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GULA DIVISIONEN

 

GULA DIVISIONEN 

(L’escadrille jaune)

 

 

Pays : Suède
Année :1954
Durée : 1 h 26 min.
Genre : Drame
Couleur

Réalisateur : Stig OLIN
Scénario : Stig OLIN, d’après la nouvelle « Gyllene Vingar » de Lars WIDDING

Acteurs principaux : Hasse EKMAN (Capitaine Birger Wreting), Anne-Marie GYLLENSPETZ (Sonja), Sven LINDBERG (Lieutenant Hagberg), Lars EKBORG (Dag Holm), Gertrud FRIDH ( Inger Bart-Wreting), Stig OLIN (Boman), Karl-Arne HOLMSTEN (un officier)

Photo : Gorad STRINDBERG
Prise de vues aériennes :Beng WESTFELT
Conseiller technique : Capitaine Sven LAMPELL
Producteur : Lorens MARMSTEDT, Alf JÖRGENSEN
Production : Terrafilm

Avions :

  • Consolidated PBY-5A Catalina  
  • North American AT-6A, en arrrière-plan
  • SAAB J-29B "Tunnan"
  • SAAB 91B "Safir"

 

Notre avis :

Ce film essaya de rééditer le succès de «Första divisonen » de 1941, avec la même vedette Hasse EKMAN, et un scénario très proche, mais sans y être parvenu malgré de belles scènes aériennes. GULA DIVISIONEN sortit juste à la fin de la guerre de Corée et en pleine guerre froide. Les pays baltes étaient occupés depuis la guerre par la Russie, et la Suède se retrouvait ainsi à moins de 200 km du rideau de fer. En juin 1952, un DC-3 suédois disparaissait en mer Baltique ; trois jours plus tard, un Catalina parti à sa recherche était attaqué par la chasse soviétique alors qu’il se trouvait au-dessus des eaux internationales. Ce n’est qu’en 1991 que l’URSS avouera avoir abattu le DC-3 retrouvé au fond de la mer en 2003, à 80 km à l’est de l’île de Gotska Sandon. Cet avion était soupçonné faire de l’espionnage en faveur de l’OTAN, ce qui s’avérera exact par la suite ! Malgré la latitude, la guerre froide pouvait être dans la Baltique plus chaude qu’ailleurs. Ce film n’est donc pas qu’une simple histoire d’aviateurs. Tourné avec l’aide de la Flygvapnet, plus particulièrement de l’escadre F 8 (F8 Svea Flygflottilj) basée à Barkarby (banlieue de Stockholm), il est aussi destiné à montrer le drapeau, sur lequel d’ailleurs, le film s’ouvre.

Sur une base aérienne des environs de Stockholm, le capitaine Birger Wreting commandant d’une escadrille de chasse, craint qu’un de ses subordonnés, le pilote Arne Bart, qui est aussi son beau frère, ne soit pas à la hauteur de la tâche. Quant au lieutenant Rolf Hagberg, il envisage de cohabiter avec sa fiancée Sonja. Un jour, il entend Bart raconter à l’un de ses camarades que Wreting avait eu autrefois une liaison avec Sonja. Questionnée, celle ci avoue qu’elle était sortie avec lui alors qu’il était déjà marié. Lors d’un vol en formation, Hagberg endommage l’aile de Wreting et ce dernier doit s’éjecter au dessus de la mer. Hagberg part à sa recherche et parvient à le localiser au bout d’un certain temps. Un avion de sauvetage lui envoie un canot gonflable. Pendant ce temps, Hagberg revient vers la base mais il a consommé beaucoup de carburant. Alors qu’il est en finale, son réacteur s’éteint ; il se pose violemment à coté de la piste  et l’avion s’enflamme. Cependant les pompiers parviennent à le sortir en vie de son cockpit. Cet accident permet aux deux hommes de se réconcilier, et à Hagberg, de retrouver sa fiancée qui a définitivement rompu avec Wreten.

Comme on l’aura compris, le film s’étend largement sur la vie privée des pilotes au sein de la base. Néanmoins, il montre de nombreux aspects de la mise en oeuvre d’un groupe de chasse suédois au début des années cinquante. On assiste à la maintenance des appareils, au chargement des canons, aux exercices de tir, aux évolutions des formations. On voit la brigade incendie en action et un Catalina de sauvetage décoller sur alerte.

Les vues aériennes sont de grande qualité. La scène où le capitaine Sven Lampell, le conseiller technique du film, effectue aux commandes d’un Safir un looping autour du pont de Vasrebrons à Stockholm, après être passé sous des câbles à haute tension, est assez inattendue. On voit mal, même aux Etats Unis, un capitaine d’active se livrer pour un film à ce genre de fantaisie avec un avion militaire ! Ce pilote fera partie en 1961 des forces aériennes de l’ONU, au Congo.

GULA DIVISIONEN se termine par un long défilé aérien de SAAB J 29 qui traduit bien l’objectif propagandiste du film.

 

Les avions du films :

Ce film est à la gloire du SAAB J-29B qui constitua l’épine dorsale de la chasse suédoise jusqu’à la fin des années cinquante. Il fut aussi le premier jet européen à aile en flèche, à être construit en série. Cet avion qui fit son premier vol en 1948 est fortement inspiré des travaux de Hans Multhopp et de son Focke Wulf Ta 183, tout comme le MiG-15. Ces avions ont en commun le même fuselage rondouillard (d’où le nom du J-29 : « Tunnan » ou tonneau) avec des ailes fixée en position médiane, en arrière du cockpit. Mais la dérive du SAAB assez conventionnelle, est proche de la version définitive (modèle III) du Ta 183, alors que celle du MiG-15, très élancée avec un stabilo haut placé, est plus proche du projet initial qui prévoyait un empennage en T. Enfin, le SAAB a un train principal se rétractant dans le fuselage, tout comme le Ta.183. Propulsés tous les deux par des réacteurs anglais, MiG-15 et SAAB J-29 avaient des performances comparables, avec toutefois un meilleur rayon d’action pour l’appareil suédois.

Autre production du constructeur suédois, le SAAB 91B « Safir », est un avion d’entraînement. C’est un avion civil à l’origine, étudié par A.J. Anderson, le père du célèbre Bücker «Bestmann» dont il a conservé la forme de la dérive et l’allure générale. Peint de la même couleur jaune, un North American AT-6A domine les Safir rangés à ses côtés..

Le Consolidated PBY-5A Catalina qui vient au secours du commandant nageant au milieu d’une mer teintée de fluorescéine, est un des trois appareils mis en œuvre par la Flygvapnet, et restés en service jusqu’en 1966, pour des missions de secours en mer.

On remarquera enfin que l’équipement des pilotes (casque, masque à oxygène, parachute, Mae West) est d’origine américaine et datant de la seconde guerre mondiale. Les pilotes ne portent pas de casques durs, juste un serre tête en toile recouvert d’une coiffe blanche pour se protéger la tête du soleil, comme les pilotes de la Luftwaffe.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.co.uk

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