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MONSTRES INVISIBLES

MONSTRES INVISIBLES

Vo. Fiend without a face

 

 

Année : 1958
Pays : Grande-Bretagne
Genre : science fiction
Durée : 1 h 14 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Arthur CRABTREE
Scenario : Herbert J. LEDER, Amelia REYNOLDS LONG

Acteurs principaux :
Marshall THOMPSON (Major Cummings), Kynaston REEVES (Professeur R.E. Walgate), Kim PARKER (Barbara Griselle), Stanley MAXTED (Colonel Butler), Terry KILBURN (Capitaine Al Chester), James DYRENFORTH (le maire).


Musique : Buxton ORR
Photographie : Lionel BANES
Producteur : John CROYDON
Compagnie productrice : Producers Associates

Avions :

  • -Boeing B-52B, document.
  • -Boeing XB-47, document.
  •  -Lockheed F-94B Starfire, document.
  • - North American F-86F, document.

 

Notre avis :

Ce film de science-fiction anglais correspond aux préoccupations du moment en Occident : la guerre froide et la peur de l'atome, les deux allant ensemble. Dans les années 50, l'atome, "la" bombe atomique (les expériences à l'air libre) étaient responsables de tout ce qui n'allait pas, sécheresse, inondations ou, comme dans le film, de la baisse de la teneur en crème du lait de vache ! Qu'ils soient anglais ou américains, les films de science-fiction de l'époque mettent en scène à peu près les mêmes personnages, le savant, un peu fou, qui joue les apprentis sorciers, l'enquêteur, civil ou militaire, et la belle secrétaire qui lui est promise à la fin du film, sans oublier les créatures étranges, mutants, insectes géants, ou toutes choses rampantes et gluantes, toutes très dangereuses…

Au Canada, dans le Manitoba, on enregistre plusieurs morts suspectes dans un petit village située prés d'une base de l'USAF. Les autopsies montrent que le cerveau et la moelle épinière des victimes, qui portent toutes des marques à la base du crane, ont été enlevés ! Tout le monde pense qu'il s'agit des conséquences des radiations émanant de la centrale nucléaire située à l'intérieur de la base. Le major Jeff Cummings soupçonne bientôt le professeur Walgate, un chercheur britannique à la retraite, installé dans les environs de la base et qui se livre à des expériences sur la télékinésie. L'activité de la centrale nucléaire, toute proche, aurait eu un impact inattendu sur ses résultats en créant une nouvelle forme de vie, aussi nuisible qu'invisible, capable de développer sa propre intelligence. Or ces créatures ont quitté son laboratoire et se reproduisent dans la nature…Elles commettent de nouveaux meurtres dans la population locale. Elles sont dopées par l'énergie de plus en plus élevée rayonnant de la centrale nucléaire qui doit répondre aux exigences des militaires qui expérimentent un radar ultra puissant. Il s'avère que le corps de ces créatures est constitué en fait par le cerveau et la moelle épinière de leurs victimes humaines; mais leur mutation leur a fourni des sortes d'antennes, des yeux, et elles sont capables de ramper et même de sauter ! Alors que les principaux personnages du film sont réunis dans une maison pour discuter de la situation, les cerveaux monstrueux passent à l'attaque. Heureusement, ils sont vulnérables aux armes à feu. Mais c'est le major Cummings qui trouve la solution, en faisant exploser les génératrices de la centrale nucléaire. Privées d'énergie, les créatures maléfiques meurent et leurs corps se transforment en une purée fort peu ragoûtante…

Ce film, très apprécié des fans de science-fiction (ou de cervelles aux câpres..), tourne donc autour du vieux débat, toujours d'actualité, un demi siècle plus tard, entre atome utile et atome nuisible. Ici, l'USAF n'utilise pas l'atome pour faire une bombe, mais comme source d'énergie pour augmenter la puissance de ses radars, afin de détecter le plus tôt possible une attaque des Commies. Rappelons qu'en 1954, suite à l'amélioration de la technologie soviétique, les Etats-Unis et le Canada avait signé un accord permettant la construction d'une troisième ligne de stations radar (Distant Early Warning), située encore plus au nord du territoire canadien, sur le cercle arctique. Elle fut achevée en 1958 et mise en œuvre conjointement par l'USAF et la Royal Canadian Air Force. Les expériences de la base USAF n° 6 de Whitworth n'avaient donc pas lieu d'être, d'autant que si l'on en croit son écran, le radar devait se situer, en fait, au pôle Nord !

Enfin, le film tendrait à prouver que les cerveaux tuent (au propre, comme au figuré), ce qui montre bien la méfiance des gens vis-à-vis de la science qui avait fait, depuis la guerre, des progrès considérables. Là également, rien de changé, et au vingt et unième siècle, des gens éprouvent toujours des peurs ancestrales, souvent irraisonnées, qui les empêchent d'envisager l'avenir et le progrès, avec confiance.

Les années cinquante virent aussi, le rééquipement des forces aériennes du monde entier avec  l'arrivée de jets de plus en plus performants. Le film utilise plusieurs extraits de documents de l'USAF, montrant quelques avions intéressants.

 

Les avions du film :

Les avions, ici, ne servent que de figurants, le film se passant en grande partie, sur une base aérienne. Le principal avion du film est le Lockheed F-94B Starfire, le premier intercepteur tout-temps de l'USAF, dont on voit toute une rangée, sur une base inconnue. On distingue ainsi les avions portant les buzz numbers : FA-927, 929, 926, 917, 913, 914 (s/n 50-927, 929, 926, 917, 913, 914)... Un peu plus tard, on en voit deux autres, dont le FA-321 (s/n 51-5321), atterrir sur la base fictive de Winthrop (Great Falls AFB, Montana ?). En 1958, ces appareils qui avaient participé à la guerre de Corée, avaient été reversés à l'Air National Guard.

La base est également survolée par des North American F-86, dont une formation de quatre F-86F appartenant, vu leur décoration, à la patrouille acrobatique des "Skyblazers" de l'USAF en Europe.

Lors de l'exercice "Baker", un Boeing B-52B du Strategic Air Command est filmé en vol, sans insigne, avec son dessous blanc (anti-flash white), supposé le protéger des radiations thermiques d'une explosion nucléaire. On voit le navigateur installé dans un nez vitré qui n'existait pas sur le B-52, mais sur les premiers B-47. Vers la fin de l'exercice, le B-52 se transforme d'ailleurs en Boeing B-47, ou plus exactement en XB-47, le prototype du B-47, construit à deux exemplaires en 1947 et 1948 (s/n 46-065/066). On remarque, à l'arrière du fuselage, les orifices de sortie des fusées d'assistance au décollage (9 de chaque côté).

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

 

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