Année : 1964
Pays : Allemagne fédérale
Durée : 1 h 10 min.
Genre : catastrophe
Noir et blanc
Réalisateur : Theo MEZGER
Scénario : Arthur HAILEY, Theo MEZGER
Acteurs principaux :
Hans LOTHAR (George Spencer), Benno STERZENBACH
(Dr. Frank Baird), Klaus SCHWARZKOPF (Harry Burdick), Günther NEUTZE (Capitaine
Treleaven), Ingmar ZEISBERG (Stewardess Janet).
Photographie : Rolf AMMON
Producteur : Werner SOMMER
Compagnie productrice : Süddeutscher Rundfunk (SDR)
Avions :
- Douglas DC-4, HB-ILU, OD-ADN
Notre avis :
Ce film est la version allemande du téléfilm canadien "Flight in danger" (1956), d'après un scénario d' Arthur Hailey, un ancien pilote de la RAF. La première adaptation sur le grand écran fut celle de l'américain Hall Bartlett, sous le titre de "Zero hour" (A l'heure zéro), en 1957, avec Dana Andrews et Linda Darnell. Puis vint, un autre téléfilm, produit par la Paramount, "Terror in the sky", en 1971. Enfin, "Flight in danger" fut parodié dans le film comique "Airplane", en 1980. Qu'avait donc d'original le scénario pour être régulièrement mis à l'écran ? Il a intéressé les réalisateurs de films "catastrophes" car il imagine, qu'après le décollage, les pilotes d'un avion de ligne meurent, ou sont incapables de piloter, suite à une intoxication alimentaire. Si, çà et là, des cas d'intoxication alimentaire de l'équipage ont bien eu lieu, ils n'ont jamais eu de conséquences mortelles. Depuis, les pilotes ne mangent jamais la même chose et ont le choix entre des plateaux repas du jour ou de la veille. Mais au cinéma, le moindre risque doit être exagéré à l'extrême, pour faire frissonner le bon public, affamé de sensations, qui est resté assis sur le plancher des vaches…
A l'aéroport de Winnipeg, George Spencer, cherche à tout prix un passage pour Vancouver. Il est dirigé vers la compagnie charter Maple Leaf, qui lui délivre aussitôt un billet. Un peu plus tard, en vol, alors qu'on a servi le dîner, une passagère tombe malade et son état s'aggrave rapidement. L'hôtesse, Janet, cherche alors un médecin parmi les passagers. Elle en trouve un en la personne du Dr Baird, assis à coté de Spencer. Six autres passagers tombent également malades. Baird conclut à une intoxication alimentaire et demande à ce qu'ils soient hospitalisés rapidement; mais, il n'y a aucun terrain de détournement avant Vancouver. Puis c'est au tour du copilote, puis du pilote, de tomber malades. Ils ont tous mangé du poisson servi au dîner. La tour de Vancouver est avertie du problème. Baird et Janet se retrouvent seuls pour gérer la situation. L'avion vole sur pilote automatique et il faut trouver un passager qui n'a pas mangé de poisson et qui a son brevet de pilote…Baird se rappelle alors que son voisin, George Spencer, lui a dit qu'il était pilote de chasse pendant la guerre, et il le fait appeler. Mais ce dernier ne connait que les monomoteurs, Spitfire ou Thunderbolt, et n'a pas volé depuis au moins dix ans. Quand on lui demande s'il peut faire atterrir le quadrimoteur, il répond que c'est exclus, mais il se laisse néanmoins convaincre par le médecin et l'hôtesse de s'installer aux commandes. Il sera guidé par le commandant Treleaven, à partir de la tour de contrôle de Vancouver; Treleaven lui dira comment procéder et quels paramètres afficher. Il est assisté dans sa tâche par Janet qui s'occupe de la radio, de la manœuvre des volets et du train d'atterrissage. L'état des passagers nécessite de ne pas perdre de temps et Spencer s'efforce de faire une approche directe. Après une descente difficile, et une remise des gaz, il parvient néanmoins à poser l'avion sans blesser personne, même s'il termine son atterrissage par un magnifique cheval de bois.
Le film fut tourné en partie, sur l'aéroport de Stuttgart (Bade Wurtemberg). On constate qu'il est presque une copie conforme de "Zero hour", avec néanmoins deux différences : le pilote n'est pas assisté par son épouse, et il ne fauche pas le train, à l'atterrissage…
Les avions du film :
Il n'y a qu'un seul avion dans ce film, mais un vrai, un Douglas DC-4 de la compagnie charter suisse Balair (HB-ILU), filiale de Swissair. Il est doublé, pour les vues en vol, par une maquette (pas très fidèle).
C'était un ancien C-54E de l'USAAF (c/n 27289, s/n 44-9063), converti en 1945 par Douglas, en DC-4, pour Pan American (N88887). Il fut alors baptisé "Clipper Monsoon". En avril 1952, il fut vendu à la Swissair (HB-ILU) et rebaptisé "Unterwalden". En 1959, il fut transféré à Balair dont l'avion porte la décoration (le nom "Balair" a juste été remplacé par le nom de la compagnie fictive canadienne "Mapple Leaf""; notons qu'il existe bien une compagnie canadienne portant le nom de "Maple Leaf Airlines", mais elle n'a commencé ses activités qu'en 2006). En 1969, l'avion fut cédé à la compagnie irlandaise Aer Turas (EI-ARS) et renommé "City of Galway". Il fut loué un temps aux Nations Unies, puis, il fut exploité par Norwegian Overseas Airways (LN-TUR) qui faillit l'acheter. En 1977, il fut vendu aux USA, où il retrouva son ancien matricule (N88887). Sa vente à la compagnie charter Falcon Air des Emirats arabes unis, fut annulée et il fut repris par Globe Aero, en Floride. L'avion fut loué ensuite à différentes compagnies, à Transair Ltd., en 1980, National Air Cargo en 1983, mais aussi à Animal Air (ZS-LMH), à Liberia World Airlines, en 1987-88 (EL-AJP) et enfin Basler Airlines. Rayé des registres en 1990, et acheté par l'USAAF Museum, il fut exposé, en 1989, avec le nom de "Rosinenbomber", au mémorial du Pont aérien de Berlin, situé sur l'aéroport de Francfort où il est encore aujourd'hui.
A la fin du film, quand l'avion atterrit à Vancouver, on voit un autre DC-4 faire son approche. Quand il atterrit c'est un DC-4 de la compagnie de fret libanaise TMA (Trans Mediterraneen Airways, OD-ADN, c/n 43019), puis il redevient l'avion du début, de la compagnie Mapple Leaf quand il fait son cheval de bois…
La cabine et le cockpit ont été reconstitués en studio, mais certains plans ont utilisé une vraie planche de bord de DC-4. On voit ainsi le pilote actionner la commandes des volets et celle du train, toutes situées au bas de la console centrale. Après le toucher des roues, il demande à l'hôtesse d'actionner l'interrupteur électrique principal d'urgence (situé sur la console, au plafond).
Christian Santoir
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