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La Fantastique histoire vraie d'Eddie Chapman

 

La Fantastique histoire vraie d'Eddie Chapman

Vo. Triple cross

 

Année : 1966
Pays : Grande-Bretagne, France
Genre : espionnage
Durée : 2 h 6 min.
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Réalisateur : Terence Young
Scénario : René Hardy, William Marchant, d'après le livre de Frank Owen "The Eddie Chapman Story" (1953).

Principaux acteurs :
Christopher Plummer (Eddie Chapman), Romy Schneider (La Comtesse), Trevor Howard (le chef de l'Intelligence Service), Gert Fröbe (Colonel Steinhager), Claudine Auger (Paulette), Yul Brynner (Baron Von Grunen), Georges Lycan (Leo), Jess Hahn (Commandant Braid), Harry Meyen (Lieutenant Keller), Gil Barber (Bergman).

Musique : Georges Garvarentz
Photographie : Henri Alekan
Producteur :  Jacques-Paul Bertrand
Compagnie productrice : Cineurop

Avions :

  • SNCAC NC.701 Martinet
  • SNCAC NC.702 Martinet II
  • Supermarine Spitfire LF Mk.IXc, G-ASSD

 

Notre avis :

Le film s'inspire, comme l'indique son titre français, de l'histoire vraie d'Eddie Chapman, un cambrioleur anglais devenu agent double, voire "triple" (son nom de code était "ZigZag"…), pendant la seconde guerre mondiale. Après avoir mis à l'écran les aventures de James Bond, Terence Young s'intéressa tout naturellement à ce personnage bien réel. Chapman, joué par Christopher Plumer, n'est pas sans ressembler au célèbre agent 007, d'autant qu'il a à ses cotés une "James Bond girl", dans la personne de Claudine Auger. La musique du générique de fin est également tout à fait dans le style des films de la série de Ian Fleming.

Au début de la guerre, le perceur de coffre fort, Eddie Chapman, est arrêté et emprisonné à Jersey pour quinze ans. Quand les Allemands occupent l'île, il offre ses services au colonel Steinhager et à "La comtesse", deux membres de l'Abwehr qui acceptent sa candidature. Il rejoint le groupe du baron Von Grunen en France occupée où il est entraîné sous le nom de Fritz Grauman. Après avoir passé avec succès un test de loyauté, il est envoyé en Angleterre pour saboter une usine d'aviation. Chapman prend alors contact avec l'Intelligence Service et se déclare prêt à collaborer contre la remise de sa peine. Les Anglais organise alors la destruction factice d'une usine d'aviation. Le résultat est photographiée par un avion de reconnaissance allemand. Eddie, de retour en Allemagne, est crédité de ce sabotage et il est décoré de la Croix de fer, à Paris. Quand les Alliés débarquent en France, en 1944, von Grunen, qui l'a toujours soutenu, est arrêté et exécuté pour avoir trempé dans le complot contre Hitler. Eddie est envoyé en Angleterre pour observer la précision des tirs de V1 sur Londres. Il envoie de faux rapports sur des destructions fictives, pendant que les missiles sont détruits par la DCA. Devenu un héros des deux cotés, Eddie célèbre la victoire alliée et son amnistie dans un pub londonien. C'est là qu'il append qu'au début de la guerre, une bombe avait détruit tous les dossiers d'enquête le concernant !

Malgré un casting prestigieux, "Triple cross" fait regretter les films de guerre réalisés en Angleterre, dans les années cinquante, caractérisés par un grand souci du détail et de la vraisemblance…Son seul intérêt pour l'aérocinéphile est qu'il est pratiquement le seul à mettre à l'écran, dans de très rares scènes aériennes, quelques oiseaux rares, des "Martinets".

 

Les avions du film :

Le film fut réalisé avec la collaboration de l'annexe du Centre d'Essais en Vol des Mureaux, citée dans le générique de fin.

Bien que les scènes soient filmées de nuit (lors du parachutage d'Eddie en Angleterre) on reconnaît nettement un SNCAC NC.701 Martinet, recouvert d'un camouflage allemand avec croix, mais sans aucun code, ni numéro de série. Cet avion, équipé de moteur Renault 12S-00, était identique à son modèle, l'avion allemand Siebel 204D, dont certains furent construits en France pendant la guerre. Dans la Luftwaffe, il fit carrière comme avion d'entraînement et de liaison. Ce type d'appareil était déjà apparu, au sol, dans "Normandie-Niemen" (1953).

A la fin du film, alignés devant un hangar, on voit trois SNCAC NC.702 Martinet II, un dérivé du NC.701, avec un "nez de Goéland", autrement dit, un nez sans vitres. Ce type d'appareil fut en service au CEV, de 1946 jusqu'au début des années 1970.

C'est un Supermarine Spitfire qui mitraille de nuit le terrain allemand, puis, plus tard, "strafe" une colonne de la Wehrmacht. Bien que passant à la vitesse de l'éclair, on remarque qu'il est revêtu des bandes blanches du Débarquement, qu'il a des ailes courtes (clipped wings), des canons et une casserole d'hélice bleue. On peut aussi apercevoir sous l'aile droite, entre les radiateurs, un carénage carré, abritant vraisemblablement une caméra. C'est un LF Mk. IXc (MK297, G-ASSD), un ancien avion des forces aériennes belges (SM 43), qui avait déjà tourné dans "Le jour le plus long" (1961) (matricule OO-ARB). En 1966, il appartenait à la société "Film Aviation Services Ltd". de J. Crewdson. Il sera un des principaux avions du film "La bataille d'Angleterre" (1968), pendant le tournage duquel il sera endommagé. Puis, il partira aux Etats-Unis et appartiendra à la Confederate Air Force. Après avoir été de nouveau accidenté, il sera détruit dans l'incendie de son hangar en février 1993, à Hamilton, au Canada.

Lors du sabotage de l'usine d'aviation, les Anglais parlent du nouvel avion de reconnaissance Messerschmitt capable d'atteindre 16.000 mètres…Le prototype Me 261V-1 n'atteignait que 12.600 m. .Comme avion d'observation à haute altitude, les Allemands ne disposaient que du Junkers Ju.86R-1 qui pouvait atteindre 13.700 mètres, ce qui le rendait déjà très difficile à abattre. La version R-3, qui devait voler à plus de 17.000 mètres, fut abandonnée faute d'un moteur convenable..

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

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