Rechercher dans ce blog

FLAMMES SUR L’ASIE

FLAMMES SUR L’ASIE

Vo. The hunters

 

Année : 1958
Pays : Etats-Unis
Durée : 1h 48 min.
Genre : drame
Couleur

Réalisateur : Dick Powell
Scénario : Wendell Mayes, d’après le roman de James Salter « The hunters » (1956)

Principaux acteurs :
Robert Mitchum (Major Cleve Saville), Richard Egan (Colonel Dutch Imil), May Britt (Kristina 'Kris' Abbott), Lee Philips (Lieutenant Carl Abbott), John Gabriel (Lieutenant Corona), Stacy Harris (Colonel Monk Moncavage), Victor Sen Yung (un fermier coréen), Leon Lontoc (Casey Jones)

Musique : Paul SawtelL
Photo : Charles G. Clarke
Prise de vues aériennes : Tom Tutwiler
Conseillers techniques : Major Robert E. Wayne, USAF, Capitaine Vernon L. Wright, USAF
Producteur : Dick Powell
Compagnie productrice : 20th Century Fox

Avions :

  • -Douglas C-54 Skymaster     
  • -North American F-86F
  • -Republic F-84F

 

Notre avis :

Dans la même veine que « Les ponts de Toko-Ri », sorti quatre ans plus tôt, « Flammes sur l’Asie » est un autre film sur la guerre de Corée, mais alors que le précédent traitait des chasseurs bombardiers de l’US Navy, celui ci se focalise sur les chasseurs de l’USAF.

Robert Mitchum est le major Cleve Saville, un pilote de chasse de la seconde guerre mondiale, un prédateur froid, surnommé comme de juste, « Iceman » ! En 1952, alors qu’il rejoint son poste en Corée, il rencontre lors d’une escale au Japon, le lieutenant Carl Abbott qui a des problèmes; après plus de trente missions, il n‘a toujours pas descendu un seul avion et il commence à sombrer dans l’alcool. Sa femme, Chris, ne sait quoi faire et demande à Saville de l’aider. Mais ce dernier tombe amoureux d’elle, ce à quoi elle n’est pas insensible.. En Corée, à la base de Suwon (K-13), Saville retrouve le colonel Dutch Emil, un ancien comme lui, et un dur qui ne se sépare jamais de ses deux revolvers; il fait aussi la connaissance d’un jeune pilote, le lieutenant Ed Pell, un pilote aussi fougueux que prometteur. Leur ennemi commun est «Casey Jones» un as chinois. Abott, au courant des sentiments réciproques entre Saville et son épouse lui propose un marché : sa femme contre un duel avec l’as chinois. La réponse percutante de Saville est sans équivoque… Lors d’une mission au dessus de la Corée du nord, Abott est abattu. Saville qui vient de descendre l’as chinois, sacrifie son avion et se pose pour aller à son secours. Pell est abattu à son tour en essayant de les aider. Tous les trois finiront par rallier les lignes amies après avoir été aidés par des paysans coréens qui le payeront de leur vie. Arrivé au Japon, Abott doit partir en convalescence à San Francisco. Son face à face avec la mort l’a fait réfléchir; il demande à son épouse de lui accorder une nouvelle chance; elle accepte. Elle vient faire ses adieux à Saville qui ne cherche pas à la retenir; il ne pense, apparemment, qu’à retourner au combat…

James Salter, l’auteur du livre dont s’inspire librement cette histoire, était en 1952, le capitaine James Horowitz qui pilotait en Corée un F-86E du 335th Fighter Interceptor Squadron, 4th Fighter Interceptor Wing. Les personnages du roman comme du film, sont plus ou moins copiés sur des personnages réels. Salter reconnut que le personnage du lieutenant Pell était copié sur un certain James Low. Le sous lieutenant James F. "Dad" Low du 4th Wing devint le plus jeune as américain quand il abattit son cinquième Mig-15, en juin 1952, six mois seulement après être sorti de l’école de chasse. Contrairement aux pilotes plus âgés, vétérans de la deuxième guerre mondiale, Low avait appris à tirer le meilleur parti du nouveau collimateur A-4 équipant les Sabre F-86E et F. Le major Saville est plus difficile à cerner, mais son personnage peut être basé sur un ou deux récipiendaires de la Médaille d’Honneur, soit le major Louis J. Sebille qui mourut aux commandes de son F-51, ou le double as, le major George A. Davis, abattu dans son F-86 alors qu’il commandait le 334th FIS, 4th FIW. Le fictif 54th Fighter Group du film est apparemment une contraction des vrais 51st (basé à Suwon) et 4th Fighter Interceptor Wings.

Le film fut tourné en Californie; bien que le budget fut confortable, il ne permettait pas d’aller tourner sur place, au Japon. Tout fut donc tourné dans le ranch de la Fox où on reconstitua les rues de Kyoto, les restaurants japonais et la base d’Itami (Osaka). Ce film tourné en couleur et en Cinémascope se distingue par de magnifiques vues aériennes montrant les Sabre évoluant au milieu des cumulus, poursuivant les Mig, plutôt que faisant du strafing comme dans les autres films. Les vues aériennes sont très supérieures à celles de «Sabre jet » et on peut apprécier les progrès réalisés en cinq ans en matière de prises de vues aériennes. La qualité des images fait de « Flammes sur l’Asie » le premier film montrant de vrais combats de jets ; c’est, en quelque sorte, un précurseur de «Top gun»

 

Les avions du film :

Le film nous montre les North American F-86F du 3525th Combat Crew Training Wing de la base de Williams Field (Arizona). Les points d’emport des Sabre et la soute du nouveau Lockheed C-130 fournirent d’excellentes plateformes pour les caméras. Mais pour trouver de belles formations de cumulus indispensables pour donner du relief aux prises de vues aériennes, l’équipe de tournage dut se transporter à West Palm Beach, en Floride.

Les North American F-86F Sabre du film sont peints avec la bande jaune et les damiers de dérive caractéristiques du 51st Fighter Interceptor Wing, mais avec des nez jaunes comme les Sabre du 12th Fighter Bomber Squadron, 18th Fighter Bomber Wing, et avec des panneaux anti-reflet postérieurs à la guerre de Corée. Au sol, certaines vues rapprochées de cockpit permettent de voir les stencils placés juste sous le pare-brise, on peut lire ainsi sur un avion : F-86F-25-NH s/n 52-5278. Par contre, sur un autre, on lit : F-86F-25-NA s/n 14734 : il s’agit là d’un faux serial, il faudrait plutôt lire : 52-4734 (F-86F-30-NA). Il en est de même des autres F-86F que l’on voit au sol avec divers buzz numbers, mais avec de faux numéros de série sur la dérive (les chiffres sont d’ailleurs trop gros) : FU-140 s/n 15140 (au lieu de 25140, F-86F-30-NA), FU-425 s/n 15425 (au lieu de 25425, F-86F-35-NH), FU-482 s/n 14482 (au lieu de 24482, F-86F-30-NA). Lors des scènes aériennes, on voit nettement les becs de bord d’attaque des ailes sortir dans les évolutions brusques. Ce dispositif fut supprimé sur les F-86F-25, mais réintroduit sur les F-86F-40-NA qui conservaient l’aile élargie « 6-3 ». Des F-86F-25 et 30 eurent leurs ailes mises au standard F-86F-40 ce qui rend encore plus compliquée leur identification. Les F-86F se repèrent grâce à des bossages plus importants devant le stabilo, et au sol, par le bout amovible du bord d’attaque situé à la jonction de l’aile gauche et du fuselage, qu’il fallait enlever pour abaisser la porte du compartiment des munitions qui tenait également lieu de marchepied.

Quand le lieutenant Corona se crashe à l’atterrissage on utilise le film d’un accident survenu à un F-100C (54-1907) le 10 janvier 1956, sur la base d’Edwards; l’on y voit l’appareil cabré effectuer à quelques mètres au dessus de la piste, une sorte de danse, sustenté uniquement par son réacteur, PC allumé. Cette danse finit mal, car l’appareil s’écrase dans un torrent de feu où périt le pilote.

Les Republic F-84F du 3600th CCTW de Luke Field AFB (Arizona) jouent les MIG-15 qui décollent de leur base «chinoise», c’est à dire du terrain auxiliaire n°1 de la même base. Ils avaient déjà joué ce rôle dans « McConnell story » (1955). Ces avions qui finirent dans la Garde Nationale de l’Ohio, étaient encore appelés « les Mig » par leurs pilotes, en 1969 ! Il est vrai que le Thunderstreak avec ses ailes implantées au milieu du fuselage, son stabilo haut placé sur la dérive, son entrée d’air presque ronde avec une cloison verticale au milieu, avait le physique de l’emploi... On peut en voir une vingtaine sur l’écran dont une demi douzaine sont peints d’un gris uniforme avec des étoiles rouges simples, une livrée ne correspondant à aucune décoration d’avion nord coréen. Ceux-ci n’étaient généralement pas peints à l’exception, parfois, de l’entrée d’air ou de l’empennage, peints en rouge. Ils portaient de grands numéros à l’avant, selon la mode soviétique. Le Chinois à la tête d’un « bandits train », selon l’expression des pilotes américains de l’époque pour désigner une formation ennemie,  est surnommé « Casey Jones » d'après un célèbre pilote américain, Charles S. "Casey" Jones ancien instructeur à Issoudun pendant la grande Guerre, puis pilote de course et pilote d'essai chez Curtiss. Ce méchant a un avion avec un insigne (deux dés avec les chiffres 7-11, du nom d’un jeu à boire qui se joue avec des dès, le «7-11 doubles»), peint sous le cockpit. En réalité, les seuls pilotes « nord coréens » qui atteignirent le rang d’as étaient des pilotes russes qui, comme les Américains, étaient souvent des vétérans de la dernière guerre mondiale.

Au début du film, on voit le major Saville descendre d’un magnifique Douglas C-54 Skymaster du Military Air Transport Service. Un peu plus tard, à la base de « Suwon », un Sikorksy H-19 rouge orangé, survole le parking en arrière plan. Enfin, sur un documentaire, des Fairchild C-119 Boxcar larguent des sticks de parachutistes.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur https://ok.ru/video/

 

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes