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FIREFOX

 
FIREFOX

 

Année : 1982
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Durée : 2 h 16 min.
Couleur

Réalisateur : Clint EASTWOOD
Scénario : Alex LASKER, Wendell WELLMAN

Acteurs principaux :
Clint EASTWOOD (Mitchell Gant), Freddie JONES (Kenneth Aubrey), David HUFFMAN (Capitaine Buckholz), Warren CLARKE (Pavel Upenskoy), Ronald LACEY (Semelovsky), Kenneth COLLEY (Colonel Kontarsky), Klaus LÖWITSCH (General Vladimirov), Nigel HAWTHORNE (Pyotr Baranovich), Stefan SCHNABEL (premier secrétaire).

Musique : Maurice JARRE
Photographie : Bruce SURTEES
Producteur : Clint EASTWOOD
Compagnie productrice : Malpaso Company

Aéronefs :

  • Boeing 727, en arrière-plan
  • Northrop T-38A
  • Northrop F-5
  • Sikorsky HH-53 Super Stallion

 

Notre avis :

Le film Firefox auquel le distributeur français avait rajouté le sous-titre racoleur " d’arme absolue " est sorti en France à la fin de l’année 1982. À cette occasion, le chroniqueur cinéma d’une revue de télévision bien connue écrivait en substance : "Clint EASTWOOD est crédible dans le rôle, les effets spéciaux sont époustouflants. Mais malgré tout cette arme absolue à l’air d’un jouet. Un B-52, c’est gros ça fait peur, mais le Firefox on n’y croit pas tout a fait". Et Pourtant, Firefox, c’est avant tout une histoire simple (un bon film c’est trois choses : une histoire, une histoire et encore une histoire, l’air est connu).

Michael Gant, pilote d’essais de l’USAF, vétéran du Vietnam est envoyé en URSS par les services de renseignement anglo-américains avec pour mission de dérober le dernier prototype d’avion de combat soviétique, un appareil hypersonique connu comme le MiG. 31 Firefox. Avec une trame assez voisine, Alfred Hitchcock avait bâti son film "Le Rideau déchiré" dans lequel Paul NEWMAN franchissait le rideau de fer en bus...La version proposée par Clint EASTWOOD a le mérite d’être moins empesée et plus spectaculaire. Firefox, à l’origine, est un techno thriller dont seule la première partie a fait l’objet de l’adaptation au cinéma. Dés le début il s’agit donc d’un récit puisant ses sources dans la réalité et non la science fiction.

En 1982, Ronald Reagan élu président des États-Unis depuis un peu plus d'un an, a déclaré, dans un discours resté pour cela célèbre, que l’URSS était à ses yeux " l’empire du mal ". L’administration républicaine a engagé l’Amérique dans une politique de croissance rapide des dépenses militaires. L’industrie du cinéma appelée à la rescousse va soutenir cette politique et par là-même se faire l’auxiliaire du complexe militaro-industriel. C’est à cette époque que Hollywood sort des films aussi peu suspects de manichéisme que l’"Aube Rouge". Firefox à première vue, pourrait sembler de la même veine tant il vrai qu’il tend à démontrer que l’Amérique a du retard en matière de conception d’avion de combat et qu’il faut donc accroître les dépenses dans ce domaine. Or, si l’invasion d’une partie des USA par les Forces soviéto-cubaines décrite dans l’"Aube Rouge", relève du pur fantasme, ce n’est pas le cas de la mise au point par l’Union Soviétique d’une nouvelle génération d’avions de combat dont les performances supposées inquiétaient au plus haut point les états-majors occidentaux ( le Projet MiG. qui deviendra le MiG. 29 se voyait crédité dans certains cercles d’experts, d’une maniabilité hors pair et d’une vitesse de Mach 2,5+...).  C’est dans ce contexte que les satellites d’observation américains prirent les premiers clichés du futur Sukhoi Su-27. Or, des photos satellites sont précisément le point de départ de l’intrigue de Firefox.

Alors que le montage du film se termine, L’OKB MiG travaille effectivement sur son propre MiG-31. Développé à partir de la cellule éprouvée du MiG-25 " Foxbat ", il s’agit d’un énorme intercepteur à grande vitesse et très long rayon d’action. L’avion fut baptisé " Foxhound " quand son existence fut connue à l’Ouest quelque temps plus tard. Les services de renseignement de l’OTAN manquèrent à cette occasion d’un vrai esprit d’à propos (ne parlons même pas de sens de l’humour) qui aurait dû les conduire normalement à désigner le nouvel appareil sous le code de "Firefox". Le Firefox demeura donc à l’état de maquette de studio, dont une série limitée fut néanmoins (semble-t-il) éditée par un fabricant de Kits japonais et vendues dans le commerce.

Cet oiseau noir, fruit de l’accouplement d’un XB-70 avec un SR-71, avait pourtant fière allure. Sous certains angles sa silhouette évoque même celle du prototype YF-23 développé quinze ans plus tard. Les effets spéciaux du film étaient particulièrement réussis et impressionnants pour l’époque. Il se pourrait cependant qu’ils aient plutôt mal vieilli.

Clint Eastwood fait ici preuve d’une belle constance dans le pilotage, sous les cieux de la guerre froide. En effet, en 1955, il avait déjà fait une apparition sous les traits d’un pilote de F-80 bombardant une méchante araignée baptisée "Tarentula". Il faut rappeler qu’à Hollywood on était alors daltonien et que derrière toute créature, noire et velue, ou encore, verte monstrueuse, vue sur l’écran, il fallait voir en réalité des hordes rouges ou jaunes perpétuellement belliqueuses.

 

Les avions du film :

Le film commence avec un Sikorsky HH-53 Super Stallion qui vient chercher Michell Gant au fin fond de l'Alaska. Cela lui rappelle de mauvais souvenirs, quand il était au Vietnam, et il revoit des République F-105D et des McDonnell F-4C Phantom II lançant du napalm et des bombes, puis, après sa capture, il revoit un Sikorski SH-53 "traitant" une colonne Viet à la mitrailleuse Minigun Gatling, puis deux North American T-6 finissant le travail avec du napalm…Notons que si quelques Texan fut utilisés au Vietnam, c'était surtout dans le rôle de Forward Air Control.

Un total de neuf modèles de Firefox furent construits, six étaient des modèles réduits, deux étaient des maquettes volantes et un à l'échelle 1/1. Plusieurs vues furent réutilisées dans le film "Retour vers le futur II" (1989). L'avion est censé être capable de mach 5, voire mach 6, et de maintenir cette vitesse, bien que cet avion delta à empennage canard, n'apparaisse pas "taillé" pour ce genre de performances. Les avions hypersoniques ressemblent plutôt à des planches de surf avec des ailerons..Mais l'originalité de cet avion est principalement son système d'armes contrôlés, non pas par commandes vocales, mais par les signaux émis par le cerveau du pilote, à condition toutefois de penser en Russe, naturellement ! Son armement consiste en missiles AA-6 Acrid, deux canons de 23 mm, et des lance leurres.

 




Le MiG. 31 : le vrai et le faux, ou le bon et la brute…

 

Malgré tous ces perfectionnements la dernière scène du film ressemble à un classique dogfight genre "Top Gun", à mach 6 (!), les deux avions se suivant en se tirant dessus au canon ou aux missiles, alors que de tels appareils devraient normalement se détruire avec des missiles à longue portée, sans se voir (mais ça fait moins bien à l'écran). La sortie de vrille du Firefox est également étonnante, Gant ne trouvant rien de mieux que de sortir le train pour freiner l'appareil, apparemment dépourvu d'aérofreins. Bref, c'est du cinéma où la science fiction (la poursuite dans un fond de vallée enneigé est directement inspirée de "Star War"), se mélange à des scènes dignes de la seconde guerre mondiale.

Peu après avoir dérobé le Firefox, Gant passe à proximité d'un Boeing 727 qui joue un Tupolev Tu-154 avec une décoration Aeroflot fausse (rouge et blanc !). Vers le début du film, Gant est vu dans le cockpit d'un Northrop T-38A, puis dans un Northrop F-5 camouflé comme un "agresseur" dans les exercices militaires. Le second Firefox est ravitaillé (en images) par un quadri turbopropulseurs qui ne ressemble à rien de connu, une sorte d'Ilyushin Il-18 à aile haute, avec une perche de ravitaillement dans le nez…

Le film utilise aussi plusieurs maquettes d'hélicoptères, montrant des Mil Mi-24A Hind attaquant le Firefox, ou explosant sur la plage arrière d'un croiseur (en réalité, un croiseur américain lance-missiles de la classe Belknap. Les croiseurs russes étaient équipés de Kamov Ka-25 Hormone, pas de Hind), ou venant flairer les "météorologues" US sur la banquise. Les vues rapprochées du cockpit de ces hélicos sont filmées en studio dans le cockpit d'un Gazelle modifiée réalisé pour le film "Tonnerre de feu" (1983).

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

 

 

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