Vo. Non-stop New York
Année : 1937
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 1 h 09 min
Genre : policier
Noir et blanc
Réalisateur : Robert STEVENSON
Scénario : Ken ATTIWILL, E.V.H. EMMETT
Acteurs principaux :
John LODER (Inspecteur Jim Grant), Anna LEE (Jennie Carr), Francis L. SULLIVAN
(Hugo Brant), Frank CELLIER (Sam Pryor), Desmond TESTER (Arnold James), Athene SEYLER
(Tante Veronica), William DEWHURST (Mortimer).
Musique : Hubert BATH, Bretton BYRD, Louis LEVY
Photographie : Mutz GREENBAUM
Producteur : Gaumont British Picture Corporation
Avions :
Maquette hydravion, modèle indéterminé ,"G-AMWD"
Notre avis :
Ce film fut tourné en 1937, mais l'action se passe en 1940. Le problème est que le réalisateur n'avait absolument pas prévu qu'en 1940, la guerre ferait rage en Europe…Toute l'action se passe dans un gigantesque hydravion qui tient plus du paquebot que de l'avion, mais en Anglais, un hydravion à coque ne s'appelle t-il pas un "flying boat" ?...Ce n'était pas le premier, ni le dernier film, où l'action se déroule entièrement dans un avion, il y eut "13 heures dans l'air" (1936), il y aura "Bombay Clipper" (1936), une sorte de remake américain de ce film.
Jennie Carr, une jeune danseuse de revue anglaise, sans le sou, a assisté, à New-York, au meurtre d'un avocat commis par un certain Hugo Brant, un dangereux chef de gang. Ce dernier sait qu'elle est le seul témoin et il la fait suivre. Sur le bateau qui la ramène en Angleterre, un de ses hommes de main l'a fait arrêter pour vol. Entretemps, à New York, la police a arrêté Abel, un voleur que Jennie avait surpris dans l'appartement de l'avocat, quand le meurtre a été commis et c'est lui qu'on accuse. Malgré cela, Brant comprend que Jennie en sait trop et décide d'aller en Angleterre pour la supprimer. Les journaux se sont emparés de l'affaire et lancent un appel à Jennie pour qu'elle vienne témoigner en faveur d'Abel qui clame son innocence et a donné son signalement à la police. Jennie libérée, lit les journaux et va à Scotland Yard où l'inspecteur Jim Grant prend sa déposition. Mais est fort peu convaincu et l'accuse d'affabulation ! Elle décide alors de se rendre à New York, mais il faut faire vite, la date de l'exécution d'Abel étant fixée. Elle embarque comme passagère clandestine dans le premier hydravion en partance. Brant qui se fait passer pour un général paraguayen, fait partie des passagers; il y aussi Jim Grant, envoyé à New York pour vérifier l'histoire de Jennie. Jennie ne reconnait pas Brant, mais un escroc, Sam Pryor, qui devine sa véritable identité, essaie de le faire chanter. Brant le tue, mais il a été vu par le jeune Arnold, un musicien facétieux. Alors que Brant s'apprête à tuer Jenny dans sa cabine, il en est empêché par Grant, averti par Arnold, mais il parvient à s'enfuir. Ayant pénétré dans la cabine de pilotage, il tue les pilote et saute en parachute ! Grant rejoint le cockpit, dont la porte est verrouillée, en rampant sur le fuselage de l'hydravion; il redresse l'appareil, juste à temps. Puis, il câble à New York pour faire suspendre l'exécution d'Abel. C'est alors qu'Arnold lui avoue que Brant s'est vraisemblablement tué en sautant, car il avait pris la voilure du parachute pour assourdir son saxophone. Plus tard, à New-York, Jennie et Jim, qui ont appris à s'apprécier durant le voyage, assistent à un concert donné par Arnold…
En dehors de l'intrigue policière, le scénario de ce film de série B semble fortement inspiré par les vols transatlantiques d'essai effectués par deux hydravions anglais Short S.23 Empire, entre juillet et octobre 1937. Ces avions relièrent Foynes (en Irlande) à New-York (Port Washington), avec escales à Botwood (Terre Neuve) et Montréal. La traversée entre Foynes et Botwood prenait entre 10 et 13 heures. Les essais de ravitaillement en vol, menés en 1938 et 1939, permirent de faire partir les hydravions de Southampton et d'éliminer l'escale de Foynes. Dans le film, l'hydravion "Air Mail", de la compagnie fictive "Atlantic Airways, traverse l'Atlantique en 18 heures, et relie directement Londres à New-York, sans escale, ce que seront incapables de faire les avions en 1940, comme en 1950...
La guerre mit fin, en octobre 1939, aux liaisons transatlantiques en hydravion, seuls les Clipper de la Pan Am maintiendront encore un temps une liaison avec le Portugal, via les Bermudes. Rappelons que les gros hydravions de transport civils (Laté 631, SE 200, Short S.35 Shetland, Saunders Roe SR.45 Princess) ne prirent leur envol qu'après la guerre, mais ils arrivaient déjà trop tard, alors que les avions terrestres étaient plus pratiques et plus performants, et encore plus, après l'arrivée des premiers jets, à la fin des années cinquante.
Les avions du film :
Bien que tout le film se passe à bord d'un avion, les studios n'ont pas beaucoup investi dans l'aviation. Ce film ne comporte aucun avion, si ce n'est une maquette. Cette maquette, portant l'immatriculation fictive "G-AMWD", est un curieux mélange de Martin 130 (aile haute, tôle ondulée du fuselage), de Latécoère 521 (rangées de hublots superposés), de Short Empire (nez arrondi, flotteurs et dérive), mais avec six moteurs comme les futurs Laté 631 et SE 200 français (alors que sur les affiches, il n'y en a que cinq ou quatre…). L'intérieur n'a rien à voir avec un avion, mais plutôt avec un bateau de croisière, genre "Queen Mary", avec ses trois ponts, son vaste salon-salle à manger, sa salle de sport, ses coursives, sa cabine de pilotage avec porte vitrée, sa soute immense, ses vastes cabines individuelles, et même un petit balcon où on peut prendre l'air, en plein vol ! Il ne manque plus que les canots de sauvetages…
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.co.uk
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