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L''AIGLE VOLE AU SOLEIL

 

L'AIGLE VOLE AU SOLEIL

Vo. The wings of eagles

 

 

Année : 1957
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 50 min.
Genre : biographie
Noir et blanc

Réalisation : John FORD
Scénario : Frank FENTON et William Wister HAINES, d'après les mémoires du commandant Frank W. WEAD.

Principaux acteurs :
John WAYNE (Frank W. "Spig" Wead), Maureen O'HARA (Minne Wead), Dan DAILEY(Carson), Ward BOND (John Dodge), Ken CURTIS (John Dale Price), Edmund LOWE (Amiral Moffett), Kenneth TOBEY (Herbert Allen Hazard), James TODD (Jack Travis), Barry KELLEY (Capitaine Jock Clark)

Photographie : Paul C VOGEL
Musique : Jeff ALEXANDER
Producteur : Charles SCHNEE
Compagnie productrice : MGM

Avions :

  • Curtiss N-9
  • Douglas DC-3  
  • Grumman F6F Hellcat, document.
  • Grumman TBM Avenger


Notre avis :

Ce film raconte de façon très romancée la vie du commandant Frank « Spig » Wead qui était dans les années trente, un scénariste réputé, spécialisé dans les films d’aviation et de marine. Entre 1929 et 1947, il signa plus d’une quinzaine de scénarios sur l’aviation, de «The Flying fleet » à « Blaze of noon », en passant par « Air mail », « Hell divers » (film dirigé par George Hill avec Clark Gable et Wallace Beery, et dont une séquence est montrée dans le film), « Test pilot », « Ceiling Zero » et « Dive bomber ». John Wayne et John Ford, étaient des amis de Wead, qui mourut en 1947. Aussi, quand la MGM approcha John Ford pour faire un film sur sa vie, il fut d’abord réticent. « Je ne désirais pas faire ce film, parce que Spig était un ami de longue date. Mais je ne voulais pas que quelqu’un d’autre le fasse à ma place » dira Ford. Quand il décida d’accepter, il voulut que tout soit le plus exact possible. Le script fut basé sur les écrits de Wead, et Ford soutint que tous les détails dans le film, étaient vrais, y compris la bagarre dans le club des officiers, avec jet de gâteau, ainsi que l’avion atterrissant dans la piscine, au milieu de la garden-party de l’amiral !

Le film commence par les facéties de Frank Wead, alors qu’il est un cadet de la Navy. Peu après le premier conflit mondial, les pilotes de la Navy doivent s’imposer face à ceux de l’Armée, et Wead ne manque aucune occasion de se moquer de ces derniers. Bagarreur, il mène sa vie avec insouciance, sacrifiant tout à sa passion, voler. Quand l’Armée réussit un tour du monde en avion, la Navy cherche à se distinguer en participant à la coupe Schneider, qui se déroule en Angleterre. Wead dirige l’équipe américaine, et les USA remporte la coupe. Mais son épouse, Minne, commence à en avoir assez de son dévouement total au service, et de ses fréquentes affectations. Malgré la naissance de deux filles, leur ménage ne va pas fort, et Minne doit vivre seule, la plupart du temps. Lors d’une permission, le couple fait la paix et semble prêt pour un nouveau départ, mais Wead fait une chute dans l’escalier de sa maison et se casse des vertèbres cervicales. Il est entièrement paralysé. Pour ne pas sacrifier la vie de Minne, il lui demande d’aller vivre sa vie, et de ne plus s’occuper de lui. Wead accepte l’aide d’un vieux copain « Jughead » Carson, dans sa longue rééducation. Grâce à une volonté de fer, il récupère l’usage partiel de ses jambes, au bout de trois ans. Il parvient à marcher à l'aide de deux cannes. Ne pouvant plus voler, il se met alors à écrire des histoires sur la marine et l’aviation, et les propose à Hollywood, encouragé par le réalisateur John Dodge (alias John Ford). Devenu auteur à succès, avec la pièce de théâtre« Ceiling zero », il contacte Minne qui vit à New York, et lui offre de reprendre la vie commune. Celle ci accepte, mais les Japonais attaquent Pearl Harbour. Wead brûle de reprendre du service. Minne n’a plus qu’à défaire ses valises ! La Navy l’incorpore à l’état major où il développe le concept des « jeep carriers », des porte-avions lègers destinés à réapprovisionner en appareils les grosses unités, ce qui leur permet de rester plus longtemps en opération. Il participe à plusieurs batailles dans le Pacifique. Suite à une crise cardiaque, il doit quitter définitivement le service. Sa pensée se tourne de nouveau vers son épouse qu’il a toujours aimée, et vers ses deux filles qu’il n’a pas vu grandir…

Il est exact que Wead sacrifia tout à son métier. Ce que le film ne montre pas trop, c’est qu’il était un gros buveur, un joueur passionné, et un habitué des soirées hollywoodiennes. Tout cela ne concourrait pas à en faire un bon mari, ni un bon père de famille. Après son accident, il ne renoua pas avec sa femme, et il mourut seul, dans les bras de John Ford. Ce dernier fut effectivement à l’origine de sa seconde carrière, comme écrivain. C’est alors qu’il était au Naval Hospital de San Diego, que Ford lui rendit visite et l’encouragea à mettre son expérience militaire sur le papier. Ford admirait son courage et sa ténacité.

Le film fournit quelques références historiques : le tour du monde en 175 jours par des Douglas de l’USAAS, achevé en septembre 1924, la coupe Schneider de septembre 1923 (mais mentionnée dans le film, après l’exploit de l’Armée) où Wead faisait partie, en tant que pilote, de l’équipe américaine de la Navy qu’il commandait. Mais il fut éliminé avant les essais, suite à un problème de moteur. La coupe fut gagnée par David Rittenhouse. En 1924, Wead battit plusieurs records de vitesse, de distance, et de durée. Son accident intervint en avril 1926. Il fut nominé deux fois pour un Oscar, en 1939, pour le meilleur scénario (« Test pilot ») et la meilleure histoire originale (« Citadel »). Il publia aussi des articles dans des magazines de renom (The Saturday Evening Post et The American Magazine), et fit paraître deux livres, « Ceiling zero » (1936) et "Gales, Ice and Men" (1937). Il était décoré de la Legion of Merit pour son action pendant la guerre.

John Ford apparaît dans le film sous le nom de John Dodge, joué par le vieil acteur fordien, Ward Bond. Une scène le montre dans son bureau, parmi des accessoires de western et des photos d'anciens acteurs de ses films : Harry Carey, Buck Jones, etc…Ward Bond s'est amusé à copier les tics de Ford qu’il connaissait par coeur. Ford prêta certains objets, comme sa canne creuse, ses Oscars, sa pipe, pour accentuer la ressemblance.

Ce film qui coûta 2.600.000 dollars, fut donc pour John Ford une aventure personnelle, pleine de sentiments, mais sans grande qualité artistique. Il laisse effectivement beaucoup à désirer, surtout pour les aérocinéphiles. Les cinq minutes de scènes aériennes, effectuées par Paul Mantz, se situent surtout dans la première partie.

 

Les avions du film :

La scène aérienne au début du film fut filmée sur la base de Pensacola en Floride, avec de vrais cadets et instructeurs de la Navy. L’avion qu’emprunte Spig est une réplique de Curtiss N-9, la version marine du Curtiss JN-1 de l’Armée, avec un faux serial, A190 (appartenant à un Curtiss R-6 qui disposait d’une aile plus longue, avec six rangées de mats, au lieu de quatre pour le JN-1). On en voit quatre répliques à flot.

Le porte avions que Spig regarde de sa chambre d’hôpital, et qui est censé être le « premier vrai porte-avions » de la Navy, autrement dit l’USS « Lexington » (CV-2), dont on voit la maquette chez Spig, serait plutôt le CV-31, USS « Bonhomme Richard ». Sur le pont de ce porte avions, derrière John Wayne, on voit un Grumman F6F Hellcat, puis, plus tard, lors de la scène du départ de Wead, un Grumman TBM Avenger (avec des étoiles de temps de paix…). Quand Wead embarque à bord, on aperçoit un Vought F4U Corsair suspendu au bout d’une grue.

Des films de ciné mitrailleuses sont utilisées lors de la séquence de la guerre du Pacifique. On voit également sur des documents d’époque, plusieurs atterrissages et décollages de Grumman F6F Hellcat, et d’un Avenger de l’USS « Benington » (CV-20).

Enfin, Wead emprunte un Douglas DC-3 pour se rendre à New-York.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon. fr

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