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DEMAIN NE MEURT JAMAIS

 

DEMAIN NE MEURT JAMAIS

Vo. Tomorrow never dies

 

Année : 1997

Pays : Grande Bretagne, USA

Durée : 1 h 59 min.

Genre : Aventure

Couleur

 

Réalisateur : Roger SPOTTISWOODE

Scénario : Bruce FEIRSTEIN,

 

Acteurs principaux :

Pierce BROSNAN (James Bond), Jonathan PRYCE (Elliot Carver), Michelle YEOH (Wai Lin), Teri HATCHER (Paris Carver), Ricky JAY (Henry Gupta), Götz OTTO (Stamper), Joe Don BAKER (Jack Wade), Vincent SCHIAVELLI  (Dr. Kaufman).

 

Musique : David ARNOLD

Photographie : Robert ELSWIT

Producteur : Barbara BROCCOLI

Compagnie productrice : EON Productions, MGM.


Aéronefs :

-Aero L-39 Albatros

-Eurocopter AS.355F-2 Ecureuil 2

-Sikorsky MH-53  

 

Notre avis :

Alors que toutes les histoires de Ian Fleming avaient été adaptées à l'écran, la chute du mur de Berlin, l'éclatement de l'Union soviétique, la fin de la guerre froide, furent autant de désastres pour les scénaristes d'Hollywood. Il leur fallut donc réinventer des scénarios plus conformes à l'évolution de la politique mondiale. Dans ce film, on voit donc les impérialistes collaborer avec des communistes chinois pour abattre un magnat de la presse, pur produit du capitalisme... En fait, les choses n'ont évolué que superficiellement, le film ayant la même trame que les autres Bond. Il ouvre sur une grande scène d'action, suivie par le générique caractérisé par une musique originale, puis on nous présente un homme ultra puissant qui pour des raisons personnelles essaie de déclencher une guerre entre un pays communiste et un pays occidental. James Bond, aidé par une très belle femme, mais aussi par des gadgets high-tech, concoctés par Q, réussira à régler le problème en attaquant le méchant dans son repaire, qui disparaîtra dans une série d'énormes explosions. Ici, les principaux effets spéciaux sont fournis par BMW. Il y a une moto (BMW R1200C) qui permet de fuir un hélicoptère, en passant par les toits, et une berline (BMW 750iL) pilotable grâce à une télécommande cachée dans un téléphone portable…Comme dans tous les films de James Bond, il y a une scène de poursuite dans un marché exotique, où les étals sont mis à mal (ici, par un hélicoptère). Il y aussi la scène inévitable où le méchant explique en détail à Bond (mais aussi au spectateur) ses plans diaboliques, ce qui laisse le temps à Bond de trouver le moyen de s'échapper. Mais on ne trouve pas, ici, de scène de casino.

Le film commence dans le Caucase où James Bond assiste à une foire aux armes fréquentées par de nombreux trafiquants et terroristes internationaux, dont le "techno-terroriste" Henry Gupta. Malgré l'avis de M, qui veut sauver Bond, un amiral anglais envoie un missile de croisière sur ce ramassis de malfaisants pour en finir avec eux. Mais parmi les armes en vente, il y a un jet muni de deux bombes atomiques ! Bond, au courant de l'approche du missile, s'en empare pour l'éloigner. Bien que le missile parvienne à détruire son objectif, Gupta réussit à s'échapper. Pendant ce temps, en mer de Chine, la situation se dégrade après qu'une frégate anglaise ait été coulée par des avions chinois, dont un a été abattu. La Royal Navy envoie des renforts dans la région. En réalité, cet "incident" a été créé par le magnat de la presse et des medias télévisuels, Elliot Carver, le tout puissant directeur du Carver Media Group Network (CMGN); son complice, Gupta, a réussi à brouiller le système GPS qui a induit la frégate en erreur et l'a fait pénétrer dans les eaux chinoises. Quant au chasseur chinois c'est son bateau furtif qui s'en est chargé…Le MI6 qui trouve Carver trop bien renseigné sur ces événements, envoie Bond enquêter auprès de lui, à Hambourg. C'est d'autant plus facile que la femme de Carver, Paris, est une de ses anciennes amies. Mais Carver qui s'en rend compte, la fait tuer. Bond réussit néanmoins à s'emparer du codeur permettant de contrôler le satellite GPS. Il est alors envoyé en mer de Chine pour retrouver l'épave de la frégate, où il constate qu'un missile a disparu. Il rencontre à cette occasion, une espionne chinoise, Wai Lin, qui mène une enquête pour son gouvernement. Ils sont faits prisonniers par Carver, mais parviennent à s'échapper. Ils décident alors de faire équipe et de pénétrer dans le bateau furtif de Carver. Bond y découvre le missile volé; il est destiné a être lancé sur Pékin. Le plan de Carver est simple : provoquer une guerre entre la Chine et le Royaume Uni pour éliminer les dirigeants chinois qui lui ont refusé l'exclusivité des droits de télédiffusion sur leur territoire ! Bien que Carver ait pris Wai Lin en otage, Bond parviendra à saboter le bateau qui deviendra visible sur les écrans radar des frégates anglaises qui pourront ainsi le couler au canon. Bond et Wai Lin, pataugeant au milieu des débris, seront recueillis par le HMS "Bedford".

Notons que les bateaux anglais sont des frégates anti-sous marines, type 23 de la classe Duke. Le HMS "Westminster" (F237), équipé de missiles Harpoon anti navires (et pas de missiles de croisière), participa au tournage et figure les fictifs HMS "Devonshire" et "Bedford". Les scènes de l'intérieur furent tournées à terre, au HMS "Dryad", qui est le centre d'entraînement de la Royal Navy, installé en 1997 à Southwick House, près de Portsmouth. Quant au bateau furtif de Carver, il s'inspire du catamaran expérimental "Sea shadow" (IX529) de l'US Navy, dont l'existence ne fut dévoilée qu'en 1993.

Ce film n'est pas plus mauvais ou meilleur que les autres James Bond, avec un méchant plus crédible. La presse, aujourd'hui, ne suit plus l'événement, mais veut le précéder, en essayant même de le créer, si possible, par tous les moyens. Dans ce genre d'exercice, elle est dépassée au XXI° siècle par le net qui, lui aussi, a ses magnats qui manipulent l'information (Cf. Wikileaks…).

 

Les avions du film :

La scène du début du film, avec le marché d'armes situé dans le "Caucase", fut filmée sur le petit altiport de Peyragudes, dans les Pyrénées.

Le tournage utilisa au moins quatre Aero L-39 Albatros. Un L-39ZA (c/n 5321) fut loué directement à Aero Vodochody et piloté par Ladislav Snydr. Il porte le numéro "28-08" avec les bidons de bout d'aile jaunes et c'est l'avion dont s'empare Bond. L'autre L-39 est un L-39ZO (c/n 232337, G-OTAF) appartenant à Tony Smith qui le pilote dans le film. Il porte le code "28-02", avec bidons rouges, et c'est l'avion qui poursuit Bond. C'était un ancien avion des forces aériennes libyennes capturé au Tchad par les Français et immatriculé TT-ROB. Puis, il réapparut aux USA (N159JC, N40VC) avant d'être vendu en Angleterre au British Aerial Museum de R. Lamplough en 1989. Il sera détruit en 2003 après un atterrissage sur le ventre. Ces deux avions étaient basés sur l'aéroport de Tarbes/Lourdes ou de Bordeaux.

Deux autres L-39ZO furent amenés par la route sur le petit aéroport d'altitude de Peyragudes dont la longueur de 340 mètres et le fort dénivelé (45 mètres) entre les deux bouts de la piste, interdisaient au L-39 de s'y poser, ce qui n'empêcha pas Mark Hanna d’y réaliser un touch-and go. Ils furent donc utilisés pour filmer les scènes au sol. Ces deux avions provenaient de l'ancienne armée de l'Air est-allemande (on remarquera les marques allemandes dans le cockpit). Les deux appartenaient à la société anglaise Aces High Ltd. de North Weald. Le L-39ZO (s/n 731002, ex LSK140, G-BWTS) a été exporté en 1997 en Estonie (ES-YLL) où il apparaît dans des meetings. Le L-39ZO (s/n 731013, ex LSK150, G-BWTT) fut exporté en 1998, aux USA (N298RD) où il a été détruit par accident, en août 2003.

Le L-39ZO (le "Z" signifie "Zbrojni" - Armé)", est un avion d'entraînement et d'attaque au sol disposant de quatre points d'emport sous les ailes et de la possibilité d'emmener un canon en pod ventral, non monté ici. Le L-39ZA est surtout une version d'entraînement améliorée (avionique, train renforcé…)

L'avion de Bond (28-02) emporte deux "bombes nucléaires" marquées en russe "CB-5", qui sont en fait les bidons de carburant de 350 litres avec un bandeau jaune autour; il a aussi deux pods UB-16 lance-roquettes de 57 mm, bricolé pour incorporer un canon ! On se demande où sont logés les munitions. Le L-39 poursuivant (28-08) est également équipé de ce type d'arme en plus de deux missiles à guidage infrarouge, genre R-3S. Ce dernier avion est équipé d'un headup display de dimension très généreuse. Un tel dispositif, beaucoup plus petit, n'est monté que sur L-39MS Super Albatros. On remarque qu'aucun des deux avions n'est muni de viseur, bien utile pourtant pour tirer au canon. Le L-39 n'est pas équipé d'alarme missile (voyant rouge fictif à droite du tableau de bord), quant au lancement des missiles, il ne se fait pas en actionnant les contacteurs protégés, situés à gauche du tableau de bord; ces derniers commandent la largage d'urgence des charges emportées sous les ailes (réservoirs, paniers de roquettes…) ! Enfin, le pilote, à l'avant, ne peut commander l'éjection du siège arrière avec un simple contacteur placé sur le tableau de bord.

Le tournage utilisa aussi une maquette du cockpit pour les vues rapprochées.

Parmi les armes exposées, on aperçoit en arrière plan, un Eurocopter AS.565 Panther, sans pales et avec un drapeau français sur la dérive…

L'autre vedette du film est un Eurocopter AS.355F-2 Ecureuil 2 (sans aucun matricule, prêté par Eurocopter) qui joue les tronçonneuses dans une rue de Bangkok, reconstituée dans un studio londonien. Cette scène de poursuite entre un hélicoptère et une moto (avec Bond et Wai Lin dessus) est totalement invraisemblable et pousse le spectacle un peu trop loin. Un hélicoptère incliné vers l'avant ne peut qu'avancer et ce, d'autant plus rapidement qu'il est plus incliné; il ne peut faire du sur place, comme dans le film. D'autre part, les pales d'un hélicoptère, faites en matériau composite (et non en titane), sont extrêmement fragiles. Une seule pale endommagée entraîne d'énormes vibrations qui peuvent conduire à la destruction de l'appareil.

Sur l'aéroport d'"Hambourg" (en fait, l'aéroport de London-Stansted) où Q présente sa BMW à Bond, on aperçoit divers avions civils. Dans un hangar, un BAe 146-200 de la compagnie charter "Titan Airways", basée à Stansted, est en cours de révision (il vient d'être réceptionné et a encore son ancienne immatriculation G-WLCY, qui deviendra G-ZAPL, en mai 1997). Un autre BAe 146, aux couleurs d'Air France, est aperçu à l'extérieur. A la porte du hangar, on voit un Eurocopter EC.135, et plus loin, un British Aerospace BAe 125-400B, immatriculé aux Bermudes (c/n 25240, VR-BMB). Cet avion, ferraillé en 2003, aurait appartenu à la famille d'Oussama Ben Laden…Bond est arrivé à Hambourg-Fuhlsbüttel, dans un Boeing 737 d'une compagnie non identifiable.

James Bond, en uniforme de la Royal Navy, atterrit sur une "base américaine en mer de Chine" (en fait, la base RAF de Lakenheath, Suffolk), dans un Sikorsky MH-53 Pave Low (s/n 70-1625, c/n 65-335) du 21st Special Operations Squadron (352nd Special Operations Group) basé à Mildenhall, Suffolk. La machine porte l'insigne du 21st SOS "Dustdevils" sur le nez. Cet hélicoptère s'écrasera près de Bagram, en Afghanistan, en novembre 2003. On y voit également plusieurs McDonnell-Douglas F-15E du 48th Fighter Wing (tailcode LN).

Plus tard, Bond saute d'un Fairchild C-123 Provider en image de synthèse. Il en est de même des avions chinois qui patrouillent autour des bateaux anglais. Ils ressemblent vaguement à des MiG-23, un modèle qui n'équipa jamais la force aérienne chinoise…

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

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