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L'ESCALE DU BONHEUR

 

L'ESCALE DU BONHEUR

Vo. Happy landing

 

 

 

Année : 1938
Pays : Etats-Unis
Genre : comédie musicale
Durée : 1 h 42 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Roy Del RUTH
Scénario : Boris INGSTER

Acteurs principaux :
Sonja HENIE (Trudy Ericksen), Cesar ROMERO (Duke Sargent), Don AMECHE (Jimmy Hall), Jean HERSHOLT (Lars Ericksen), Ethel MERMAN (Flo Kelly), Billy GILBERT (Counter Man), Wally VERNON (Al Mahoney).

Musique : David BUTTOLPH, Cyril J. MOCKRIDGE, Ernst TOCH
Photographie : John J. MESCALL
Producteur : Darryl F. ZANUCK
Compagnie productrice : 20th Century Fox

Avions :

  • Douglas DC3-201 (c/n 1915, N16094
  • Lockheed 12A Electra Junior, NC17342

 

Notre avis :

Ce film fut le troisième tourné par la championne de patinage artistique Sonja Henie, médaille d'or aux jeux olympiques de 1928, 1932 et 1936, et championne du monde invaincue, entre 1927 et 1936. C'était aussi une gloire nationale et son pays, la jeune Norvège, indépendante depuis 1905 seulement, lui avait décerné, en 1938, alors qu'elle n'avait que 25 ans, la croix de l'ordre de Saint Olaf. La mignonne petite patineuse qui venait du froid se doublait d'une redoutable femme d'affaires qui ne se laissait guère impressionner, même par un producteur comme Darryl Zanuck, auquel elle pouvait dicter ses conditions. A la fin des années trente, avec ses spectacles de patinage, la vente des produits portant son nom et ses contrats de cinéma, elle était devenue une des femmes les plus riches du monde !

Le personnage masculin principal, interprété par César Romero, est inspiré par l'acteur, danseur, musicien, chef d'orchestre et pilote amateur, Harry Richman, qui, en septembre 1936, traversa l'Atlantique dans les deux sens, avec l'aviateur Henry Tindall "Dick" Merrill qu'il sponsorisait. Il avait eu l'idée de remplir les espaces vides des ailes et du fuselage avec 41 000 balles de ping-pong, afin d'assurer la flottabilité de l'avion en cas d'amerrissage forcé ! Ce vol fut donc appelé le "Ping-pong flight" par la presse…

Le film commence à l'aéroport où les mécaniciens bourrent les ailes d'un bimoteur avec des balles de ping-pong. Pour se faire de la publicité, Duke Sergent, un chef d'orchestre célèbre qui est aussi compositeur, artiste de cabaret et homme à femmes, a décidé de s 'envoler pour Paris où il doit se produire. Au moment du décollage, il est en retard, retenu par son amie, la charmante chanteuse, Flo Kelly. Il s'envole enfin avec son impresario Jimmy. Le vol se déroule normalement, mais l'atterrissage a lieu près d'un petit village…en Norvège ! Les aviateurs tombent au beau milieu d'une fête traditionnelle pendant laquelle les jeunes filles sont censées trouver un mari. Trudy Ericksen a jeté son dévolu sur Duke. Comprenant la situation, Jimmy presse son ami de repartir... De retour à New York, Jimmy retrouve Trudy dans le hall de leur hôtel; elle lui reproche d'avoir emmené Duke qu'elle vient rejoindre. Mais quand elle voit Duke avec Flo, elle s'excuse. Elle trouve du réconfort auprès de Jimmy qui lui trouve alors un engagement comme danseuse sur glace et elle part en tournée. Son spectacle rencontre un vif succès. Entretemps, Jimmy est tombé amoureux d'elle. Il est prêt à la demander en mariage, quand elle engagée à New York avec un gros cachet. Quant à Duke, il entretient des relations tendues avec Flo qui le soupçonne de s'intéresser de trop près à la jeune norvégienne. A Miami, elle le blesse en lui envoyant un pot de fleur sur la tête et déclare ensuite à la presse qu'il s'est battu avec Jimmy, a cause d'elle. Mais peu après, elle se rétracte, Trudy, qui aime Jimmy, ayant demandé Duke en mariage devant la presse, par simple provocation. Finalement tout s'arrange, Trudy se marie avec Jimmy et Flo avec Duke. Ils se retrouvent tous en Norvège, dans le village de Trudy, les patins aux pieds.

"L'escale du bonheur" est typique des films de Sonja Henie où le scénario n'a aucune importance; l'histoire n'est faite que pour fournir des occasions de montrer ses prouesses sur la glace, il en est de même du raid aérien transatlantique, rapidement évoqué au commencement du film. Rappelons que le second vol transatlantique aller et retour effectué par Merrill, en mai 1937, fut évoqué dans le film "Atlantic flight" (1938). Un seul avion, filmé au sol, fut employé par les studios.

 

Les avions du films :

L'avion de Merrill et Richman, qui était copilote (son brevet étant tout récent), était un monomoteur Vultee V1A, baptisé "Lady Peace". Dans le film il est remplacé par un Lockheed 12A Electra Junior (c/n 1216, NC17342), avec "Spirit of Swing" marqué sur le coté droit du fuselage. L'avion est filmé devant les hangars de Lockheed, sur l'United Airport de Burbank. Au moment du tournage, l'appareil appartenait à la compagnie californienne Lang Transportation. Il venait de tourner dans "Rosalie" et apparaîtra l'année suivante, dans  "Secret service of the air", puis plus tard, dans "Flight angels" (1940). Après avoir servi à des essais de magnétomètre remorqué (sous le matricule X17352), cet avion fut acheté par le Canada, par l'intermédiaire du grand vendeur d'avions d'occasion, Charles Babb. Exporté avec une fausse immatriculation civile (CF-BRK) pour ne pas enfreindre le Neutrality Act, il fut livré à la RCAF (s/n 7653). Après la guerre, il revint aux USA où il reçut plusieurs immatriculations (NC17342, N83U, N505). Cet avion fut détruit à une date inconnue et radié en mai 1965.

On notera que quand Duke salue la foule, juste avant le décollage, il est installé dans un cockpit de Lockheed 10…

A la fin du film, quand Duke arrive à New-York, la scène est filmée en studio, devant un transparent montrant les hangars de l'aéroport de Newark (on reconnaît le fronton à colonnes du hangar n° 7 d'United Air Lines). Peu avant, à "Miami", on voit un Douglas DC3-201 (c/n 1915, N16094), un "Silverliner" d'Eastern Air Lines, la compagnie à laquelle appartenait Dick Merrill et qui était basée à Newark à l'époque. Duke est filmé dans une vraie cabine équipée de façon standard avec vingt et un sièges (deux rangées à gauche et une à droite). Cet appareil avait été livré à Eastern, en décembre 1936, et fut vendu octobre 1941 à Pan American Airways-Africa qui l'utilisa sur ses lignes ouest-africaines. Repris en charge par l'USAAF, en tant que C-49G (s/n 42-38252), en avril 1942, il fut aussitôt livré à la RAF (serial LR231) en Inde, où il fut affecté au Squadron 117 puis au 31. Le 6 mai 1942, un bombardement japonais le détruisit complètement à Myitkina, dans le nord de la Birmanie.

 

Christian Santoir

 * Film disponible sur amazon.com

 

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