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MA VIE COMMENCE EN MALAISIE

 

MA VIE COMMENCE EN MALAISIE

Vo. A town like Alice

 

 

Année : 1956
Pays : Grande-Bretagne
Genre : drame
Durée : 1 h 57 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Jack LEE
Scénario : Nevil SHUTE, W.P. LIPSCOMB

Acteurs principaux :
Virginia McKENNA (Jean Paget), Peter FINCH (Joe Harman), Kenji TAKAKI (Sergent japonais), Tran Van KHE (Capitaine Sugaya), Jean ANDERSON (Miss Horsefall), Marie LOHR (Mrs. Dudley Frost), Maureen SWANSON (Ellen)

Musique : Matyas SEIBER     
Photographie : Geoffrey UNSWORTH     
Producteurs : Joseph JANNI, Earl St. JOHN
Compagnies productrices : Rank Organisation, Vic Films Productions

Avions :   

  • -De Havilland DH.90 Dragonfly, VH-UTJ, c/n 7562
  • -De Havilland DH.89 Dragon Rapide, VH-AHI, c/n 6633, en arrière plan
  • -Douglas C-47A Skytrain, VH-TAN, c/n 9592

 

Notre avis :

Ce titre fait partie de toute une série de films traitant des prisonniers faits par les Japonais, lors de la seconde guerre mondiale, dont le plus connu est le "Pont de la rivière Kwaï" (1957). Ici, il s'agit non pas de prisonniers de guerre, mais de prisonnières civiles, anglaises, capturées par les Japonais lors de leur invasion du sud du Pacifique. Mais d'autres films furent tournés sur le même sujet, comme "Captives à Bornéo" (1950), la série TV "Tenko" (1981-1985) se passant à Singapour, et "Paradise road" (1997), à Sumatra, sans oublier "L'empire du soleil" (1987).

L'histoire commence à Londres, après la guerre; une jeune femme, Jean Paget, est informée par son notaire qu'elle vient de faire un gros héritage. Quand il lui demande ce qu'elle compte faire, elle déclare qu'elle désire se rendre en Malaisie, pour construire un puits dans un village. Les femmes n'auront plus ainsi à marcher sur des kilomètres, chaque jour, pour puiser de l'eau. Le film revient alors en 1942, quand elle travaillait à Kuala Lumpur, au moment de l'invasion japonaise et qu'elle se retrouva prisonnière. Elle fit alors partie alors d'un groupe de femmes et d'enfants, séparés des hommes; parlant couramment le malaisien, elle prit la direction du groupe. Les officiers Japonais refusant de s'occuper de ces femmes, les font marcher d'un village à l'autre. Plusieurs femmes, peu habituées à faire des efforts physiques, meurent. Jean survit, car elle connait la façon dont vivent les indigènes. Les femmes font la connaissance d'un jeune soldat australien, Joe Harman, qui est aussi prisonnier et conduit un camion pour les Japonais. Joe et Jean deviennent amis et Joe aident les femmes en volant de la nourriture et des médicaments. Quand les Japonais s'en aperçoivent, il prend tout sur lui pour sauver Jean, et les Japonais le crucifient et le laissent pour mort ! Les Japonais ont confié le groupe de femmes à un vieux sergent. Bien que ne pouvant communiquer avec lui, les femmes finissent par l'estimer et vont même, parfois, jusqu'à porter son paquetage et son arme, quand il est malade. Lorsqu'il meurt d'épuisement, Jean demande à un chef de village si elles peuvent y rester et gagner leur nourriture en travaillant dans les champs. Les villageois acceptent et ils vont vivre pendant trois ans dans le village, jusqu'à la fin de la guerre. Le film revient alors au temps présent, quand Jean apprend que Joe a survécu, malgré tout. Elle décide alors d'aller en Australie, à Alice Springs, où il habitait. Joe, de son côté, sachant que Jean était toujours vivante, s'était rendu à Londres, pour la retrouver. Apprenant que Jean est partie en Australie, il y retourne aussitôt. Il la retrouve à Alice Springs et ils se jettent dans les bras, l'un de l'autre.

Ce film fut présenté au Festival de Cannes de 1956, mais ne fut pas sélectionné, de peur de déplaire aux Japonais qui y participaient. L'ambassadeur du Japon, entouré d'une délégation d'acteurs et de réalisateurs japonais, invita Jack Lee et Peter Finch à une réception à son hôtel, où ils furent accueillis chaleureusement. Les Japonais avaient pu voir le film, lors d'une projection privée et l'avaient apprécié. Le "principe de précaution" existait donc, déjà, en France, en 1957...Ce bon film connut un grand succès en Angleterre et en Australie.

L'aérocinéphile devra être patient, car ce n'est que tout à la fin du film, après plus d'une heure passée avec les prisonnières, qu'apparaissent les premiers avions, en Australie. Mais l'un d'eux est un De Havilland, très rare à l'écran.


Les avions du film :

Jean se rend dans la petite ville fictive de "Willstown", dans un petit De Havilland DH.90 Dragonfly (VH-UTJ, c/n 7562). Sorte de "fils" du DH.89 Dragon Rapide, le Dragonfly fit son premier vol en 1935. Le "VH-UTJ" fut construit en octobre 1937 à Hartfield. Il fut importé en Australie en janvier 1938, pour North Western Airlines Ltd. de Moree (NSW). En octobre 1940, il fut vendu à Qantas Empire Airways Ltd., devenant ainsi l'un des quatre Dragonfly opérant sur les lignes intérieures. Le 18 octobre 1946, il fut acquis par Edward J. Connellan, d'Alice Springs (NT) et inscrit au nom de Connellan Airways, en février 1951. Il fut détruit par un incendie lors d'un ravitaillement en essence, à Tenant Creek (NT), le 9 août 1955, et rayé des registres le 28 septembre. L'avion fut donc filmé peu avant sa destruction. Cet avion avait connu d'autres incendies, moins graves, et plusieurs accidents, auxquels il avait toujours survécu.

Joe arrive à Alice Springs dans un Douglas C-47A Skytrain (VH-TAN, c/n 9592, s/n 42-23730) de TAA (Trans Australia Airlines) dont le slogan, "Fly TAA the friendly way", apparaît au-dessus d'un miroir dans le terminal, quand Jean veut se refaire une beauté. TAA exploita cet avion entre 1947 et 1959, avec le nom de "Grey", inscrit sur la porte de la cabine.

Ce C-47, construit en mai 1943, avait été livré à la RAAF en juin 1943 (serial A65-12, code radio VHCTN) et affecté au n° 34 Squadron. Il fut ensuite exploité par Australian National Airways jusqu'en septembre 1946, date de son acquisition par le Commonwealth of Australia / D.C.A. Immatriculé "VH-TAN", il fut alloué à TAA en octobre 1947. En août 1958, il fut retiré des opérations et stocké sur l'aérodrome de Melbourne-Essendon. En novembre 1959, il fut vendu en Nouvelle-Guinée, à Mandated Airlines Ltd. de Rabaul et réimmatriculé "VH-MAS". Il sera transféré en janvier 1961 à Ansett-Mandated Airlines. En mars 1967, la compagnie taïwanaise Far Eastern Air Transport l'acheta et il fut acheminé par la voie des airs à Taïpeh (matricule : B-249). En mai 1974, il sera revendu à Laos Airlines et aurait été ferraillé en mai 1978.

Il se gare a côté d'un De Havilland DH.89 Dragon Rapide dont on ne voit que l'avant, mais il y a écrit "Connally" sur le fuselage. Cet avion serait le DH.89 "VH-AHI", en service en 1955 chez Connally Airways, la position de ses marquages (dont "Royal Mail", sous le cockpit) correspondant en tout point au DH.89 "VH-AHI" et non à l'autre DH.89 de cette compagnie, le "VH-BKR".

Construit à Hartfield, en 1942, le VH-AHI (c/n 6633) était un DH.89B Dominie 1, pour la RAF (serial X7516). Il connut diverses affectations : n° 18 Maintenance Unit, n° 2 Radio school, l'Amirauté. Réformé en mai 1946, il fut acquis par Blackburn Aircraft et affecté à sa filiale, Flying Training Ltd. d'Hanworth (G-AHLU). Mais, dès le même mois, il change de propriétaire et il est exploité par la compagnie North Sea Air Transport, du même aérodrome, une autre filiale de Blackburn effectuant des vols charter. En 1949, il est acheté par E.J. Connellan, d'Alice Springs et convoyé jusqu'en Australie (VH-AHI). En 1951, il est exploité par Connally Airways. En janvier 1953, il fut gravement accidenté à Hookers Creek (NT) et rapatrié par la route, à Alice Springs, pour y être restauré. En 1956, il fut retiré du service et ferraillé en septembre, dû à son grand âge...

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

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