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FOR THOSE IN PERIL

 

FOR THOSE IN PERIL

 

Année : 1944
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 1 h 17 min.
Genre : guerre
Noir et blanc

Réalisateur : Charles CRICHTON
Scénario : T.E.B. CLARKE, Richard HILLARY

Acteurs principaux :
David FARRAR (Capitaine Murray) Ralph MICHAEL (P/O Rawlings) Robert WYNDHAM (Squadron Leader Leverett) John SLATER (Wilkie) Robert GRIFFITH (le barreur)

Photographie : Ernest PALMER, Douglas SLOCOMBE
Musique : Gordon JACOB
Producteur : Michael BALCON
Compagnie productrice : Ealing Studios

 Avions:

  • Douglas Boston IIIA
  • Messerschmitt Bf.110, document.
  • Supermarine Spitfire Mk.II 
  • Supermarine Walrus II

 

Notre avis :

Le scenario est tiré d'une nouvelle de Richard Hillary qui était un pilote de chasse pendant la bataille d'Angleterre. Son Spitfire fut descendu en 1940 et il put sauter en parachute, malgré de très graves brulures. Il fut recueilli par le bateau de sauvetage de Margate. Son grand père, William Hillary, était le fondateur du service de secours en mer. Mais son livre "Le Dernier Ennemi", publié en 1942, qui décrit son expérience et son sauvetage, est plus connu que ce film. Hillary se tua lors d'un vol d'entraînement en 1943, alors qu'il avait repris du service, après plus d'un an de traitement et de chirurgie plastique, pour lui redonner des mains et un visage…

"For those in peril" est une autre histoire, du genre de celle "The sea shall not have them" (1954), sauf que ce film-ci fut tourné pendant la guerre, avec de vrais marins, sur de vrais bateaux, ce qui lui confère une note d'authenticité indéniable. L'originalité de ces deux films est de mettre en scène la marine de la RAF. La RAF avait la particularité d'avoir, dès sa création en 1918, son propre service de secours en mer utilisant des hydravions, mais aussi, lors de la seconde guerre mondiale, des bateaux, montés par ses équipages, pour secourir ses pilotes.

Le film suit l'équipage de la vedette n° 183, commandée par le capitaine Murray. Il doit accueillir Rawlings, un jeune officier qui n'a pu être pilote dans la RAF et qui se voit affecté dans un bateau avec quelque rancœur…Murray doit lui apprendre à manœuvrer la vedette dans toutes les conditions possibles. Un jour, un bombardier anglais est abattu au milieu d'un champ de mines et Murray est envoyé pour récupérer l'équipage qui a embarqué dans un dinghy, non loin des côtes françaises. Un hydravion tente d'amerrir, mais il explose contre une mine. Quand la vedette de Murray approche des naufragés, en plein brouillard, un bateau allemand intervient et lui tire dessus. La Navy accourt avec des bâtiments plus lourdement armés et coule l'Allemand. Mais le bateau de Murray est pris sous le feu des batteries côtières, puis mitraillé par des chasseurs. Murray est blessé et meurt peu après. C'est donc à Rawlings de repêcher les pilotes et de les ramener à bon port. Il finit par comprendre que la guerre ne se déroule pas seulement dans les airs…

La plupart des scènes ont été tournées à Newhaven, au début de 1944 mais aussi en 1943. Le film nous montre de nombreux bateaux, à commencer par ceux de la  28 Air Sea Rescue unit  basée à Newhaven. Ce sont des vedettes rapides, High Speed Boats de Type 2, de 63 pieds de long, appelées familièrement "Whaleback" (dos de baleine), en raison de la forme arrondie de leurs cabines. Les modèles observées (dont les n°134, 145, 148, 156, 177, 190..et , 183, celle du capitaine Murray) ont reçu un armement renforcé. Aux deux tourelles Armstrong-Whitworth, de type aviation ont été ajoutés un canon Oerlikon de 20 mm, à l'arrière, et deux jumelages de Lewis de 7.7 mm, à l'avant, de part  et d'autre de la timonerie.

Les autres bateaux appartenaient à la Royal Navy, et dépendaient de la base HMS "Aggressive" de Newhaven. Ce sont principalement des Motor Launches de la classe Fairmile B  de 112 pieds de long (dont les RML 513, 518, 529, et ML 190). Le chalutier armé allemand "Konigin Luise" est en fait un bâtiment britannique. Au début du film, on voit une chaloupe, de type Watson, qui arrive trop tard pour sauver un pilote; c'était un genre de bateau équipant les sociétés de sauvetage en mer.

Le film très bien réalisé (comme la plupart des films de guerre anglais) est basé sur des faits réels, revus et corrigés par le réalisateur. Il est vrai que de nombreux pilotes de Spitfire ou de B-17 finirent dans la Manche, au milieu des champs de mines. On voit également des avions allemands mitrailler les vedettes, ce qui arrivait effectivement; les Alliés n'hésitaient pas, non plus, à faire de même et à descendre les hydravions de secours allemands. Des deux côtés, on prenait beaucoup de risques pour sauver ses pilotes et à l'occasion ceux du camp adverses qui étaient ainsi retiré de facto, des opérations pour aller croupir dans un camp de prisonniers. Entre l'avion et l'homme, le bien le plus précieux était l'homme, dont la formation avait été longue et coûteuse…

L'équipage du bombardier se retrouve dans un dinghy gonflable. Les pilotes utilisent des sortes de grands gants en forme de pagaies; ils disposent également d'un émetteur de secours "Type T-1333", avec son antenne suspendue à un cerf volant à déploiement automatique, lancé par une fusée au moyen d'un pistolet Verey.

On remarquera l'équipement des marins de la RAF. Ils portent des Mae-West et même des casques de cuir équipés d'écouteurs, comme sur un avion…

Bien que l'action se passe principalement en mer, on trouve quelques avions dans ce film.

 

Les avions du film :

Lors de l'évocation de la bataille d'Angleterre, on voit une formation de Heinkel He.111H. Puis deux Supermarine Spitfire Mk.Ia attaquent un Messerschmitt Bf.110 anglais, avec cocardes et camouflage deux tons que l'on reverra dans "Vainqueur du ciel" (1954). C'était un avion allemand, récupéré presque intact et  utilisé pour des essais comparatifs. Les vues rapprochées du cockpit du Spitfire ont été effectuées avec une vrai cellule de Spitfire Mk.II, avec sa vitre blindée (5 cm d'épaisseur) rapportée sur le pare-brise, dont il manque toutefois  la tôle profilée la raccordant au fuselage.

Plus tard, en 1944, c'est un Douglas Boston IIIA du 342 bomber squadron (code "OA") qui est abattu par un Messerschmitt Bf.109E. Le 342 BS était un groupe de "Free-Frenches" qui effectuait, comme montré, des bombardements à basse altitude au dessus de la France. Le cockpit vu de près est aussi un vrai.

Un Supermarine Walrus II (un avion très rare au cinéma), sans code apparent, appartenant au 277 squadron de la RAF, une unité de secours en mer, décolle du terrain en herbe de Shoreham on Sea (Sussex), où il était basé (on reconnaît la monumentale chapelle du Lancing college, sur une colline). Le morse (walrus) peint sur son nez est sans doute, une fausse marque personnelle, les Walrus ne portant que très rarement ce genre de décoration...

La vedette "18"3" est straffée par deux chasseurs "allemands", dont l'un est un Spitfire et l'autre, un North American Mustang I, un appareil souvent employée dans la RAF pour la reconnaissance photo.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.com

 

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