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LE PHALENE D’ARGENT

 

LE PHALENE D’ARGENT

Vo. Christopher Strong

 

Année : 1933
Pays : Etats-Unis
Durée :1 h 18 min.
Genre : Drame
Noir et blanc

Réalisateur : Dorothy Arzner
Scénario : Zoe Akins

Acteurs principaux :
Katharine
Hepburn (Lady Cynthia Darrington), Colin Clive (Sir Christopher Strong) Billie Burke (Lady Elaine Strong),Helen Chandler (Monica Strong), Ralph Forbes  (Harry Rawlinson), Irene Browne (Carrie Valentine), Jack La Rue (Carlo), Desmond Roberts (Bryce Mercer)

 

Musique : Roy Webb
Photo : Bert Glennon
Producteur : David O. Selznick
Compagnie distributrice : RKO

Avions :

  • Lockheed Vega 5 "G-FERN"

 

Notre avis :

Katharine Hepburn nous offre ici le portrait d’une femme pilote particulièrement mémorable. Le film sortit peu de temps après la traversée en solitaire de l’Atlantique par Amelia Earhart, le 20 mai 1932. Cinq ans après le vol de Lindbergh, Earhart était la première femme à réaliser cet exploit qui lui valut le surnom de « lady Lindy ». Lors de la sortie du film, personne ne manqua de faire le rapprochement entre l’aviatrice Cynthia Darrington et Amelia Earhart. La fin d’Hepburn dans le film s’avérera être prémonitoire de la fin d’Earhart, en 1937. Ce film s’appelait au départ « A great desire » et fournit à Hepburn la première occasion de façonner son image de femme indépendante.

A Londres, lors d’une surprise-party organisée dans la haute société, l’aviatrice lady Cynthia Darrington, rencontre un membre du Parlement, sir Christopher Strong, et sa fille Monica. Cynthia Darrington et Strong sympathisent et décident de se revoir. Monica aime Harry, un homme marié, au grand désespoir de sa mère. Monica et Cynthia qui partagent le même non conformisme, deviennent vite amies. Le jour où Cynthia apparaît devant sir Christopher, déguisée en phalène, dans un magnifique fourreau en lamé, il en tombe amoureux. Lors d’un séjour en famille sur la Côte d’Azur, Christopher a invité Cynthia, et son épouse découvre que son mari entretient des relations intimes avec la belle aviatrice. Peu de temps après, lady Cynthia effectue le tour du monde en avion. Christopher doit se rendre à New York pour une conférence. Les deux amants s’y rencontrent. A son retour, sa fille Monica a retrouvé son ancien amant qui a divorcé ; rien ne s’oppose donc à leur mariage. Six mois plus tard, Monica attend un enfant ; c’est alors qu’elle découvre par hasard la liaison de son père avec son amie Cynthia. Elle le prend plutôt mal mais ne dit rien à sa mère. Quand Cynthia apprend qu’elle est enceinte à son tour, elle comprend qu’il sera difficile à Christopher de divorcer et de compromettre sa carrière politique. De son côté, elle se voit mal en mère de famille.. Elle ne trouve d’autre issue à cette situation qu’en se suicidant lors d’une tentative de record d’altitude. Alors que les journaux annoncent sa mort, sir Christopher Strong et son épouse partent pour les Etats-Unis. Tout est rentré dans l’ordre.

Ce film féministe, mis en scène par un femme et qui raconte les amours tourmentées de trois grandes dames de la gentry confrontées aux règles strictes de leur milieu, n’est pas un film d’aviation. Il est le premier film à poser très clairement le problème des femmes de l’époque, obligées par la société de choisir entre une carrière ou le mariage. Les amours de Darrington n’ont rien à voir avec celles d’Earhart, si ce n’est que cette dernière épousa un homme divorcé, de dix ans son aîné, George Putnam. Le physique d’Hepburn et son esprit indépendant rappellent aussi l’aviatrice engagée dans un combat pour l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Les prouesses de Darrington ne donnent pas lieu à de longues scènes aériennes, et sont mentionnées plutôt pour mémoire. On remarquera cependant le tour du monde par l’est, comme Earhart le fera quelques années plus tard. Mais la traversée du Pacifique effectuée entre Tokyo et San Francisco (alors que tous les vols lors des années vingt et trente s’effectuèrent par le nord et les Aléoutiennes) se passe bien, tandis qu’on annonce la disparition d’un équipage français dans le même océan, et au même moment ! C’est sans doute pour faire un parallèle avec Lindbergh qui traversa l’Atlantique peu de temps après la disparition de Nungesser et Coli, car à notre connaissance, aucun équipage français ne tenta la traversée du Pacifique dans les années trente.

 

Les avions du film :

Un seul avion à voir dans ce film : un Lockheed Vega 5 avec une fausse immatriculation anglaise (G-FERN). Ce fut l’appareil d’Amelia Earhart lors de ses deux traversées de l’Atlantique, celle du Pacifique entre Honolulu et Oakland, et de ses records de vitesse aux Etats-Unis.

Par contre, pour le départ de Cynthia de Michell Field, à New-York, le film utilise une bande d’actualité montrant le départ de la catastrophique Dole race, en 1927, entre Oakland (CA) et Honolulu. On y voit au sol le Travel Air 5000 "Woolaroc" (NX869) d’Art Goebel, le vainqueur de l’épreuve, le Goddard Special « El Encanto» (NX5074) qui fit un cheval de bois au décollage, et deux avions en train de décoller, le prototype Lockheed Vega 1 « Golden Eagle », (NX913) et le Buhl CA-5 Air Sedan "Miss Doran" (NX2915) que l’on voit poussé par des bras secourables; alors que le pilote met les gaz. On ne devait plus jamais revoir ces deux derniers avions, et la jeune passagère du Buhl, Mildred Doran, sera la première femme à disparaître dans le Pacifique, en attendant Amelia Earhart dix ans plus tard.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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