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HISTORIA JEDNEGO MYSLIWCA

 

HISTORIA JEDNEGO MYSLIWCA

(Histoire d'un chasseur)

 

Année : 1958
Pays : Pologne
Genre : guerre
Durée : 1 h 18 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Hubert DRAPELLA
Scénario :Bohdan CZESZKO, Hubert DRAPELLA, Stanislaw Skalski

Acteurs principaux :
Bogusz BILEWSKI (lieutenant Stefan Zaremba), Krystyna IWASZKIEWICZ (Margaret Hill), Kazimierz DEJUNOWICZ (le docteur), Kazimierz FABISIAK (Francois, le photographe), Emil KAREWICZ (le pilote allemand), Jan MACHULSKI (Stanislaw Kamien)

Musique : Andrzej MARKOWSKI
Photographie : Karol CHODURA
Producteurs : Jan SZYMANSKI, Tadeusz URBANOWICZ
Compagnie productrice : P.P. Film Polski

Avions :

  • Focke Wulf Fw.190, document.
  • Messerschmitt Bf-109E, document.
  • Messerschmitt Bf-110, document.
  • Supermarine Spitfire Mk.I, II, V, VII, XIV, XX , document.
  • Yak-9P

 

Notre avis :

Ce film, réalisé avec l'aide des forces aériennes polonaises, salue les pilotes polonais qui, après la chute de leur pays en 1940, se réfugièrent en Grande-Bretagne et continuèrent le combat contre le nazisme, dans la RAF. Le scénario fut écrit avec l'aide de Stanislaw Skalski, un as qui participa à la Bataille d'Angleterre et qui fut aussi le conseiller technique du film. Comme beaucoup de pilotes d'Europe de l'est ayant combattu à l'ouest, il fut arrêté à son retour en Pologne, en 1947, par le régime communiste, sous la fausse accusation d'espionnage. Condamné à mort, il passa trois ans en prison, attendant l'exécution de la sentence, qui fut par la suite commuée en prison à vie... Il fut libéré finalement en avril 1956, un an avant le tournage du film. Réhabilité, il fut autorisé à rejoindre l'armée où il occupa différents postes à l'état-major de l'armée de l'air polonaise.

Ce film est donc une tentative de réhabilitation de ces combattants injustement persécutés, permise par l'arrivée au pouvoir, en 1956, de Władysław Gomułka, qui coïncida avec une certaine libéralisation du régime.

Le film raconte l'histoire de Stefan Zaremba, un pilote polonais du squadron 306 de la RAF. Au cours d'une mission il est abattu au dessus de la Manche. Il peut sauter en parachute et grâce à son radeau pneumatique, atteindre une bouée de sauvetage déjà occupée par un pilote allemand. Les deux se demandent lequel va finir prisonnier…Ce sont les Anglais qui arrivent les premiers et récupèrent les deux hommes. Stefan rencontre Margaret Hall qui travaille au centre des opérations, et qui est la veuve d'un pilote, mort au combat; il tombe de suite amoureux. Lors d'une autre mission sur la France, il est de nouveau descendu. Cette fois-ci, il est grièvement blessé. Des Français le trouvent avant les Allemands et l'emmènent à l'hôpital. Catherine qui parle Polonais s'occupe de lui. Pour mieux le soigner, il est caché dans la morgue ! Pour sa convalescence, il est accueilli par la famille de Catherine qui le fait passer pour son mari malade. Mais une fois rétabli, Stefan doit dire adieu à Catherine. Muni de faux papiers, il est exfiltré par l'Espagne et peut rejoindre un peu plus tard l'Angleterre où il retrouve Margaret. Lors d'une attaque de la base, il n'hésite à mettre sa vie en danger pour la sauver. Ayant déjà vécu une douloureuse expérience, celle-ci lui demande de cesser de voler, mais il ne peut lui faire une telle promesse, même après avoir assister à la mort de son ami Staszek, à l'atterrissage. Sa première mission depuis son retour en Angleterre, est l'escorte de bombardiers sur la France, plus précisément sur St Clair, la ville où il a été caché et soigné par Catherine ! Mais la chance l'abandonne et il meurt dans son avion en flammes. Le film se termine sur une rangée d'aviateurs polonais honorant leurs camarades morts au combat, dont on appelle les noms.

Le nom du héros du film rappelle celui du capitaine Jerzy Zaremba qui commanda le premier squadron polonais de la RAF, le 306 "City of Torun", entre juillet et août 1941. Cette unité était basée à Church Fenton (North Yorkshire).

La scène dans la bouée de sauvetage, une des "Udet Bojen" mises en place par les Allemands au large de la France, se trouvait déjà, presque à l'identique, dans le film anglais "One of our aircraft is missing" (1942).

Ce film et l'histoire d'un pilote de chasse "ordinaire" en 1940, basé sur un scénario simple, avec le traditionnel triangle amoureux (ici un homme et deux femmes) rappelle que sur les 2.191 pilotes polonais qui servirent dans la RAF, plus d'un sur six mourut (en combat ou par accident). Un film tchécoslovaque, pratiquement identique, ayant le même objectif de réhabilitation, "Nebesti jezdci", ne sortira que dix ans plus tard. C'est aussi le "prototype" de "Tmavomodrý svet" (2001), un autre film tchèque sur le même sujet. Le film polonais salue au passage, la résistance française qui permit à de nombreux pilotes alliés, tombés sur notre sol, de repartir au combat, après un long voyage les faisant traverser les Pyrénées, puis l'Espagne, pour parvenir à Gibraltar ou au Portugal.

 

Les avions du film :

Le tournage eut lieu en partie sur l'aéroport de Lublinek, à Lodz, où fut reconstitué une base anglaise.

Les seuls avions utilisés par la production sont trois Yak-9P qui tiennent lieu de Spitfire ! Ce type d'appareil n'équipait plus la force aérienne polonaise depuis 1953. Le train d'atterrissage (se rentrant normalement vers l'intérieur) a été transformé en faisant pivoter les roues sur leur tige coulissante (après avoir démonté le compas) pour les faire ressembler à celles d'un Spitfire (dont le train se rentre vers l'extérieur). Un Yak a reçu une verrière et un pare brise plus proches de ceux du Spit. Deux canons factices ont été rajoutés sur les ailes. Ces Yak/Spit portent les codes "FZ-D/L" du squadron 65 (code d'avant guerre), alors que celui du squadron 306 était "UZ". Ils apparaissent au début et à la fin du film.

Tous les autres avions du film sont issus de documents filmés fournis par l'Imperial War Museum de Londres. Tous les combats aériens ont été ainsi reconstitués au montage avec des bouts de films, certains provenant parfois de ciné-mitrailleuses. Leur qualité est médiocre et ne permet pas toujours d'identifier précisément les avions. On y voit différents types de Supermarine Spitfire, de différentes époques.

A plusieurs reprises, apparaît un Spitfire à moteur Griffon, avec canopée à vision totale, dérive pointue, aile elliptique, armé de deux canons et marqué d'un "P" pour "Prototype". Ce pourrait être un des prototypes de la série des Mk.XX. Les Spitfire Mk.V (à quatre canons) volant en ligne de file, appartiennent au squadron 2 de la South African Air Force, au-dessus de l'Adriatique…Le Spitfire Mk.IX portant le code WX-F (serial MA843) du squadron polonais 302 "City of Poznan", est un des avions du lieutenant Witold Łanowski. On voit également un Spitfire Mk. VII (code ON-F) du squadron 124, un Spitfire Mk.XIV solitaire, un Spitfire Mk.II du squadron 266 (code UO) censé s'écraser à l'atterrissage. Apparaît également une formation de Spitfire avec le code "WZ", ce qui en ferait des avions de l'unité de protection (Station Flight) de la base des bombardiers de Graveley.

Il faut également citer deux Hawker Hurricane qui, font un rapide passage à l'écran.

L'ennemi est représenté par des Messerschmitt Bf-109E, dont un filmé de près, et de plusieurs Focke Wulf Fw.190 et Messerschmitt Bf-110, volant en groupes. On voit également Un 110 poursuivi par un Spitfire, sans doute un avion capturé filmé lors d'un combat simulé.

Enfin, Zaremba est rapatrié du Portugal dans un Consolidated B-26 Liberator.

La revue où Margaret lit les exploits de Stefan est anachronique. Sur la page de gauche, on y voit un Boulton Paul Balliol T.2, un avion d'entraînement avancé qui ne volera qu'en… 1949.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur https://ulozto.net/


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