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ENOLA GAY

  

ENOLA GAY

 

 

Année : 1980
Pays : Etats Unis
Genre : guerre
Durée : 2 h 36 min.
Couleur

Réalisateur : David Lowell RICH
Scénaristes :Millard Kaufman, James Poe, d’après le livre « Enola Gay : The men, the mission, the atomic bomb » de Gordon Thomas et Maw Morgan Witts.
 

Acteurs principaux :
Billy Crystal (Lieutenant Jacob 'Jake' Beser), Kim Darby (Lucy Tibbets), Patrick Duffy (Colonel Paul Tibbets), Gary Frank (Major Tom Ferebee), Gregory Harrison , (Capitaine Bob Lewis), Stephen Macht (Major William 'Bud' Uanna), Walter Olkewicz (Sergent Shug Crawford), Robert Pine (Capitaine William 'Deke' Parsons), James ShigeTA (Maréchal Abehata), Robert Walden (J. Robert Oppenheimer), Richard Venture (Alexander Sachs), Richard Herd (Général Groves)

Musique : Maurice Jarre
Photo : Robert L. Morrison
Producteurs : Stanley Kallis,  Ted Zachary
Compagnie distributrice : Viacom productions

Avions :

  • Boeing B-29BN, P2B-1S, PW
  • Douglas C-47
  • Lockheed P-38L

 

Notre avis :

La fin de 1980 vit la sortie d’un nouveau film sur l’histoire de la bombe atomique. Il couvrait à peu près le même sujet que ses prédécesseurs de la MGM, « Au carrefour du siècle » et « Le grand secret ». La production de Viacom décrit à travers le récit de ses participants la préparation et l’exécution de la première attaque atomique du Japon.

Basé sur le best-seller de Gregory Thomas et Max Gordon Witts, le film raconte l’histoire de Paul Tibbets et des dix hommes d’équipage du B-29 « Enola Gay », le premier bombardier atomique de l’histoire. Environ neuf mois d’un entraînement aussi intensif que secret précèdent l’arrivée de l’équipage sur l’île de Tinian, lors de l’été 1945. Ce n’est qu’à ce moment que Tibbets explique dans le détail à ses hommes leur future mission et le pouvoir de destruction qu’ils vont libérer. Le 6 août 1945, de bon matin, l’ «Enola Gay» décolle et prend le cap du Japon, suivi par deux autres B-29 d’observation. Six heures plus, tard à 8h 15, le bombardier, le major Tom Ferebee, largue la bombe sur l’objectif, le port d’Hiroshima, une des quatre cibles potentielles retenues par le Target Committee de Los Alamos, en mai 1945, avec Kokura, Niigata et Nagasaki. Ce matin là, le ciel était clair au dessus d’Hiroshima…A la fin du film, on passe en revue les principaux personnages avec quelques brèves informations  sur leur vie après la guerre. On y apprend ainsi que Tibbets et son épouse Lucy divorcèrent en 1956.

La pré production commença en 1977. Trois ans et quatre millions et demi de dollars seront nécessaires pour achever ce film. L’un des grands problèmes rencontrés fut de trouver trois Boeing B-29 pour refaire la mission sur Hiroshima. Une recherche lancée dans tout le pays révéla que sur les quatre mille superforteresses construites, seule une poignée avait été préservée dans des musées. Heureusement deux de ces avions, « Fifi » de la Confederate Air Force et « Fertile Myrtle » de l’American Air Museum d’Oakland (CA) avait été maintenus en état de vol et étaient disponibles pour le tournage. Un troisième exemplaire non volant, « Sentimental journey », fut localisé au Pima County Museum de Tucson (AZ) et put être utilisé pour meubler les arrières plans.

Des négociations furent entreprises avec le Département de la Défense pour utiliser la base de Davis-Monthan à Tucson (AZ), comme lieu de tournage principal pour toutes les scènes au sol ou en l’air. Créée en 1927, cette base de quatre mille cinq cent hectares avec de nombreux bâtiments datant de la seconde guerre mondiale fut un atout inestimable pour fournir l‘atmosphère adéquate aux différents lieux cités dans le script, à savoir le terrain du 509th Composite Group à Wendover, le site d’essai de la bombe à Alamogordo dans le Nouveau Mexique, et même la base de North Field, dans l’île de Tinian d’ou partit le bombardier.

Au début de mai 1980, le réalisateur David Lowell Rich et son équipe arrivèrent à Tucson pour commencer à tourner les extérieurs. Les techniciens eurent tôt fait de ramener la base trente cinq ans en arrière avec plus de trente tonnes d’équipement d’époque amenées d’Hollywood, allant de l‘encrier au récepteur radio. Pendant trois semaines, la base résonna de nouveau du rugissement des moteurs Wright de 2200 chevaux des B-29. Le général de brigade à la retraite Paul Tibbets assista Rich, qui était un ancien navigateur sur B-29, pour les nombreux aspects techniques et historiques de l’histoire. Tibbets était alors le directeur d’une filiale de LearJet dans l’Ohio . Il avait fait l’objet dans les années cinquante et soixante de certaines attaques pour son rôle dans le lancement de la bombe atomique. Fin mai, le tournage était terminé à Davis-Monthan et se poursuivait en Californie où partirent les deux B-29 avec leur équipes de maintenance. Il restait encore trois semaines de tournage en studios  mais aussi sur l’aéroport de Burbank, et sur la base de la Marine de Point Mugu. Quelques prises de vues aériennes furent effectuées au dessus d’un périmètre de tir dans le désert Mojave, à partir d’un Learjet 23. Le tournage se termina le 22 mai 1980.

A part quelques concessions mineures, la réalisation du film est plutôt bonne, techniquement parlant. La bombe « Little boy »  a cette fois ci la bonne forme et son armement en l’air n’est pas perturbé par des turbulences comme dans « Le grand secret ». Fidèle au livre de Thomas Witt, le film suit l’équipage de l’Enola Gay depuis son entraînement sur la base isolée de Wendover (Utah) jusqu’au moment où ils lancent la bombe et entrent dans l’histoire. On s’intéresse aussi au coté japonais, ce qui permet d’évoquer l’impréparation des autorités civiles et militaires d’Hiroshima face aux attaques aériennes massives. Bien que les premiers B-29 (les avions météo) aient été repérés par les radars japonais, l’alerte ne fut pas donnée et ni la DCA, ni la chasse, n’entrèrent en action, car vu la pénurie de carburant et de munitions, on n’attaquait plus les petites formations. Malheureusement, les scénaristes d’ « Enola Gay » commirent la même faute que leurs prédécesseurs, en plaçant trop l’accent sur la vie conjugale du colonel Tibbets. Ce fait ajouté aux performances médiocres des autres acteurs, ainsi qu’une longueur excessive, enleva à ce film toute chance de succès. Il sortit le 23 novembre 1980 avec des critiques très mitigées lui reprochant le peu de profondeur du scénario et le traitement superficiel de personnages.

 

Les avions du film :

Le B-29A-60-BN (s/n 44-62070) « Fifi » appartenant à la Confederate Air Force était l’un des deux B-29 en état de vol en 1980 ; il joua le rôle de l’ « Enola Gay » du lieutenant colonel Tibbets. Cet avion est cloué au sol depuis 2006 suite à des ennuis moteur. Le « Fertile Myrtle » était un B-29 P2B-1S (BuNo 84029, précédemment B-29-95-BW s/n 45-21787) un avion de l’US Navy qui transporta dans sa jeunesse l’avion expérimental Douglas D-558-II « Skyrocket ». Il est « The great artiste » du major Charles Sweeney qui transportait des instruments de mesure. Cet avion fut donné à un musée à Oakland (CA) en 1984, puis vendu au Fantasy of Flight Museum de Miami (Fl.) de Kermit Weeks, et immatriculé N29KW. Le B-29-75-BW (s/n 44-70016) « Sentimental Journey » devint l’avion camera « Necessary evil » du capitaine George Marquardt. Cet appareil fit partie du 330th Bombardment Group de la 20th Air Force, basé sur l’île de Guam. Il est exposé actuellement au Pima Air & Space Museum de Tucson (AZ). Le film utilisa également des documents filmés en couleur montrant des B-29 de différents groupes de bombardement.

D’autres avions participèrent au tournage dont deux Douglas C-47 sans matricule, peints dans une livrée kaki presque noire et avec des marques de nationalité peu conformes (ailes de l’étoile trop grandes). Le colonel Tibbets harangue ses hommes, monté sur un Lockheed P-38L (s/n 44-53247) du Pima Air & Space Museum, de Tucson (AZ). En 1989, cet avion fut acquis par le Musée de l'Air du Bourget, mais il fut malheureusement totalement détruit dans l’incendie du hangar de Dugny, le 17 Mai 1990.

Au sol, on voit également un « Zéro » T-6 de la CAF, un « Kate »-Vultee  décollant d’un porte avions issu d’une scène de « Tora, Tora Tora » (1970). Enfin dans un hangar de la base de Wendover, on entraperçoit un Fieseler Fi-103, autrement dit un V-1, qui fut effectivement évalué sur cette base en 1944 et qui figure parmi les collections du Pima Air & Space Museum de Tucson, (AZ).

 

Christian Santoir
 
*Film disponible sur amazon.fr

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