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OPERATION TONNERRE

 

OPERATION TONNERRE

Vo. Thunderball

 

Année : 1965
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 2 h 05 min.
Genre : espionnage
Couleur

Réalisateur : Terence YOUNG
Scénario : Richard MAIBAUM, John HOPKINS

Acteurs principaux :
Sean CONNERY (James Bond), Claudine AUGER (Domino), Adolfo CELI (Emilio Largo), Luciana PALUZZI (Fiona Volpe), Rik Van NUTTER (Felix Leiter), Guy DOLEMAN (Count Lippe), Molly PETERS (Patricia Fearing), Martine BESWICK (Paula Caplan).

Musique : John BARRY
Photographie : Ted MOORE
Producteur : Kevin McCLORY
Compagnie productrice : Eon Productions

Avions :

  • -Avro 698 Vulcan B.Mk.1A
  • -Bell 47J-2A Ranger, N1190W
  • -Boeing B-17G-95-DL, N809Z
  • -Sikorsky HH-52A Sea Guard
  •  

 Notre avis :

C'est le quatrième film de la série des James Bond, avec toujours Sean Connery dans le rôle du célèbre agent du M16. Dans "Opération Tonnerre", Bond doit affronter l'organisation criminelle multinationale, S.P.E.C.T.R.E (Special Executive for Counterintelligence, Terrorism, Revenge and Extortion; on dirait Al-Qaïda, aujourd'hui…) qui parvient à subtiliser deux bombes atomiques englouties dans l'océan. Elle menace de les faire exploser si on ne lui verse pas une somme de cent millions de livres. Ce scénario se retrouvera, plus tard, dans "Broken Arrow" (1995) de John Woo.

Le tournage commença le 16 février 1965, à Paris, pour se poursuivre à Dreux (château d'Anet), puis au Bahamas, à Miami et en Grande-Bretagne. Ce film est surtout connu pour ses scènes aquatiques, genre "20.000 lieues sous les mers", qui ont une large place dans la seconde partie.

L'organisation terroriste internationale SPECTRE projette de détourner un bombardier Vulcan participant à un exercice de l'OTAN, et de dérober ses deux bombes atomiques. Les pays occidentaux devront payer cent millions de livres, pour les récupérer... Le major Derval de l'OTAN est assassiné par un certain Palazzi qui a subi une opération de chirurgie esthétique afin d'avoir le même visage. C'est le nouveau Derval qui va piloter le Vulcan et le faire amerrir en douceur au Bahamas afin qu'il s'enfonce, intact, dans les flots. Il est à son tour éliminé par Emilio Largo chargé de cacher les bombes dans une grotte sous-marine. Entre temps, l'agent secret britannique James Bond a commencé son enquête. Il rencontre Domino, la sœur de Derval et la protégée de Largo. Puis il suit la trace de Largo aux Bahamas. Ayant retrouvé les bombes, Bond est fait prisonnier et jeté aux requins. Mais son collègue Felix Leiter, de la CIA, le sauve in extremis et le conduit à Miami. Il y encontre Fiona, un agent du SPECTRE qui tente une nouvelle fois de l'éliminer. James Bond frôle la mort de près et s'en tire avec une blessure à la jambe. Largo a fait transporter les bombes dans l'épave d'un bateau coulé au large de la Floride. Les parachutistes de l'US Navy, alertés par Bond, passent à l'attaque, mettent en déroute les hommes du SPECTRE et récupèrent les bombes. Largo prend la large dans son bateau rapide, mais Bond s'est glissé à bord; il est sur le point d'être terrassé par Largo, quand Domino survient et tue Largo. Bond et Domino sautent du bateau avant qu'il ne se précipite sur des rochers et explose. Peu après, un avion enlève dans les airs Bond et Domino, étroitement enlacés…

Un mois après la sortie du film, l'USAF perdait quatre bombes nucléaires quand un B-52 heurta son ravitailleur, au large du village espagnole de Palomares…Mais cette fois ci, ne c'était pas du cinéma et les conséquences de cet "incident" se font encore sentir aujourd'hui dans la région.

Les marines anglaises et américaines contribuèrent au tournage. Le bateau du méchant Largo est poursuivi par deux patrouilleurs des Gardes Côtes US (de la classe Cape : CG95312 "Cape Jellison" et CG95322 "Cape Horn") et par la frégate de la Royal Navy HMS " Rothesay" (F107). Le "Disco volante" (soucoupe volante…) de Largo était un bateau du nom de "Flying Fish", acheté par la production à Puerto Rico. C'était un hydroptère PT20 construit en 1957 à Messine, par Rodriquez Cantieri Navali. Ce type de bateau rapide assurait un service de navette entre l'Italie et la Sicile, en 1956.

Ce film aquatique, plus spectaculaire que les "James Bond" précédents, comporte quand même une demi douzaine d'aéronefs de tout genre, dont deux avions militaires de la RAF.

 

Les avions du film :

Le réacteur dorsal utilisé par James Bond pour s'enfuir du château d'Anet, est un Small Rocket Lift Device (SRLD) conçu à l'origine pour l'US Army (en s'inspirant d'un projet allemand) dans les années 50; il était destiné aux fantassins, pour leur permettre de franchir facilement des obstacles de toute nature et d'accroître ainsi leur mobilité. Celui du film était construit par Bell Aerosystems.

Le tournage utilisa deux Avro 698 Vulcan B.Mk.1A appartenant au groupe de bombardement de la base de Waddington. L'un (serial XA913) fut utilisé pour les scènes tournées au sol. Mis en service en 1957 et affecté au Squadron 83 (1957-1960), puis à l'OCU (Operation Conversion Unit) 230 (1960-1961), il fut converti en B.Mk.1A, avec des moteurs plus puissants, en 1961. Puis il fut basé à Waddington (1961-1966) au sein du Squadron 101. Rayé des effectifs et stocké à la base de St Athan, en décembre 1966, il fut envoyé à la ferraille en mai 1968.

L'autre Vulcan (serial XH506) servit aux séquences aériennes. Affecté en avril 1959 au Squadron 101 stationné à Finningley, il fut converti en B.Mk.1 en 1960. Il alors fut transféré au Squadron 617 de Scampton, puis au Squadron 50 en constitution à Waddington, cette escadrille formant avec les deux autres unités résidentes (les Squadrons 101 et le 44), le Waddington Wing (1966-1968). Il fut retiré du service, stocké à St Athan en janvier 1968 et ferraillé la même année.

L'amerrissage est reproduit avec une maquette et on aperçoit les fils au bout desquels elle était suspendue. Les scènes aquatiques sont filmées avec une autre maquette grandeur réelle, qui fut partiellement démontée après le tournage, pour empêcher son usage ultérieur…

Comme on peut le voir, le cockpit du Vulcan était très étroit et convenait mieux à un seul pilote. La visibilité y était très restreinte. L'équipage normal était constitué, en dehors des deux pilotes, de trois membres : navigateur, opérateur radar et officier de guerre électronique. Installés face à l'arrière, ils ne disposaient pas de siège éjectable comme les pilotes, et devaient sauter par la trappe d'accès ventrale (si possible…). Le tableau de bord montré n'est pas celui d'un vrai Vulcan, qui n'a pas de gros voyant rouge d'alarme de dépressurisation, au centre. Le seul voyant rouge, plus petit, situé en haut de la planche de bord, indique la sortie des aérofreins. Enfin, on remarquera que le Vulcan se pilote au moyen d'un manche et non d'un volant.

Quant à l'amerrissage du bombardier, il est dans la grande tradition du cinéma qui veut qu'un avion de plus de cent tonnes, atterrissant à environ 250 km/h sur des vagues, reste intact et glisse sur les flots tel un canot à moteur, avant de couler très lentement, alors, qu'à cette vitesse, l'eau est aussi dure que du béton !! Une fois cet exploit accompli, la sortie du train est aussi une incongruité cinématographique (les trappes auraient dû, au moins, être endommagées).

Bond et Leiter utilisent un Bell 47J-2A Ranger (c/n 3302, N1190W) équipé de flotteurs pour rechercher l'épave du Vulcan. Légèrement accidenté en décembre 1977, dans le Michigan, cet hélicoptère n'est plus enregistré aujourd'hui et son sort est inconnu.

Leiter vient chercher Bond, tapis dans sa grotte, avec un Sikorsky HH-52A Sea Guard (c/n 62.069, s/n 1388) des US Coast Guards. Cet hélicoptère, basé à Miami depuis 1964, fut retiré du service et envoyé à l' AMARC (Aerospace Maintenance And Regeneration Center) de Tucson (AZ). Il est actuellement préservé (N4341Q) par l' Orange Coast College de Costa Mesa (CA), depuis 1992.

L'avion utilisé pour parachuter les commandos de marine américains était un Boeing C-97.

Dans la scène finale, c'est un Boeing B-17G-95-DL (c/n 8440, s/n 44-85531, N809Z), équipé d'un système Fulton de récupération de matériel et d'hommes en vol, qui enlève Bond et Domino. Cet avion était tout à fait dans son rôle, puisqu'il fut vendu en 1957 par l'USAF à Western Enterprises Inc. de Taiwan, une compagnie écran de la CIA; l'avion fut utilisé pour des missions au dessus du Tibet avec différents numéros (531, 639…). Après avoir été stocké un temps sur la base de Clark Field aux Philippines, il fut restauré et enregistré au nom de l'Atlantic General Enterprise (Washington DC), une autre compagnie écran de la CIA, avec le matricule N809Z. En mai 1961, l'avion espion changea d'identité (comme il se doit..) avec le serial 44-83785 (c/n 32426) et devint le premier avion de Intermountain Aviation, une nouvelle compagnie de la CIA. Puis il fut transformé par Lockheed, pour recevoir le système Fulton. Ainsi équipé, en mai-juin 1962, dans le cadre de l'opération Cold feet, il servit à récupérer le matériel d'une base météo soviétique laissée à la dérive dans l'Arctique…Puis, il participa en 1965 au tournage du film. En juillet 1969, le B-17 fut converti en avion de lutte contre les feux de forêt avec divers numéros : "22", "C71", et "B71". En mars 1979, il fut réenregistré N207EV, au nom de la compagnie Evergreen Helicopters de Marana, (AZ), qui avait englobé Intermountain Aviation. Il fut reformé en 1992 et stocké. En 1999, il fut transféré à l'Evergreen Vintage Aircraft Inc., de McMinnvill (OR). Remis en état de vol comme le B-17G "Shady Lady", il fut exposé à l' Evergreen Aviation Museum, de Portland (OR). En juillet 2015, il fut mis au nom de Fortress and Fighters Llc, de Stow (MA), puis en février 2019, à celui de Collings Foundation de Stow.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

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