Vo. The rum diary
Année : 2011
Pays : Etats-Unis
Durée : 2 h.
Genre : Drame
Couleur
Réalisateur : Bruce ROBINSON
Scénario : Bruce ROBINSON, Hunter S. THOMPSON
Acteurs principaux :
Johnny DEPP (Kemp),
Aaron ECKHART (Sanderson), Michael RISPOLI (Sala), Amber HEARD (Chenault),
Richard JENKINS (Lotterman), Giovanni RIBISI (Moberg).
Musique : Christopher YOUNG
Photographie : Dariusz WOLSKI
Producteurs : Christi DEMBROWSKI, Johnny DEPP
- -Beechcraft E18S, N8711H
- -Piper PA-18-150 Super Cub, N8991Y
- -United Consultants UC-1, N65NE
Notre avis :
Ce film est basé sur le roman du même nom, écrit par Hunter S. Thompson. Le principal acteur du film, Johnny Depp, vouait un véritable culte à cet écrivain, journaliste, mort en 2005. Il avait retrouvé le manuscrit de "Rum Diary", oublié dans un fond de tiroir, alors qu'il séjournait chez lui, pour la préparation d'un film. Le tournage commença à Porto Rico, en mars 2009.
Paul Kemp est un auteur qui n'a pas réussi à vendre un seul livre. Il part à Porto Rico pour se faire embaucher par un journal local, le San Juan Star, dirigé par Lotterman. Il y fait la connaissance de ses collègues dont Sala, qui le guide dans l'île et lui confie que le journal vit ses derniers jours ! Très vite, Kemp s'adapte au rythme de la vie locale, fait de douceur de vivre et de beaucoup de rhum… Un soir, près de son hôtel, Kemp rencontre la belle Chenault qui est fiancée à un riche homme d'affaires, Sanderson, impliqué dans des contrats immobiliers plus que douteux. Bientôt, Kemp emménage chez Sala, où loge également un autre journaliste, Moburg, totalement ruiné par l'alcool. Sanderson demande à Kemp de travailler pour lui, en écrivant un article sur un vaste projet immobilier qu'il prépare sur une île, qui servait de champ de tir à l'armée américaine. Kemp accepte, mais il est surtout attirée par Chenault. Celle-ci a des problèmes avec son fiancé; un soir, alors qu'ils sont avec Kemp dans une boite de nuit, elle s'enivre et reste seule à danser avec des autochtones, pour provoquer Sonderman. Le lendemain, Chenault a disparu et Sonderman rompt avec Kemp, ayant compris qu'il y avait quelque chose entre le journaliste et Chenault. Moburg apprend alors à Sala et à Kemp que Lotterman est parti et que le journal est sur le point de fermer. Quand Lotterman revient, il refuse de publier les papiers de Kemp, jugé beaucoup trop critiques sur la situation à San Juan. Chenault réapparait chez Kemp, la séparation avec Sonderman étant consommée. Le journal est définitivement fermé. Kemp décide néanmoins de sortir un dernier numéro, où il publiera ses articles qui ont été refusés, tout en racontant la vérité sur les trafics de Sonderman et de Lotterman. Pour financer ce dernier tirage, Kemp, Sala et Moburg, font de gros paris sur un combat de coq. Ils gagnent, mais quand ils se rendent au journal, ils constatent que les presses ont été saisies ! Kemp quitte Porto Rico, sur un petit voilier. On nous dit, à la fin, que Kemp se mariera avec Chenault, et qu'il deviendra un journaliste à succès, ayant enfin réussi à trouver sa voie, en tant qu'écrivain.
Le film, qui se passe à la fin des années 50, décrit une situation assez semblable à celle de Cuba, avant la révolution de 1959 : une majorité de gens pauvres, blancs ou noirs, et de riches étrangers venant faire la fête ou de juteuses affaires.
"Rhum express" ravira les amateurs de vieilles voitures qui sont ici magnifiques (Austin Healey 100/6-1956, Chevrolet Corvette-1959, Buick Special-1953, etc…). On aurait aimé que côté avions, ce soit pareil, mais les vieux avions sont de plus en plus rares dans le ciel d'Hollywood. Néanmoins, l'aérocinéphile y trouvera son compte (a minima).
Les avions du film :
Le film ouvre sur un petit avion tout rouge, tirant une banderole. C'est un Piper PA-18-150 Super Cub (c/n 18-7409133, N8991Y) équipé d'un moteur Lycoming de 180 cv (sans capot). Il n'était rouge que pour le film, car sa couleur habituelle était jaune. Construit en 1974, il appartenait, en 2003, à l'U.S. Department of Agriculture; il fut alors accidenté à l'atterrissage. En 2004, il était exploité par la société Aerial Sign de Porto Rico. Depuis septembre 2012, il appartient à Yellow Media Group de la même île. En juin 2013, l'avion s'écrasa en mer, près de Dorado, lors d'une mission. On ne sait s'il a revolé depuis.
Mais le plus bel avion du film est un amphibie avec lequel Kemp se rend sur une île qui doit faire l'objet d'un vaste projet immobilier. Cet appareil est un United Consultants UC-1 (N65NE, c/n 023), construit en 1986 par STOL Aircraft Corporation. Il appartenait à ESP Aviation, une société de Tavares (FL), offrant des cours de pilotage et la qualification sur hydravion multimoteur. Il fut d'abord immatriculé N45003, puis rapidement N71021, quand il reçut son certificat de navigabilité. Il fut alors vendu à Sea-Air Equipment Assoc. Ltd. Partner de Nashua (NH). Réenregistré en 1989, sous le matricule N65E, ce n'est qu'en 1995, qu'il sera acquis par un particulier du Wisconsin. Puis, il connut plusieurs propriétaires, au Texas, en 1999, à Rhodes Island, en 2002, en Floride, en 2004, avant d'arriver chez ESP en 2005, et d'être basé à Winter Haven (FL). Il était en vente, en février 2014.
On voit, à travers un vitrage, rouler sur le tarmac de l'aéroport de San Juan (?), un Douglas DC-3A portant la livrée de Pan American World Airways (modèle : début des années 50). Mais on remarque que les capots des moteurs sont peints en bleu, ce qui n'était pas le cas sur les DC-3 de l'époque. L'avion aurait dû porter, également, son numéro de flotte, prés de la vitre du cockpit. Malheureusement, on ne voit que la moitié avant de l'appareil et à aucun moment, on ne peut apercevoir son immatriculation. Ce pourrait être un des nombreux DC-3 volant, en 2009-2010, à Porto Rico, comme transport de fret. En 2015, six DC-3 y étaient encore enregistrés. A la fin des années 50 (et depuis la fin des années 30), la Pan Am assurait bien une liaison Miami-San Juan, mais pas avec des DC-3, avec des Douglas Super 6 Clipper ou des DC-4. La Pan Am avait retiré les DC-3 de ses lignes, en 1948, et celui du film est donc anachronique.
L'avion que l'on aperçoit en arrière plan, est paradoxalement plus facile à identifier. C'est un Beechcraft E18S, ayant les couleurs de Caribair. Cette compagnie, fondée en 1939, portait ce nom depuis 1949, et cessa ses activités en 1973, mais elle n'a jamais mis en ligne des Beech 18, mais plutôt des DC-3, entre autres. Construit en 1955, il fut acquis par Southern Airways (N3738B) et cédé en 1956 à American Leasing Corp. d'Hartford (CT), qui le loua à Anaconda Wire & Cable Co, d'Hastings (NY). Cette société l'acquit en 1960. Puis, il eut de nombreux propriétaires : Perdue University, en novembre 1967, Twin City Airways Corp., en septembre 1972, Hamilton Aviation en janvier 1974, Sue A. Swenson en août 1977, Air Service Center, en avril 1978, Hoganair Inc, en juillet 1979. Il sera reimmatriculé "N87HA" en juin 1980, puis de nouveau "N8711H", en octobre 1986. Cette année il sera vendu à The Eagle & The Hawks Inc. de Middletown (OH), puis en 1994, à Miami Valley Aviation de la même ville. Il repassera dans les mains de The Eagle & The Hawksen en mai 1998, mais restera exploité par Miami Valley Aviation, jusqu'en 2005, date de l'arrêt des activités de la compagnie. En 2006, il fut racheté par Seven Stars Air Cargo Corp. de Porto Rico, qui l'exploite toujours.
Christian Santoir
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