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LA FILLE DU PUISATIER

 

LA FILLE DU PUISATIER

 

Année : 2011
Pays : France
Genre : drame
Durée : 1 h 47 min.
Couleur

Réalisateur : Daniel AUTEUIL
Scénario : Marcel PAGNOL, Daniel AUTEUIL

Acteurs principaux :
Daniel AUTEUIL (Pascal Amoretti), Kad MERAD (Félipe Rambert), Sabine AZEMA (Mme Mazel), Jean-Pierre DARROUSSIN (M. Mazel), Nicolas DUVAUCHELLE (Jacques Mazel), Astrid BERGES-FRISBEY (Patricia Amoretti), Emilie CAZENAVE (Amanda), Marie-Anne CHAZEL (Nathalie).

Musique : Alexandre DESPLAT
Photographie : Jean-François ROBIN
Producteur : Alain SARDE
Compagnie productrice : Les Films Alain Sarde, Zack Films, Pathé, TF1 Films Production 

Avions :

-Bücker Bü-133C Jungmeister, F-AZBS, F-PBRI

 

Notre avis :

"La fille du puisatier" est le remake du film du même nom, de Marcel Pagnol, sorti en 1940. Il s'agit d'un grand classique du cinéma qui fut réalisé  dans des conditions difficiles, le tournage ayant dû être interrompu pour cause d'invasion allemande ! Marcel Pagnol, sans doute bercé par les sirènes de la République (la France, première puissance militaire au monde, l'aviation française la plus forte, etc, etc...) avait misé sur la victoire de son pays...Le message final du film, qui était un message de revanche (les morts sont les raisons de vivre des vaincus...), fut censuré par les autorités allemandes.

L’action se déroule en Provence, en 1939. En traversant les champs pour aller porter, comme d’habitude, le déjeuner à son père, Patricia, l’une des filles du puisatier, Pascal Amoretti, rencontre Jacques Mazel, un bel et jeune aviateur, fils de bonne famille, dont les parents tiennent un "bazar" à Salon de Provence. Elle est très jolie, avec des manières raffinées pour une fille du peuple; lui, est pilote de chasse et beau garçon. Entre eux, c’est tout de suite le coup de foudre et leur relation devient plus intime dès leur seconde rencontre. Mais, la guerre est déclarée et Jacques est mobilisé dans l'urgence, sans qu'il puisse avertir Patricia. Elle se retrouve seule et enceinte. Elle avoue tout à son père qui prend contact avec les parents de Jacques. Ces bourgeois l'accusent de chantage et ne reconnaissent nullement l'enfant. Amoretti chasse Patricia de la famille en l'envoyant chez sa sœur, où elle va accoucher d'un garçon. Sur ce, Jacques est porté disparu en mission et ses parents le croient mort. Après l'Armistice, les Mazel, qui ont réfléchi, vont chercher à se rapprocher de Patricia et de leur petit fils. Puis, un jour, Jacques réapparait. Il avait été interné en Suisse. Il retrouve Patricia et son fils. Amoretti se réconcilie avec les Mazel qui acceptent le mariage de leur fils avec Patricia.

Il va sans dire qu'il fallait du courage pour refaire ce film culte, d'autant que Daniel Auteuil n'a pas cherché à resituer le scenario à l'époque actuelle. Le film de 2011 est une reconstitution historique, alors que l'original baignait dans l'actualité et l'atmosphère de l'époque, et mettait en scène une vie provinciale que la guerre allait bouleverser. Les copies sont la plupart du temps moins bonnes que l'original et ce film n'échappe pas à la règle. Malgré leur talent, Daniel Auteuil et Kad Merad ont bien du mal à faire oublier un Raimu ou un Fernandel, des "monstres sacrés"; il en est de même pour Jean-Pierre Darroussin face à Charpin. Astrid Bergès-Frisbey dans le rôle de Patricia, nous apparaît superficielle, tant ses répliques toutes faites sonnent faux. Nicolas Duvauchelle se cantonne au rôle du beau garçon de bonne famille, la monotonie de son jeu confinant à la froideur. Tout cela manque d’émotions, de vécu. Sabine Azéma en madame Mazel, n'est guère à sa place, non plus.

Un des personnages principaux du film est un aviateur, un personnage très attirant pour la gent féminine d'alors, même en province. Le film de 1940 ne comportait aucune scène aérienne et on peut le comprendre; en mai-juin 1940, l'Armée de l'Air n'avait pas d'avion à prêter à un tournage, elle n'en avait déjà pas assez pour ses escadrilles, au front...Le film de 2011, fait un petit effort sur ce plan et le générique de fin cite Salis Aviation, les pilotes Edmond et Baptiste Salis, l'association Aero Retro de Saint Rambert d'Albon et quelques-uns de ses membres (Christian Martin, Robert Faix et Yvon Lemière).

 
 

Les avions du film :

Le meeting aérien de Salon de Provence fut en réalité, tourné sur le petit terrain de Romanin, au pied des Alpilles, où est basé l'aéroclub de Saint Remy les Alpilles. Les deux avions de l'Armée de l'Air sont d'improbables Bücker Bü-133C Jungmeister, ces avions allemands n'équipant pas nos escadrilles en 1939. Ils effectuent de la voltige en duo.

Le premier est le F-AZBS (c/n 16) fabriqué en novembre 1938, par Dornier, à Altenrhein en Suisse, pour l’armée helvétique, sous immatriculation "U-69". Il servait au perfectionnement et à l’école de chasse. Il passa ensuite dans le civil à l’aéro-club de Porrentruy, sous l’immatriculation "HB-MIQ". Il fut acheté par Jean Salis en 1968, qui le ramena en France où il vola sous l’immatriculation "F-BOHK". Enfin, il fut restauré à partir de 1981; ré-immatriculé F-AZBS, il revola en 1985.

Le second est le F-PBRI (c/n 2008). Ce Bücker Bü-133C, fabriqué en 1937, a été remis en état en 1950, par Maurice Brochet, pour être certifié comme F-BBRI, le 21/5/1951; il appartenait alors au pilote de voltige Fred Nicole. Rayé des registres en octobre 1954, il est brièvement réapparu comme F-AZEU, puis comme F-AZLB, en mai 1991. Il a été réimmatriculé F-PBRI en février 1999, au nom d'un pilote privé, familier de La Ferté-Alais.

En arrière plan, quand Jacques rencontre Patricia, lors du meeting, il y a un Morane Saulnier 315, portant le n°254, parqué non loin de la tribune. On ne voit que l'aile de cet avion qui apparait mieux sur les photos de plateau et c'est vraiment dommage, car c'est le seul avion d'époque qui convenait à la manifestation de Salon  Le MS 315 était la cheville ouvrière de l’armée de l’Air, entre les deux guerres, et servit également au sein de l’Aéronavale et dans diverses écoles de pilotage civiles. Il servit même après la guerre, dans les aéroclubs. Cet avion est le F-AZAH (c/n 254) que Christian Martin acheta en 1973, sous forme d'épave. Aidé de quelques membres de l’association Aero Rétro de Saint Rambert d’Albon, il entreprit sa remise en état, et parvint à trouver un moteur, des roues à rayons et un capot moteur d'origine, grâce à l'aide de Jean Salis. L'avion revola en 1975, sous les couleurs de l'école d'aviation d'Istres.

 
 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

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