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FLYING FORTRESS

 

FLYING FORTRESS

 

Année : 1942
Pays : Grande Bretagne, Etats-Unis
Genre : guerre
Durée : 1 h 09 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Walter Forde
Scénario : Brock Williams, Gordon Wellesley, Edward Dryhurst

Acteurs principaux :
Richard Greene (James "Jim" Spence Jr.), Carla Lehmann (Sydney Kelly), Betty Stockfeld (Lady Deborah "Debbie" Ottershaw), Donald Stewart (William "Sky" Kelly), Basil Radford (Captain Wilkinson).


Photographie : Basil Emmott, Gus Drisse
Musique: Jack Beaver, Howard Jackson
Compagnie productrice : Warner Bros., First National Productions

Avions :

  • Beech Staggerwing, extr. de film
  • Boeing B-17C
  • Boeing Boeing Y1B-17, document.
  • Buhl CA-6 Air Sedan, NC6874, doxument.
  • Lockheed Hudson

 

Notre avis

Le Boeing B-17 « Flying Fortress » fut la vedette du film du même nom, sorti en juin 1942, en Angleterre. Ce film américain fut tourné en Angleterre, aux studios de Teddington, dans le cadre de l’effort de guerre. La production put disposer des vrais avions grâce à la collaboration de la RAF. Les Anglais avaient reçu en mai 1941, vingt B-17 qui furent dénommées « Fortress I ». Le squadron 90 fut choisi pour essayer avec cet appareil, une tactique nouvelle, le bombardement diurne à haute altitude. Les Américains étant très intéressés par les performances de leur avion et du viseur Norden, en conditions réelles, envoyèrent des techniciens sur place pour leur mise au point. Ils insistèrent également pour que le B-17 fut rapidement envoyé en opérations avec des équipages mixtes anglo-américains, malgré la neutralité des USA. C’est ainsi que le premier citoyen américain à bombarder l’Allemagne fut un ingénieur civil de chez Sperry ! Après vingt six missions de guerre sur l’Allemagne, on se rendit compte en septembre 1941, qu’il y avait de nombreux problèmes à résoudre. Le B-17 se révéla être un avion robuste, mais dont le système défensif devait être revu, avec notamment la suppression d’un angle mort, à l’arrière. L’appareil fut jugé inacceptable en l’état, selon les standards britanniques, et les « Fortress I » furent retirées du front européen. Ce fut à ce point de relative inactivité, que les studios de Teddington arrivèrent à Polebrook pour le tournage.

L’histoire du film commence avec le playboy « Jim » Spence aux commandes de son avion alors que son pilote particulier, « Sky » Kelly, est en place arrière. Passablement éméché, il se livre à des acrobaties dangereuses et finit par s’écraser. Un passager perd la vie, mais c’est à « Sky » que l’on retire la licence ! Quelques temps plus tard, Spence lit dans un journal qu’on recrute des pilotes pour convoyer des avions vers l’Angleterre en guerre. Il s’inscrit aussitôt comme « ferry pilot », et doit suivre une formation qui se trouve être dirigée par son ancien employé, « Sky » Kelly ! Les deux font équipage pour convoyer un B-17 en Angleterre. A Londres, Sky retrouve sa sœur qui est journaliste et fait la connaissance de Deborah, une vaguemestre de la RAF, issue de la gentry. Témoin du bombardement de Londres et de la résistance héroïque de la population, Sky et Jim décident de s‘enrôler dans la RCAF. De retour en Angleterre, ils apprennent que leur chef d’escadrille est le frère de Deborah, le comte d’Ottershaw. Malgré les doutes du yankee « Sky » sur les aptitudes de ce vivant témoin du passé, il embarque, ainsi que Jim, dans l’appareil piloté par Ottershaw, pour une mission sur Berlin. Attaqué par des chasseurs allemands, un de leurs moteurs est touché. Ottershaw donne l’ordre d‘évacuation, mais il y a des blessés à bord. Jim décide alors de sortir pour éteindre l’incendie qui s’est déclaré. L’avion reviendra à sa base. Le film se termine sur un extrait d’un discours de Churchill qui avait été particulièrement intéressé par la mise en oeuvre de ces nouveaux bombardiers, ainsi, sans doute, que par cette intervention américaine indirecte dans le conflit…

En dehors de ce mélodrame, le film est intéressant parce qu’il montre les B-17C utilisés par les Anglais qui lui firent subir son baptême du feu. La mission de bombardement est une pale rééditon du film anglais «Target for tonight » (1941). Le plus étonnant est que la scène où l‘on voit Spence grimper sur l’aile de l’avion en plein vol pour éteindre un incendie, fut basée sur un fait réel ! Le 7 juillet 1941, un pilote néo-zélandais, le sergent James Allen Ward, monta sur l’aile de son Wellington en plein vol, pour éteindre le feu d’un moteur. Il reçut la Victoria Cross pour cet exploit. Les B-17 firent effectivement une mission sur Berlin, le 23 juillet 1941 (12 juillet dans le film), mais durent faire demi tour devant le mauvais temps. L’attaque du B-17 par les chasseurs allemands s’inspire aussi d’un fait réel, survenu en août 1941, quand trois Bf. 109F attaquèrent la Fortress « F pour Freddie » au dessus de l’île hollandaise de Texel. Grâce au contrôleur de vol surveillant l’arrivée des chasseurs à partir de sa coupole située au dessus du cockpit, les mitrailleurs purent descendre les trois avions. D’autre détails sont intéressants. On voit ainsi Sky piloter un B-17 avec un cigare à la bouche. La plupart des systèmes du B-17 étaient électriques, et le fuselage ne suintait pas l’huile comme les autres bombardiers, aussi pouvait-on y fumer en toute sécurité, le cockpit étant en outre équipé d’allume-cigare et de cendrier. On remarquera aussi les masques à oxygène britanniques de type E, modifiés spécialement pour le squadron 90. L’arrivée d‘oxygène ne se faisait non plus par le bas, mais sur le coté gauche, l’ancien tuyau d’arrivée servant à l’expiration. Les B-17 volaient à une altitude de 30.000 pieds (et non 35.000, comme dit dans le film) et rencontrèrent de nombreux problèmes dus au givrage et à l’anoxie. Le petit ballon avec l’effigie de Goering, emmené par Sky, est là pour rappeler qu’à haute altitude la pression atmosphérique baisse fortement. Ce phénomène n’avait pas uniquement pour effet de faire gonfler les ballons, mais aussi de provoquer chez l’équipage une incontinence d’urine, urine qui avait la fâcheuse tendance à geler dans les combinaisons de vol !

L’acteur anglais Richard Greene, qui était aux USA sous contrat de la Warner, avait demandé a être libéré pour rentrer se battre dans son pays. Il s’engagea dans les blindés du 27° Lancier, servant en Hollande et en Belgique, avant d’atteindre le grade de lieutenant. En 1942, il obtint des permissions de longue durée pour tourner deux films de propagande  « Unpublished Story » (1942) et « Flying Fortress ». Quant à Betty Stockfeld, elle avait tourné trois ans auparavant, en France, la comédie « Sur le plancher des vaches » aux cotés de Noël-Noël.

Le film reçut aux Etats-Unis un accueil très modéré de la part du public. Le B-17 n’était pas une nouveauté, et avait déjà fait ses débuts au cinéma dès 1938, mais sa légende n’en était qu’à ses débuts…

 

Les avions du film :

Au moins cinq B-17 Model 299H furent utilisés pour le tournage, mais deux apparaissent en premier plan dans le film : le B-17C WP-F, "F" pour Freddie (c/n 2066, AN530) et le WP-M, "M" pour Mother (c/n 2077, AN536). Le premier, était l’avion sur lequel l’équipage de Frank Sturmey soutint le premier engagement avec des chasseurs ennemis ; il fut ferraillé en septembre 1943. Le second s’écrasa en janvier 1942, dans la région de Cambridge, lors d’un vol d’entraînement, en tuant tout son équipage. La formation de cinq Fortress I fut filmée spécialement pour le film; lors des opérations, on réussit rarement à en aligner plus de trois ou quatre…Un document montrant un Boeing Y1B-17 en vol apparaît quand Sky rejoint l’Armée.

Au début du film, Jim fait des acrobaties sur un monoplan à aile basse non identifié, apparaissant sous la forme d’une maquette. Quand il percute le sol, il est remplacé par un Buhl CA-6 Air Sedan (NC6874), sesquiplan, scène qui fut utilisée dans d’autres films. Pour se rendre au centre de recrutement des « ferry pilots », Jim pilote un Beech Staggerwing. A la fin du film, on voit l’inévitable Lockheed Hudson fourni en quantité à l’Angleterre.

Des documents d’actualité montrent plusieurs avions allemands : Messerschmitt Bf-109 D, Junkers Ju-87 Stuka, Junkers Ju-52. Les attaquants allemands sont remplacés, en l’air, par des maquettes genre He.113 (un type d’avion jamais mis en service, mais souvent «vus» par les pilotes anglais), et des documents filmés montrant, entre autres, un North American T-6 et même un Spitfire !

 

Christian Santoir

*Film rare

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