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M7 NE REPOND PLUS

 

 
M7 NE REPOND PLUS

Vo. THE NET

 

Année : 1953
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 1 h 26 min.
Genre : drame
Noir et blanc

Réalisateur : Anthony ASQUITH
Scénario : William FAIRCHILD, John PUDNEY

Acteurs principaux :
Phyllis CALVERT (Lydia Heathley), James DONALD (Professeur Michael Heathley), Robert BEATTY (Major Sam Seagram), Herbert LOM (Dr. Alex Leon), Muriel PAVLOW (Caroline Cartier), Noël WILLMAN (Dr. Dennis Bord), Walter FITZGERALD (Sir Charles Craddock).

Musique : Benjamin FRANKEL
Photographie : Desmond DICKINSON
Producteur : Antony DARNBOROUGH
Compagnie productrice : Two Cities Films

Avions :

  • Short "Solent", en arrière-plan

 

Notre avis :

En 1945, Anthony Asquith réalisa "Le chemin des étoiles" sur les pilotes de bombardiers américains en Angleterre pendant la dernière guerre. Ce film remporta un énorme succès et imposa Asquith comme un grand metteur en scène. Huit ans plus tard, il retrouve l'aviation avec ce film d'un genre très différent et d'une qualité bien inférieure. Ce thriller, sorti aux USA sous le titre de "Project M7", reflète l'ambiance de l'époque, avec la guerre froide, mais aussi avec les espoirs, parfois démesurés, placés dans les progrès de l'aviation qui entrait tout juste dans l'ère du jet. Il suggérait aussi que l'Angleterre, était dans ce domaine, à la pointe de la recherche. Mais la concurrence était forte : en 1953, le Comet connaissait une série d'accidents inquiétants et aux USA, Boeing construisait le Model 367-80, qui sera plus connu sous le nom de "Boeing 707"…

Sur une base secrète, à Port Amberley, un groupe de scientifiques internationaux dirigés par le professeur Michael Heathley, travaille sur le prototype d'un avion révolutionnaire, capable de voler à plus de Mach 3, connu sous le nom de "M-7"; il préfigure le futur "M-8" qui sera un avion spatial…L'ambiance du laboratoire est plus à la compétition entre les scientifiques, qu'à la coopération. Heathley est si impliqué par le projet qu'il en délaisse son épouse, Lydia, à laquelle un de ses collègues se croit autorisé à faire la cour. Il tarde à Heathley de faire les premiers essais du M-7, mais il se heurte continuellement à Carrington, le constructeur, qui le trouve trop épuisé pour mener à bien cette tâche délicate; il préfère faire piloter l'avion par télécommande, à partir du sol. Mais Carrington décède accidentellement, dans des conditions mystérieuses et l'équipe réalise qu'il y a peut-être un espion parmi eux. Le X-7 est enfin prêt pour son premier vol qui se déroule sans accroc. Puis, on continue à travailler pour éliminer certains problèmes mineurs apparus lors de cet essai. Heathley décide alors d'effectuer un nouveau vol, sans l'accord de son équipe. Après avoir laissé une lettre à sa femme, il décolle avec le Dr. Bord, chargé des tests médicaux. Bien que Heathley pousse l'avion dans ses limites, il se comporte bien. C'est à ce moment que le Dr Bord menace Heathley avec une arme, en lui ordonnant de mettre le cap à l'Est ! Mais Heathley fait brutalement piquer l'avion vers le sol. En voulant récupérer son pistolet, tombé sur le plancher, Bord rompt son tuyau d'oxygène et il meurt. Heathley peut alors revenir à la base où l'attend Lydia qui a suivi avec angoisse les événements, en direct à la radio..

Le pays d'où vient l'espion n'est jamais nommé, mais se trouve apparemment à l'est de l'Angleterre…Ce film de science-fiction à petit budget, réalisé avec des effets spéciaux un peu sommaires, selon les critères actuels, a un scénario peu crédible et constitue une tache sur la réputation d'Asquith. On lui préférera, et de beaucoup, "Le mur du son" de David Lean, paru un an avant.

 

Les avions du film :

Le gros problème de ce film est que les seuls vrais avions figurent sur des photos sur les murs des bureaux…On peut voir, malgré tout, mais très rapidement, un véritable hydravion, ancré au bout d'une jetée, un Short "Solent".

Le principal aéronef est un hydravion à réaction, apparaissant sous la forme d'une maquette. Il s'agit d'une aile volante muni d'une dérive monobloc (sans gouvernail apparent), propulsée par quatre réacteurs au bruit très particulier. On se demande comment l'avion peut se maintenir d'aplomb sur l'eau, sans ailerons stabilisateurs, alors que ses ailes, à fort dièdre positif, sont démunies de ballonnet, rétractable ou non. Les réacteurs sont placés dans la racine des ailes, un peu comme sur le Comet. L'avant est très inspiré de l'hydravion géant Saunders-Roe SR.45 "Princess". Saunders Roe avait déjà fait voler, en 1948, un hydravion à réaction monoplace, le SR.A1. La firme avait également dans ses cartons, un projet d'hydravion géant avec un empennage en V, propulsé par 24 réacteurs inclus dans les ailes…L'aile volante du film (une configuration très à la mode à la fin des années 40) digne d'une BD, rappelle néanmoins les projets de bombardiers à réaction de 1947, l'Armstrong Whithworth AW.56, le Short PD.1 ou l'Avro 698 qui devait conduire à l'Avro Vulcan.

 
Le Carrington M-7
 
 Le M-7 trisonique n'est pas pressurisé et l'équipage porte un scaphandre haute altitude, avec un casque transparent en forme de bulle sur lequel on a "greffé" un masque oxygène conventionnel, ce qui le rend plutôt ridicule. Enfin, notons qu'au début du XXI° siècle, le nouveau transport supersonique reste encore à réaliser, de même que l'"avion spatial", la navette n'étant qu'un planeur spatial lancé par fusée. Notons, toutefois, que l'aile volante figure toujours dans les projets d'avions de transport du futur. Les progrès en aviation vont vite, mais pas à ce point, d'autant qu'aujourd'hui les considérations économiques priment tout.

 

Christian Santoir 

*Film disponible sur amazon.uk

 

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