ne parle pas de la course Londres-Melbourne, la Mc Pherson race de 1934, où Jim et Amy durent abandonner à Allahabad sur ennui moteur. Pendant cette course, leur désaccord atteignit un paroxysme, Amy critiquant la façon de piloter de Jim et surtout sa consommation d’alcool qui lui fit faire plusieurs graves erreurs. Elle retourna seule en Angleterre. En 1937, elle mit fin à sa carrière de pilote de records. Ce n’est qu’en août 1938, qu’elle put obtenir le divorce, Mollison ne lui facilitant nullement la tâche. Puis Amy passa son brevet de vol à voile, fit des courses de voiture en France, écrivit des articles dans des journaux, ainsi qu’un livre, fut pilote de transport pour une petite compagnie de l’île de Wight, avant d’entrer à l’ATA en mai 1940. Quant à Jim Mollison, il convoya pendant la guerre des avions, parfois vers l’Afrique, comme le curieux Cunliffe-Owen OA-1 acheté par les FAFL. La paix revenue, il dirigea un pub à Londres, un métier qui lui convenait parfaitement .

Le film utilise beaucoup de montages à base de télégrammes, de manchettes de journaux, de faux reportages radio ou cinématographiques. Il y a également quelques bouts de films d’actualités montrant les vrais avions du couple.

La critique accueillit favorablement ce film démontrant qu’une simple secrétaire anglaise, fille d’un poissonnier, pouvait accomplir des exploits. Jim Mollison, bon joueur, ne s’offusqua pas de l’image peu favorable que le film donnait de lui : un play-boy, un dilettante et un gros buveur; ce qui était conforme à la réalité.

 

Les avions du film :

Le tournage employa de très nombreuses maquettes pour les scènes aériennes, l’état de guerre ne laissant pas d’autre alternative. On peut voir ainsi des maquettes de De Havilland Moth, Handley Page HP.42, Fokker F.VII. 

Pour les vues au sol, on sortit cependant l’authentique De Havilland DH.60G Moth « Jason » (G-AAAH), avec lequel Amy Johnson rallia l’Australie. C’était un modèle spécial à long rayon d’action, avec un seul cockpit, un réservoir supplémentaire étant installé à la place passager; il disposait ainsi d’une autonomie de treize heures. Acheté six cents livres, Amy Johnson le réceptionna trois semaines avant son départ. Le nom « Jason » était une contraction de Johnson, mais aussi le nom de l’entreprise de pêche de son père. Cet avion historique fut donné par le journal Daily Mail au Science Museum de South Kensington où il est toujours. Il avait été restauré dans sa version à deux cockpits, après avoir été accidenté en Australie. Dans le film, le G-AAAH remplace également le DH.60X Moth (VH-UFT) de Mollison.

On utilisa un autre véritable avion, un De Havilland DH. 80 Puss Moth qui figure le « Heart’s Content » (G-ABXY) avec lequel Jim Mollison fit la première traversée est-ouest de l’Atlantique, en solitaire, en août 1932. Puis à la fin du film, cet avion réapparaît sous les couleurs de la RAF.

Amy fait son dernier vol sur un Airspeed Oxford Mk.I, appelé « V3457 » dans le film, mais qui, en réalité, avait le serial V3540.

Sur un film d’actualité, on voit la deuxième tentative de décollage du DH.84 Dragon 1 « Seafarer » (G-ACCV) de la plage de Pendine Sands (South Wales) le 22 juillet 1933, pour son vol vers les Etats-Unis.

Sur un terrain non identifié, on aperçoit derrière un Oxford, un Spitfire Mk.1 et un Vickers Wellington. Sur des documents filmés, à la fin du film, apparaissent, en l’air, des Spitfire Mk.I, et des Bristol Blenheim.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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