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OUT OF THE CLOUDS

 

OUT OF THE CLOUDS

 

Année : 1955
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 1 h 28 min.
Genre : drame
Couleur

Réalisateur : Basil Dearden
Scénario : John Fores (d'après sa nouvelle "The Springboard"), John Eldridge

Acteurs principaux :
Anthony Steel (Gus Randall), Robert Beatty (Nick Millbourne), David Knight (Bill Steiner), Margo Lorenz (Leah Rosch), James Robertson Justice (Commandant Brent), Eunice Gayson (Penny Henson), Isabel Dean (Mme Malcolm), Gordon Harker (Le chauffeur de taxi) ,Bernard Lee (le douanier), Michael Howard (Purvis).

Musique : Richard Addinsell
Photographie : Paul Beeson
Producteur : Michael Relph, Eric Wiliams
Compagnie productrice : Michael Balcon Productions

Avions : 

  • -Airspeed AS.67 Ambassador en arrière-plan
  • -Boeing 377 Stratocruiser
  • -Convair 240 , en arrière-plan
  • -Douglas DC-6B, N5118V
  • -Douglas DC-3, en arrière-plan
  • -Lockheed Constellation 749A
  • -Vickers V.701 Viscount
  • -Vickers Viking, en arrière-plan


Notre avis :

Ce film nous montre les coulisses de l'aéroport d'Heathrow (Londres), en 1955. Bien que cet aéroport existât depuis dix ans, il apparaît alors comme un désert; mais il allait rapidement devenir le carrefour aérien le plus encombré d'Europe. Quand le film sortit, on venait d'inaugurer la nouvelle tour de contrôle ainsi que le premier terminal, l'"Europa building". L'intérieur de ce terminal, avec les comptoirs des compagnies de l'époque : BEA, BOAC, Sabena, TWA, PAA, Alitalia, Air France, KLM (seules les trois dernières compagnies existent encore..) fut reconstitué dans le plus grand studio d'Ealing.

Ce film a un scénario composé d'histoires parallèles où les personnages secondaires, un chauffeur de taxi, un officier des douanes, une lady et sa femme de chambre, ont presque autant d'importance que les pilotes ou les hôtesses. Le film ''Escale à Orly" (1955) de Dréville, qui paraîtra deux mois plus tard, lui ressemble beaucoup; il en sera de même du film "Airport" (1970) qui aura pour cadre l'aéroport (fictif) de Chicago.

On sent encore dans ce film l'influence de la guerre, dix ans après sa fin. Les uniformes des hôtesses et des pilotes (où figurent les décorations reçues quand ils étaient dans la RAF), les procédures, sont quasi militaires. Une passagère en transit craint qu'on l'empêche d'accéder au restaurant parce qu'elle est juive (Michael Balcon, le producteur, était juif..).

L'histoire commence sur un Viscount de la BEA qui s'apprête à atterrir à Londres; une passagère, Leah Rosch, est en transit pour New York. Au même moment, sur un DC-6 de la PAA, un Américain, Bill Steiner se rend en Israël, en faisant escale à Londres. A l'aéroport, Nick Milbourne est un ancien pilote, interdit de vol pour raisons médicales, qui fait fonction d'officier des opérations. Il a pour ami un pilote, Gus Randall, qui fait la ligne du Caire, et une hôtesse, Penny Henson. En zone de transit, Leah et Bill font connaissance. Elle lui explique qu'elle est juive et que ses parents ont été tués par les nazis pendant la guerre. Elle se rend aux USA pour se marier avec un militaire qu'elle a connu en Allemagne. Bill est hydrologue et va en Israël pour rechercher des nappes phréatiques. Il se sent très attiré par Léah. Nick est appelé par le commandant Brent qui est sur le point de partir pour New York; Brent lui indique qu'il a quelques inquiétudes concernant un des moteurs. Il décolle néanmoins un peu plus tard, avec Léah à son bord. Mais le moteur suspect tombe en panne et le commandant prend la décision de retourner à Londres. A cause d'un brouillard très dense, il fait son approche, guidé par le radar d'Heathrow. Après l'atterrissage, Bill retrouve Léah et ils s'embrassent instinctivement. Comme tous les vols sont interdits pendant douze heures à cause du brouillard, ils en profitent pour visiter Londres, la nuit, guidé par un chauffeur de taxi original. A l'issue de la promenade, Bill demande Léah en mariage, mais elle refuse, ayant peur d'abandonner la sécurité que lui offre son fiancé américain, un homme plus âgé qu'elle. Le lendemain, Bill part pour Israël, alors qu'au Caire, Gus et Penny s'apprêtent à retourner sur Londres. Gus est un gros joueur et a besoin de beaucoup d'argent. Il est contacté par un ami d'un de ses partenaires de jeu qui lui remet un colis pour son épouse à Londres. L'homme refuse de dire à Gus ce qu'il renferme, moyennant cinq cents livres que Gus accepte. Bill fait escale à Rome tout en pensant fortement à Léah. Quand l'avion de Gus atterrit, il le prend pour retourner à Londres ! A l'atterrissage à Londres, on apprend à Bill que l'avion de Léah vient de décolle pour New York. N'étant pas en règle, il est enfermé en zone de quarantaine où il a la surprise d'y rencontre Léah qui n'a pas pris son avion ! Ils ne se quitteront plus et partiront vivre en Israël. A la douane, Gus doit passer à la fouille; ne sachant pas que le colis qu'il a transporté renferme de la drogue, il en est quitte pour un avertissement. Nick retrouve avec joie Penny qu'il aime en secret. Il lui confie que le médecin l'a interdit de vol définitivement. C'est alors que Penny lui confie qu'elle ne se serait jamais mariée avec un pilote, désirant que son mari rentre le soir à la maison, tous les soirs…

Le voyage aérien décrit dans ce film semble appartenir à un autre âge où "prendre soin des passagers" avait une vraie signification pour les compagnies aériennes qui représentaient leur pays avec fierté... Des hôtesses, pas des hauts parleurs, ni des écrans, s'adressaient aux passagers par leur nom. Les mesures de sécurité étaient bon enfant, et les avions étaient si près des salles d'embarquement qu'on pouvait faire signe à ses amis à bord ! La zone de transit au restaurant n'est marquée que par un cordon rouge que l'on ne doit pas franchir…Quand on annonce que les vols sont reportés à cause du brouillard, tout le monde prend son mal en patience sans se précipiter sur les téléphones, ou sur les hôtesses. Une autre époque donc, avec une humanité différente et où "air" ne rimait pas avec "galère" !

Mais ce film est avant tout un exceptionnel reportage en couleur sur les avions de transport, avant l'arrivée des jets et l'invasion des Boeing 707.

 

Les avions du film :

 Le tournage fut effectué en collaboration avec les compagnies PAA (PAA-Pan American World Airways.), BEA et BOAC (British European Airways et British Overseas Airways Corporation ont fusionné en 1974, pour devenir British Airways).

La compagnie PAA est représentée par le Douglas DC-6B (c/n 44118, N5118V), "Clipper John Alden", mis en service le 3 avril 1954. Il fut vendu en 1961 à la Loftleidir, (TF-LLB) et rebaptisé "Snorri Sturluson'". Puis il passa chez plusieurs exploitants (Transavia Holland, Joint Church Aid lsd., Flughjalp.. ), avant d'être donné aux forces aériennes péruviennes (FAP-379) en juillet 1970. Il fut ferraillé peu après.

Sur l'Atlantique, la BOAC utilise un Boeing 377 Stratocruiser. Cet avion est appelé "Sugar Fox" (SF) par la tour, ce qui ne correspond à aucun matricule de 377 chez BOAC (G-ALSA à SD seulement...). Il est vrai que c'est un avion qui a des ennuis moteurs…Lors de l'approche en GCA (sur la piste 10R, actuellement 9R) on remarquera que le pilote utilise un "Zero reader" (inventé par Sperry en 1949) qui ressemble à un ILS (mais l'ILS de l'avion ne fonctionne pas, on voit ses deux drapeaux "OFF"). Cet instrument, indépendant des autres, comportait un gyroscope et permettait au pilote de suivre une trajectoire avec une très grande précision, en lui indiquant qu'elles corrections il devait effectuer pour suivre une altitude et un cap donnés, ou suivre un signal radio. Il suffisait de maintenir les deux aiguilles croisées au centre, comme pour un ILS. Lors de son approche, le 377 est représenté par une maquette.

Pour la ligne Londres-Le Caire, la BOAC emploie un Lockheed Constellation 749A appelé "Able Baker" (AB). Là également, il s'agit d'un code fictif (il n'y eut que des G-ALAK à AN). Mais su sole, on en voit un autre, le Constellation 049E "G-AMUR" (c/n 2065). Livré en 1945 à American Oversesas Airlines, il rejoindra  la PAA en navril 1950, puis en 1953 la BOAC. Puis, il rejoindra les Ettas-Unis, chez Capital airli,es (N2739A) en 1955, United Airlines en 1961, Modern Air Transport, Curry Corp. en 1964, et Trenton Aviation en 1966. L'avion fut ferraillé peu après.

Au début du film, Léah est dans un Vickers V.701 Viscount de la BEA appelé "Willy Fox" par la tour, ce qui en ferait le Viscount G-ALWF "Sir John Franklin" livré à BEA en 1952. Les deux dernières lettres de son matricle "WF" apparraissent sur son nez.

Mais au sol, on en voit un autre, le G-AMOA "Sir George Vancouver" pris en charge en avril 1953. En 1963, il sera vendu à Channel Airways, puis, loué en 1964, à British Eagle International, et revendu en 1966, à Cambrian Airways. En janvier 1970, il fut gravement accidenté après un atterrisage trop brutal.

On notera l'exceptionnel grandeur des hublots de cet appareil, de vraies baies vitrées ! On pourrait croire que les ceintures des sièges, très larges (genre Spitfire…), sont en rapport avec la largeur des ces ouvertures, dans cet avion pressurisé, mais, il n'en est rien, les ceintures n'étant attachées qu'au moment de l'atterrissage…

D'autres avions de BEA apparaissent en arrière plan : un Vickers Viking, un Douglas DC-3, un Airspeed AS.67 Ambassador et un Convair 240 de la KLM, à l'atterrissage.

Il y a un grande "absent" au tableau, le De Havilland Comet…On ne voit aucun Comet, car ils avaient été interdits de vol depuis avril 1954, après plusieurs accidents, dont un concernant un Comet de la BOAC, peu après son décollage de Rome (janvier 1954). Le Comet ne reprendra du service qu'en octobre 1958.

 

 Christian Santoir

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