Vo. The running man
Année : 1963
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 1 h 43 min.
Genre : drame
Couleur<
Réalisateur : Carol REED
Scénario : Shelley SMITH, John MORTIMER
Acteurs principaux :
Laurence HARVEY (Rex Black), Lee REMICK (Stella Black), Alan BATES (Stephen), Felix AYLMER (Parson), Eleanor
SUMMERFIELD (Hilda Tanner), Allan CUTHBERTSON (Jenkins).
Musique : William ALWYN
Photographie : Robert KRASKER
Producteur : Carol REED
Compagnie productrice : Peet Productions
Avions :
- -Avro Schackleton MR.2
- -Convair 440-80 Metropolitan
- -De
Havilland DH.104 Dove
- -DFS Kranich II
- -Percival PE.9 Prospector, G-APCS
- -Jodel D.117, CN-TVH
Notre avis :
Comme assez souvent dans les films des années 60, il y a beaucoup d'avions dans ce film dont l'histoire tourne autour d'un pilote qui dirige une petite compagnie et qui, désargenté, va imaginer une escroquerie à l'assurance. Rien de bien nouveau, mais ce film comporte quelques scènes aériennes intéressantes et notamment un crash en mer avec un (vrai) planeur, scène plutôt rare à l'écran.
Rex Black est un pilote qui fait du transport à la demande avec son bimoteur. Un jour, il se crashe et il a la chance d'en sortir indemne. Mais, il apprend que son assurance ne le couvrira pas, car il a oublié de renouveler sa police, la veille du crash ! Furieux, il décide donc d'organiser sa mort dans un autre crash, en planeur et en mer, ce qui lui permettra de disparaitre totalement ! Sa femme, Stella, pourra ainsi toucher son assurance vie de près de 50.000 livres. Après l'accident, il change de nom et d'apparence, et quitte l'Angleterre pour Malaga. Stella vient bientôt le rejoindre. Elle découvre qu'il se fait passer pour un milliardaire australien, Jim Jérôme, dont il a subtilisé le passeport, une couverture plutôt voyante. C'est alors que, comme par hasard, Stephen Maddox, un inspecteur de la compagnie d'assurance, fait son apparition; il est, soit disant, en vacances. Les trois deviennent amis. Alors que Rex essaie de savoir ce que Maddox a derrière la tête, Stella, pour en savoir plus, va même jusqu'à coucher avec Stephen, au charme duquel elle n'est pas insensible... Mais, convaincu que Maddox va bientôt découvrir sa véritable identité, Rex perd les pédales; il s'enfuit à Gibraltar, après avoir tenté d'expédier la voiture de Maddox dans un ravin, sur une route de montagne. Il rejoint l'aéroport et vole un avion. Mais celui-ci a une fuite de carburant et l'avion finit par plonger dans la mer. Plus tard, un garde-côte ramène Rex qui a juste le temps de dire quelques mots à Stella, avant de mourir…
L'histoire comporte quelques invraisemblances. Il semblerait que l'agent Stephen n'ait jamais vu de photos du disparu, avant l'Espagne. Ce n'est pas parce que Rex porte une fine moustache et qu'il s'est teint les cheveux, qu'il n'est pas reconnaissable. En outre, une compagnie d'assurance ne paie jamais rapidement une prime pour une personne disparue; sans cadavre, il y a un long délai avant que le disparu soit déclaré définitivement mort. Sinon, il s'agit d'un bon petit polar, avec pour toile de fond une Espagne de carte postale, et, en prime, le Rocher de Gibraltar avec son aéroport.
Les avions du film :
Au début du film, Rex se crashe dans un De Havilland DH.104 Dove, sans matricule apparent. Les vues du cockpit ont été filmées à l'intérieur du véritable avion. Sa décoration sobre (dérive et bout du nez, rouges) rappelle un avion militaire et correspond notamment à celle d'un appareil de l'Air Corps irlandais qui posséda quatre DH.104, entre 1953 et 1980. Rappelons que le film fut tourné, en partie, en Irlande, par les studios Ardmore, près de Dublin.
Quand Rex arrive à l'aéroclub (irlandais) on voit plusieurs avions privés : un Morane Saulnier MS.880 Rallye, deux Auster J1 Autocrat et un Miles M.38 Messenger 2A (c/n 6364, EI-ADT). Construit en 1947 (G-AJFG) et vendu en Irlande en 1948, il fut immatriculé de nouveau en Angleterre en 1966; il sera ferraillé en 1968, à Swanton Morley.
Rex simule son accident en planeur, dans un biplace DFS Kranich II, à la verrière modifiée. La place arrière a été recouverte d'une tôle profilée et le pilote n'est protégé que par un simple saute-vent, ce qui facilite son évacuation. Cette transformation est peut être en rapport avec son amerrissage. Le planeur est lancé par une Land-Rover, son patin étant placé sur deux roues largables, car il décolle sur une piste en dur. Peu avant le décollage, derrière le Kranich, on voit un autre planeur allemand, un Grünau Baby II, tout jaune, et un Slingsby T-13 Petrel anglais. Harvey fait un magnifique amerrissage sur une mer d'huile, un usage pour lequel le Kranich II n'avait pas été conçu...Sa construction en bois lui assure néanmoins une très bonne flottabilité. Aucune immatriculation n'est visible sur ces planeurs.
Stella arrive à Malaga à bord d'un Convair 440-80 Metropolitan d'Iberia. On remarquera la très belle pergola par laquelle les passagers accédaient à l'ancien terminal qui, avec ses arcades, et sa tour de contrôle discrète, ressemblait à une villa.
A Gibraltar, Rex passe devant un DC-3 d'une compagnie inconnue (BEA ?) et essaie d'emprunter un Edgar Percival PE.9 Prospector (G-APCS), fermé à clé. Cet avion (c/n 24) fut acquis en 1957 par à la compagnie Bahamas Helicopters pour ravitailler les sites pétroliers en Libye. En 1962, il appartenait à Fulair Ltd. Le 24 août de la même année, alors qu'il participait aux prises de vues aériennes du film, il dut se poser dans le port de Gibraltar et fut entièrement détruit ! Mais dans le film, ce n'est pas le Prospector qui fait le plongeon, mais un Jodel D.117, dans lequel Rex saute prestement.
Ce Jodel, immatriculé au Maroc (c/n 688, CN-TVH), fut d'abord enregistré à Tanger (F-DABU) en 1957/58. Puis, il sera acquis par l'Aéroclub de Touraine (F-BJCO), entre 1969 et 1981. En 1981, il est vendu en Angleterre (G-BJOT), où il poursuit, depuis, une longue et belle carrière, ayant connu plusieurs propriétaires.
Rex décolle précipitamment de la piste 09 de l'aéroport de Gibraltar, parallèlement à un patrouilleur Avro Schackleton MR.2 de la RAF, qui le dépasse facilement.
Christian Santoir
* Film disponible sur amazon.com
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